Chapitre 22

Harry s'apprêtait à protester, mais Théo fut le plus rapide, défendant Harry immédiatement.

— Tu es parfois trop paranoïaque, Drago ! Bon sang, tout le monde n'est pas comme toi à cacher trop de choses !

Harry déglutit et il haussa les épaules, avant de déclarer avec toute la sincérité dont il était capable.

— Je ne peux pas prévoir quand reviendront mes souvenirs et je ne peux pas deviner si ma présence ici... enfin, si ça risque de vous déplaire. Je peux juste te dire que je vous apprécie sincèrement et que je n'ai pas l'intention de vous nuire. À aucun d'entre vous.

Cependant, son cœur battait rapidement et il devait se retenir de ne pas hurler la vérité...

Malefoy renifla et lança un regard noir en direction de Théo.

— Tu penses peut-être connaître Harry Potter parce que tu as passé un peu de temps avec lui et que tu as entendu des tonnes d'histoires sur lui, mais n'oublies pas que je sais de quoi il est capable, Nott.

Il y eut un long silence, durant lequel ils se dévisagèrent tous les trois, puis Théo laissa échapper un rire dur.

— Tu es un foutu emmerdeur, Drago. Vas-y expose ta théorie que Harry sache au moins pour quelle raison tu es un tel connard !

Malefoy haussa les épaules et sortit de sa poche la Gazette du sorcier. Le journal était taché et froissé, mais le jeune homme le déplia soigneusement sur la table et haussa un sourcil.

Perplexe, Harry se pencha pour lire les titres.

Il y avait un article sur l'équipe de Quidditch des canons de Chudley, qui avaient apparemment reçu une grosse somme d'un donateur anonyme, ce qui leur avait permis de s'offrir des balais plus modernes. Une grande photo illustrait les joueurs fièrement perchés sur leurs montures rutilantes.

En dessous, il y avait une annonce pour un concert de Celestina Moldubec.

L'article suivant retint un peu plus son attention parce qu'il s'agissait des obsèques d'Albert Runcorn. Apparemment, le ministère avait réussi à garder les circonstances de sa mort, puisque la Gazette annonçait son décès brutal à son domicile...

Harry leva la tête vers Malefoy et son désarroi dut se lire sur son visage puisque le Serpentard ricana.

— Il n'y a rien de spécial, n'est-ce pas ?

Harry hocha la tête, avec une grimace, le regard fixé sur l'article concernant Runcorn.

— Je ne comprends pas trop ce qui a attiré ton attention.

Malefoy renifla avec mépris.

— Théo t'a trouvé hier matin. Tu as passé la journée avec nous, puis la nuit. Or personne n'a signalé la disparition du très célèbre Harry Potter. Le Super Auror qui semble vivre au Ministère, selon la Gazette.

Harry sursauta légèrement, mais Théo intervint, agacé.

— J'ai mis du temps à comprendre pourquoi Drago aimait tant récupérer les numéros de la Gazette pour les lire.

Malefoy balaya le commentaire de son ami d'un geste rapide.

— J'aime savoir ce qui se passe dans le monde magique. Tu faisais souvent les gros titres, Potter.

Harry soupira.

— Il y a peut-être une explication logique, non ?

Drago hocha la tête en le fixant, les yeux brillant de colère.

— Oui, probablement. Comme le fait que tu aies prévu ta présence ici.

Le cœur battant, Harry osa défier le jeune homme, soutenant son regard.

— Si tu penses ça, dans ce cas tu ne risques rien à envoyer un message au ministère ou à je ne sais qui pour venir me récupérer. Et pour quelle raison aurais-je prévu d'être ici ?

Malefoy pinça les lèvres et croisa les bras sur sa poitrine, mais il ne répondit pas. Théo leva les yeux au ciel.

— Il y a eu des... incidents dans l'Allée. Peut-être que l'attention des Aurors a été attirée... mais je ne pense pas que tu essaies de nous piéger ou Merlin sait quelle idiotie imaginée par Drago...

Harry cligna des yeux.

— Des incidents ? Tu veux dire que d'autres personnes ont été agressées comme moi ?

Si Harry culpabilisait de mentir, il avait repoussé tous ses doutes en entendant Théo mentionner des incidents. Il ne perdait pas de vue qu'il pourrait y avoir plus de victimes encore si personne n'arrêtait le tueur...

Malefoy grogna et se rembrunit, mais il répondit sèchement.

— Des corps ont été trouvés. Des meurtres. Tu venais peut-être vérifier si les méchants Serpentard qui étaient à Poudlard avec toi avaient du sang sur les mains ?

Harry déglutit, mais il soutint le regard de Drago. Finalement, il murmura, amer.

— D'après ce que j'ai compris, de nous deux, c'est moi qui ai du sang sur les mains.

Il y eut un lourd silence, que Théo brisa en se leva d'un bond.

— Ça suffit. Viens, Harry. Allons nous installer ailleurs et je vais t'expliquer la situation. Pas besoin de jouer à des petits jeux stupides pour... pour quoi d'ailleurs ?

Incertain, Harry se leva à la suite de Théo et il jeta un coup d'œil en direction de Malefoy. Il hésita, mais décida de garder le silence, décidant que le jeune homme était probablement trop énervé pour une conversation civilisée.

Lorsque Théo le fit entrer dans sa chambre, Harry se tourna vers lui et une fois la porte fermée derrière eux, il murmura, pleinement sincère.

— Quelles que soient les raisons de ma présence ici, je suis heureux de t'avoir rencontré et je t'apprécie réellement, Théo.

Ce dernier sourit, tranquillement.

— Ne t'en fais pas, je ne partage pas les soupçons de Drago. Je suppose qu'il ne peut pas s'empêcher de... s'accrocher au passé.

Harry hésita, puis il finit par avouer dans un chuchotement coupable.

— Mon cauchemar la nuit dernière... lorsque nous étions à Poudlard, j'ai failli tuer Drago. Je lui ai lancé un maléfice que je ne connaissais pas et il... était au sol à se vider de son sang. Il m'a dit qu'il ne m'en voulait pas, mais je suppose qu'il a des raisons de se méfier de moi.

Théo pencha la tête, puis il soupira.

— Je ne vais pas prétendre que je suis surpris. Vous vous battiez tant qu'un incident comme ça devait fatalement se produire. Cependant, je sais que tu lui as aussi sauvé la vie, Harry.

Harry cligna des yeux, perplexe.

— Vraiment ?

Théo hocha la tête, en fixant Harry avec presque de l'admiration dans le regard.

— Drago n'a pas dit grand-chose à ce sujet, mais un autre de nos camarades, Gregory Goyle s'est montré un peu plus bavard.

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