Je me réveille, il fait chaud. Beaucoup trop, mon corps ne le supporte pas. J'éloigne les draps de moi, laissant Mun dormir profondément, il ne ronfle pas c'est agréable.

J'essaye de ne pas tousser mais explose dès que je referme la porte. Je me dirige vers la pièce en face de ma chambre, qui est une salle de bain.

J'allais ouvrir avant de me rendre compte qu'il y a déjà quelqu'un. Je vois de la lumière sous la porte. Je fronce les sourcils, c'est forcément Jungwoo.

Je déglutis et me dirige vers le salon pour me rendre compte qu'il est sept heures du matin. Il fait encore nuit noire mais vu la saison, ça me semble normal.

Je retourne devant la salle de bain et toque. Il n'y a pas de réponse. Je lève les sourcils puis décide d'y rentrer, tanpis si il est nu. Ça reste entre bonhommes.

Qu'elle ne fut pas ma surprise quand j'ai vu un pauvre corps assis par terre, torse nu, tout tremblant.

Jungwoo lève la tête vers moi; il a pleuré. Je fronce les sourcils et me précipite vers lui mais il me repousse avec force.

Il me lance un regard noir.

- Sors immédiatement ! Tu ne pouvais pas attendre devant comme tout le monde ?!

Je lui fais signe de parler moins fort pour ne pas réveiller Mun mais il balaye ma remarque d'un coup de main.

- Mun doit partir travailler vers dix heures de toutes façons. Se lever plus tôt ne le tuera pas.

- Il travaille ? Où ça ?

- Un petit bar dans le quartier. Maintenant laisse moi tranquille !

Je me recule et j'allais partir mais c'était sans compter après avoir vu l'état de son corps.

Hier soir je n'avais pas trop fait attention à ses bras, épuisé et fraîchement " kidnappé " par Jungwoo, sans aucun souvenir de mon passé, j'avais l'esprit complément ailleurs.

Mais là, je peux enfin voir son corps. Il est fin, pas très musclé mais surtout, très abimé. Il a de multiples traces de coups, des coupures et bleus un peu partout. Parfois les bleus tournaient au noir ou violet. Il reprend un coton et un désinfectant, j'en avais vu hier soir en cherchant à rentrer dans la chambre.

Je renifle tandis qu'il se retourne vivement vers moi.

- T'es encore là ? Mais c'est pas vrai fous moi la paix !

Je lève les sourcils, tout penaud. Je sais qu'il s'énerve parce qu'il ne voulait pas que je le vois mais trop tard, maintenant je veux tout savoir.

- Comment... Je veux dire, c'est toi qui t'es fait ça ?

Il me dévisage et rigole sans joie.

- Mais oui, c'est vrai que j'adore me faire frapper, je me le fais seul dans ma chambre par pur plaisir. Répond-il complément sarcastique.

Je me rends compte que ma question est vraiment stupide, c'est normal qu'il me rende la pareille.

- Pardon. Mais comment as-tu pu te faire ça ? Qui t'a frappé ?

Il baisse les yeux et repose son coton. Il passe une main sur son visage et soupire.

- On peut en parler après ? Je dois finir de me préparer.

J'acquiesce et finis par sortir de la pièce, encore tout retourné. Comment peut-on faire du mal à un ange comme ça ?