。:゚Chapitre 8 ゚:。
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Sumire m'a aidé à me laver avant de me passer un vêtement propre et confortable pour me reposer. Malgré son jeune âge elle est très perspicace et d'un certain côté ça me fait de la peine parce que ça voudrait dire que ce n'est pas la première fois que ça arrive... Pour me détendre, la brune m'a massé les poignets et les tempes avec de l'huile de lavande qui a la même odeur que le savon qu'elle a utilisé. C'est perturbant mais c'est tellement agréable... Peut-être que si on le masse ainsi, Tokito-dono sera un peu moins tendu ? Elle noue mon yukata en côton par dessus mon nagajuban (*) et me sourit doucement, l'air désolée de ce qu'il s'est passé.
" - Onne-sama, dîtes moi s'il vous faut quelque chose. "
" - Merci Sumire-chan mais je t'assure que je vais bien, ton aide m'a fait un bien fou. "
Elle inclina la tête.
" - Je vais vous chercher un thé sous la demande de Shujin-sama. Ame-chan a déjà prevenu Shoya-sama par rapport au comportement de ce client, elle a placé ça sur le coup de l'alcool et lui a interdit de remettre les pieds ici pour trois bon mois. "
Il boit du thé, lui ? J'esquisse une jolie courbe sur mes lèvres et lui tapote la tête en la remerciant avant de regagner la chambre.
J'ouvre la porte fusuma et voit le noiraud, assis, en train d'examiner en profondeur des papiers. Quand ses prunelles turquoise se détachent pour me regarder de haut en bas, il dépose ce qu'il inspectait sur la table et donne une petite tape sur mon futon. Je hoche la tête et pars chercher le byobu (*) au motif de cerisier en fleur pour séparer la pièce en deux, comme les jours précédents.
" - Lâche ça et vient t'asseoir. " Ordonne le pilier.
Que d'autorité... Je laisse le byobu non loin de nos futons, toujours plié et le rejoint.
" - Qu'y a-t-il ? " Demandé-je.
" - Je t'interdis de refaire ça pour récupérer des informations. Ce n'est pas en ayant les hanches déboîtées que tu pourras te battre. "
À ses mots, le rouge me monte au joues. Le dire sur un tel ton d'indifférence, c'est humiliant ! Comme si j'allais prendre un quelconque plaisir à perdre ainsi ma virginité...
" - Comment veux-tu que je récupère des informations alors ? "
" - Demande à quelqu'un de faire ce que tu as fait aujourd'hui à ta place. "
" - Mais ça voudra dire que je ne sers strictement à rien que je sois là. "
" - Faux, depuis notre arrivée tu fais tout pour que mes actions n'est pas l'air suspectes. C'est suffisant, tu n'as pas à te mettre en danger inutilement, c'est moi le pilier ici. "
Il s'en est rendu compte ? Il a pourtant l'air je m'en foutiste, je ne pensais pas qu'il aurait remarqué mes efforts pour justifier toutes ses casses et ses menaces. Mine de rien ça me fait plaisir, j'ai presque l'impression qu'il s'inquitète pour moi même si je sais que ça ne sera jamais le cas puisque qu'il est indifférent à tout ce qui ne touche pas de prés ou de loin à la mission.
La porte s'ouvre sur Sumire-chan et une autre fille aux cheveux blancs, une certaine Ame. La brune tient dans ses mains un petit plateau avec une théière et des verres. La blanche dresse une petite table que nous n'avions pas encore utilisé et Sumire-chan dépose le plateau dessus.
" - Voici le thé demandé par Shujin-sama, j'espère qu'il sera à votre goût. " Dit Ame-chan en s'inclinant.
" - Profitez bien, il est rare d'avoir un accès aussi directe à du thé gyokuro (*). " Nous souhaite Sumire.
" - Gyokuro ? Ce ne serait pas l'un des thés les plus raffiné ? Tokito-dono, comment connaissez-vous ce thé ? "
" - La fille qui ressemble à un poussin rose me l'a dit. Apparamment, Iguro lui aurait offert ce thé et elle aurait aimé. "
" - Poussin rose ? Iguro ? Vous parlez de Kanroji ? " S'étonne Sumire.
Comment la connait-elle ? Alors qu'Ame sort de la chambre et que je bois une gorgée de ce délicieux breuvage, elle nous explique d'où elles se connaissent. Il se trouve qu'elles viennent en réalité du même village et que le pilier de l'amour leur écrit régulièrement, ne manquant pas une occasion pour parler des petits cadeaux d'Iguro-dono à son égard. Comme c'est mignon ! C'était donc pour ça qu'Iguro-dono était venu me demander ce qui était susceptible de plaire à une femme ! Ce qu'elle a de la chance celle là, le pilier du serpent est vraiment beau en plus, surtout ses yeux vairons que beaucoup de pilier adorent, notemment Uzui-sensei même s'il se garde bien de le lui dire.
" - Moi aussi, quand je serai grande j'espère tomber sur un homme qui m'aime. Vous et Kanroji avez de la chance d'avoir d'aussi beaux hommes qui vous courent après. "
" - Tokito-dono ne me coure pas après. " Clarifié-je immédiatement.
" - Ah bon ? Désolée j'y ai cru, dès son réveil il est venu me demander où vous étiez et il vous a même éloigné de ce client quelque peu borné. Il a même refusé des avances de certaines courtisanes en disant qu'il était déjà prit, je pensais qu'il marquait son territoi- "
Le noiraud la coupe en lui fourrant un mochi dans la bouche. Il semble... gêné ? J'aimerai me moquer mais contrairement à lui, mes rouges ont pris une couleur incarnat quand elle a commencé à me raconter ce qu'il s'est passé à chaque fois que je n'étais pas là.
" - Tu parles trop. " Gronde le pilier.
Depuis que j'ai eu une bonne discussion avec la petite, elle est bien moins stressé en notre présence, elle se permet même quelque écarts.
" - C'est pas de ma faute si monsieur n'assume pas qu'il est jaloux de ceux qui approche Onee-sama... " Se plaint la brune une fois son mochi avalé.
" - Ne dit pas que je suis jaloux si ce n'est pas le cas. C'est impoli. "
Sans prévenir, j'éclate de rire laissant le noiraud dans l'incompréhension entre mon fou rire et le regard malicieux de la petite. Peu de temps après Ame vient la chercher et je suis à nouveau seule avec le pilier de la brume.
" - Sache que je ne ressens rien pour toi. Je t'ai aidé seulement parce que tu m'aides dans la mission. "
Pour je ne sais quelle raison mon coeur picote un peu, ce n'est pas agréable du tout. Pour me changer les idées je décide de changer de sujet pour revenir au démon que nous cherchons.
" - Peu importe, j'ai quand même réussit à avoir des informations sur Kaede. Il s'agissait d'une courtisane qui est décédée il y a quelques années, peu de temps après que son contrat de courtisane ait été racheté par un noble. Apparemment, elle aussi était de noble naissance mais la vie n'en a pas décidé autant pour son avenir. "
Il hoche la tête et commence lui aussi à me faire un récapitulatif de ce qu'il a trouvé par hasard pendant qu'il me cherchait dans la maison close.
" - Attendez, vous me cherchiez ? "
" - Je t'explique qu'on raconte qu'elle a été vendue à quelqu'un d'encore plus haut placé que celui qui a racheté son contrat et toi tu ne retiens que ça ? Manuke (*). "
Respire, inspire, expire, il ne vient pas du tout de dire que je suis insensé, jamais... Retiens-toi Ruri, tu dois garder ton sang froid et ne pas abîmer ce joli minois...
" - Ne jugez pas mes prioritez, voulez-vous ? " Soupiré-je. " Je vais continuer à chercher quelques infos avant d'aller dormir en continuant à fouiller la piste que vous m'avez fournit. "
Je m'apprette à quitter la pièce, déjà devant la porte. Il faut dire que je me suis éloignée petit à petit pour être la plus proche possible de la porte...
" - Je t'ai dit de ne pas recommencer, t'es amnésique ou quoi ? "
On dirait qu'il parle de lui...
Je l'ignore et ouvre la porte mais une main la bloque. Oh non pas encore ! On se croierait dans un des romans de ma mère !
" - De quel droit désobeis-tu à un ordre d'un pilier ? Si tu sors d'ici soit certaine que ton espérence de vie sera divisée de moitié. "
Vient-il de me menacer là ? Il y a des vies menacées tout les soirs et l'enquête, bien qu'elle avance, ne nous aide pas du tout !
" - Tokito-dono écoutez moi bien, de toutes les suspectes, Kaede est la première, connaître son histoire peut nous aider à la localiser mais ne la localise précisément en aucun cas. Dehors il y a des vies qui partent unes à unes, nous devons nous dépêcher peut importe les sacrifices qui vont à côté, cela en va de notre devoir. "
" - La mission est de tuer le démon pas de sauver toutes les dépravée et les pervers que ces lieux abritent. Je sais que tu penses comme moi, ça se voit à tes réactions que tu détèste cet endroi alors pourquoi fais-tu semblant d'en avoir quelque chose à faire des gens qui vivent ici ? "
Je veux le frapper.
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(*) Nagajuban (長襦袢) : C'est un sous-vêtement traditionnel japonais porté sous le kimono. Il joue un rôle essentiel dans la manière dont le kimono est porté et maintenu en place. Le nagajuban est une robe légère, souvent en soie ou en coton, qui ressemble à un kimono mais est conçu spécifiquement pour être porté en dessous du kimono principal. Il protège le kimono extérieur de la sueur et des huiles corporelles, ce qui est particulièrement important pour les kimonos coûteux et délicats. Cette tenue a des manches longues et est souvent de la même longueur que le kimono extérieur. Il est généralement de couleur blanche ou dans des tons pastel, bien que des versions plus colorées existent aussi. Il est attaché à la taille à l'aide d'un obi spécial appelé haneri une bande de tissu qui est fixée au col du nagajuban et qui apparaît sous le col du kimono extérieur. Le haneri ajoute une touche de couleur et de contraste au kimono. Le nagajuban aide à donner la forme correcte au kimono lorsqu'il est porté, en évitant qu'il ne colle au corps ou ne se froisse facilement. Le col du nagajuban, visible sous le kimono, est un élément clé de l'esthétique du kimono, souvent visible et servant d'accent décoratif.
Le nagajuban est un élément essentiel de la tenue traditionnelle japonaise, garantissant non seulement la protection et la propreté du kimono mais contribuant également à l'esthétique générale de la tenue. Il est crucial pour obtenir la silhouette élégante et soignée que le port du kimono exige.
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(*) Byōbu (屏風) : c'est un paravent pliant traditionnel japonais.
1. Structure :
- Panneaux Pliants : Un byōbu est composé de plusieurs panneaux reliés entre eux par des charnières en papier ou en soie, ce qui lui permet de se plier et de se déplier facilement. Les panneaux sont généralement en bois léger recouvert de papier de riz ou de soie.
- Taille: Les byōbu varient en taille, allant de petits paravents décoratifs à des écrans plus grands utilisés pour diviser une pièce.
2. Fonctionnalité :
- Séparation d'Espace : Traditionnellement, les byōbu sont utilisés pour diviser des pièces ou créer de l'intimité dans une salle. Ils peuvent aussi servir de protection contre le vent ou comme fond pour des cérémonies.
- Décoration : En plus de leur fonction pratique, les byōbu sont souvent ornés de peintures délicates, de calligraphies ou d'autres motifs artistiques. Les scènes représentées peuvent inclure des paysages, des fleurs, des oiseaux, ou des scènes mythologiques et historiques.
3. Matériaux :
- Peintures et Dorures : Les byōbu peuvent être richement décorés avec des peintures à l'encre, des pigments colorés, et parfois des feuilles d'or ou d'argent pour un effet luxueux.
- Artisans : Les byōbu sont souvent créés par des artisans spécialisés, parfois en collaboration avec des peintres célèbres, ce qui en fait des objets d'art précieux.
4. Histoire
- Le byōbu a été introduit au Japon à partir de la Chine pendant la période Nara (710-794) et est devenu un élément important de la culture japonaise.
- Il est utilisé dans divers contextes, des maisons privées aux temples bouddhistes, en passant par les palais impériaux. Au fil des siècles, il a également été intégré dans les arts du théâtre, comme le kabuki.
Le byōbu est bien plus qu'un simple paravent ; c'est un objet artistique et utilitaire qui fait partie intégrante de la culture japonaise. En tant qu'œuvre d'art, il reflète souvent la beauté naturelle du Japon, tout en ayant un rôle pratique dans l'organisation et la décoration des espaces.
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(*) Gyokuro (玉露) : il s'agit de l'un des thés verts japonais les plus raffinés et les plus précieux. Son nom signifie littéralement "rosée précieuse" ou "rosée de jade," ce qui reflète à la fois sa qualité exceptionnelle et la couleur verte brillante de son infusion.
1.
- Ombrage : Le Gyokuro est cultivé sous des ombrières (ou des bâches) pour réduire la quantité de lumière solaire directe que les plants de thé reçoivent. Cette période d'ombrage dure généralement environ trois semaines avant la récolte.
- Effet de l'ombrage : Le manque de lumière stimule la production de chlorophylle dans les feuilles, ce qui augmente leur teneur en acides aminés, notamment la L-théanine, responsable du goût umami riche du Gyokuro.
2.
- Umami Prononcé : Le Gyokuro est particulièrement apprécié pour son goût umami, qui est doux, riche et légèrement sucré. Cet umami est plus prononcé que dans la plupart des autres thés verts en raison de la méthode d'ombrage.
- Arômes Délicats : Le thé a un arôme subtil avec des notes végétales, parfois marines, et une sensation en bouche soyeuse.
3.
-Température de l'Eau : Le Gyokuro doit être infusé à une température plus basse que la plupart des autres thés verts, généralement entre 50°C et 60°C (122°F à 140°F). Cela permet de préserver ses saveurs délicates et d'éviter toute amertume.
- Durée d'Infusion : Une infusion de 1 à 2 minutes est recommandée pour la première infusion, avec des infusions ultérieures nécessitant un peu plus de temps.
4.
- Apparence : Les feuilles de Gyokuro sont d'un vert profond, souvent étroites et bien roulées, avec une texture légèrement brillante due à leur forte concentration en chlorophylle.
5.
- Coût Élevé : En raison de sa méthode de culture laborieuse et de son prestige, le Gyokuro est l'un des thés les plus chers disponibles sur le marché.
- Rareté : Ce thé est souvent réservé pour des occasions spéciales et est moins commun que d'autres thés verts comme le sencha.
Le Gyokuro est un thé vert japonais de haute qualité, célèbre pour son goût umami riche et sa méthode de culture unique qui implique l'ombrage des feuilles. Il est prisé par les amateurs de thé pour sa douceur, ses arômes délicats, et la complexité de ses saveurs. Sa préparation demande une attention particulière pour en apprécier pleinement les nuances.
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(*) Manuke (間抜け) : le therme manuke est un mot japonais qui est souvent utilisé de manière péjorative. Il signifie "idiot", "stupide" ou "imbécile". Littéralement, le mot peut être décomposé en deux parties : "ma" (間) qui signifie "intervalle" ou "espace", et "nuke" (抜け) qui signifie "manquer" ou "être absent". Ensemble, le mot pourrait être interprété comme "manquer de bon sens" ou "être vide de jugement".
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