Chapitre 16


— Alors, c'est toujours d'accord pour l'expédition en désert ?

Je clignote plusieurs fois mes yeux et arrête mon travail, c'est-à-dire faire l'inventaire des médicaments.

Lucy m'observe en attendant ma réponse.

Putain qu'elle me fait chier avec sa journée de merde ! Comme si je suis assez folle d'aller au désert !

— Lucy a...

Je ferme ma bouche alors qu'une merveilleuse idée passe dans ma tête.

Voici le prétexte pour contourner ce date avec Kingston !

Je vais faire un expédition en désert !

Mais oui ! Voici la clé de mon problème !

Car oui, mon sommeil était agité par ce rendez-vous. J'étais tellement mitigée, et toujours d'ailleurs ! À la fois, je suis emballée d'être invité, mais d'un côté je veux refuser. Enfin, aller à un rendez-vous avec le meilleur pote de son frère, c'est bizarre, enfin, ce n'est pas normal !

Mais après, qui a dit que c'est un rendez-vous amoureux ? Personne. Mais entre nous, on sait quand un mec nous invite, ce n'est pas pour être ami, mais dépasser cette frontière d'ami-ami...

J'ai peur. Ouais, je flippe ma race. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas eu de rendez-vous ! Après la connerie de mon ex, je n'ai plus voulu avoir d'autre relation, étant donné que mon travail me rend la vie difficile.

— OK, je suis... partante !

Lucy s'extase et fait renverser toutes les boites de compresses au sol. Je pousse un soupir d'agacement alors qu'elle s'excuse immédiatement et ramasse les boites de compresse.

Quand je termine l'inventaire, je constate qu'il manque deux boites de somnifères. J'avoue que je suis un peu perdeu. Un infirmier les a sûrement égarée...

Je sors de la clinique. En descendant les escaliers, un militaire a eu la gentille idée de crier comme un fou que le repas est servi, ce qui me fait sursauter. Je rate une marche et tourne ma cheville. Le temps se fait de plus en plus rapide alors que mon visage s'approche du sol, puis, soudainement, je sens une main empoigner mon bras et me faire ramener en arrière. Mon dos s'abat contre quelque chose de dur, enfin, plutôt un torse il me semble, parce qu'un mur ne respire pas...

Le coeur qui bat à la chamade, je ne bouge pas d'un pouce et remercie Dieu d'avoir épargné ma vie ce coup-ci... Mon beau visage, il allait être défiguré.

— Maladroite comme son frère.

Ces mots me glacent le sang.

Kingston. Encore lui qui me sauve la mise.

Mais la position dans laquelle nous sommes peut porter confusion. Mon dos collé contre son torse, son bras entourant ma taille, mes mains accrochées à son bras... On la typique image d'un p'tit couple !

Oh my God, mais c'est quoi ça ?

Mais le pire dans tout ça, c'est que j'aime sa présence... enfin je me sens en sécurité entre ses bras, comme avec mon défunt père...

— Je...Moi... C'est ton imbécile de collègue qui ne sait pas crier ! brouillé-je en me dégageant brutalement entre ses bras.

Je refoule ma frustration de ne plus être dans ses bras et le fixe en faisant semblant d'être en colère.

— Et je ne suis pas maladroite ! Je sais marcher... aïe !

J'ai voulu lui monter ma démonstration, mais ma cheville m'en empêche. Je me mors les joues devant cette douleur lancinante. Putain de merde ! Ça fait mal !

Kingston s'approche de moi, avec une mine inquiète sur le visage.

— Tu t'es fait mal ? Laisse-moi voir...

— Pas touche ! cris-je en me reculant vivement.

Sa peau contre la mienne me fout des sensations bizarres. Je préfère d'éviter le contact.

— Je suis infirmière, je sais comment m'y prendre ! Et puis, je n'aurai plus mal dans quelques heures, ce n'est qu'une petite foulure !

Il fronce ses sourcils et me regarde d'une manière déconcertante.

— Tu mens.

Moi ? Mentir ?

Depuis quand ?

— Je ne mens jamais, dis-je en rigolant.

— Tu mens encore.

Je sens mes joues s'échauffer alors qu'une sensation de honte m'envahit. Je m'enfonce de plus en plus. Pour mettre fin à cette discussion, je prends mes jambes à mon coup, enfin avec un pied qui boite comme un canard, mais c'est pas grave. Je pars dans le dortoir et m'assieds sur mon lit. Je relève le pan de mon pantalon et constate les dégâts.

Comme je l'ai dit, ce n'est qu'une petite foulure, même si ça me fait un mal de chien.

Tout à coup, je vois une poche de glaçon sous mes yeux. Confuse, je relève mon regard pour découvrir Matthew.

— Je pense que tu as besoin de ça.

Je lui remercie et dépose la poche de glaçon sur ma cheville. C'est une sensation désagréable, comme si on m'électrocuter.

— Pourquoi tu fais tout ça ? Quand mon frère te décrivait, il me donnait l'image d'un mec trop con et méchant, lui dis-je alors qu'il s'asseyait sur le lit d'en face de moi.

— Vu que je t'ai donné la poche de glace, ce soir on ira quelque part.

— Attends... ce n'est pas du chantage ? dis-je ahurie. Tiens, reprends ta poche de glace alors !

Mais depuis quand on m'achète ! Qu'est-ce qu'il derrière sa tête ?!

Je me lève, un peu irritée.

— Je ne sais pas ce que tu penses Kingston, mais enlève l'image de la femme facile, je ne suis pas comme ça, craché-je en lui lançant un mauvais regard. Pourquoi un rendez-vous ? Tu veux quoi ? Mon cul ?

Je me dirige vers la petite fenêtre pour cacher mon irritation. Je remarque quelques soldats se diriger vers le self, étant donné que midi est passé.

— Non. Tu me plais.

J'ouvre mes yeux et m'étouffe.

Que... quoi ?

Je me tourne et rencontre Kingston à une cinquantaine de centimètres de moi. Ses yeux sont tellement intenses.

— Quoi ? fis-je, éberluée.

— Tu me plais. J'aime ta façon d'être, et je ne cherche pas ton cul ni ton corps, avoue-t-il comme un sermon. Je veux qu'on aie une chance d'être ensemble, et s'il le faut, je ferai toute la procédure, c'est-à-dire, les rendez-vous, les bouquets de fleurs et ect... Alors pour commencer, accepte ce rendez-vous et rejoins-moi à 19H.

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