Chapitre 3
Qu'avais-je ? Depuis le début de la matinée, ma famille agissait étrangement à mon égard. Ce matin, Olivia m'avait salué chaleureusement au lieu de son grognement habituel et maintenant c'était autour de mes parents de me regarder, un sourire en coin.
- Bon qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce que j'ai ? - m'énervais-je
Pour toute réponse ma mère quitta la pièce et revint quelques minutes plus tard une petite enveloppe bleue dans les mains. Elle me la tendit en souriant. Sur l'enveloppe y avait été inscrit mon nom à l'encre noir, d'une écriture fine. Je lançais un regard incrédule à mes parents. Personne ne voulait me dire d'où venait cette lettre et pourquoi l'avais-je reçu. Elle avait été déposée en main propre par l'expéditeur.
Je tournais la tête vers ma sœur. Elle me sourit et je compris. Je compris leur attitude étrange, je compris d'où venait la lettre et surtout de qui elle venait. Je me levais et sortie m'isoler dans ma chambre. Un soupir de soulagement m'échappa.
Je m'allongeais sur mon lit et ouvris l'enveloppe en faisant attention à ne pas la déchirer. Je dépliais ensuite la feuille blanche qui s'y trouvait à l'intérieur. Je n'osais pas la lire. J'avais peur, peur de ce qu'il pouvait y avoir écrit. C'était comme si ma vie se résumait à ce bout de papier blanc.
- Hazel t'es pas amoureuse de lui, alors c'est quoi ton problème ? - me sermonnais-je à voix haute
Il m'arrivait de parler seule, comme 99% des êtres humains, le dernier pourcent n'ayant pas encore l'usage de la parole ou l'ayant perdu. Je parlais seule quand j'étais proie au doute, à la peur ou que je menais un combat intérieur. Je me trouvais à présent dans les trois situations.
Trop curieuse, je relevais finalement la lettre de mon torse et mes yeux se mirent à parcourir les lignes.
Hazel,
Ma lettre va sans doute de sembler un peu cucul-la-praline mais s'il te plaît, lis la jusqu'au bout. Cette lettre est l'heureuse gagnante du célèbre jeu concours " The Letter". Le principe du jeu est simple, la lettre la plus censée, la plus adaptée et celle qui sera à la hauteur des sentiments que je ressens pour toi gagnera. Avec pour jury son excellence Harry Styles. La compétition a été rude cette année entre nos plus de 600 participantes mais, c'est finalement une petite lettre nous venant tout droit du Cheshire qui remporta la victoire.
Non, je ne t'ai pas écris cette lettre juste pour te parler de mon concours fictif à la con.
Depuis que je t'ai quitté il y a maintenant plus d'un mois, je n'arrête pas de penser à toi, au moment où tu lis cette lettre, je pense encore à toi.
J'aurais voulu que le temps arrête sa course pour me permettre de rester avec toi aussi longtemps que je l'aurais souhaité. Oui, cela semble égoïste, je ne pense même pas à tes sentiments la dedans, mais sérieusement Hazel, si tu me hais, je t'apprendrais à m'aimer. Je ne crois certes pas aux âmes-sœurs, mais je crois aux coups de foudre. Je sais que ma mère me décrit comme la pire fréquentation du monde, comme un homme sans cœur, comme un petit pervers et j'en passe alors je comprendrais si tu penses que je ne recherche qu'un plan cul. Détrompes-toi ! Je veux seulement apprendre à te connaître.
Je t'écris cette lettre alors que l'on ne se reverra peut-être jamais excepté au paradis, que tu te fous royalement de moi et que tu ne me considère seulement comme un mec relou.
Mais sache que si l'envie de prend te revoir ma tête de mouton, je te donne rendez-vous à Covent Garden, chez Byron à 12h. Je t'attendrais jusqu'à 14h.
Bonne journée
H-
Je souris, ayant achevé de lire sa lettre. Je tournais la tête vers mon radio réveil qui indiquait 11.30 am. L'envie folle m'avait prise de rejoindre Harry. Ce n'était pas un rendez-vous entre deux amants mais simplement un rendez-vous entre deux connaissances. Un peu comme sur les sites de rencontres sauf que dans mon cas, je connaissais mon interlocuteur et que je ne recherchais pas l'amour. Comme il l'avait dit, il voulait simplement apprendre à me connaître, rien de plus. Cela ne nous engageait à rien.
Je me dirigeais vers ma penderie pour choisir mes vêtements. Après une longue hésitation, j'optais pour une chemise façon bucheron, un jean slim noir et mes Timberland©. Je passais ensuite au maquillage et à la coiffure. J'optais pour un maquillage léger et simple. Je nouais ensuite mes cheveux en queue-de-cheval.
Fin prête je dévalais les escaliers, il ne me restait plus que deux heures pour arriver chez Byron et en comptant le temps de marche jusqu'à la station de métro plus celui jusque chez Byron, j'avais besoin d'environ une heure si tout ce passait bien.
En vain j'essayais de passer inaperçue aux yeux de ma famille.
- Où est-ce que tu vas ? - m'interpela ma mère
- Je vais chez Marie. - mentis-je
Je n'avais aucune envie de révéler à ma famille l'endroit exact où je me rendais car :
- ils étaient capable de me suivre
- ils me prendraient la tête avec ça jusqu'à ma mort, me disant que je suis amoureuse, ce qui est bien entendu faux.
Le nom de ma meilleure amie m'était donc apparu comme une évidence.
- Je ne sais pas quand est-ce que je rentre alors ne prévoyez rien avec moi. - continuais-je
Mes parents étaient habitués à me voir partir chez Marie et rentrer dans le meilleur des cas une semaine plus tard, et elle faisait de même.
Avant que toute autre question ne soit soulevée, je refermais la porte sur moi et partis en courant dans la direction de la station de métro.
Comme j'aurais du le prévoir, mon karma ne me présageait rien de bon en cette chaude journée de printemps.
Ayant subi quelques complications sur mon trajet, j'arrivais à 1.45 pm chez Byron. Harry serait-il toujours là ?
Je scrutais la salle, tentant de l'apercevoir, sans grand succès. Déçue, je regagnais la sortie.
Ne voulant pas rentrer si tôt, j'avais décidé de flâner à Covent Garden. Je me dirigeais vers le marché italien quand j'aperçu une chevelure bouclée dans la foule des promeneurs.
Sans réfléchir, je me mis à courir pour rattraper cet homme. Et si c'était Harry ? Au pire, si ce n'était pas lui, je pouvais toujours continuer mon chemin en courant pour ensuite m'engouffrer ni vu ni connu dans un café tout en faisant semblant de regarder l'heure que m'indiquerait mon téléphone. Les gens croiront donc que j'ai un rendez-vous au lieu de me prendre pour une folle.
- Harry ! - criais-je
Le bouclé s'arrêta et regarda autour de lui. Il repartit, ne m'ayant pas vue. Je parcourais les derniers mètres qui nous séparaient.
- Il est 58. Tu avais dit 14h !
Il se retourna vers moi. Ses lèvres se fendirent en un doux sourire.
- Tu es venue.
J'allais répliquer mais il ne m'en laissa pas le temps.
- Le service arrête à 30, on ferait mieux d'y retourner.
Il sembla hésiter puis me saisi la main et m'entraina vers le restaurant.
▼
Cela faisait maintenant une heure que nous étions attablés, à discuter. Nous parlions de tout.
J'essayais néanmoins d'éviter le sujet de SpringLove. Harry m'avait précédemment dévoilé qu'il me voyait comme un coup de foudre; une partie de moi voulait lui révéler que je ne croyais pas en l'amour tandis que la seconde partie voulait lui laisser une chance, même minime soit-elle.
Harry me parlait depuis quelques minutes déjà sans que je n'y prête vraiment attention. Que racontait-il ? Confuse, je souriais, le voyant sourire également. Mon sourire ne dût pas avoir l'effet recherché car le sien disparu et il me fixa intensément de ses yeux émeraude.
- Hazel, tout va bien ? - s'inquiéta Harry
- Mmm... Euh... Oui tout va bien - répondis-je, encore perdue dans mes pensées
- Donc tu es d'accord ? - me demanda-t-il plein d'espoir
J'étais encore plus perdue qu'avant. De quoi me parlait-il ? Pour quoi devais-je donner mon accord ? Honteuse, je n'osais lui avouer que je ne l'avais pas écouté. Je répondis donc par l'affirmative.
- Hazel, tu te rends compte que je viens de te demander en mariage et que tu as répondu oui ? - se moqua Harry
- Ehm... je ...
Si quelqu'un doit faire cuire des œufs au plat en toute urgence, j'ai une plaque chauffante par joue ! Quelqu'un ? Personne... bon, vous savez où me trouver !
Ne me laissant pas le temps d'argumenter, Harry appela le serveur et lui demanda l'addition. Une fois celle-ci payée, nous nous dirigeâmes vers la sortie.
Nous marchions à présent dans Covent Garden sans prononcer un mot. Le silence entre nous se faisait de plus en plus pesant et je ne savais pas comment le briser. Je tentais tout de même:
- Harry...
- Tout à l'heure je te parlais de SpringLove. - me coupa-t-il
Comme par hasard, le sujet qui fâche !
- Je voulais te parler de ce qu'il c'était passé. - continua-t-il
- Je t'écoute. - murais-je
Dans cette conversation, qui ressemblait plus à un monologue, je me contentais de "murer" pour lui montrer qu'il avait toute mon attention. Que veut dire "murer" ? C'est l'action d'intervenir, lors d'un monologue ou toute autre conversation à la quelle vous ne participez pas, par des remarques qui ne servent strictement à rien et qui ne font donc pas avancer la conversation. Pour plus de renseignement veuillez consulter le dictionnaire HazelFoster page 357.
- Hazel, je vais avoir l'air de radoter, mais depuis plus d'un mois tu me hantes. Cela peut te paraitre fou et totalement illogique, mais je t'aime. Avec toi, j'ai l'impression de redécouvrir ce que c'est de tomber amoureux pour la première fois.
- Tu ne m'aimes pas vraiment. On se connait à peine et déjà tu me fais une déclaration enflammée ! Harry, on ne vit pas dans un film ! Tu n'aimes que mon physique. La beauté extérieur ne vaut rien, elle se dégrade, alors que la beauté intérieure, c'est là la vraie beauté, dure pour toujours. Je ne vais pas te faire une thèse sur la vraie beauté mais sérieusement Harry, qui te dit que tu ne te trompe pas sur la marchandise ? Si tu choisis tes copines en regardant d'abord leur physique,- ricanais-je méchamment- je comprends que t'en change tout le temps !
Il me sourit. Son sourire me fit regretter mes paroles. Que voulait dire se sourire ?
- Tu ne crois ni aux âmes-sœurs, ni aux coups de foudre, mais en quoi crois-tu Hazel Foster ? - me demanda-t-il doucement.
- Je crois en la logique. Harry, je ne crois pas en l'amour... je suis désolée. - murmurais-je plus pour moi que pour lui
- Un esprit scientifique... les scientifiques purs ne croient pas en l'amour.
Il s'arrêta et me saisi par la taille. Nos lèvres se rapprochaient de plus en plus. Au dernier moment il tourna légèrement la tête vers mon oreille me murmura tout bas :
" Hazel Foster, je t'apprendrais à aimer... à m'aimer, je t'en fais la promesse"
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