Je suis toujours assis à côté de Snoopy, et je colle volontairement mon torse à son corps tremblant.

- Décale toi s'il te plaît.

Il m'ordonne mais je ne bouge pas, c'est comme si mon corps voulait toucher le sien. Je n'arrive pas à me décoller.

- Je le ferai si tu me dis comment as-tu eu ça.

Je désigne ses marques mais mon marché n'est absolument pas vrai. Je n'arriverai pas à m'éloigner, j'ai envie de caresser chacune de ses blessures. Cet homme m'a envoûté. Il me regarde dans les yeux puis souffle.

- Je me promenais avec mon petit-ami puis on s'est fait agresser. Il avait quelques problèmes avec des gens malhonnêtes.

Ma bouche s'ouvre mais aucun son ne sort. Je mords ma lèvre inférieure et caresse sa joue, je le vois devenir tout rouge tandis qu'il frissonne à mon toucher.

- Éloigne toi, je t'en supplie.

Je regarde ses lèvres, si tentatrices. J'oublie tout, j'oublie ma femme, mes amis, comme si mon amnésie me frappait une nouvelle fois. Je sais que c'est mal l'infidélité mais c'est comme si cet homme était mon âme sœur.

C'est lui qui me fait vibrer.

- Explique moi comment ça se fait que mon cœur bat si vite depuis que tu es près de moi ?

Il écarquille les yeux et me pousse violemment loin de lui. Il a dû mal à gérer sa respiration, ses joues ont l'air de le brûler.

- Désolé je ne voulais pas te gêner, je gratte l'arrière de ma nuque, honteux.

- C'est raté ! Laisse moi tranquille putain !

Il est vraiment énervé, il ne m'apprécie pas. Mon sourire se fane pour laisser une expression ennuyée se former sur mon visage.

Il y a un grand silence entre nous, personne n'ose prononcer quoi que ce soit. Je suis triste de constater que ma nouvelle obsession est froide et très distante avec moi. Pourtant je croyais qu'on était très amis avant mon trou de mémoire, il faut croire que ça a changé ou alors les autres m'ont menti pour que je puisse me réconcilier avec lui.

Non, ce n'est pas logique. Il m'a tenu la main pendant de longues minutes de lui même, il m'a aidé quand ces types bizarres étaient venus.

- Jungwoo. Kim Jungwoo.

Je tourne mon visage vers lui, sa tête est baissée et les lumières du bus me permettent de voir clairement ses pommettes bleutées par les coups prendre une fois encore une teinte rose.

- Comment ? Je demande en m'approchant une nouvelle fois de ce petit être qui semble si fragile malgré son caractère bien trempé.

- Je m'appelle Kim Jungwoo. Nous étions très proche avant qu'ils ne réussissent à effacer ta mémoire.

Je fronce les sourcils, regarde un peu partout dans le bus. Nous avons perdu le seul homme qu'il y avait, descendu à je ne sais quel arrêt. Puis je me déconcentre sur Jungwoo.

- Jungwoo... Je murmure. C'est mignon.

Je souris et remarque que lui aussi me fait une fin sourire.

- Mais qui sont " ils " ?

Il relève la tête mais son sourire s'est effacé, ses yeux ont l'air triste. Il mord férocement sa lèvre et me regarde dans les yeux. Nouvelle apnée, arrête cardiaque.

- L'art est ta passion. Tu connaissais tellement d'œuvres, tellement d'artistes. Tes yeux étaient dotés d'un don particuliers, tu savais dessiner à la perfection tes modèles mais aussi reconnaître un faux d'un vrai.

Je l'écoute attentivement, peut être aurais-je enfin les réponses à mes questions. Seulement, Jungwoo s'arrête et ferme les yeux.

- Je ne veux pas qu'ils te tuent cette fois ci, tu ne sauras rien d'autre.