Chapitre 18
Harry haussa les épaules, plus vraiment fier de son plan d'infiltration désormais. Il aurait probablement dû se préparer un peu mieux plutôt que d'agir sur un coup de tête.
Théo lança un regard d'avertissement à Malefoy et il ajouta, comme pour justifier les actes de Harry.
— Tu es Auror alors tu avais probablement une mission qui devait te conduire dans l'Allée des Embrumes.
Harry murmura, la gorge serrée.
— Auror, hein ?
Malefoy ricana, sans la moindre agressivité.
— C'était une évidence, venant de toi. Incapable de rester à l'écart des ennuis, toujours à vouloir sauver tout le monde... Crois-moi, personne n'a été choqué de découvrir ton choix de carrière !
Harry cligna des yeux, surpris.
— D'accord. Donc, c'est mon métier qui est la cause de ma présence ici ?
Théo intervint, sentant probablement la nervosité de Harry.
— Pour l'instant, c'est difficile de dire ce qui t'est arrivé. On essaiera de voir si l'on entend parler de... quelque chose.
Harry fronça les sourcils, soudain inquiet que l'un d'entre eux se mette en danger.
— Mais ça pourrait être risqué, non ?
Malefoy soupira bruyamment avant de répondre.
— Du calme, Potter. Nous ne sommes pas comme toi, prêts à nous jeter dans la gueule du dragon ! Il nous suffit d'ouvrir l'œil et d'écouter ce qui se dit dans l'Allée. Les gens parlent, surtout ici. Ils n'ont que les commérages pour savoir ce qui se passe autour d'eux.
Harry hocha la tête en se mordillant la lèvre. Il obtenait exactement ce qu'il voulait, puisque les Serpentard allaient lui rapporter les ragots de l'Allée des Embrumes, mais il se sentait terriblement coupable de se servir d'eux ainsi.
Théo le poussa doucement dans le dos pour le diriger vers les chambres.
— Allez, viens Harry. Tu dois être encore fatigué, je pense que tu devais avoir un léger traumatisme crânien vu ton amnésie. Une bonne nuit de sommeil ne pourra qu'améliorer les choses.
Harry hocha la tête en silence, alors que les pensées s'entrechoquaient dans sa tête. Dans le couloir, ils croisèrent Parkinson qui sortait de sa chambre, mais la jeune femme se contenta d'un regard noir en direction de Harry et elle resta parfaitement silencieuse.
Une fois dans la chambre de Théo, ce dernier ferma la porte puis il dit tranquillement, sans hésitation.
— Installe-toi dans le lit. Je vais dormir par terre.
Harry manqua de s'étouffer, brûlant d'indignation.
— Quoi ? Non ! Je ne vais pas te prendre ton lit, Théo !
Le jeune homme se mit à rire et il secoua la tête, amusé.
— Hey, je ne dors pas dehors dans le froid. J'ai une couverture épaisse et avec un sort de coussinage, ça fait un matelas correct. Une autre couverture pour ne pas avoir froid et voilà !
Harry renifla, buté.
— Si c'est un si bon lit, je peux très bien le prendre. Tu ne devrais pas être privé de ton lit alors que tu m'aides déjà énormément.
Théo leva un sourcil moqueur.
— Contrairement à toi, je suis en pleine forme. Pas d'hématomes, pas de côtes en train de finir de cicatriser.
Harry fixa pensivement le lit de Théo et il haussa les épaules.
— Je suppose qu'on peut partager, non ? J'espère que je ne bouge pas trop la nuit, mais ça ne me gêne pas.
Théo le fixa pensivement un instant, puis il secoua la tête avec un sourire amusé.
— Drago nous a beaucoup parlé de toi à une époque et je me rends compte qu'il te connaissait mieux que nous le pensions. Bon sang, certains pariaient sur le temps qu'il faudrait pour qu'il essaie de t'embrasser.
Harry manqua de s'étouffer, rougissant brusquement, ouvrant et fermant la bouche, sous le choc des mots de Théo. Puis il cligna férocement des yeux.
— M'embrasser ?
Théo gloussa, avec un haussement d'épaules.
— Il te surveillait avec un soin maniaque, au point où certains de nos camarades les plus âgés disaient qu'il était amoureux de toi. Un jour, Pansy lui a dit qu'il avait été marqué en premier à cause de sa proximité avec toi et... ce jour-là, j'ai cru qu'ils allaient en venir aux mains. Drago était vraiment furieux...
Harry était incapable de dire le moindre mot, trop choqué de ce qu'il apprenait pour penser à une répartie convenable. Les souvenirs de Poudlard affluaient dans son esprit, et il se souvenait des reproches constants de Hermione quand il traquait Drago Malefoy avec obsession pendant sa cinquième année, ainsi que les regards suspicieux de Ron.
Finalement, il croassa, avec difficultés.
— Et moi ? J'étais comment ?
Théo le dévisagea brièvement, puis il soupira.
— Mon avis est automatiquement biaisé par tout ce que Drago nous disait, puisque nous n'étions pas proches. Mais tu le surveillais autant que lui le faisait. Je suppose qu'il y avait une sorte de fascination réciproque, mais si tu veux avoir une explication il faudra en parler avec Drago.
Harry grimaça aussitôt, horrifié à l'idée d'une telle conversation avec son ancien rival.
— Je ne suis pas certain qu'il apprécie ça.
Théo resta silencieux un instant alors qu'il s'approchait du lit pour tirer la couette, puis il murmura.
— Drago n'est pas si... méchant que tout le monde l'imagine. Je veux dire, s'il ne t'aimait pas, il n'aurait pas fait taire Pansy. Il t'aurait laissé face à elle. Elle n'est pas dangereuse, juste... bruyante.
Harry se passa une main sur le visage et il répondit dans un murmure, pleinement sincère.
— Je l'aime bien. Je veux dire... je crois qu'on pourrait devenir amis. Mais je ne suis pas certain de vouloir savoir ce qui s'est passé quand nous étions plus jeunes. Si nous nous battions, il y avait peut-être des raisons, non ?
Théo s'installa dans le lit et lui fit signe de prendre place de l'autre côté. Il attendit que Harry soit installé et il répondit enfin, avec une expression presque résignée.
— Oh oui, il y avait des raisons. La guerre des sorciers, Harry. Vous étiez par votre naissance dans des camps ennemis, dont obligatoirement obligés de vous méfier l'un de l'autre. Tout enfant de Mangemort pris à sympathiser avec toi aurait eu de gros soucis chez lui. Nous avons grandi durant une époque dangereuse, alors tu ne devrais pas vraiment te fier au passé.
La gorge nouée et le regard fixé sur le plafond, Harry chuchota finalement, clôturant la conversation.
— C'est peut-être une bonne chose que j'ai tout oublié, alors.
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