Partie II : Explications Irrévocables (1)
Kursim, entourés de ses cinq protecteurs et amis, se trouvait à quelques kilomètres des Firmaments Éternal. Dans un endroit dépeuplé de vitalité, une terre grisâtre, constitué de collines qui faisaient office de « maison ovale », entourés de marécages, d'arbres morts et de brume, couvert par un ciel rouge écarlate.
Les rares autochtones croisés ressemblaient à des choses aveugles, visqueuses et rampantes. Ils appelaient ce lieu « Poopyr ».
— Kursim... arrête-toi. Nous n'en pouvons plus, stoppa Jolidrya, fermement mais pas moins affectueusement.
— Ce n'est pas loin... fit-il remarqué, perplexe, sans se retourner.
— Oui mais nous devons être en pleine forme pour nous battre, renchérit Sollakia sagement, une étoile jaune aux grandes jambes.
Kursim se tourna vers eux. Son pégase blanc presque fantomatique s'abaissait et il disparut. L'esprit de Kursim était lié à celui de son pégase, ou autrement dit, il faisait parti de lui.
Kursim atterrit en douceur en faisant battre ses ailes bleues.
— Je sais à quel point tu veux que tout soit terminer, que tout s'arrange, mais nous devons tous être à notre maximum pour aller aux Firmaments Éternal, expliqua Jolidrya, doucement, dévoilant alors la pensée générale du groupe.
— Mais moi je suis en pleine forme, enfin ! Prêt à en découdre, même ! se défendit Redaven d'une voix puissante, un oiseau rouge humanoïde à la carrure saillante.
Kursim baissa la tête avant de la relever vivement, faisant voler ses cheveux bleu foncé, un sourire compréhensif sur le visage.
— Bien, vous avez raison. Nous allons passer la nuit ici. Et une fois ressourcés, nous repartirons à l'aube, décréta Kursim. En plus, il faut que je l'avoue, moi aussi je suis exténué.
Ils l'acclamèrent et ils partirent en quête d'un endroit pour dormir.
La voix de Kursim avait une joie et une positivité si communicatives qu'elle redonnait le sourire aux personnes qui l'écoutaient. Lui-même ne le comprenait pas... mais appréciait ce « don », lui ayant été souvent très utile.
Ils se reposèrent chacun de leur côté, profitant de ce petit moment intime avec eux-mêmes sous l'eau pour revisionner leur parcours, leurs souvenirs ensemble et cette pensée heureuse « Tout sera bientôt terminer ».
Kursim n'avait même plus l'énergie pour cette petite douche alors, il se jeta sur une pierre et s'endormit (Un sommeil qui ne sera peut-être pas aussi bénéfique que cela, en voyant le confort dont ils disposent...)...jusqu'au dîner, tous ensemble, sous les coups de vingt-trois heure, au coin du feu.
L'ange bleu se leva et profita de ce moment pour adresser un message à ses amis. Son regard faisait le tour, passant ses amis un par un.
Il savait ce qui se jouait le lendemain.
Il savait également qu'il pouvait aussi... tout perdre.
— Mes amis, en ce chaleureux repas, j'aimerais vous adresser quelques mots. Je sais ce que nous risquons demain en signant la fin de notre épopée. Je voulais vous dire à tous à quel point je suis heureux d'être parmi vous, heureux d'appartenir à ce groupe. Nos aventures passées, la délivrance des Esprits, nos insurrections, et tous ces moments passés avec vous, me sont gravés à vie. Je ne les oublierai jamais. Je ne vous oublierai jamais. Vous avez toujours été là pour me soutenir dans ma quête pour le Bien, et je ne vous le dis pas assez souvent. Je n'aurais pas le temps dans toute mon existence de tous vous remercier comme il se doit pour tout ce que vous avez fait, faites et ferez encore pour moi. Infiniment merci ! (Les cinq créatures se mettent à sourire face aux mots de leur ami pour qui ils s'étaient donnés corps et âme pour sa survie :) Tout à l'heure, j'ai parlé des risques. Oui, contre ce dieu maléfique il y en aura. Nous allons quand même affronter la créature la plus maléfique et la plus puissante de tous les temps ! Ceci serait notre plus grande épreuve, les dangers et les risques de mourir sont extrêmes ! Alors, nous devons donner le maximum de nous-mêmes ! Toujours croire en nous-même et en notre équipe ! (Kursim s'enflammait dans son discours, insufflant cette détermination, animant son auditoire :) Et surtout, je sais à quel point nos épreuves nous ont marqué, je sais à quel point ces pertes nous ont affecté, mais dites-vous que ces personnes ne sont pas mortes pour rien ! Leurs sacrifices ne doivent pas être vains ! Mais dans tous les cas, vous qui m'avez donné votre vie, sachez que je ne vous laisserais pas mourir, s'il doit y avoir un mort, ça sera moi. Pas vous, vous ne le méritez pas. (Une considération semblait faire décroître l'animation de l'auditoire :) Oui, vous m'avez bien entendu, si je vois que nous sommes en moment de faiblesse, je n'hésiterai pas à sacrifier l'Élu, soit moi, pour rendre considérablement vulnérable notre ennemi de toujours. Vous le savez, je l'ai toujours dit, si je devais me sacrifier pour sauver le monde tout entier, je le ferais. Je ne suis qu'une vie parmi des millions d'autres, aucune préférence ne m'est permise. Alors pour clôturer ce discours, je dirais, que j'ai confiance en vous. Je le sais, nous pouvons réussir. Ensemble, quoi qu'il arrive, nous sauverons le monde et éviterons sa destruction prochaine !
La déclaration de Kursim toucha ses amis, les firent sourire et leur donna la force et la confiance pour la grande bataille. Sous-jacente à ce tourbillon flamboyant, une peine soudaine était également apparue face à ces aveux, même s'ils avaient préféré la masquer. Sans un mot, ils s'étaient compris, ils feront encore plus attention à Kursim lors de ce combat...
Kursim regardait ses amis un à un, à travers les flammes du feu de camp, songeant au pire, se disant que peut-être demain il perdra l'un d'entre eux. Ou pire, c'était lui qu'ils allaient perdre.
Hécally, la malicieuse souris humanoïde en tenue de cuir noire à l'agilité impressionnante, jouait avec ses armes enchantées qui protégeaient légèrement le porteur des impacts magiques et physiques, plus précisément avec son poignard à la lame rouge. Ses capacités de combat étaient exceptionnelles, ayant l'avantage d'exprimer une profonde fourberie. Elle était la garde-du-corps-voleuse parfaite de la bande !
Sollakia, l'étoile lumineuse aux grandes jambes, débattait tout·e seul·e (Ici, les étoiles n'ont pas de genre défini. Elles sont de genre neutre !) des meilleures stratégies qu'ils devraient appliquer lors de la bataille finale, une brochette de veau solaire entre les mains. Vous l'aurez compris, Sollakia était l'être sage du groupe, toujours là pour les ramener à la raison.
Redaven, l'oiseau rouge humanoïde, portant un pantalon blanc et exposant sa musculature de dieu à la moindre occasion, jouait au cracheur de feu avec sa lance aux deux extrémités enflammées.
C'était la créature qui ne réfléchissait jamais, qui fonçait toujours dans le tas et qui draguait tous ce qui bougeaient. D'ailleurs, il faisait son numéro de charme à Floryz, une fleur à l'allure humanoïde.
Floryz avait la peau du visage et des jambes marron, avec des yeux bleus menaçants, d'épaisses pétales rouges en guise de cheveux, et des lianes en guise de bras. Elle portait un T-shirt rouge avec une petite étoile et deux petits cœurs roses... ce qui contrastait vraiment avec sa personnalité : Floryz était une créature singulière, très caractérielle, toujours sur la défensive, toujours dans le besoin de se montrer forte et que rien ne pouvait l'atteindre. Même si au fond, dans ses moments de solitude, elle éprouvait quand même des émotions et une sensibilité certaine... Elle était intrépide et, avec son courage sans faille, elle n'hésitait jamais à braver les épreuves et ratatiner tous ennemis osant se mettre en travers de sa route pour sauver ses amis !
Et devant lui, son regard acheva sa ronde sur les lucides yeux jaunes de Jolidrya qui le fixait déjà avec attention. Seul le feu se mettait en travers de leur échange de regard.
Jolidrya, cette jolie Minimoys aux cheveux violets et aux yeux jaunes, avec sa tête ronde et ses oreilles fines et tordues, son petit corps de quatre-vingts centimètres dans son costume végétal traditionnel, une main sur sa rapière.
Kursim l'adorait. C'était sa meilleure amie depuis sa plus tendre enfance, ils passaient tout leur temps ensemble. Elle était franche, drôle, attentionnée, digne de confiance, toujours là pour remonter son moral, le conseiller et le soutenir. Elle était la meilleure amie parfaite, celle que tout le monde aurait désiré avoir comme fréquentations...
Elle avait toujours été son modèle, Kursim avait toujours rêvé pouvoir lui ressembler. D'être aussi bien qu'elle l'était à ses yeux. Ils avaient beaux se connaître par cœur, s'aimer à en mourir, il n'y avait aucune ambiguïté entre eux, s'aimant comme des frère et sœur que la vie aurait oublié de leur donner.
Les meilleurs amis se fixaient longuement, sans une seule fois flancher. Kursim connaissait ce regard, cette étincelle qui flottait dans les yeux de son âme sœur. Jolidrya avait quelque chose à lui dire, et elle ne le lâcherait pas.
L'ange bleu se releva, détournant le regard, vaincu. Perdu dans ses réflexions et ses multiples peurs, il se rendit dans la maisonnette de terre auquel il avait élu domicile.
Il se faufila entre le paravent et le rideau verdâtre de piètre qualité, et se dirigea vers le lavabo de pierre. Il tira sur le levier surélevé et de l'eau y coula. L'ange bleu s'aspergea le visage d'eau tiède, découlant quelque peu sur son maillot de corps sombre. Il posa ses bras sur le rebord, contemplant son reflet à l'intérieur de la glace raillée.
Ce teint blafard, ces yeux bleu ciel qui ont réussi à faire plier le plus redoutable des ennemis rencontrés, ces cheveux bleu ténébreux trempés pendant des deux côtés, ces ailes bleutées moyennement imposantes et éclatantes qui suivaient un battement régulier. Ce corps maigre, petit, couverts de certaines rougeurs ou cicatrices, qui avait enduré tellement d'épreuves aussi terribles les unes que les autres et vécu énormément de choses inimaginables...
Kursim se demandait comment il avait fait pour avoir la force, la détermination et la confiance de poursuivre sa quête, sans flancher une seule seconde. Enfin si, les pertes et l'attachement l'avaient fait flancher plus d'une fois, mais il avait toujours réussi à se relever.
Mais la véritable question était : comment il avait réussi à survivre, que ça soit aussi bien physiquement que psychologiquement, alors qu'il avait flirté avec la Mort autant de fois ?
Un Amnésien normal n'aurait jamais pu survivre à tout ça, moralement, il aurait fini complètement fou.
Comment ai-je tenu...?
La porte s'ouvrit doucement et Kursim, étant très attentif, fut contraint de sortir de ses pensées. Il fit volte-face. La Minimoys aux cheveux violets marcha sereinement vers lui, poussa le rideau pour parvenir jusqu'à lui.
— Kursim, il faut que je te parle, laissa-t-elle tombé calmement, mais ayant l'effet similaire d'une bombe.
Il ne se doutait qu'à moitié de sa visite, mais il ne pouvait s'empêcher d'être sous pression lorsque Jolidrya lui annonçait ça.
— Kursim, mon ami de toujours, tout d'abord, commençons par ça. Tu sais que lorsque je repense à nos débuts, je ne te pensais pas encore capable de sauver qui que ce soit. Mais désormais, tu as grandi, tu as mûri, tu es devenu un vrai homme. Mais vraiment. Tu as dépassé toute mes espérances, tu m'as véritablement impressionnée ! Tu as réussi à t'adapter à tous les milieux, toutes les situations, et tu t'en es toujours sorti haut la main ! Sans flancher, sans perdre ton sang-froid une seule seconde ! Même dans les cas les plus extrêmes, où nous avons bien failli y rester... (Elle fit une pause dans sa tirade avant de reprendre, avec la même énergie :) tous ensemble, nous avons réussi à nous en sortir. Et ça, c'est grâce à toi et ton sens de direction : tu as réussi à nous unir, à nous guider, et à faire ressortir le potentiel en chacun de nous pour que l'on puisse l'utiliser et sortir de n'importe quel ennui après ça ! Tu as réussi à nous faire prendre confiance en nous ! Et maintenant, nous avons tout pour réussir tous ce que nous pouvons entreprendre ! Et pour ça, tous les mercis du monde sont insuffisants mais je te dis merci quand même ! Pas uniquement pour nous, mais pour toutes les personnes que tu as secourues, auquel tu leur as fait aimer la vie ! Nous ne te remercions pas assez pour tout ce que tu fais aux gens, et parfois, il faut montrer notre reconnaissance envers ceux auquel nous devons tout !
Elle lui avait déballé son discours avec sa voix sage et affectueuse qui le calmait tant, un immense sourire aux lèvres.
Kursim était touché par ses mots, cela lui rendait du baume au cœur. Ses joues rougissaient ; et, en vue de son teint blafard, cela se remarquaient deux fois plus !
Il effectua une expiration franche et compréhensive des propos de son amie, et il tourna la tête sur le côté, très humble et modeste, son sourire se resserrant légèrement :
— C'est plaisant tous ces compliments, ça me touche énormément, mais je n'ai fait que mon devoir ! Je l'ai fait car j'aime ça, c'est tout. Être utile me rend heureux. Plus qu'une passion, une vocation. Et nous devons accomplir notre quête, notre rôle d'élus ! Et puis dans le fond, tu resteras toujours mon unique modèle...
Jolidrya s'approcha davantage de lui, son ton perdant son énergie pour devenir plus suppliant.
— Il est plus difficile d'être gentil et de faire le Bien plutôt qu'être méchant et faire le Mal. Tu as l'admiration de tellement de gens, les gens te portent une confiance totale... et tu sais... demain, si nous n'arrivons pas à battre Celui auquel nous n'avons pas le droit de prononcer le nom, je refuse que tu réalises le sacrifice qui nous permettrait de le détruire. Vraiment. Je refuse que l'on doit aller jusqu'à là. Je refuse de prendre le risque de perdre mon meilleur ami pour rien...
Elle fixait Kursim, attendant sa réponse. Il prit le même ton lugubre :
— J'ai beau avoir confiance en vous, mes amis. Mais tu le sais tout autant que moi, il y a un risque qu'on échoue. Et je l'ai toujours dit, ma vie ne vaut rien par rapport à des millions d'autres. Je n'hésiterais pas une seule seconde à me sacrifier si cela permettrait de sauver tous les maux d'Amnésia ! Je suis là pour sauver le monde, et si je dois y perdre la vie pour ça, alors je le ferais ! Ma vie ne vaut rien ! Je ferais tout pour réussir la mission que Drilkillmashowatika m'a confié, s'exclama-t-il, avec sa voix salvatrice, dévouée et torturée.
Il la fixait lui aussi, un bras dans sa direction pour affirmer sa détermination.
— Tu as beaucoup de courage, je n'en doute point, peu de personne pourraient suivre ton exemple. Mais je ne suis pas d'accord : ta vie ne vaut pas rien ! C'est un gigantesque mensonge ! Ta mort n'apportera pas que du bien ! Tu es la tête de cette rébellion, de la sauvegarde d'Amnésia ! Tu es son image ! Tu es l'ange gardien de tellement de personnes ! Un monde sauvé de toute menace, mais sans son sauveur, ceci ne sert à rien. Le monde pleura ta perte, et surtout nous tes amis, nous nous en remettrons pas ! Kursim, réfléchis, bon sang !
Le ton venait de monter. L'explication se transformait en dispute.
— Oui mais je ne vous demande pas votre avis ! Si je décide d'en finir, c'est mon choix ! Et personne n'a le droit d'en décider ! Et puis, Jolidrya, il faut parfois comprendre qu'il n'y a peut-être pas d'autre choix !
Les deux tournaient la tête sur le côté, les yeux fermés.
— Non mais ce que je voulais dire, c'est que sans son meneur, rien ne pourrait empêcher que le Mal revienne à Amnésia, rien ne pourrait empêcher que de nouveaux tyrans reprennent la liberté aux Peuples alors déchaînés et libérés... ajouta la petite Minimoys, aussi ferme que douce dans ses paroles.
Ils s'échangeaient quelques paroles similaires dans ce dialogue de sourds.
Jolidrya voyait que la discussion n'avançait pas, elle n'arrivait pas à le convaincre de ne pas prendre le risque inutile de se sacrifier, alors elle préféra changer de sujet. Autrement, elle se refusait qu'ils aient une nième dispute comme ultime souvenir d'eux s'ils ne s'en sortaient pas indemnes le lendemain.
— D'ailleurs, Drilkill est moins présent en ce moment... souffla-t-elle, l'air détachée.
Kursim ne s'attendait pas à ce soudain changement de sujet. Il en resta décontenancé durant quelques secondes avant de lui répondre en haussant les épaules, pinçant les lèvres, se calmant immédiatement :
— Drilkill s'épuise de jour en jour... Il envoie toutes ses forces pour empêcher le plus possible les interventions de son alter ego, Fyrkill. J'en ai des visions, comme tu le sais, étant son Élu, je suis en quelque sorte lier à lui. Ces visions, ces cauchemars, me réveillent la nuit. Je vois Drilkill se battre contre lui dans un monde parallèle, qui je suppose est sa prison auquel il est enfermé. Mais il faiblit... Je ne sais pas si nous pourrons compter sur lui demain...
— Oh, je vois... lâcha Jolidrya, sinistre, baissant gravement la tête.
Elle prit une respiration avant de poursuivre, émue.
— Les autres ne le voient peut-être pas, mais moi qui te connaît depuis si longtemps, malgré toutes tes torpilles pour le cacher, pour toujours paraître bien, confiant face aux autres, je sais reconnaître quand cela ne va pas fort. Et je pense savoir ce qui te rend malheureux. Je pense que tu crains de l'admettre mais la perte d'Engel t'a affecté bien plus que tu ne veux le croire... Mais tu ne dois t'en faire, ne sois pas ronger par le regret, tu as fait tout ce que tu pouvais faire... Elle était déjà perdue, le mal était déjà en elle à cause de la fée maléfique... Ce n'est pas ta faute et ça ne le sera jamais.
Kursim serrait les dents, cette blessure qu'il tentait à tout prix de refermer, de cacher, était en train de se rouvrir une nouvelle fois. Engel, une extra-terrestre orange aux grands yeux noirs, aux ailes bleus comme lui, était sa sœur de sang qu'il avait découverte lors de son périple.
Elle suivait son frère à distance au début, mais elle avait finalement décidé de le suivre, et elle avait longtemps appartenu du voyage.
Mais un jour, en plus de toutes ces embuscades et assassinats que ses ennemis lançaient à ses proches, Engel fut kidnappée et même torturée.
Mais ce ne fut pas le pire, elle avait réussi à s'échapper, ce jour-là.
Mais elle s'était perdue, épuisée, dans un lac à l'eau violette, un lac maudit.
Une fée à bec, unijambiste, et bras droit de Celui qu'on ne pouvait prononcer le nom, lui a aspiré son énergie vitale et son essence de lumière... In extremis, Kursim et ses amis avaient réussi à la retrouver et à tuer cette fée maléfique.
Mais hélas, Engel n'en ressortit jamais indemne.
L'ange bleu, la voyant s'affaiblir, avait cherché à la soigner, à la purifier, en usant de sa pure magie.
Mais hélas, Engel était devenue entièrement folle et elle avait failli le tuer avant de se donner la mort... Etant encore un minimum lucide, elle préférait en finir plutôt que sa folie finisse par le tuer, lui, ou ses amis.
Depuis ce jour, Kursim s'en voulait d'avoir essayé de la sauver. Il pensait que c'était sa magie qui avait causé ça, sa faute, qu'il avait commis une erreur. Sa pire erreur de toute sa vie.
L'ange bleu retint ses larmes, serrant davantage les dents en replongeant dans ses souvenirs tiraillants.
— Engel, ça a été l'une des seules personnes pour qui j'ai été égoïste. Une des seules pour qui j'ai utilisé ma magie pour la sauver elle plutôt que des millions. Et tu vois où cela m'a mené...? Alors maintenant, j'espère que tu comprends pourquoi je ne veux plus penser uniquement à moi...
Il aimerait pouvoir se racheter, se purifier de son péché, même s'il n'en était réellement coupable. Sa voix se brisa et il éclata en sanglots. Jolidrya se rapprocha de son meilleur ami et le prit dans ses bras, partageant sa peine, le consolant avec ses mots doux.
Après avoir consolé son ami, elle retint un bâillement de fatigue et se retourna vers la porte, par regret. Elle devait se reposer pour l'ultime combat.
Avant de quitter la pièce, Jolidrya relâcha la pression, ses yeux frémissaient fortement comme si elle retenait des larmes et lui souffla d'une voix pleine d'émotion :
— Chaque vie est précieuse, les Anciens Dieux nous l'ont donnée il y a des millénaires, nous devons en faire honneur. Ta vie est précieuse, ma vie sans toi je ne préfère même pas l'imaginer... Tu es quelqu'un de tellement généreux que tu as tendance à t'oublier toi-même au profit des autres. Tu es à ma connaissance l'une des seules personnes pour lesquels je n'aurais aucune hésitation à me sacrifier. On peut dire que je serais ta part d'égoïsme puisque tu ne penses pas à toi je le ferais pour toi.
Unefois ces merveilleuses phrases prononcées, Kursim entendit la porte claquer etle silence s'abattit de nouveau dans la pièce, laissant Kursim replonger dans ses réflexions douteuses etsinistres.
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