Chapitre XXII

"C'est difficile de partir quand on veut rester ;

De sourire quand on veut pleurer.

Mais surtout de dire adieux aux personnes qu'on aime."


De retour dans le couloir sombre, j'avance à pas pressé. J'affronte la froideur de ce palais sans vie, seul le frottement de ma robe et le bruit de mes escarpins réveillent le palais. Je vais pouvoir m'échapper du pouvoir du roi. Un dilemme s'oppose à moi et si le roi avait raison. Et si cette absence provoque mon élimination dans le cœur de Jude. Que ferais-je ? Comment je pourrais conquérir son fils ? Jude profitera surement de mon absence pour connaitre si ce n'est pas séduire les autres sélectionnés. Il va m'oublier. Tu le sais. Oui je le sais. Je ne devrais pas faire confiance aux mots doux de Jude. Il n'aurait aucun scrupule à se servir de moi pour ses jeux de cœur. C'est un vilain joueur. Il peut très bien m'avoir menti hier. Cette sélection est depuis le premier jour un jeu où il sortira vainqueur quoi qu'il arrive.

Il m'a embrassé, mais il a sans doute embrassé d'autre sélectionnées comme cette punaise de Serena. Ou même une de mes amies. Je ne suis qu'un pion, nous sommes que des pions d'un échiquier, un trophée sans valeur, gagné, dans un fichu tableau de chasse. Tu es un pion. Une poupée, une marionnette, un jouet qu'il peut manipuler à sa guise. Pour lui tu n'es peut être qu'un jouet qu'il va jeter.

Il dit m'aimer plus que les autres mais tout ceci n'est que mensonge. Un mensonge comme tout le reste. Cette sélection n'est que mascarade.

Le prince ne cherche pas peut –être chaussure à son pied comme il le prétend. Il veut peut-être seulement s'amuser avec nous. Nous briser le cœur. Il ne m'aime peut-être pas. Il t'a peut-être mentis comme les autres. Je ferme les yeux. Et si c'est vrai ? Je ne veux plus entendre ses pensées intérieures à mon être. Tu es la princesse de Asusa, tu es plus forte que ça.

Je suis forte.

Désormais, j'entre dans l'espace réservé à la famille royale de Lies. L'infirmière m'a dit qu'il était retourné dans ces appartements. D'ailleurs, pourquoi je le cherche ? Je dois l'informer de mon départ imminent. Je ne sais qu'elle porte est la sienne. Je ne voudrais pas tomber par mégarde sur la reine, car je ne devrais pas être ici. J'entends des claquements de talons arrivant dans ma direction. Je fonce au hasard vers une des portes. Personne ne doit savoir que je suis ici. Je cesse de respirer durant quelques secondes. C'était moins une ! Heureusement que j'ai pu entrer dans cette pièce. Cet endroit ressemble à un salon. Les murs sont peints de gris et les meubles dominant sont des fauteuils et des canapés. C'est une suite comme la mienne, à partir de cette simple pièce on peut accéder à la chambre et à la salle de bain tout comme au dressing. A qui peut bien appartenir cette chambre ? J'avance à pas lent sur le tapis du salon. Je n'aime pas ça. Je suis entrée par effraction. Mon cœur manque un battement quand j'entends des voix provenant de la pièce voisine. Je me cache derrière un des canapés gris et ferme les yeux. Pourquoi ce genre de chose n'arrive qu'à moi ?! De là où je suis-je peux entendre toute la conversation.

- Alors, mon chéri voilà plus de trois semaines que la sélection à commencer. Une des filles te plait ? demande une voix féminine.

La reine ? J'empêche un son de sortir de ma bouche en plaçant mes deux mains sur celle-ci. Si on me voit ici, je ne sais pas ce qui m'arrivera. Il parle de la sélection.

- Eum... peut-être... plusieurs m'intéresse... répond l'autre personne qui ne pouvait qu'être Jude.

J'empêche un autre son de sortir de ma bouche. Si ce qu'il dit est vrai, plusieurs lui plait. Est-ce que j'en fais partie ?

- Lesquelles ? S'enquiert de demander la reine.

Oui lesquelles ? Je veux savoir.

- Oups ! J'ai oublié, ment Jude.

Frustrée, je détourne les yeux. Il a piqué ma curiosité. Mais je préféré ne rien savoir. J'ai peur d'être déçu. Je place mes mains sur mes oreilles pour empêcher d'entendre la conversation mais cela n'est pas suffisamment car j'entends quand même les sons en étouffer.

- Allez, dis-le donc, à ta vieille mère !? insiste celle-ci.

- Mère, j'ai encore beaucoup de travail, esquive Jude.

- Je t'ordonne de me le dire ! reprend celle-ci d'une voix autoritaire avant d'éclater de rire.

- Je te le dirais plus tard, promis, répond Jude après un soupir.

Les pas des occupants s'approchent de l'endroit où je me trouvais. Je me replis sur moi-même effrayée.

-Rrrr! Je te ferais cracher le morceau tôt ou tard ! grommèle la reine.

- Mais oui mère, bien sûr, rigole Jude en ouvrant la porte du salon.

- Soit !

- A ce soir mère. Nous nous retrouverons à l'heure du dîner, poursuit Jude en poussant sa mère vers la sortie.

-A ce soir mon fils, conclu la reine en sortant du salon pour partir dans sa suite.

Alors, il n'est pas intéressé que par moi. Il n'a même pas cité de nom. Est-il intéressé par moi ? Une larme glisse sur mes joues. J'ai l'impression de m'être pris une gifle alors ça l'amuse d'embrasser les autres et leur faire croire que tu es la seule. La seule qu'il est embrassé par amour. Il t'a menti. Je sniffe. J'entends Jude s'approcher du canapé où je suis cachée. J'écarquille les yeux quand je comprends qu'il m'a entendu. Oh non !

- Qui est là ? demande-t-il. Zoé c'est toi ?

Je ferme les yeux. Pourvu qu'il parte. Tu n'as rien entendu Jude, tu n'as rien entendu. Il n'y personne dans cette pièce.

-Ah, j'ai compris ! Tu veux que je joue avec toi à cache-cache ?

Quoi ??? C'est une blague ! Il plaisante j'espère ? !

- Ton silence est donc ma réponse.

Oh mon dieu ! Il s'approche du canapé. Je me faufile et entre dans sa chambre en manquant à plusieurs reprises de me prendre les pieds dans ma robe. Je n'ai vraiment pas envie de jouer à cache-cache maintenant. Arrivé dans sa chambre, je me lève et cours tout en défroissant ma robe. Je cours tellement vite que j'en oublie le bruit que font mes escarpins. Et puis zut ! Pourquoi je suis obligée de porter ses échasses d'abord ? Ça fait mal aux pieds ! J'abandonne dans un coin mes chaussures et cours pied nu dans la pièce à la recherche de la moindre cachette.

- Je t'ai entendu ! crie Jude derrière moi.

Quelle galère ! J'entre dans la salle de bain et regarde autour de moi, désespérée. Vite une armoire, un rideau, n'importe quoi !

- Où es-tu friponne !?

Une armoire ! Je me glisse dans celle-ci qui bien heureusement est suffixamment grande pour que je puisse m'y cacher avec ma robe volumineuse et j'attends.

- Je sais que tu es là...Continu Jude en fouillant dans la chambre bruyamment.

Je ferme les yeux. Maintenant je fais quoi ? ! J'entends ses pas dans la salle de bain. Il approche ce n'est pas vrai ! Je sors du placard et sors en courant de la salle de bain replier sur moi-même pour ne pas qu'il se doute une seconde que c'est moi.

- Je t'ai vu ! rigole-t-il en me poursuivant.

Il faut que je sorte d'ici. Je cours dans le salon et tente d'ouvrir désespérément la porte. Mais rien à faire celle-ci reste fermé. Non ! Non ! Noooon ! Je tente le dressing, mais cette porte aussi refuse son ouverture. Je suis piégée. Je l'entends arriver, hilare.

- Tu ne pensais pas t'enfuir petite sœur ?

Je me cache derrière un des fauteuils. Pour retarder à maximum le moment où il me découvrira. Il a gagné.

- Allez sors de là, dit-il en s'approchant du fauteuil. De toute façon tu as perdu.

Vaincu, je me lève sans un mot, la tête baisé et me retourne.

- Amy ? crie-t-il surpris les yeux écarquillés. Mais que fais-tu ici ? demande-t-il affolé.

- Je, commençais-je en fuyant son regard.

Mais les mots restent coincés dans ma gorge. Pourquoi à chaque fois que je suis face à lui je perds mes moyens ?

- J'étais venu te dire en revoir, marmonnais-je.

- Mon père t'a autorisé à aller voir ton père souffrant ?

- Oui et je vais rester quelque jour à Asusa, continuais-je.

- C'est ...super ....Bafouilla-t-il.

- Oui...

Un silence gênant s'installe entre nous pendant lequel il s'approche de moi. Je fonds. Je ne le regarde même pas dans les yeux pourtant.

- Tu pars quand ? demande-t-il gêné.

- Ce soir avant le dîner.

- Pourquoi tu n'as pas frappé ? M'interroge-t-il intrigué.

- Histoire trop longue à expliquer, esquivais-je

- Et pourquoi tu ne me regarde pas dans les yeux ? Poursuit-il en s'approchant un peu plus de moi en contournant le canapé pour se placer devant moi.

-Je...ne sais pas...

- C'est impressionnant ! Amy Du Bois ne trouve pas les mots devant un Jude à sa merci ! Rigole-t-il.

Il a raison c'est lui qui devrait être gêner. Il m'a pris pour sa petite sœur. Et ma surnommée par pleins de surnoms assez gênant.

- Tu as tout entendu.

- Je...oui ... J'ai essayé de ne pas vous écoutez mais je n'y suis pas parvenu, désolé, expliquais en jouant avec mes doigts.

- Alors, tes sanglots de tout à l'heure... reprend-t-il en passant sa main nerveusement dans sa chevelure d'or.

J'adore quand il fait ça. J'ai envie de jouer avec ses cheveux. Mais qu'est-ce que je raconte ? Ça ne va pas bien ? ! C'est quoi ses idées tordues ! ?

- Ce n'était rien, articulais-je.

- Ne t'inquiète pas pour cela, déclare-t-il en me prenant ma main me surprenant.

Je fixe son regard, interloqué. Je détourne les yeux déstabilisé par ses yeux bleus. Sa main est chaud et douce, j'aimerais qu'il ne lâche jamais la mienne.

- Je .... oui d'accord, dis-je en fuyant son regard, les joues rouges.

-Car tu es ma...Il lève mon menton de son autre main, du bout des doigts.

Il ne finit pas sa phrase et presse doucement ses lèvres sur les miennes. Surprise j'écarquille les yeux avant de fermer les yeux à mon tour. Ses lèvres. Je réponds à son baiser et j'ouvre les yeux et le dévore du regard. Il arrête de m'embrasser et entrouvre les lèvres tandis que nous nous fixons silencieusement. Je détaille son visage. Ses yeux, son nez, ses pommettes, ses lèvres légères pulpeuse et rougis après nous être embrasser, son menton rasé. Il remarque mon regard l'analysant. Un sourire se dessine sur ses lèvres. J'adore son sourire. Ce croissant de lune parfait que forme sa bouche quand il sourit.

- Je te... Et puis zut, je vais te le dire plus simplement, marmonne-t-il doucement.

Et il m'embrasse de nouveau. Il m'attrape par la taille et me colle contre lui. Son corps et chaud et ses lèvres si douce et brûlante sur les miennes. Etant plus petite que lui, il me soulève et place mes pieds au-dessus des siens .Ses bras sont si musclés. Je sais que j'ai les joues écarlates. Je crois que je l'aime. Je suis folle de lui. Oui je suis folle de lui. Après cette conclusion, je réponds à son baiser avec fugue. Il écarquille les yeux, étonnés. A bout de souffle. Il décolle ses lèvres des miennes. Je ne lâche pas son regard.

- En réalité, tu es très sauvage, me taquine Jude avec un sourire en coin.

Je le regarde. Il me regarde. Mon regard descend sur ses lèvres semi-ouvertes. Je me mords la lèvre inférieure. Je n'aurais jamais dû faire cela. Il éclate de rire. Je tourne la tête, embarrassée. Je crois que je suis humiliée à vie. Je n'y suis pour rien s'il est si....attirant. Oh mon dieu qu'est-ce que je fais maintenant ?!!! Il m'attrape doucement le menton et le tourne dans sa direction. Et je replonge dans son regard. Dans ses vagues bleus que sont ses yeux. Et maintenant c'est lui qui s'intéresse à mes lèvres. Il m'attire à lui. Je suis désormais contre son torse. J'entends son cœur battre. Entend-t-il le miens aussi ?

Il pose les lèvres sur les miennes et m'embrasse furieusement. Il m'embrasse encore et ses mains se promènent de mon dos à ma chevelure. Mes mains glissent jusqu'à ses joues puis sur sa chevelure dorée. Il est tellement beau. Magnifique. Séduisant. Il m'attire comme un aimant.

Ses mains ; descendent jusqu'à mes fesses, je sursaute de surprise. Il perd l'équilibre sous mon poids et on tombe lourdement sur le canapé. Après cette chute, je me retrouve allongée sur lui et lui sous moi. Nos lèvres sont toujours connectées. Il continu à m'embrasser sensuellement. Je le dévisage. On ne peut pas faire ça. C'est beaucoup trop tôt. Je ne suis pas prête, je ne veux pas que cela aille si vite. Je décolle mes lèvres des siennes. Je ne veux pas que cela aille trop loin.

- Je suis désolée. Je dois y réfléchir, je ne veux pas qu'on aille trop loin, qu'on aille trop vite, tu comprends ? m'expliquais-je gênée en m'asseyant sur le canapé à côté de lui.

Il me regarde.

- Ne t'excuse pas, tu n'as pas à être désolée. Je peux attendre.

- Merci, chuchotais-je soulagé.

Je ne veux pas le blesser. Je veux juste être prête avant d'aller plus loin. D'être sûr à cent pour cent de ce choix. Etre certaine.

- Cependant, promet-moi que tu reviendras dans trois jours. Passez ce délais je devrais ...

- Je te le promets, le coupant en l'embrassant une dernière fois.

Un dernier baiser avant mon départ. Ce n'est qu'un en revoir, je veux recevoir encore ses baisers. Je fixe une dernière fois son regard. Il est désormais gravé dans ma mémoire. Lui aussi l'a désormais à jamais en lui. Je t'interdis d'oublier ce baiser. Tu n'as pas le droit de m'oublier.

Trois jours, j'ai trois jours. Pour me décider si je suis prête à l'aimer, à l'épouser. A signer ce contrat à vie qu'est le mariage, cet engagement entre deux personnes lié par l'amour. Qui mettra fin à la sélection. Je sais que passer ce délai de trois jours, il passera à une autre. Je n'ai plus envie de partir, mais je n'ai pas le choix je dois aller voir mon père et découvrir qui j'étais avant mon amnésie .Seule mon père est capable de me le révéler. Cette découverte est peut-être la clé de tout.


▼▼▼▼▼▼▼▼

Fin du chapitre 22 !Mettez des likes et des com's si vous aimez !Je serais heureuse d'y répondre ou d'y participer !

.Que pensez-vous de ce chapitre ?

.Que croyez-vous qu'il va se passer ? 

.Amy va telle découvrir son passé ? 

.Ce chapitre était-il assez romantique ?(Question très importante pour moi )

A jeudi tout le monde !

▲▲▲▲▲▲▲▲

Dernière modification : 11/03/18

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top