Chapitre XXI

"S'aimer soi-même c'est l'assurance d'une longue histoire d'amour."

Oscar Wilde


Au moment où le monde se reconstruit autour de moi, que je sors du sommeil. Je suis surprise de constater que le soleil s'est déjà couché sur la plaine et que Jude n'est plus là. Ais-je rêvé que Jude était venu me voir à l'infirmerie ? Je balaye la pièce du regard à la recherche de la moindre preuve que je n'ais pas halluciné. Rien. Suis-je devenue si folle de lui au point de l'imaginer, de le voir, partout ?

- Oh, vous voilà enfin réveiller.

Je sursaute surprise et tourne la tête pour dévisager l'infirmière qui venait d'entrer dans l'infirmerie des documents sous le bras.

- le prince m'a faite appeler d'urgence quand vous vous êtes évanouie soudainement devant ses yeux. Vous savez, vous lui avez fait une sacrée peur bleue. Sa majesté a cru que vous étiez morte car pendant une dizaine de seconde il n'entendait pas votre pouls battre, explique l'infirmière en s'asseyant au pied du lit en me regardant derrière ses verres de lunettes.

Je fixe mes paumes et serre la couverture entre mes doigts. Alors, il m'a vu... ? M'évanouir ? Je me suis évanouie dans ses bras. Je serre plus fort le drap dans mes mains. J'aurais aimé qu'il ne me voie pas dans cet état. Que va-t-il penser maintenant ? Sans doute que je n'ai pas la carrure pour tenir le trône. C'est vrai qui voudrait comme future reine une fille qui s'évanouie ? Les larmes me montent aux yeux et je les cache en baissant la tête. Pour que la femme ne remarque pas mon état émotionnel. Je ne veux pas me donner en spectacle. Je ne veux pas voir cette pitié se dessiner dans ses traits si je lui montre cet autre visage. L'infirmière m'attrape la main pour me montrer son soutien. Je ravale ma tristesse et lève les yeux vers la femme. Je perçois alors un sourire chaleureux sur ses lèvres.

- Ne vous inquiétez pas pour cela, je sais ce que vous pensez. Et pour vous rassurer, je peux vous dire que le prince n'a pas l'air de faire attention à ce genre de chose et que vous avez toute vos chances surtout qu'il a l'air de beaucoup vous appréciez.

- Merci c'est gentil, dis-je en lui offrant un faible sourire soulager.

Jude ne me laisserait pas derrière lui pour ce genre de chose. C'est idiot de penser ça. Il ne ferait jamais cela.

- Le prince m'a demandé de vous remettre ceci quand il est revenu un peu plus tard reprendre de vos nouvelles, poursuit l'infirmière en me tendant un papier.

Elle me tend un morceau de papier simplement plié en deux. Je le prends de mes deux mains, comme s'il s'agissait d'un présent et le regarde attentivement. Visiblement, Jude a dû écrire son contenu rapidement. Je déplie doucement le parchemin et reconnait l'écriture de Jude inscrit à l'encre noir.

Ma chère Amy,

Suite à ton malaise, je n'ai pas pu te transmettre ce message de vive voix. Je viens d'apprendre que ton père est souffrant. Je pense qu'il serait habile de lui rendre une petite visite. J'ai pensé que tu aimerais être à ses côtés. C'est pourquoi, je t'autorise à aller le voir, pour que tu reviennes à Lies avec de bonne nouvelle à nous conter sur la santé de ton paternel. Fais-moi parvenir ta décision dès que ton esprit en connaitra la réponse.

De ton mon cœur, en pensant à toi nuit et jour,

Jude Andrew

Mon père malade ? Pourquoi ai-je cette impression de déjà vu ? L'homme que j'ai vu en vision serait-il mon père ? Est-ce que le vieil homme allongé dans cette chambre aux rideaux tirés est mon père ? Il faut que j'en aie le cœur net, il faut que j'aille voir mon père au plus vite. Si c'est bien cet homme que j'ai vu dans ma vision, il a besoin de moi. Je dois aller le voir. Le plus vite possible. Je lève la tête de la feuille que j'interrogeais en quête de réponse. Je découvre le visage tout souriant de la femme. Ses yeux caramel me fixent, me dévoilant une certaine curiosité à mon égard. Je me demande si elle l'a lu avant de me la donner. Cela m'étonnerait vu l'excitation qui brille dans ses yeux. Mais peu importe. Mon départ doit être ma priorité en ce moment. Mon père a besoin de moi.

- Quand pourrais-je sortir et retourner dans mes appartements ? l'interrogeais-je ne serrant contre mon cœur le message de Jude.

Elle se reprend et papillonne des cils pour sortir de sa rêverie avant de toussoter pour reprendre son sérieux professionnel. Il ne fait aucun doute que celle-ci pensait que le message de Jude contenait des mots doux ou même le lieu d'un futur rendez-vous. Une pensée en partie erronée, seul la fin du message correspondait peut-être à ces images à l'eau de rose dont elle aurait pu penser.

- A partir de demain, répond celle-ci l'infirmière en replaçant ses lunettes correctement su son nez d'un geste nerveux.

Ce qui me reste une demi-journée pour prévoir mon futur voyage. Il va falloir que j'effectue une petit visite au roi de ce palais. A mes risques et périr, bien sûr. Aller voir Ace ne sera pas une partie de plaisir.

- Très bien, alors, j'aimerai vous demander une autre faveur si vous me le permettez ;

L'infirmière acquît en cachant très mal une impatience

- J'aimerais prévenir mes femmes de chambre de ma future arrivée, ainsi que demander une entrevu avec le roi et le prince de toute urgence pour demain à la première heure.

Elle pâlit d'un coup, comprenant enfin que le sujet du message de Jude ne traitait pas du tout d'amour ou autre niaiseries qu'elle aurait imaginée.

- Euh... oui très bien, je ferais parvenir cette demande au roi et ferait porter lieu de votre demande.

- Je vous remercie, dis-je dans un sourire.

Elle effectue une rapide courbette avant de sortir de la pièce pour accomplir la demande que je lui ai comptée. Je serre les poings et fixe un point devant moi. Je vais à Asusa. Je vais enfin pouvoir découvrir le pays où je suis née, où j'ai grandi. Je vais savoir à quoi ressemble mon père. Me rappeler de ses souvenirs oubliés. Je dois absolument écrire une lettre à Clara pour tout lui raconter. Je m'empresse de m'emparer du reste de feuilles que j'ai utilisé un peu plus tôt, et commence à écrire. Pourvu que ce message lui parvienne rapidement. J'espère que mon père n'est pas aussi souffrant que l'a laissé paraître Jude dans son message. Il est ma seule famille. Je n'ai plus que mon père.

Le lendemain, à l'aube, avec l'autorisation de l'infirmière, je quitte l'infirmerie. J'avance à pas déterminé jusqu'à ma chambre. Si je dois voir le roi, il faut que je sois plus que présentable. Et ce n'est sûrement pas dans ma tenue de la veille que je vais y parvenir. Si j'y vais habiller de cette manière, sa détermination à m'humilier ne fera que s'accroitre. Je dois être irréprochable vestimentairement pour qu'il ne puisse pas placer quelconque critique. Je pousse l'énorme porte qui me séparait de ma chambre et entre dans celle-ci faisant ainsi claquer le bruit de mes escarpins de huit centimètres sur les dalles carrelées du vestibule de ma chambre.

- Mademoiselle ? Articule Mai et Elodie en même temps, surprise.

Alice se contente de sourire, je pense qu'elle commence à me voir entrer quand on s'y attend le moins. Je soupire exaspérer. Je leur ai déjà rappelé mille fois de m'appeler par mon diminutif.

- Je vous ai déjà demandé mille fois de m'appeler Amy, pas besoin de toute ses formalités quand nous sommes seules, répétais-je en me dirigeant vers la chambre de la suite pour m'assoir sur mon lit.

- Oups, c'est une vilaine habitude excuse-nous, explique Mai, embarrassée, les joues en feu.

Elodie se contente d'hocher la tête et de défroisser nerveusement sa robe d'un bleu foncé. Je leur offre un sourire.

- Tu n'étais pas à l'infirmerie ? M'interroge Alice en s'asseyant à côté de moi.

- J'en sors à l'instant, l'infirmière ne vous a pas prévenu que je retournerai dans ma chambre tôt ce matin ? expliquais-je. Et, je dois voir de toute urgence le roi, déclarais-je.

- Oh si nous avons été prévenu, mais on ne savait pas à quelle moment tu rentrerais. C'est pourquoi on était si surprise à ton entrée, poursuit Mai timidement.

- Tout à fait, dit Elodie.

- Si tu es venu si tôt c'est pour une grande occasion, ou bien je me trompe ?

- Oui, je dois voir de toute urgence le roi, déclarais-je dans un sourire gênée.

- Oh, je vois, on s'occupe de tout, plaisante Alice en me faisant un clin d'œil avant de faire un signe à ses deux camarades. Tu vas être magnifique !

Je rigole et me laisse entrainer dans la salle de bain pour commencer la rituelle beauté. Je préviens les filles de mon voyage pour qu'elle puisse mettre quelques affaires dans une malle. Elles s'empressèrent mettre le nécessaire beauté pour ses quelques jours dans un petit bagage. Puis, je retire ma robe de la veille et plonge dans la grande baignoire. Alice m'aide à retirer les épingles de mes cheveux tandis que je m'occupe à prendre les fleurs

- Amy ? m'appelle mon amie.

- Oui ?

- Je suis pose que tu ne retournes pas là-bas par hasard ? continu Alice en nettoyant mes cheveux avec du savon parfumé.

- Effectivement, je retourne dans mon royaume pour aller voir mon père. Jude m'a appris hier qu'il était souffrant.

- Je pense que tu dois savoir que ta belle-mère et ta demi-sœur ne sont plus au château, elles sont retournées hier en fin de journée dans ton royaume. Tu devras peut être faire face à leur vrai facette une fois chez toi. J'aimerai venir avec toi mais je ne peux pas. Alors je t'en prie fait attention.

- Je ferais attention ne t'inquiète pas, je ne tiens pas à tenir tête à ma belle-mère maintenant, je ne vais pas là-bas pour cela de toute manière.

- J'espère que ton père se sentira mieux en ta présence et que tu ramèneras aussi de nouveau fragment de ton passée à ton retour.

- Je l'espère moi aussi.

Suite à cette échange, je sors de la baignoire et enfile mon peignoir une fois sécher. On me maquille de fard beige et m'applique du rouge à lèvre. Les filles m'aident à enfiler une robe en tulle de couleur bleu ciel, très élégante. Après jugement de mes trois amies, on décide de laisser mes cheveux lâchés et pour finir ma coiffure, elles me glissèrent sur la tête un diadème avec des diamants en forme de fleur.

Sortis de ma chambre, je me dirige dans les couloirs qui menaient à la salle du trône. Il n'y avait que moi dans les couloirs, pas une seule servante. Personne. Elles doivent être effrayées par le roi. Cela ne devrait même pas m'étonner. Et moi qui vais le voir comme si de rien n'était. Heureusement que j'ai une bonne raison d'aller le voir et d'y mettre les pieds. Je frappe à l'immense porte qui me sépare du démon. Et j'attends la permission pour entrer.

- Entrer, ordonne une voix masculine.

Je pousse l'énorme porte et marche sans un mot en fixant le bas de ma robe, nerveusement. C'est à ce moment que je me demande pourquoi je ne suis pas encore parti en courant pour fuir cet endroit lugubre.

- Que me vaut l'honneur de votre visite ? demande froidement Ace.

Je lève les yeux délaissant l'admiration de ma robe pour fixer son regard. Ne pas se laisser déstabiliser par cet individu. Je dois lui montrer que je

- Une permission pour rendre visite à mon père souffrant.

- Comme c'est admirable. Vous vous souciez de votre père. Charmant, poursuit-il en penchant la tête sur le côté pour me toiser.

Il soutient le poids de sa tête en plaçant son bras de sorte à maintenir sa tête

Je résiste à l'envie de le foudroyer du regard. Je serre les poings remplient de colère. Je dois contenir ma rage, sinon, il ne l'autorisera jamais. Calme-toi Amy. Calme... J'entends des pas s'approcher de moi. Je frissonne et mon souffle s'accélère. Ne me dites pas qu'il est derrière moi. Je ferme les yeux, nerveuse. Pas de maladresse.

- Autorisation acceptée, vous partez ce soir, dit-il.

- Je vous remercie votre altesse, poursuivais-je sans ouvrir les yeux dans une gracieuse révérence.

- C'est moi qui vous en remercie ; de cette manière mon fils vous éliminera la première. J'espère même que vous resterez à Asusa. Chuchote-t-il près de mon oreille.

J'ouvre grand les yeux, outrée. Quel homme abject ! Mes bras tremblent de rage. Anna serait là elle lui aurait déjà refait le portrait.

- Vous savez Mademoiselle Du Bois, votre silence sera le plus beau cadeau d'adieux que vous pourriez me faire. Maintenant retirez- vous et ne revenez jamais, crache-t-il avant d'éclater dans un rire qu'on pourrait caractériser d'hypocrite voire de totalement diabolique, à en juger par la résonnance que celui-ci donne sur les murs de la salle du trône.

Et je ne me fis pas prier. Le plus important c'est que j'ai cette autorisation même si pour cela j'ai été insulté. Maintenant, je dois aller voir Jude. Le plus vite possible. J'espère n'avoir à jamais remettre les pieds dans la même pièce que cet individu.

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Voilà le nouveau chapitre !On commence à ce rapprocher petit à petit de la fin !N'oubliez pas de commenter de mettre des like ça fait toujours plaisir !

En parlent de fin avez vous une petite idée de la suite de ce chapitre ? Ou même de la fin du tome 1 ?

La suite lundi comme promis !👌

Chapitre dédiée à : CrazymarieGigi qui lit et commente mon histoire depuis peu merci à toi

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Dernière modification : 11/03/2018

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