Givenchy

Je flânais dans ces rues où j'avais rapidement pris mes marques. C'était très facile de se repérer puisque il y avait des panneaux indicateurs à tous coins de rues. Je tousse un peu, l'esprit ailleurs.

Je vois un homme faire une caricature d'un couple et l'envie de faire pareil me prend. J'ai envie de dessiner aussi, après tout, c'était ma passion non ?

Je finis par continuer et regarde devant moi quand je sens un regard brûlant sur moi. Je me retourne, rien ni personne qui serait susceptible de m'épier. Il y a une femme avec un petit chien, très bien habillée. Un homme habillé tout en noir avec un masque et une casquette noirs à l'angle de la rue qui m'observe, une petite fille et sa mère toutes les deux habillées de bleu, un homme qui marche avec du pain avec une petite queue de cheval de cheveux blancs.

J'hausse les épaules et esquisse un fin sourire qui se fane dès que je me remets à marcher. L'homme habillé de noir est devant moi, les mains dans les poches. Je fronce les sourcils et regarde derrière. Il y en a un aussi derrière, ils sont donc deux et ils me regardent. Plutôt ils me fixent, je sens qu'ils veulent me parler.

Je veux quand même vérifier si c'est bien moi, personne ne semble suspect de quoi que ce soit. Et moi ? Peut être ai-je fait quelque chose de mal dans mon ancienne vie. Je regarde à droite et à gauche, nous sommes dans une rue marchande il n'y a donc que des magasins. Derrière les magasins de droite il y une grande avenue et derrière ceux de gauche, une ruelle plus sombre mais assez tranquille.

Je serre les poings; je suis complètement parano. Je n'ai rien fait non ? Autant me comporter comme un innocent. Je commence à marcher et remarque que celui en face de moi s'approche également, farfouillant quelque chose dans sa poche. Je n'ai pas le temps de voir, quelqu'un arrive et chope mon poignet. Je pousse un cri de surprise et commence à suivre - plutôt courir - avec l'inconnu qui refusait de me lâcher. Il a les cheveux bleus foncés, un pull avec écrit " GIVENCHY ", un jogging assez serré et des baskets. Je ne vois pas très bien puisque je suis obligé de suivre le rythme vu la poigne qu'il a autour de ma main.

Il court dans un magasin et le traverse sans se retourner. Je ne le fais pas non plus, complètement dépassé et apeuré. Il passe derrière un comptoir d'un bar et pousse violemment avec le pied une porte. Je sursaute une fois de plus puis nous sortons. Il s'arrête et veille à bien verrouiller la porte qu'il venait de casser. C'est peine perdue; il resaisit ma main et nous courrons dans une ruelle assez calme : c'est le côté gauche alors. Avec toute cette action j'ai perdu mon orientation, je suis perdu aussi bien sur un plan émotionnel que sur la carte.

Nous continuons de tracer la ruelle, puis nous atterrissons devant un immeuble. Pendant qu'il compose le code, j'en profite pour regarder derrière, il n'y absolument personne. Je n'ai désormais plus peur des hommes suspects mais de celui en face de moi qui est tout transpirant et haletant. Je suis dans le même état si ce n'est pas pire.

Il sonne à l'interphone et quelques secondes plus tard, j'entends une voix à travers le combiné alors que l'inconnu ne dit rien.

« - Je vous ouvre. » prononce la voix dans un crissement.

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