Chapitre 13
C'est en sentant une douleur au niveau de mon tibia que je me réveille difficilement de ce lit miteux.
— Oh mon Dieu, dégage sale truc ! crié-je quand je vois un rat près de moi.
Je prends ma chaussure et jette dans sa direction en le faisant mal d'ailleurs. Quoi ? Je suis contre la maltraitance animale, mais là, ce rat mutant m'a mordu le tibia !
La tête dans le cul, j'observe la morsure au niveau de mon tibia et grimace. Fait chier, je vais sûrement choper une infection, un virus... qui sait ?
Je touche la morsure et me tourne dans la direction des barreaux. Et je suis toujours là...
Durant mon rêve j'espérais que j'étais dans un terrible cauchemar, mais non... le cauchemar est bien réel.
Je cours vers les barreaux et me mets à crier.
– Sortez-moi de là ! J'ai un très bon avocat ! Quand je sortirai ici, je vais lui tout dénoncer la manière dont vous me traitez !
C'est quoi cette manière de traiter les invités ?!
C'est cette pourriture de Brown qui doit moisir ici, pas moi !
Je pose ma tête sur le fer et touche mon ventre. En plus, j'ai faim ! Je meurs de faim !
Il est quelle heure ? Je regarde de gauche à droite en cherchant le gardien, mais lui aussi il n'est pas là.
Désormais, je tourne en rond dans cette cellule sous les petits yeux de ces maudits rats. Putain, je vais devenir folle si on ne me sort pas d'ici !
J'ai du taff qui m'attend ! En plus, je n'ai même pas le droit d'avoir des visiteurs !
Lucy, que fait-t-elle ? Je souhaite qu'elle pense à moi, car vivre dans ce genre de situation est quand même nul. Je me sens minable actuellement. Qui un jour, on aurait cru que moi, je serai derrière les barreaux ?
Tout à coup, j'entends des pas lourds se diriger vers moi. Rapidement, je me retourne et vois enfin Owen.
Owen, mon frère, mon sauveur !
Il ouvre la porte et me fait signe de le suivre.
Ok, pas de bonjour, pas de sourire. Rien. J'ai littéralement un cadavre vivant devant moi. Il doit être sûrement déçu ou dégoûté de moi, mais son regard sur moi m'importe peu. Je voulais sortir d'ici, et cela est fait.
Je le suis de près, sans prendre la parole.
Quand Owen est silencieux, il est en colère. Toujours se méfier de l'eau qui dort.
Nous sortons du bâtiment et enfin, le soleil ! Même le soleil m'a manqué !
J'ouvre mes bras en fermant les yeux. Je suis enfin libre. Putain, je suis grave heureuse !
— Vas te laver et ensuite pars à la clinique, annonce Owen d'une voix neutre.
Il part d'une marche rapide.
Je pousse un soupir et pars donc me laver et me changer en tenue d'infirmière.
— Opal, tu es revenue ! Tu vas bien ? s'exclame Lucy en me voyant arrivée.
Cindy se retourne et esquisse un grand sourire. Grr, je voudrais tant la faire ravaler son sourire, mais vaut mieux que je me fasse discrète. J'ai trop mis d'attention sur moi, la veille...
J'ignore Lucy et pars voir docteur Kang, mais une voix fracassante me fait arrêter sur place. Il fallait que cette pétasse ouvre sa gueule...
— Alors Lopez, ta nuit dans ton hôtel a été fabuleuse ?
– Ramirez, pour la dernière fois, ferme ta putain de gueule, craché-je sèchement.
Je lui montre mes doigts d'honneurs avant d'aller voir docteur Kang.
Je sens qu'elle va me faire chier toute la journée.
*
La matinée est terminée et nous avons une petite pose de trente minutes avant de reprendre le travail. Je n'ai pas vraiment faim et puis rencontrer tous ces paires de yeux sur moi à cause ce que j'ai fait hier soir, je voudrais bien éviter.
En marchant derrière les bâtiments, je remarque de loin des petites silhouettes de l'autre côté de la clôture. Je ne pense pas que ce sont des militaires, enfin les personnes là-bas sont vraiment petites.
Curieuse, je pars là-bas et vois finalement des gamins jouer entre eux. Euh...
Ils sont au milieu de nul part, sous un soleil écrasant. Ah là là, comment ils peuvent jouer comme ça ?
Ils sont vraiment des petits ouf !
Une petite fille lèche un morceau de métal sous les rires de ses amis, et je décide de sauter la clôture.
— Eh gamine ! Fais pas ça, tu vas tomber malade ! lui crié-je en m'avançant vers elle.
Elle et ses amis m'observent comme si je sortais d'un autre monde et la gamine continue à mettre dans sa bouche de morceau de métal. Putain quand elle va recevoir une infection, elle ne va plus comprendre à sa vie.
Je sors de ma poche une barre de céréale et la tends. Elle le prend sans tarder là, la gourde...
Tous les gosses viennent vers moi comme des putains zombies et me parlent dans une autre langue. Qu'est-ce qu'ils veulent encore ?!
— J'ai plus de bouffe avec moi, mais votre amie peut partager...
En me retournant vers la fille, elle a tout bouffé la barre de céréale et me sourit de toutes dents.
— Quand il y a plusieurs enfants, ne donne pas à manger à une seule personne, s'exclame une voix derrière moi.
Je me retourne et remarque Matthew avec les bras croisés. Il s'avance vers nous et parle d'une autre langue avant que les enfants s'en aillent.
— Et tu n'as pas le droit de sauter la clôture. Déjà que tu a été arrêté hier, ça serait nul de repartir encore une fois en cellule, ajoute-t-il.
Je hausse mes sourcils.
— Sache que ces enfants mettaient dans leur bouche un morceau de fer, je les ai sauvé la vie.
Il hausse les épaules et tourne ses talons.
Putain de merde, ce gars est vraiment étrange.
Je le suis pour retourner au camp, mais j'ai fait le mauvais pas...
Un bruit mécanique se déclenche sous mon pied et je n'ose plus bouger. Matthew se retourne avec les sourcils froncés.
Super, je me suis mise en encore dans la merde.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top