Partir

Dans ce qui est la maison de Doyeon, je prends un sac et prends les quelques habits qui devaient m'appartenir. Si j'ai bien compris, ils les avaient remis là pour éviter que je me pose des questions en voulant m'habiller. En fait, j'ai rien compris à ce qu'elle m'a dit.

Elle m'a juste dit que je devais dégager, et vite.

Que de toutes façons, tout le monde voulait ça. Je déglutis et ferme mon sac. Trois fois rien dedans, je prends le maximum d'argent et sors sans même la regarder.

Quelques secondes plus tard, j'entends la porte s'ouvrir derrière moi. Je me retourne tandis qu'elle s'approche doucement de moi.

- Je voulais pas ça non plus. Mais encore une fois, tout est arrivé par ta faute.

Je souffle et la regarde durement.

J'ai compris que c'était grâce à moi que toutes les merdes arrivaient.

- Mais je ne veux pas que tu finisses à la rue non plus. Tu vas aller à cette adresse et ils sauront te loger quelques nuits.

Je prends le papier et me remets à marcher, toujours sans rien dire.

Jungwoo me manque. Est-ce que je lui manque ? Il faut dire que c'était il y a seulement quelques heures que je l'ai amené à l'hôpital. Quand je suis parti il était encore inconscient je crois.

Mais il me manque.

Ses caresses, ses baisers, ses sourires, ses inquiétudes.. Tout ça me manque.

Je passe mes doigts sur mon front et trace avec l'index ma cicatrice sur mon sourcil. Je ne sais toujours pas comment je l'ai eu. Tant pis, ça m'est bien égal.

J'espère qu'il va bien. J'aurai tellement voulu le venger directement. Mais je crois bien que j'ai eu peur.

Un peu trop peut être. Me retrouver face à ces trois types armés, et moi seul avec mon amour blessé, et Doyeon.

Sans elle, peut être que je ne serai jamais sorti vivant de ce sous sol lugubre et bizarre.

Jungwoo, Jungwoo, Jungwoo...

Son corps meurtri, son visage blessé, le revoir aussi mal en point me pince le cœur.

J'espère qu'il va bien, que toutes ses cicatrices partiront un jour.

J'espère qu'il ne m'oubliera pas si je ne reviens pas.

Je ne sais même pas pourquoi je pars. Parce Taeil me l'a dit, Doyeon aussi. Parce que là où je suis il n'y a que des emmerdes. Ça doit être pour ça.

Je suis épuisé, à ce moment précis je veux être dans les bras de Jungwoo, nous sommes entourés de draps et allongés sur le lit.

Je mords ma lèvre inférieure.

Jungwoo me plaît, je l'aime.

J'ai envie de le voir, je ne veux pas l'abandonner.

Je ne veux pas le faire souffrir comme lorsque j'ai disparu.

Je veux savoir tout ce qui s'est passé avant mon amnésie.

Je souffle et regarde le ciel. Il est environ dix huit heures, presque vingt quartes heures se sont écoulées.

Le temps passe vite.

Je regarde l'adresse que m'a filé Doyeon. Qui me dit que c'est pas un vieux repère de mafieux encore ?

Je le jette par terre, tant pis si je dors dans la rue.

Je souris en coin en repensant à mon premier jour d'amnésie. Je m'étais réveillé dans des chiottes publiques, couvert de vomie. Dès que je suis sorti, Ravi était là.

Et dès qu'il m'a lâché, Ten était là.

Il m'a ramené au club, Doyeon est arrivée quelques minutes après.

Je secoue la tête. J'ai déjà tant réfléchi à ses moments.

Il est clair que ils ont participé à mon amnésie. Je l'ai bien compris depuis quelques jours.

Mes amis ont fait je ne sais quoi avec les faussaires pour que je ne me souvienne plus de rien.

Et Jungwoo ... ? Est-ce qu'il est avec eux lui aussi ? Est-ce qu'il m'aime vraiment ?

Je renifle. Je m'assieds sur un banc et pose mon sac.

Et j'attends.

La nuit tombe, tout comme mes larmes.

Je suis fatigué, j'en peux plus de cette vie qui n'en est pas une.

Plus aucun souvenir, que des problèmes.

Un sans-abri s'assoit à mes côtés. Il m'observe trois secondes et farfouille dans son sac. Il me tend une canette que prends, tout en riant amèrement.

Il me sourit et trinque à notre santé et à cette chienne de vie.

Je ris et bois d'une traite un quart de la canette.

- C'est fort ce truc putain.

- C'est pas pour les faibles, c'est sûr. Vu ton état, j'ai pris le meilleur.

Il marque une courte pause et pose son regard par terre. Il fait nuit, les restaurants en face nous éclairent.

- Coeur brisé ? Il finit par demander.

Je joue avec la canette et reprends deux, trois gorgées.

- En quelques sortes.

- Toutes des putes... Il marmonne dans sa grosse barbe.

J'explose de rire et m'assieds plus confortablement sur le banc dur.

Il lâche un rot puis finit sa canette pour en reprendre une autre.

- Tu peux la reconquérir ta femme. Perds pas confiance en toi.

Je lui souris tristement alors que je la finit aussi.

- Je sais. Mais on nous empêche d'être ensemble.

Il pousse un cri de stupéfaction ou d'ennui.

- Et alors ? T'es un homme ou merde ? Enlève la si il le faut, mais reste pas comme ça. Tu fais pitié.

Je pouffe et lève un sourcil.

- Si c'était si simple, je l'aurai fait.

- La vie est simple. Ceux sont les Hommes qui la complique.

J'hausse les épaules puis je jette ma canette par terre.

- Tu vas où comme ça avec ce petit sac ?

- Je ne sais pas. Nul part.

- Et tu ne veux pas aller nul part avec elle ?

Je me rends compte que depuis tout à l'heure je parle de Jungwoo mais au féminin. Je ricane et soupire.

- C'est mieux pour elle si elle reste là-bas.

Il lève les yeux au ciel et pousse un gros soupire.

- Tu vas accepter de rester comme une petite merde juste parce que c'est mieux pour elle ? Qui te dit qu'elle serait pas mieux avec toi ?

- Moi.

- T'es un sacré con toi.

- On me le dit souvent, en effet.

Il boit tout en marmonnant des insultes et se gratte par dessus son bonnet.

- Je te préviens, ça c'est mon banc. Va dormir chez ta femme et pars avec elle si tu veux, mais tu me le voles pas.

Je pouffe et me lève. Je le remercie et il me serre la main.

Il s'allonge et je commence à partir mais reviens quelques secondes après.

- Au fait. Ma " femme " est un homme.

Puis je pars définitivement, me fichant de sa réaction et de ses cris de dégoût.

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Lucas il boit pas des trucs de pd

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