Chapitre 2


L'homme dépose délicatement la petite fille inconsciente sur le brancard. J'aide donc ma collègue à pousser le brancard tout en posant des questions au mystérieux homme :

— Comment elle s'est blessée ?

Alors qu'il s'apprête à répondre, un docteur vient dans notre direction. Cette pétasse de Cindy. On s'arrête au milieu du couloir et elle prend son temps à observer la jeune fille souffrante.

Sérieusement, elle croit pas que cette fille a besoin de soins ?

Tellement conne cette pétasse !

— Elle fait une hémorragie, dit-elle tranquillement.

Non sérieusement !

Franchement, si j'avais pas mes deux mains appuyées sur l'hémorragie, je cognerai sa putain tête de rousse !

— Il faut l'emmener au bloc opératoire, dit Lucy en tenant la tête de la pauvre fille.

— Tais-toi, ce n'est pas toi la docteur ! Ce n'est qu'un...

— Son pouls est faible, la coupé-je gravement. Cette fille doit être dans les soins intensifs, Cindy. C'est une enfant.

Cindy me foudroie du regard. Vas-y regarde moi encore une fois comme ça et je te jure, je t'arracherai tes yeux verts caca !

Elle touche le pouls de la fille et soupire.

– Infirmière Johnson, amenez-la faire un scanner, tandis que toi, Opal, prépare le bloc d'opération.

Je hoche simplement la tête et lui souriant hypocritement. Elle accompagne Lucy et quand je ne les vois plus dans mon champ de vision, je me retourne pour parler avec cet homme...

Mais il s'est barré.

Je hausse les épaules mais décide d'aller préparer la salle d'opération.

Sérieusement, comment peut-il partir en ce moment ? On ne sait pas comment la fille s'est blessé ! Enfin, on ne connaît rien d'elle...


**

L'opération a été un succès. Je sors du bloc en enlevant la blouse tachetée de sang et je remets ma montre avec cette envie de manger. Il est 13:30 et je n'ai toujours pas mangé.

— Je souhaite que tu n'as pas oublié des compresses dans l'intestin de la gamine !

Juste en entendant cette voix, cela me fait grincer les dents. Cindy s'arrête en face de moi avec ce sourire narquois sur les lèvres. Ces horribles lèvres.

– Je ne suis pas conne comme une chose comme toi, Cindy. Peut-être as-tu oublié le scalpel dans ses intestins, raillé-je.

Son visage se renfrogne et je ne cache pas mon sourire. Bim, dans ta gueule !

– Tu oses de manquer du respect à ton supérieur, Lopez ?

Je hausse un sourcil et m'approche d'elle. Si elle veut se battre, je l'attends avec les bras ouverts.

Je déteste qu'on me fait chier après une opération. Je ne sais pas pourquoi elle se comporte comme garce, mais je n'ai qu'une seule envie attendre qu'on termine notre heure et lui faire sa fête en dehors de l'hôpital.

– Et toi tu me cherches, Ramirez ! Tu n'es pas mon supérieur à ce que je sache, donc j'ai le droit de te traiter comme je veux. Maintenant dégage de ma vue, tu me brûles la rétine.

Elle commence à s'énerver et prend une grande inspiration. Elle jette sa casaque avant de tourner les talons.

Je suis tellement désespérée pour cette fille, je vous jure. Avec Cindy, on était dans la même université et on été très proches... mais je ne sais pas comment, un jour on ne s'est plus parlé parce que je ne lui ai pas donné les réponses lors d'un concours. Écoutez, ce concours était hyper surveillé, et niveau discrétion, ce n'est pas mon fort ! Cindy a été en colère, et je pense qu'elle a voulu se venger en devenant un docteur médiocre. Oui elle est médiocre ! Si elle croit qu'elle va me rendre jalouse, je préfère mille fois ma place d'infirmière. Je suis mieux compétente qu'elle !

En pensant de cette pétasse, Lucy aborde le sujet à table. J'avale à travers le riz et lui lance un regard lourd.

— Je pense que cette Cindy a eu son poste de docteur en flirtant avec le patron, rigole-t-elle.

— Elle a ses propres compétences, défend Ana.

Ana s'est fait embaucher il y a un mois. C'est une sage-femme et d'après elle, c'est cool d'occuper des gosses ! Alors là, ça se voit qu'elle est ici pendant un mois. Entendre des enfants chialer toutes les deux secondes, c'est l'enfer ! Mais vu qu'Ana ne connaît rien sur les secrets de l'hôpital, elle tente de défendre chaque collègues qu'on critique.

— Compétence mon cul, raillé-je après avoir bu une gorgée de mon verre d'eau. Je suis plus qualifiée qu'elle, elle ne connaît rien ! Elle ne sait même pas transplanter un rein, et à cause d'elle on a failli perdre un patient ! Heureusement le docteur Kang est arrivé à temps, la honte qu'elle s'est tapée.

Je rigole quand les souvenirs me reviennent dans la tête. Ah là là cette Cindy, toujours aussi conne ! C'est sûr qu'elle va mourir bêtement un jour !

— Moi aussi, je ne sais pas comment transplanté un rein, chuchote Ana avant de reprendre son repas.

Je la regarde de travers. Cette latina est trop... comment dire... douce ! Peut-être elle cache son vrai visage...

- Et toi, tu sais faire une greffe de rein, Opal ? demande Lucy avec sarcasme.

Je dépose brusquement ma fourchette. Elle me prend pour qui ?

— Bien sûr ! Il faut...

— Opal, mange.

Je ris un peu et nous terminons notre repas en bonne humeur. Après notre pose déjeuner, nous reprenons notre travail. Alors que je réconforte un patient qui se croit littéralement dans Jurassic World, une infirmière passe dans la chambre et me dit qu'une personne me demande à l'accueil.

Elle prend ma place et rapidement je pars à l'accueil. Mon frère ne m'a pas prévenu qu'il allait me rendre visite... Je sais que mon frère viendra me voir aujourd'hui, mais c'est sûr qu'il m'enverrait un message. Ce n'est pas dans ses habitudes de venir ici sans m'informer.

— Qui m'a demandé, Sandra ? demandé-je à la secrétaire.

Elle pointe du doigt une personne derrière moi.

Je me retourner et vois deux personnes...

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