chapitre dix
Mieux vaut s'éloigner
lorsque les doutes
commencent à s'installer
TW : suicide
Une nouvelle soirée avait eu lieu chez Sasuke, Naruto et Sakura. Ça commençait presque à être une habitude. Temari se demandait s'ils ne commençaient pas à en avoir marre d'organiser des soirées pratiquement chaque week-end. Temari en aurait probablement marre si elle les organisait chez elle...
Elle aimait bien ces soirées avec le groupe. C'était amusant, et elle lâchait un peu prise un peu plus à chaque soirée.
C'était la première fois que Temari voyait Shikamaru depuis leur conversation de l'autre soir. Il avait agi normalement avec elle, mais elle ne pouvait s'empêcher de le regarder parfois. C'était plus fort qu'elle. Comme un aimant. Et elle ne savait pas si c'était son esprit qui lui jouait des tours, mais elle avait l'impression qu'il la regardait aussi parfois. Il lui souriait même. Peut-être que c'était vrai, mais elle pensait qu'elle s'inventait des trucs.
Même si elle s'était décidée à laisser tranquille ses frères, elle ne pouvait s'empêcher de les observer. Kankuro était dehors avec Tenten, en train de discuter. Gaara était... elle ne le trouva pas. Elle chercha également Lee du regard, mais ne le trouva pas. Elle n'eut pas le temps de s'avancer vers le couloir puisqu'une silhouette vint se mettre devant elle. Temari remarqua que c'était Kiba. Il souriait en coin.
« Tu ne peux pas aller toute seule dans le couloir, c'est la règle. »
« Depuis quand ? »
« Depuis ce soir. C'est moi qui l'aie décidé. »
« Et si je veux aller au toilette. »
« Je viens avec toi. »
Temari soupira. Elle finit par faire demi-tour, songeant à aller s'installer sur le canapé. Sur ce dernier se trouvait Shikamaru et Choji. Elle alla s'installer à côté de Choji.
« Qu'est-ce que Kiba voulait ? »
« Je ne sais pas, il m'a dit que je ne pouvais pas aller dans le couloir toute seule. Je ne sais pas pourquoi. »
« Parce qu'il est en chaleur et qu'il voulait aller dans le couloir avec toi. » Répondit Shikamaru en se penchant légèrement pour qu'elle puisse l'entendre.
« Pourquoi tu voulais aller dans le couloir ? »
« Pour les toilettes. »
« Tu veux que je t'accompagne ? » Proposa gentiment Choji.
Temari n'eut pas le temps de répondre quoique ce soit.
« Je vais y aller avec toi, j'ai envie de pisser. » Fit le brun en se levant du canapé.
La blonde alterna le regard entre les deux jeunes hommes alors que celui assit lui faisait des signes de pouces en l'air. Elle finit par suivre le brun qui était désormais devant Kiba qui faisait la moue.
« On peut aller pisser maintenant qu'on est deux ? » Demanda Shikamaru.
Temari vit Kiba regarder Shikamaru avant de s'éloigner. La blonde le regarda partir, avant de s'engager dans le couloir. Visiblement, il voulait vraiment aller aux toilettes. Elle l'entendit quelques secondes avant qu'il ne sorte, les mains mouillés qu'il essuyait tant bien que mal sur son jean. Temari le regarda faire.
« Ne crois pas que je me suis pissé dessus. » Dit-il avec un sourire amusé. « Pourquoi tu voulais aller dans le couloir ? Pour voir où était Gaara ? »
« Perspicace. »
« Il doit être dans la chambre de Sasuke ou de Naruto avec Lee j'imagine. Ils doivent jouer aux cartes j'imagine. »
Temari lui donna un coup dans l'épaule avant de s'avancer vers l'une des portes. Elle n'entendit rien. C'est à la deuxième porte qu'elle put entendre les bruits provenant certainement d'une couette. Elle entendit des murmures, ainsi que des respirations s'accélérer.
« Tu veux qu'on les rejoigne ? Un plan à quatre ça pourrait être drôle... quoique je suis un peu trop sobre pour ça... »
Elle lui frappa à nouveau l'épaule, suivit d'un « tu es vraiment trop con ». Elle l'entendit rire alors qu'elle se reculait de la porte. Lorsqu'elle tourna la tête vers Shikamaru, il avait le dos contre le mur et les mains dans les poches.
« Je n'ai pas envie d'aller dans le salon avec les autres. » Dit-elle après l'avoir dévisagé de la tête au pied.
« Tu veux qu'on aille dans une des chambres ? »
Temari ne répondit pas.
« Pour juste parler un peu. »
Elle finit par hocher la tête. La main chaude de Shikamaru rencontra la sienne. Elle se laissa faire, la serrant un peu. Se laissant guider, elle se retrouva dans une chambre qui était parfaitement rangée. Elle observa un peu partout, la main de Shikamaru toujours plongé dans la sienne.
« C'est la chambre d'Itachi, on a intérêt à ne rien déranger. »
Il lâcha la main de Temari pour aller s'assoir au sol, le dos contre le lit d'Itachi. Elle s'installa à côté de lui. Elle aurait pu se mettre à quelques centimètres de lui, mais elle était venue se mettre juste à côté. Ce n'était pas comme s'il n'y avait pas de place... leurs bras étaient collés l'un contre l'autre, cela ne semblait pas gêner Shikamaru.
Ils restèrent ici plusieurs minutes dans le silence. Temari ne savait pas vraiment quoi lui dire. Face à eux, il y avait la fenêtre de la chambre qui dévoilait la lune, éclairant la pièce. La blonde tourna le regard vers Shikamaru. Ce dernier avait basculé sa tête en arrière, les yeux fermés. Elle vit sa paume d'Adam bouger avant de s'immobiliser à nouveau. Elle ne savait pas si c'était l'alcool qui lui faisait penser ça, mais plus elle le regardait, plus elle le trouvait divin.
« Tu me mâtes ? »
Elle détourna le regard en pouffant.
« Ça ne me gêne pas. Mais à condition que je puisse te mâter en retour. »
« Tu n'es pas drôle. »
Shikamaru ricana avant de remettre sa tête correctement.
« Ce que j'aimerais être chez moi, là, maintenant... »
« Ma présence t'ennuie ? »
« Oh non, c'est cette soirée qui m'ennuie, pas ta compagnie. » Répondit-il.
Elle fit un petit sourire. Elle reporta son regard sur le ciel. C'était beau. On pouvait apercevoir des étoiles. C'était agréable.
« Tu savais qu'il y avait plus d'arbre sur Terre que d'étoiles dans la Voie Lactée ? » Fit la voix de Shikamaru à côté d'elle.
Temari se tourna vers lui. Il regardait le ciel.
« Je ne savais pas. Je ne suis pas vraiment callé sur l'astronomie. Je sais juste que la Lune gravite autour de la Terre, et que le système solaire est en constante activité et que nous tournons autour du soleil tout en avançant comme lui. Enfin, je crois. »
« Dans les grandes lignes, c'est ça. La lune est le seul satellite naturelle de la Terre. On pense que la Lune s'est formée après un impact. Ce serait une protoplanète nommée Théia qui se serait écrasé sur la Terre il y a environ quatre milliards d'années. Théia, la croûte et une partie du manteau terrestre se seraient disloqué et projetteraient une grande quantité de débris en orbite autour de la Terre. Et cette grande quantité de débris se forme par accrétion et à finit par faire former la Lune. »
« C'est quoi une protoplanète ? Et ça veut dire quoi par accrétion ? »
« Une protoplanète, c'est une sorte de bébé planète qui est formé dans le disque protoplanétaire. J'anticipe ta question un disque protoplanétaire, c'est un disque avec du gaz et de la poussière où se forme les corps, ça comprend les planètes, les planètes naines, les petits corps et les satellites. Et du coup, l'accrétion c'est la capture de matière par un astre sous l'effet de la gravitation. »
« Je vois... » Dit Temari, hocha la tête. « Mais du coup, les étoiles ça se forme de la même manière qu'une planète ? Tu dois trouver ma question stupide... mais je n'y connais pas alors... »
« Attend ça t'intéresse ce que je dis ? » Demanda-t-il, posant son regard sur elle.
La blonde le regarda. Elle avait remarqué que, pendant qu'il lui racontait toute cela, il avait les yeux qui brillaient. Il était passionné, et ça se voyait.
« Bien sûr, sinon je ne poserais pas de question. »
Elle le vit sourire.
« L'hypothèse, pour faire simple, c'est que les étoiles se forment en groupe à partir de la contraction gravitationnelle d'une nébuleuse, qui se fragmente en plusieurs cœurs. Les cœurs se contractent en leur centre en formant une étoile, et la matière en périphérie se retrouve sous forme d'une enveloppe et d'un disque d'accrétion, mais il finit par disparaitre avec le temps. »
« Une nébuleuse, ce n'est pas un nuage de gaz et de poussière, ou quelque chose comme ça ? »
« C'est exactement ça. Tu vois, tu sais des choses. »
« Maintenant, j'en sais encore plus grâce à toi. »
« Les gens aiment les étoiles, les planètes et l'espace, mais quand on entre dans la théorie, ça devient trop compliqué et ils trouvent cela ennuyant. Du coup, je n'en parle pas vraiment. J'essaie d'en parler à ma nièce, mais elle est beaucoup trop petite pour comprendre. Même si elle aime bien regarder les étoiles avec moi. »
« Elle va vouloir être astrophysicienne à cause de toi. » Plaisanta Temari.
Shikamaru ria. Durant quelques secondes, ils se regardèrent. Elle ne savait pas quoi faire. Elle mourrait d'envie de s'approcher de lui, mais elle ne le fit pas.
« Et toi ? Qu'est-ce que tu aimes à part tes frères ? »
« Un peu de tout. Mais mon truc c'est l'histoire. »
« Quelles périodes ? »
« La Préhistoire et l'Antiquité. J'aime bien aussi la Renaissance. Et toi ? Tu aimes bien l'histoire ? »
« C'était mon plan B si je n'avais pas la prépa. J'aime bien l'Antiquité et surtout le Moyen-âge. C'est peut-être mon moi lecteur de fantasy qui aime le Moyen-Âge, en fait. »
« Il y avait un plan C ? »
« Médecine avec Sakura. Je suis bien content d'avoir ma classe préparatoire. Tu n'avais pas d'autres plan toi ? »
« Si, en Lettres. Mais bon... »
« J'ai toujours été nul en lettres... je n'ai jamais compris comment on pouvait interpréter des textes. Je crois que je ne suis pas sensible à ça. »
« Moi non plus, je te rassure. »
Shikamaru fit un sourire. La discussion était si fluide, et elle trouvait que c'était une conversation utile. Mise à part le fait qu'il avait perdu sa sœur, elle ne savait pas grand-chose de lui. Elle était contente d'apprendre à le connaitre un peu plus.
« Si j'avais été en histoire, on aurait passé nos journées ensemble. »
« On aurait fini par s'entre-tuer, c'est certain. »
Le jeune homme ria légèrement. Ils continuèrent à se regarder.
« Je vais commencer à croire que tu disais vrai l'autre soir. »
Temari le poussa légèrement, un sourire en coin. Ils n'avaient toujours pas discuté de cette discussion. Peut-être que c'était le moment, maintenant que l'ambiance était plutôt détendue.
« Tu as toujours voulu être archéologue ? »
« Pas vraiment... ça a commencé au collège, et ça s'est approfondi au lycée. Avant ça, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. Et toi ? »
« C'est ma sœur qui m'a donné sa passion pour l'astronomie. Et c'était son rêve à elle d'être astrophysicien. Je ne savais pas ce que je voulais faire avant qu'elle meure. Je trouve ça difficile de demander à des gamins ce qu'ils voudraient faire plus tard, sachant que la plupart des choses que les gamins veulent faire, c'est inaccessible. »
« Astrophysicien ça me semble assez inaccessible. »
« Archéologue aussi. Ça doit être tellement dur. Il faut connaitre plein de chose sur toute l'histoire du début jusqu'au présent... »
« Tu fais des maths et de la physique toute la journée. »
« Ce n'est pas aussi compliqué que ça. »
« Si j'avais ton intelligence, je dirais pareil j'imagine. »
Il ne répondit pas.
« Les gens ne se sont jamais moqués de toi ? »
« Un peu, mais je me sentais assez supérieur aux autres avant. Alors je laissais couler et à force, les autres arrêtait de m'embêter. »
« Tu as sautés quelle classe ? »
« Le CP et la cinquième. Tout ça pour redoubler la terminale... »
« C'était par rapport à ta sœur ? »
Il semblait hésiter.
« Ouais, on peut dire ça. Il y a eu d'autres trucs mais bon... »
Temari se souvint de leur première conversation par téléphone, lorsqu'il lui avait parlé du suicide de sa sœur. Elle se souvient qu'il avait évoqué un deuxième suicide.
« Tu m'avais dit que tu avais connu un deuxième suicide après celui de ta sœur... »
« Ah ouais... ça... c'est vrai que je l'ai dit. »
Temari ne répondit pas. Elle ne savait pas quoi dire, en fait.
« Choji m'a dit que je devrais t'en parler mais... je ne sais pas... j'ai trop peur de comment tu vas réagir. »
« Pourquoi ? »
« Parce que c'est super grave ce que j'ai fait. »
« Je suis sûr que tu exagères... »
Il ne répondit pas. Elle ne savait pas comment elle devait l'interpréter.
« On n'est pas obligé d'en parler. »
« De toute façon tu finiras par le savoir, Tenten finira par faire une boulette. C'est mieux que ce soit moi qui t'en parle avant que... »
Il laissa sa phrase en suspens, et Temari ne chercha pas à savoir ce qu'il voulait dire. C'était visiblement déjà assez dur pour lui d'aborder le sujet, elle n'allait pas ne plus lui poser des question. Il fallait qu'elle le laisse parler.
Comme pour l'encourager, elle lui attrapa la manche de son pull. Il ne bougea pas. Son regard était posé sur les doigts de la jeune femme.
« Après la mort de ma sœur, j'ai complètement vrillé. J'avais l'impression... d'être mort. J'étais là physiquement, mais mentalement, j'étais très loin. Vraiment très loin. Je me sentais totalement vide. J'avais envie de rien. Je pense que tu peux comprendre ce sentiment. Il y a une fille dans ma classe qui m'a soutenue. Elle était gentille, et toujours pleine de bon conseil... mais bon... elle a été trop gentille avec moi, et moi je n'ai vraiment pas été cool. »
Temari le laissa faire une petite pause. Elle ne le regardait pas, fixant ses jambes tendues devant elle.
« On a commencé à sortir ensemble rapidement après. C'était une belle connerie... Et puis, ce n'était pas vraiment ma copine en fait. C'était plus... un plan cul ou un truc comme ça. Mais elle avait l'air tellement contente d'être avec moi, et elle me réconfortait alors... ça m'allait. »
Sa voix commençait à devenir légèrement tremblante. Ses pauses étaient calculées, comme s'il faisait tout pour se retenir, pour ne pas craquer. Temari ne parla toujours pas. Elle voulait qu'il finisse avant de le rassurer.
« Elle me réconfortait, et pour la remercier, je faisais semblant de l'aimer. J'ai été vraiment con parce que... parce qu'au final, Shiho était vraiment quelqu'un de super... »
Elle comprenait pourquoi il avait dit que Tenten finirait par faire une gaffe, elle l'avait déjà fait, visiblement.
« Avec le temps, elle a fini par comprendre que je n'étais pas amoureux d'elle. Mais c'était déjà trop tard... Je lui avais fait trop de mal... »
Temari fronça les sourcils, mais finit par comprendre où il voulait en venir. Il n'avait même pas besoin de comprendre. Elle avait déjà tout compris. Mais elle le laissa tout de même poursuivre.
« Un matin, ma mère m'a réveillé en me hurlant dessus. Elle hurlait et pleurait, encore et encore. Elle... elle a été hyper méchante avec moi. Je ne comprenais pas, jusqu'à ce que mon père vienne essayer de la calmer. Ils sont partis de ma chambre et m'ont laissé. J'étais dans l'incompréhension totale. Je suis allé sur mon téléphone et j'ai vu un message de Shiho. Je me souviendrais toujours de ce message. Il disait : tu seras mon premier et dernier amour, merci pour tout. Je t'aime. »
Temari ferma les yeux quelques instants avant de les ouvrir à nouveaux. Elle n'osa pas le regarder.
« Je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire. Mais j'avais reçu plein d'autres messages. Dans ces message, les gens me traitaient comme une merde. Le pire, ça reste le message de sa petit sœur. Elle m'a écrit : tu as tué ma sœur, tu détruis mon adolescence, tu as brisé ma vie, j'espère que tu crèveras. »
Elle l'entendit renifler.
« C'est seulement quand Choji m'a envoyé un message que j'ai compris la situation. Elle s'était suicidée dans la nuit. Elle s'est pendue dans sa chambre... Elle avait laissé une lettre à mon attention et à l'attention de sa famille. J'étais en parti responsable de son suicide. Et tu sais ce qu'est le pire dans cette histoire ? C'est que je me suis mis à rigoler. »
Temari retira sa main avant de toucher le bas de sa jupe, jouant nerveusement avec la couture. Voilà, il l'avait avoué. Mais le pire, c'était qu'il s'était moqué de cette pauvre fille.
« Je n'ai pas ri longtemps. Je ne suis même pas allé à ses funérailles. Ses parents ont pris sa pour un manque de respect, mais je n'avais pas ma place avec sa famille. Je suis allé mettre des fleurs plus tard. Après ça, j'ai vraiment touché le fond du trou. C'était un peu... comme le karma qui me punissait pour avoir été un connard. »
« Tu l'es. Un connard. » Fit Temari, presque écœuré par son récit.
« Je le sais. Je reconnais ma part de responsabilité là-dedans. Mais elle dit dans sa lettre qu'elle ne m'en veut pas. Mais moi je m'en veux. Ça fait pratiquement deux ans que je vis avec sa mort sur la conscience et... c'est dur. »
« Imagine la vie de ses parents et de sa sœur. Surtout de sa petite sœur putain. »
Il ne dit rien. Temari eut le courage de le regardait. Son regard était baissé sur ses manches qui trituraient. Elle vit que ses joues étaient humides, et qu'une nouvelle larme commençait à couler lentement.
« J'ai fait une dépression après ça. J'ai eu le droit à un long séjour en hôpital... Je commence seulement à recommencer à vivre. Enfin, j'essaie. »
Temari ne sut pas quoi répondre. Elle aurait certainement dû faire cette pièce, mais elle resta là, assise sur le sol.
« Je... Je ne veux pas que tu aies une image négative de moi... je ne veux pas que tu penses que... je vais agir de la même façon avec toi. »
Elle ne dit rien. Elle se mordit l'intérieur des joues.
« Je pensais que tu partirais. »
« Je le pensais aussi. »
Elle regarda sa jupe.
« Je suis désolé si... si ça t'a perturbé. Mais je devais te le dire. C'était important que tu saches. »
« Merci de m'avoir fait confiance. »
Il renifla et essuya ses joues.
« Tu veux que je te laisse seul ? » Demanda-t-elle.
« Non... Je veux rester ici. Tu peux partir si tu veux. »
« Si je voulais partir, je l'aurais fait dès que tu avais terminé. »
C'était bien vrai. Elle aurait dû probablement le blâmer, l'insulter et le fuir, mais elle était toujours là. Elle aurait dû le détester pour avoir, sans le vouloir, provoqué le suicide de cette pauvre fille. Cette pauvre fille qui l'avait aimé...
Temari ferma les yeux.
« Elle ressemblait à qui ? »
« Elle était blonde aux yeux bleus, un peu comme Ino. »
Temari hocha le tête.
« Tu penses souvent à elle ? »
« Pratiquement tous les jours. Parfois, je voudrais l'oublier. En fait, je voudrais être amnésique pour l'oublier elle et ma sœur. »
Elle comprenait son raisonnement, mais n'était pas pour autant d'accord avec lui. Il devait se souvenir d'elles. Pour continuer de les faire vivre. Que quelqu'un se souvienne encore d'elles dans ce monde.
« Si tu ne l'aimais pas, pourquoi tu ne l'as pas quitté ? »
« Parce que... parce qu'elle me faisait du bien. »
Temari le regard, une grimace sur le visage.
« Tu sais tout maintenant... »
« Tu vas la voir parfois ? »
« Parfois. Quand j'ai le temps et quand j'en ai la force. »
Temari releva le visage vers la fenêtre. Elle observa le ciel, silencieusement.
« Je ne veux pas que... que ce que je viens de te dire change notre relation. »
Elle ferma les yeux, et inspira profondément. Il avait été sincère, elle se devait de l'être également.
« Je t'avoue que... je suis assez choqué parce que tu m'as dit. Je ne pensais pas que ce soit possible. Je me doute que tu souffres aujourd'hui, et j'ai presque envie de te dire que c'est bien fait pour toi de souffrir pour elle. Mais on est amis, et les amis sont là pour se soutenir. Dans l'immédiat... je suis perturbé. Je commençais... à vraiment t'apprécier beaucoup. Plus qu'un ami. Je pensais que... qu'il puisse y avoir plus que de l'amitié. Mais là... J'ai peur que tout ce que tu m'as dit l'autre soir ne soit pas sincère. Je ne veux pas que tu joues avec moi pour ton plaisir personnel. Je suis certaine que ce n'est pas ton attention, mais j'ai besoin de temps pour te faire à nouveau confiance. »
« Je comprends. Je suis sincère avec toi. Ce n'est pas pareil que Shiho. C'était mon ami, toi tu es plus que ça. Je ne veux pas te faire de mal. C'est pour ça que je t'en ai parlé avant... avant que ça ne devienne plus sérieux si ça devait se faire. »
Temari hocha la tête.
Ils restèrent assis ici plusieurs minutes en silence, observant le ciel face à eux. Les reniflements de Shikamaru perturbaient parfois le silence pesant.
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