Chapitre 37
Harry sursauta lorsque la porte de son appartement s'ouvrit brutalement, cognant contre le mur, et que des pas se précipitèrent à l'intérieur. Quelques secondes plus tard, quelqu'un arracha la couette et il cligna des yeux, surpris par la luminosité de la chambre.
Il soupira et grogna vaguement, puis il reconnut les cheveux roux de Ginny. Il fronça les sourcils.
— Gin' ?
La jeune femme se redressa et roula des yeux.
— Bon sang, Harry ! Tu as conscience que tu as affolé tout le monde ?
Il fronça les sourcils, avant de grogner, de mauvaise humeur.
— Je suis en vacances.
Loin de se laisser impressionner par son air grincheux, Ginny se laissa tomber près de lui et gigota pour le pousser et se faire de la place.
— Je sais. Tu me l'as dit. Hermione me l'a dit. Même Ron l'a grogné, puisqu'il est apparemment furieux contre toi parce que tu ne l'as pas prévenu de tes intentions et que tu as mis Hermione en colère.
Harry grogna encore une fois et Ginny gloussa.
— Tu comptes grogner longtemps encore, monsieur l'ours ?
Malgré lui, Harry sourit et il secoua la tête avant de marmonner.
— Qu'est-ce que tu fais ici, Ginny ?
La jeune femme haussa les épaules.
— Je me suis dit qu'on devrait parler, avant d'aller au repas prévu chez mes parents, non ? Je ne sais pas si tu as lu la Gazette récemment, mais ces abrutis ont annoncé nos... fiançailles.
Harry se rembrunit.
— Ouais. Je suis désolé, Gin », mais je ne suis pas sûr d'aller au Terrier. Je ne pense pas pouvoir faire face... à tout le monde.
Ginny croisa les bras et roula les yeux.
— Tu as conscience que si tu restes cloîtré ici, maman va vite débarquer pour s'assurer que tu vas bien ?
Harry gémit.
— Je devrais vraiment partir en voyage alors ? Loin d'ici ?
La jeune femme l'observa un instant, avant de murmurer, curieuse.
— Oh, Harry... qu'est-ce qui s'est passé ? Hermione a parlé de Malefoy, mais il y a plus que ça, pas vrai ?
Harry hocha la tête, en se sentant misérable.
— Je pensais... je n'ai pas réfléchi aux conséquences, quand j'ai inventé cette histoire. Ils auraient pu me jeter dehors, mais... ils ont pris soin de moi, tous. J'ai commencé à les voir comme des amis.
Ginny sourit, l'interrompant, comme pour lui donner le temps de se reprendre.
— Même Malefoy.
Harry eut un sourire triste.
— Même Drago, ouais. Il est pas si mal, tu sais. Et ce n'est pas juste qu'ils aient été... exilés dans l'Allée des Embrumes.
Ginny renifla et secoua la tête.
— Forcément. Il fallait que Malefoy soit impliqué, n'est-ce pas ? Hermione dit qu'il t'a frappé.
Harry jeta un regard noir en direction de Ginny.
— Il avait toutes les raisons de me frapper en découvrant que je lui avais menti depuis le début.
Ginny plissa les yeux, mais elle resta silencieuse plutôt que de rappeler à son ami les anciennes querelles. Harry se plongea dans ses pensées un long moment, restant silencieux. Elle allait le bousculer à nouveau pour lui arracher la suite, quand Harry murmura, d'un ton distrait.
— Comment as-tu su que tu aimais Gwenog ?
Ginny haussa un sourcil surpris et elle haussa les épaules, en se mordillant la lèvre.
— Et bien... ce n'était pas un coup de foudre, c'est sûr, puisqu'on se côtoie depuis sept ans. Mais... je ne sais pas, on s'est rapprochées et après de longues conversations, je me suis rendu compte que... qu'elle était toujours dans mes pensées quelque part.
Elle m'a...
Ginny s'interrompit en rougissant, puis elle laissa échapper un bref gloussement.
— Il y a eu ce match et elle a loupé un cognard. J'ai failli être touchée par cette foutue balle juste après et... Et bien elle a eu peur. Alors elle m'a poussée dans un placard et m'a embrassée.
Harry redressa la tête pour fixer Ginny, incrédule.
— Un placard ?
Ginny haussa les épaules, nullement gênée.
— Nous devions garder notre relation secrète au début. Elle est capitaine de l'équipe et moi une joueuse. On ne pouvait pas savoir que... que ça durerait et qu'on envisagerait... plus.
Harry hocha la tête, puis il souffla.
— J'ai su tout de suite qu'il était différent.
Ginny laissa échapper un couinement surpris et elle le fixa les yeux ronds. Puis elle murmura, hésitante.
— Par pitié, Harry... ne me dit pas que tu parles de Malefoy ?
Harry lui tira la langue avant de grogner.
— Ce n'est pas Drago. Tu fais une fixation sur lui ou quoi ? Tu te souviens de Théo Nott ?
Ginny plissa les yeux, avant de secouer la tête, avec une expression perplexe.
— Je ne crois pas non. Le nom m'est vaguement familier, mais...
Harry sourit.
— Il était discret à Poudlard. Il est resté à l'écart des disputes... mais son père était Mangemort et il a dû suivre les autres dans l'Allée. Juste à cause de son nom de famille. C'est lui qui m'a trouvé lorsque j'ai... fait semblant d'avoir été agressé.
Ginny l'interrompit, fronçant légèrement les sourcils.
— À ce sujet, qu'as-tu fait pour que ce soit réaliste ?
Harry eut un rictus moqueur et il avoua, amusé de l'expression horrifiée de son amie.
— Je suis allé dans un bar miteux mal fréquenté et j'ai peut-être provoqué une bagarre. Enfin, je me suis fait taper dessus plutôt.
Harry soupira, puis il regarda Ginny, avec presque du désespoir dans le regard.
— C'est Théo qui m'a trouvé, il m'a ramené chez lui et il a pris soin de moi. Il s'est occupé de moi et... il n'a jamais menti. Il m'a parlé de Poudlard, du fait que nous n'étions pas amis, que nous nous battions avec Drago... tout ça. Je faisais semblant d'être amnésique, mais j'avais envie de lui dire la vérité...
Ginny lui lança un regard triste.
— Alors pourquoi ne l'as-tu pas fait, Harry ? S'il est si génial que tu le penses, il ne t'aurait pas jeté dehors...
Le jeune homme haussa les épaules, sans cacher sa frustration.
— J'avais peur qu'il me déteste. Je voulais juste un peu plus de temps avec lui, et je cherchais un moyen de... pouvoir le retrouver après. Je voulais... vraiment lui avouer, puis il a été attaqué, et j'ai eu peur. J'ai immédiatement su que si j'avouais que je n'étais pas amnésique, ils me renverraient chez moi et je ne pourrais pas le protéger.
Ginny secoua la tête.
— C'est probablement l'histoire la plus bancale que j'ai jamais entendue ! En quoi ton amnésie t'empêchait-elle de revenir ici ?
Harry rougit, avant d'avouer les yeux baissés.
— Ils pensaient qu'ils seraient accusés de mon état et envoyés à Azkaban. Et je n'ai rien fait pour les détromper. Je suis devenu leur ami, j'ai cuisiné pour eux... mais tout ce temps, je prétendais ne pas avoir de souvenirs...
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