Chapitre XIX
« Quand je t'ai vu, j'ai eu peur de te rencontrer.
Quand je t'ai rencontré, j'ai eu peur de t'embrasser.
Quand je t'ai enfin embrassé, j'ai eu peur de t'aimer.
Maintenant que je t'aime j'ai peur de te perdre et que tu disparaisses. »
- Amy ? S'il te plait répond-nous ! s'exclame une voix à côté de moi en me secouant comme un pommier.
- Qu'est-ce qui lui arrive ? Pourquoi elle ne se réveille pas ? ! s'inquiète quelqu'un
- Amy tu m'entends ? Demande quelqu'un d'autre en me secouant énergiquement.
Je papillonne des paupières encore dans les vapes. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi on me secoue comme cela ?
- Elle revient à elle, constate une des deux voix.
Je cligne plusieurs fois des yeux pour m'habituer à la lumière autour de moi. Je regarde autour de moi sans bouger la tête encore trop engourdis pour faire le moindre mouvement. Je me souviens juste d'avoir eu une vision puis plus rien. Le noir complet. J'ai mal à la tête... Je ferme les yeux pour apaiser cette douleur saisissante à l'intérieure de mon crâne.
- Tu n'as mal nulle part ? s'interroge quelqu'un.
J'ouvre douloureusement les yeux, tourne la tête non sans une protestation de mes muscles, et observe autour de moi. Je constate que ce sont Anna et Lucile qui se tiennent à côté de moi. Elles se lancent des regards inquiets.
- Où suis-je ? articulais-je dans un murmure de fatigue.
- Dans un des couloirs qui mène au boudoir... répond Lucile en se tournant vers Anna comme pour lui demander son approbation pour me répondre.
- Tu es sûre que tout va bien ? On t'a trouvé inconsciente ici... m'interroge Anna la mine préoccupé. Sais-tu ce qui t'es arrivée pour te retrouver dans cet état ? Quelqu'un en est-il la cause ?
- Oui tout va bien, je ne sais pas ce qui m'est arrivée, j'étais seule dans ce couloir et d'un coup je me suis sentis bizarre. Je crois que j'ai dû m'évanouir...
Je déteste mentir mais je n'ai pas tellement le choix. Elles ne doivent en aucun cas apprendre que je possède le pouvoir de visionner le passé et le futur. Cela serait dangereux si elles le savaient. Je leur révélerais tout le jour où cet endroit sera plus sûr. Pour l'instant ce n'est encore le moment. Cet endroit possède une part obscure que même Lucile et Anna n'imaginent peut-être pas encore. Anna peut-être le sait déjà mais Lucile j'en doute fort. Elle idolâtre beaucoup trop le prince pour s'en douter.
- Tu nous as fait une de ses peurs ! soupire Lucile en m'aidant à me relever avec l'aide d'Anna.
- Tu devrais aller à l'infirmerie, ce n'est pas normal de s'évanouir de cette manière ! propose Anna en dépoussiérant ma jupe.
- Ce n'est pas nécessaire, je vais très bien, je dois seulement être fatigué. Un peu de repos me fera le plus grand bien. Et puis quelle heure est-il ? Cela doit être bientôt l'heure de manger n'est-ce pas je ne vais pas encore aller à l'infirmerie et rater un autre repas.
- Il n'est que neuf heures, nous avons largement le temps avant midi, commente Anna.
- Non je dois aller à... la coupais-je avant qu'elle me sorte encore qu'il faut m'amener à l'infirmerie.
- A l'infirmerie ! Dirent-elles en cœur.
- Mais je vais très bien les filles, il faut juste que je dorme un peu et je serais comme neuf, protestais-je en mimant à mes deux amies que j'étais en pleine forme.
Mes deux amies se lancent un sourire en coin m'informant qu'elles n'en croyaient pas un mot. Elles sont aussi têtues l'une que l'autre. Ce qui leur importe c'est de me trainer jusqu'à l'infirmerie, même si elles doivent employer la force. Je boude pour leur montrer mon mécontentement et que je ne suis pas du tout d'accord.
- Bon allons-y ! déclare Anna en me prenant par le bras.
- Mais, je ne suis pas malade ! Je vous assure que vais parfaitement bien ! m'exclamais-je en essayant de résister à leur poigne en vain. Deux contre une ce n'est pas du jeu.
- Mais oui bien sûr, et tu peux aussi courir un marathon, plaisante Anna en me traînant avec l'aide de Lucile dans les couloirs sombres.
Je soupire mais ne proteste pas. Elles sont trop obstinées dans leur tâche que ce serait impossible de riposter. Autant affronter plutôt que fuir. C'est ainsi que nous attînmes l'infirmerie. Un lieu que je crois, tout le monde préfère fuir. A peine avais-je mis les pieds là-bas que j'avais déjà regretté de n'avoir pas riposté face à Lucile et Anna. Cet endroit est beaucoup trop propre, il empeste le désinfectant et la javel, cet odeur m'a rappeler le jour dans cette salle toute blanche où je me suis réveillée sans savoir où j'étais. Depuis ce moment précis j'ai peur de ces lieux. Et si c'était cette infirmière qui m'avait amené ici ? J'en ai des frissons, car au fond je n'ai toujours pas d'explication au comment je me suis retournée en ce lieu sans souvenir. Je n'ai toujours pas la réponse du comment, ce fait est préoccupant.
Il ne fait aucun doute que ce qui a provoqué mon évanouissement, ma perte soudaine d'énergie, n'est t'autre que mon pouvoir de vision. Il n'y a aucune autre explication. Cependant cela s'intensifie, au début j'étais juste un peu sonnée et je pouvais encore bouger ou continuer l'action que j'étais en train d'exécuter après une vision, mais maintenant, cela n'a plus l'air d'être le cas. Ce qui voudrait dire que ce pouvoir augmente en puissance et non reste stable. Une agréable nouvelle sachant que je suis censée rester discrète sur ce point-là d'après les conseils de Clara. Le pire c'est que ce pouvoir se manifeste quand il veut, ce qui va me poser quelque problème quand il arrivera comme ça et que je m'évanouirais si la vision est trop puissante. Comment je vais pouvoir justifier chaque évanouissement s'ils arrivent aussi fréquemment ? Il faut que je demande à Clara. J'espère seulement qu'elle ne tardera pas trop à répondre à ma lettre.
- Eh bien voilà qui est étrange mademoiselle. Je n'arrive pas à déterminer la cause de votre évanouissement. Vous êtes en parfaite santé, constate l'infirmière en analysant les papiers remplient de résultat à diffèrent examens que celle-ci m'a faite passé pour savoir ce que j'avais.
Heureusement pour moi elle n'a fait aucuns tests sanguins. Ce qui veut dire qu'elle ne sait rien à propos de mon pouvoir. Peut–être que je me fais du souci pour rien, qui sait si la médecine est encore capable de déterminer ce genre d'attribut en faisant des analyses de sang. L'infirmière pose les documents sur son bureau et s'assis sur le lit où on m'avait demandé de m'assoire.
- Cependant, je serai rassurée que vous restiez cette nuit ici en observation, pour être sure que tout va bien, s'explique-t-elle en me regardant sérieusement derrière les verres de ses lunette comme pour voir si je lui cachais l'information importante qui serait la cause de mon malaise.
- Est-ce nécessaire, enfin si je le puis dire, selon ce que vous m'avez dit je suis en parfaite santé... Tentais-je en me mordant la lèvre inférieure, à la recherche de la meilleure explication que je pourrais fournir pour la convaincre de me laisser partir. Je... je ne voudrais pas encore raté un repas avec le prince. Vous comprenez ?
- Mais la santé passe avant tout mademoiselle ! Et si vous faites encore un malaise devant le roi et la reine ? Ce n'est pas raisonnable du tout, vous ne resterez ici, point. Je ferais parvenir votre indisponibilité au prince.
Pourquoi je tombe toujours sur des personnes aussi têtues. Je vais bien, tant que je ne reçois pas de vision dans la minute qui suit je ne vais pas m'effondrer comme cela. C'est idiot de m'obliger à rester ici ! Je soupire d'énervement, m'empêchant de lancer un regard noir à l'infirmière devant moi. Puisque je dois rester cloitrer ici avec pour seul compagnie quatre murs autant que je me serve de ce temps pour écrire à Clara.
- Très bien, alors me permettez-vous de rédiger une lettre à une amie ?
- Bien sûr tant que vous vous reposez, répond l'infirmière en se levant pour aller chercher plusieurs feuilles et un encrier pour me les donner.
- Je vous remercie, dis-je dans un sourire.
Je commence à écrire mot par mot une lettre à Clara. Je prends soin de coder ma lettre avec des numéros. Pour que mon message soit le plus secret possible, de peur que quelqu'un lise le courrier avant qu'il ne soit envoyé. Peut-être que la réponse de Clara me donnera plus d'information sur l'identité du vieil homme de ma vision, ainsi que cette lettre que je me suis vu lire dans cette chambre. J'espère sincèrement qu'elle pourra m'éclairer à ce sujet. Je tends ma lettre à l'infirmière qui justement devait faire une course et qui en profiterait pour déposer ma lettre sur son chemin. J'étais donc entre quatre murs, et le temps me paraissait si long. Je tentais de le faire passer plus vite en fixant le paysage dehors mais l'infirmerie était située à l'opposé des jardins. La seule chose visible derrière les vitres n'était qu'une plaine à perte de vue. Anna et Lucile étaient partit sous les ordres de l'infirmière qui voulait me faire tous ses examens inutiles. Ce silence en était presque assourdissant.
Je sursaute quand la porte tremble sous les frappes de quelqu'un. Je me tourne vers celle-ci curieuse. L'infirmière ne frapperait pas dans son propre lieu de travail avant d'entrer cela n'aurait aucun sens ? Alors qui cela peut bien être ?
- Entrez, dis-je en analysant la porte en bois peinte de blanc.
La poignet de la porte s'abaissa laissant l'individu entrer dans l'espace et moi écarquiller les yeux de surprise. Pourquoi est-il venu ? Je ne veux pas le voir... L'image de lui embrassant Serena est encore là. Je ne suis toujours pas parvenu à l'effacer de mon esprit. Ce souvenir est encore trop frais pour disparaître. Je fixe mes mains, nerveusement. Je n'ai pas envie de lui parler ni d'ailleurs de voir son visage faire l'innocent. Ce n'est qu'un manipulateur, il nous voit tous comme des jouets. Un jour il embrassera Lucile, Anna ou moi ou bien les autres et l'autre jour ou pire quelque minute après il en embrasse une autre derrière notre dos. Je n'arrive pas à le cerner et l'envie m'en manque. Je me sens stupide d'avoir cru qu'il avait changé depuis le jour où nous étions tous deux prisonniers des bois.
Par le bruit de ses semelles sur le carrelage, je peux déterminer qu'il s'approche du lit où je suis assise depuis des longues heures ou peut-être des minutes confondu avec des heures tellement elles m'ont semblées interminable.
- J'ai appris par l'infirmière que vous étiez souffrante et que vous nous pourriez pas assister au déjeuner ainsi qu'au diner, ce qui m'a inquiété, explique-t-il en avançant de plusieurs pas.
Désormais, il était si proche qu'il aurait pu m'enlacer en tendant un bras. Je serre le drap de la force de mes mains. Je veux qu'il recule. Qu'il recule. Sinon, il va faire en sorte que je me trahisse, car j'ai l'impression que même si ma raison me crie de le repousser, mon corps, lui, ne pourra pas si résoudre s'il advenait à s'approcher bien plus encore ou même à me toucher par le simple contact de ses mains. Il me rend complètement folle. Je n'arrive même plus à me contrôler en sa présence. Je me sens coupée en deux. A lutté entre le prendre dans mes bras ou à le repousser pour me faire ça, se moquer de moi et de Lucile en en embrassant une autre. Alors qu'il reste loin de moi.
- Vos amies étaient inquiète et même Céleste et votre mère m'ont parlé de vous rendre visite pour voir si vous alliez mieux, poursuit-il en voyant que je refusais d'ouvrir la bouche.
Je n'en aurais ri. Céleste et ma MÈRE ? Oritel n'est pas ma mère. Elle n'est que ma belle-mère. Et elles sont aussi fausse l'une que l'autre. Elles n'en n'ont rien à faire que je suis souffrante. Elles me détestent et par le passé je sais que je les détestais de la même manière. J'en pleurerai de rire si ce n'était pas lui qui prononçait ses mots et qu'il n'était pas dans la pièce.
- Je vais parfaitement bien. Ce n'est que l'infirmière qui m'a obligé à rester, mais merci de t'avoir inquiété pour moi, déclarais-je en tournant la tête pour ne pas affronter son regard qui devait, je le sens, se faire insistant vu la brûlure que je ressentais dans mon dos.
- Alors j'en suis rassuré, prononce-t-il dans à ce que peut deviner sans le voir un tendre sourire.
- Pourquoi es-tu venu ? Je ne comprends pas... Articulais-je dans un ton de reproche dans ma voix en m'allongeant sur le lit la tête sur l'oreiller en affrontant son regard.
- Eh bien c'est pourtant simple, je suis
- Non ne dis rien ! En vérité, je préfère ne rien savoir, le coupais-je en me retournant pour lui tourner le dos.
Je devine qu'il affiche une mine déçu. Il pensait que j'allais me laisser faire sans réagir. Il croit que je ne l'ai pas vu embrasser Serena mais malheureusement pour lui le jeu est terminé.
- Tu ne veux vraiment rien savoir ? m'interroge-t-il.
- Je ne préfère pas, articulais-je d'une voix étranglée, blessée.
- Vraiment ? insiste-t-il.
Je me retourne vers lui, irritée.
- Comme vous le voulez... ajoute-t-il en baissant les yeux. Mais je...
Il réduit la distance qui nous sépare et je sens son souffle sur ma nuque. Mon corps devient brûlant par sa proximité. Je fuis son regard en tournant la tête. Je lui en veux, je lui en veux de me faire cela. De me faire perdre mes moyens par un regard, de me faire oublier ses actes par ses simples opales bleu glacé. Je le déteste pour cela. C'est cruel. Je tourne la tête pour le faire face et lui montrer que je lui en veut de m'avoir prise pour une idiote, que dis-je ? De nous avoir tous prise pour des idiotes, moi, Lucile, Anna et toutes les autres. Je le déteste pour cela.
- Mais laissez-moi vous dire une seule chose, vous aurez beau m'ignorer. Il n'empêche que je vais le dire quand même, déclare-t-il en fixant intensément mes yeux.
Pendant une seconde tout s'efface, tout disparait autour de moi, il n'y a que nous deux. Rien que lui et moi.
- Très bien alors dites-le, dis-je en oubliant mes bonnes résolutions.
Il m'offre un sourire. Et s'approche de moi encore plus, si bien que l'espace entre nos lèvres et réduite. Que son nez est si proche de moi que son souffle s'écrase contre mes lèvres. Me rendant fiévreuse.
- Je vous veux, articule-t-il en insistant sur chaque lettre.
J'écarquille les yeux reprenant conscience. Je recule élargissant l'espace qui nous sépare. Il a presque faillit m'avoir dans ses filets. Il pense que vais oublier le fait qu'il est embrassé Serena alors qu'il joue le séducteur devant chaque sélectionnée. Je ne le crois plus désormais. Ce n'est qu'un menteur !
- Je ne vous crois pas, je vous ai vu embrasser Serena tout à l'heure, clamais-je en fuyant son regard.
- Alors vous étiez-là ? rigole-t-il en passant sa main dans sa chevelure d'or l'air gêné.
- Il se pourrait bien... marmonnais-je en prenant des rougeurs de gêne sur les joues.
- Je ne voulais pas de ce baiser, Serena est une sangsue, je ne vois très bien qu'elle ne désire qu'une chose c'est la couronne de reine. C'est elle qui m'a embrassé. Elle ne m'intéresse pas du tout si c'est ce qui t'inquiète, m'explique-t-il.
J'aurai aimé lui faire remarquer qu'il a répondu à son baiser mais ce serait jeter de l'huile sur le feu. C'est déjà suffisamment gênant pour moi de me rappeler de ce moment alors en plus ce genre de détails je préfère le garder pour moi.
- Je ne me suis peut-être mal exprimé. Je sais que je vous ai repoussé de bien des manières d'abord hier maintenant sans réellement le vouloir ce matin. Mais j'aimerais qu'on reparte de zéro tous les deux. Qu'on réapprenne à se connaitre comme il se le doit après toutes ses années. Je ne dis pas que mon but est que vous tombez amoureuse de moi, mais j'aimerai qu'on redevienne de bon amie comme autrefois. Cela peut sembler bizarre mais je crois qu'en réalité sauf si mes souvenirs me jouent des tours, mes seules amis d'enfance m'ont été retiré sans m'ont accord alors voilà... Je ne dis pas aussi que je ne vais pas essayer de vous séduire mais j'aimerais qu'on redevienne comme avant, prétend-t-il en s'asseyant sur le lit.
- Vous me pensez vraiment idiote ? Vous ne pensez tout de même pas que je vais à nouveau vous faire confiance après ce que j'ai pu voir. Je ne voulais pas mettre cela sur le tapis mais je vois que je n'en ai pas le choix. Tout à l'heure, je vous ai vu répondre à son baiser. En réalité, cette sélection n'est qu'un jeu auxquelles on finira toutes une par une le cœur brisé.
- Très bien puisque les choses vont dans ce sens, déclare-t-il en soupirant.
Alors que je pense qu'il va enfin partir, il se rapproche doucement de moi. Me faisant reculer et perdre l'équilibre étant déjà au bord du lit. Il me rattrape de ses mains et me tire vers lui.
- Ne me fuis pas, je sais très bien que j'ai fait une bêtise mais je suis aussi débutant que toi sans doute en amour, je ne voyais pas les choses comme ça, excuse-moi je ne voulais pas te blesser. Je n'aime pas Serena. Je n'ai embrassé encore personne dans cette mascarade déguisé en sélection. Serena était une erreur. Pardonne-moi. Je suis un terrible idiot. Dis-moi comment faire pour me faire pardonner, me supplie-t-il du regard.
J'ai le visage cramoisi. Son corps et chaud et son étreinte rassurante. Je n'ai pas envie qu'il me lâche bizarrement.
- Sois plus clair avec tes sentiments, ne nous fait pas espérer. Ses dizaines de filles sont là pour te rencontrer et sont folle de toi pour la plupart. Ne les rend pas malheureuse en embrassant n'importe qu'elle fille surtout si celle-ci ne te plait pas, articulais-je en baissant les yeux pour fixer son torse.
- Très bien, je ferais attention mais ais-je le droit alors à ceci, continu-t-il en me levant doucement le menton pour fixer mon regard.
Je me noie dans le bleu de ses yeux oubliant complètement sa question. Qu'est-ce qu'il a dit ? Je ne m'en souviens pas. Il s'approche de mon visage et ses lèvres rencontre délicatement les miennes. Que [...] Il m'a embrassé ? Je dois rêver. Pourtant tout ceci est bien réel. Je deviens brûlante, fiévreuse répondant à son baiser. Nos souffles se mêlent pour ne faire qu'un. Notre baiser devient furieux, insistant. Je ne veux pas qu'il ne cesse de m'embrasser. Qu'il ne retire jamais ses lèvres des miennes.
Tout à coup, le monde disparait autour de moi, il s'écroule en millier d'étincelle. Mes yeux s'écarquillèrent. Il n'y avait plus Jude. Où était-il ? Un froid glacé m'envahit de la tête au pied. J'entrouvre la bouche. Non pas maintenant...
Les lumières blanches qui virevoltaient autour de moi disparurent et ce transformèrent en un magnifique paysage d'été. Des rires d'enfant m'entourèrent. Une silhouette passa devant mes yeux ébahis, coursée par une autre. J'analyse la scène devant moi, et reconnait les personnalités. Je me revois moi en taille réduite courant derrière Jude tout aussi petit, avec Clara derrière nous courant comme une folle. Elle n'a pas perdu son énergie. Je vis la scène. Cette fois-ci en entier. Je vois Jude tomber lourdement sur le sol, la jambe blessée, et nous appeler de l'aide. Je me revois hurler dans la forêt près du lac, la tête de Jude posé sur les genoux, les joues inondées de larmes. Et les adultes accourir vers nous.
Je me vois Jude arracher des mains par son père et me faire sermonner par celui. Puis me voir tirer de force par ma mère et mon père vers la sortie du château de Lies accompagné de Clara elle aussi en larme.
Le monde se reconstruit autour de moi tel qu'il avait disparu. Je retrouve les lèvres de Jude sur les miennes. Une larme de douleur coule sur ma joue. Clara avait donc raison. Ce n'était qu'un accident et on m'a fait porter le chapeau. Je détache mes lèvres de celle de Jude, celui- ci me dévisage.
- Amy tes yeux... attend, tu pleures ? constate-t-il troublé.
Je reste silencieuse. Oui je pleure, oui mes yeux virent aux bleu électrique quand j'ai des visions. Je sais déjà tout. Je ressemble à un monstre. Mais, quoi qu'il arrive je ne pourrais changer. Il suffit de l'accepter, d'accepter cette différence. Je ne veux pas qu'il me voie ainsi. Je ne suis pas prête à affronter son regard. Il va me regarder différemment et je ne veux pas.
-Va-t'en, dis-je d'une voix à peine audible.
- Amy tu es sûre que tout va bien ?
Et ma vision deviens de plus en plus sombre et je m'effondre sur son torse.
Dernière modification : 21/01/2018 à 00 :24
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