Amnésia : Épilogue
Nos héros étaient de retour en Sominya, grande capitale d'Amnésia, après des semaines de voyage. Un voyage tranquille, sans pression, à leur rythme. Mais beaucoup plus rapide – leur périple avait duré des années, et des mois pour aller aux Firmaments Éternal –, comme les animaux ailés de la Garde royale de Sominya étaient venus les escorter.
Un banquet et des spectacles étaient organisés en leurs honneurs, pour les remercier d'avoir sauvé Amnésia de sa destruction et d'avoir ramené la paix. Les médecins les plus expérimentés de toutes les contrées se chargèrent d'eux pour soigner leurs blessures.
Ils étaient devenus de véritables célébrités, tous les Amnésiens se précipitaient pour décrocher un autographe de leur favori.
Le Banquet du Renouveau était prévu dans quelques semaines, les responsables politiques voulaient organiser quelque chose digne de leurs héros, digne de toutes les épreuves qu'ils ont subies.
Après la défaite du dieu maléfique, il y avait eu pas mal de changements : Redaven avait demandé en mariage Floryz et ils profitaient d'un mode de vie des plus hédonistes ; Hécally était entrée dans la Garde royale de Sominya ; Sollakia était devenu·e professeur·e dans l'une des universités de magie les plus réputées d'Amnésia ; et Jolidrya était revenue sur la terre de ses ancêtres, la Vallée des Alfyr, habitée par les Elfes, Fées, Minimoys, etc. , pour se ressourcer et retrouver sa famille qu'elle n'avait pas vu depuis qu'elle était qu'un jeune bambin.
En effet, elle avait été placée dans une famille aérienne plus riche afin d'assurer son développement que sa famille de sang n'aurait pu garantir, entre le manque financier et l'instabilité politique qui transcendait Amnésia jusqu'à lors. Et entre orphelins, Kursim et Jolidrya ne pouvaient que se comprendre.
Jolidrya s'était métamorphosée depuis le dénouement de l'ultime bataille. La mort de Kursim l'avait considérablement affectée, elle avait même refusé de voir Hécally. Elle était devenue calme et s'était enfermée dans un mutisme imperturbable durant le voyage, aucune émotion mise à part la tristesse de temps à autre ne traversait son visage. Elle espérait pouvoir faire face à sa perte en reliant avec ses racines.
Le jour J, nos héros se mirent sur leur trente-et-un, fraîchement remis de leur périple aux milles dangers. Redaven portait un smoking blanc avec un nœud papillon noir ; Floryz portait une robe violette extrêmement moulante avec une attitude des plus aguicheuses ; Sollakia une longue tunique noire, chic mais discret ; Hécally une tenue de cuir rouge bordeaux, très classe ; et Jolidrya portait une tenue assez simple et traditionnelle de sa contrée natale – et une vraie cette fois, pas une réplique moins qualitative que ses parents adoptifs avaient conçue pour elle afin de lui offrir un mieux-vivre.
Ils avançaient dans la cour du spacieux et gigantesque château. Un majestueux château blanc, dont le haut des tours et autres bâtiments étaient bleu clair. Trois murailles fabriquées par un matériel qui faisait penser à la pierre l'entouraient. Des petites bestioles jaunes en forme de nuage volaient dans la nuit étoilée, éclairant comme des lucioles. Nos héros marchaient d'un pas léger sur un grand escalier de bronze habillé d'un célèbre tapis rouge, un sourire attendu aux lèvres.
Une immense porte d'une valeur inestimable se dessina devant leurs yeux ébahis. La porte était blanche stylisée par des lignes d'argents, munie de deux grosses pierres de cristal et d'autres pierres précieuses plus petites, au sein d'une symétrie parfaite. Lorsqu'ils se rapprochèrent, ils virent écrit en lévitation en haut de la porte avec de grosses lettres violettes en 3D transparentes : « Bienvenue !!! »
Les portes s'ouvrirent en les voyant arriver. Deux cyclopes de trois mètres, l'un rouge comme une écrevisse et l'autre marron comme... le tronc d'un arbre de la région d'Alfyr, montaient la garde de l'entrée. Le cyclope rouge prit la parole, admiratif et ravi, toutefois en restant très professionnel :
— Oh, par les nigolythes du Mont Esprak ! Vous êtes arrivés, rejoignez la réception, les valets de Notre Majesté Roya vous prendront en charge comme il se doit, Grands Héléras.
Hécally s'approcha très près du cyclope pour lire l'étiquette broché sur l'uniforme de garde spécialement conçu pour le Banquet, reconnaissable par ses couleurs rouges.
— Euuuh que faites-vous, Grande Protectrice ? se demanda le cyclope rouge, rougissant comme une tomate violette, extrêmement gêné.
— C'est noté, Quélash, dit-elle clairement, d'une politesse exquise.
Leurs paroles s'entrecroisèrent presque. La gêne avait paralysé son corps, il se trouvait sacrément idiot, venant de comprendre l'attention de l'imprenable souris qui se retira sans soupçon.
Hécally le regarda, venant tout juste de comprendre son trouble.
— Monsieur, ne pensez-vous pas que j'allais vous déposer une bise ? N'étant pas une Dame en quête de faveurs que l'on devrait courtiser, j'appartiens à la Garde royale. Ces gestes ne sont autorisés dans la tenue de la Garde ! En outre, je ne suis pas de ces coutumes traditionnelles, ce qui ne devrait être un secret pour personne, reprit Hécally, durement, faussement en colère.
Une voix dure qui laissait entendre une fine touche de plaisanterie.
Quélash ne savait plus où se mettre, sachant qu'il ne s'adressait pas à n'importe qui mais éventuellement à la prochaine Générale. Il la salua respectueusement, terriblement navré :
— Je suis désolé, noble Dam... Grande Protectrice ! Veuillez accepter mes plus sincères excuses face à mon égarement... Je... je n'aurais pas dû ! (Il fit une pause, avant de reprendre en regardant l'assemblée :) Héros d'Amnésia, vous pouvez rejoindre les festivités, acheva le cyclope, reprenant bien vite son sérieux professionnel.
Hécally hocha la tête, les mains dans le dos, gloussant franchement, et suivit ses compagnons jusqu'aux festivités du Banquet du Renouveau, en leur honneur et en hommage au sacrifice altruiste de Kursim Kitano, mieux connu sous le nom de l'Ange Bleu dans l'ensemble des contrées d'Amnésia.
Un satyre blond à lunettes, portant un chic et simple costume noir avec une chemise blanche, un bras plié recouvert d'un torchon blanc, les salua d'une juste révérence. Nos compagnons répondirent machinalement. Il se nommait Taïko, chef des serviteurs personnels du Roi Roya.
— Venez, les invités sont déjà sur place, prenez place aux festivités mes Dames et mes Sirs. Sa Majesté vous attend avec impatience, sauveurs !
Ils suivirent Taïko dans des couloirs aux murs vert brillant, partagés par deux frises d'émeraude, jusqu'à une salle constituée d'une grande pièce principale circulaire rejoignant deux pièces secondaires circulaires. Vu dans haut, on aurait presque pu dire que la pièce ressemblait à la tête de Mickey.
La pièce principale se départageait entre les différentes teintes de bleu et d'argent. Des tables étaient disposées tout autour, rasant le mur. De gracieux elfes en une tenue brillante très près du corps de différentes couleurs dansaient au milieu, au sein de ce magnifique ensemble coloré.
La pièce de gauche était habillée de couleurs chaudes. Des chaises luxueuses y étaient, ainsi que les buffets de dégustation. L'autre pièce était partagée par différentes teintes de violet, des chaises stylisées près du bar étaient munie d'améthyste. Les deux pièces annexes servaient de piste de danse. Des buffets par milliers gisaient aussi au centre des trois pièces. Les pierres précieuses et la richesse jaillissaient de toute part, ainsi que la musique – comme une bulle magique, il y avait trois sources sonores qui ne se perturbaient pas les unes des autres – et les jeux de lumières étaient accentuées par toutes ces brillances. Des lettres alphabétiques ailées volaient au plafond.
Les jardins extérieurs étaient accessibles peu importe l'endroit de la salle du Banquet du Renouveau.
Les salles étaient bondées de monde, l'ambiance était torride. Redaven et Floryz hurlèrent, impatients de rejoindre la fête ! Hécally, également, mais restait plus distinguée. Jolidrya restait impassible, cachée derrière son petit sourire innocent et compatissant.
Ils passèrent par les cuisines, Taïko les laissant vagabonder à leur guise dans le château exceptionnellement ouvert à tous les Amnésiens, pour rejoindre la salle du Trône.
Ce fameux trône d'or, aux tissus bleus et rouges, imposant et majestueux, détaillé sur chaque parcelle de ce chef d'œuvre. Un fond arc-en-ciel siégeait en arrière-plan, symbole de diversité et de tolérance. Sur les murs adjacents se trouvaient dessiner le blason de Sominya, le Griffon d'émeraude aux yeux de cristal auquel on pouvait apercevoir des serpents rouges aux yeux jaunes à l'intérieur, sous les trois soleils levants d'Amnésia – deux étaient rouges et oranges, le dernier était vert et cyan.
Le petit Roi métamorphe, au corps changeant de forme toutes les cinq secondes, descendit de son trône, posant pied sur son tabouret et s'approcha vers eux, un sourire ravi aux lèvres.
Il s'emmêlait les pattes avec sa cape pourpre entourée de fourrure blanche tachetée de noire beaucoup trop longue pour lui, allant à merveille avec son costume bleu foncé avec une nœud papillon rouge. Sa capacité de se transformer était déconcertante, cependant, il avait beau changer de forme, tantôt affectueuse, tantôt effrayante, sa taille restait toujours aussi minime.
— Ohhhh nos chers sauveurs ! Je suis tellement heureux de pouvoir vous rencontrer pour la première fois, dans de meilleures circonstances !
Il serra la main/patte/pince à chacun d'eux, les enlaçant fraternellement.
— C'est aussi un immense honneur de nous recevoir, Votre Majesté Roya, répondit Sollakia, avec prestance. Ces festivités pour nous remercier sont tout simplement splendides.
Nos héros s'offrirent aux festivités, débouchées tout d'abord par un hommage général déclaré par le Roi Roya lui-même. Ensuite, nos héros se mélangèrent aux invités, de nombreuses fois interrompues pour des bises ou des autographes, mais cela ne les dérangeait pas d'être autant courtiser. Ils se sentaient importants et ils prenaient vraiment conscience d'avoir marqué l'Histoire.
Au début, ils étaient ensemble. Mais à force que la soirée se poursuivait et que les invités les interpellaient, ils finirent par être séparer.
Sollakia resta principalement dans la salle de spectacles, peuplés de danseurs, de cracheurs de feu et autres artistes, pour échanger leurs expériences dans le milieu.
Tandis que Redaven et Floryz passaient leur temps à boire au bar et à danser, prêts à faire la fête jusqu'au bout de la nuit. La Fleur hurlait souvent, son mari, ce bel être musclé comme un dieu, était beaucoup trop souvent dragué ouvertement par les minettes et minets. Mais que voulez-vous, sous les effets de l'alcool à gogo et autres produits illicites en temps normal, les choses se laissaient faire et dérapaient facilement... Une soirée beaucoup plus osée et mouvementée que celle de Sollakia, beaucoup plus distingué·e et intéressé·e, ou encore celle d'Hécally et Jolidrya.
Quant à elles, elles se faisaient plus discrètes, discutaient peu, se faisant toutes petites. Enfin, la souris aimerait s'amuser davantage, aller discuter avec plus de monde. Néanmoins, pour la Minimoys, elle préférait rester en sa compagnie. Sa compagne d'aventures était devenue bizarre depuis la mort de Kursim, l'ayant vraiment gravement affectée, et Hécally ne savait pas ce qu'elle serait capable de faire si elle la laissait sans surveillance.
Alors qu'elles dansaient toutes les deux doucement, Jolidrya se détacha de la souris.
— J'ai une petite envie, laisse-moi un instant s'il-te-plaît.
L'amatrice du cuir attendit quelques secondes pour répondre.
— Bien sûr, vas-y.
Elle la laissa partir en direction des toilettes, la suivant du regard au début. Deux hommes-chiens l'accostèrent et lui proposèrent des verres. Prise de court, elle ne se voyait pas refuser, pensant que cela ne durerait pas ou qu'elle s'éclipserait vite.
Cependant, deux verres et une bonne discussion sont passés... Elle ne savait pas pourquoi mais quelque chose lui fit penser à la Minimoys. Jolidrya !
— Toy et Habo, je dois vous laisser, vraiment désolée ! s'excusa formellement la souris dans la précipitation la plus totale.
Un escargot lui indiqua l'avoir aperçue filer dans la direction opposée des toilettes, vers l'extérieur. Visiblement, une partie des jardins extérieurs peu fréquentée car Hécally ne connaissait pas le chemin pour y accéder.
La souris débarqua dans un mini-jardin en forme de triangle, les deux côtés sur sa gauche étaient entourés des murailles du château et le troisième par un bosquet. Hécally vit une cabane en bois au loin, deux petits bosquets de fleurs bleus et roses se trouvaient juste devant elle, et quelques arbres décorés de lampes orangés en forme de fleur se dévoilaient ainsi que des dalles de pierres. Jolidrya était assise, les jambes à moitié allongées, sur un banc face à la lune, la tête dans les genoux. Hécally s'approcha de sa petite protégée par derrière et lui posa ses pattes sur les épaules. Elle sursauta, surprise, avant de se retourner, se lever, et sauter dans les bras d'Hécally rougissante.
— Qui a-t-il ma coccinelle ? demanda la souris, affectueuse. Nous passons une superbe soirée, non ?
Jolidrya répondit, les yeux brillants, ne prenant même plus la peine de masquer son air maussade.
— Hécally... oui VOUS vous amusez... mais pas moi... Kursim n'est plus là, lui qui a permis tout ça possible. Il n'est pas là pour voir le résultat de ce qu'il a accompli durant ces dures années... Un monde sauvé sans sa principale figure libératrice...
— Ooooh... mais je sais que sa mort t'embarrasse beaucoup mais il va falloir que tu t'y fasses. Kursim, notre grand ami, ne reviendra plus. Ce qu'il faut retenir, c'est son sacrifice qui a permis de sauver tout le monde ! Il n'avait pas le choix s'il voulait sauver tout le monde, et tu le sais, il le voulait vraiment, ne donnant que trop peu de valeur à sa propre existence. Grâce à lui, on est libres, on peut vivre normalement ! On a plus à faire la guerre !
Hécally tâchait de lui remonter le moral tant bien que mal, sachant pertinemment que c'était peine perdue, la serrant encore plus fort auprès d'elle. Malgré tout, Jolidrya se décrocha lentement et repoussa délicatement la souris, ce qui lui provoqua un pincement au cœur.
— Non ! Je ne vois pas les choses comme ça ! Je vois uniquement la mort d'un ami, de mon meilleur ami ! Et même ce mot est bien trop faible pour exprimer ce que je ressens pour lui, encore mieux qu'un frère même... (Elle reprit sa respiration afin d'éviter un sanglot et soupira dernièrement :) Depuis qu'il est parti, j'ai l'impression qu'une partie de moi est morte également, celle de la petite Jolidrya qu'il avait réussi à faire grandir, à rendre plus courageuse pour lui permettre de braver ses peurs qui la bloquaient si considérablement dans la vie...
Derechef, une fois sa tirade achevée, elle tourna les talons dans l'obscurité des feuillages derrière la cabane, équipée d'une des lampes bleues en forme de fleur qui gisaient sur le sol, encadrant un chemin. Elle filait vite, très vite, de manière presque robotique.
Hécally l'apostrophait mais elle ne lui répondit pas, imperturbable. La souris était l'une des plus rapides du groupe, et là, Jolidrya animée par elle ne savait quelle énergie allait encore plus vite qu'elle. L'amatrice de cuir peinait à la rattraper, l'écart se creusant petit à petit entre les deux.
La souris suivit Jolidrya dans un passage secret végétale qui rejoignait l'arrière du château, près des écuries.
Jolidrya vola un pégase bleu, et monta dessus. Hécally, la poursuivant, fit de même en empruntant un pégase rouge aux yeux et tâches jaunes fluorescentes.
Elle galopait en longeant les murailles, vers le Nord. Hécally l'interpellait mais elle ne voulait pas répondre.
Par le plus grand des hasards, un Redaven complètement déchiré se trouvait sur les murailles en train d'embrasser une donzelle. Avec sa vision nocturne ainsi que la lumière que produisait le pégase en galopant, l'oiseau humanisé n'eut pas le moindre mal à repérer la souris, même sous alcool.
— Hécally ! que fais-tu ? Tu nous fausses compagnie, c'est ça ? lança l'oiseau rouge d'une voix non-habituelle.
— Jolidrya a dysfonctionné ! Elle s'enfuit sans que je ne sache vers où ! Ramène Floryz et Sollakia et rejoins-nous vite !
— Bien, j'accours ! répliqua-t-il, limpide, laissant tomber sa donzelle par terre sans la moindre gêne.
Il fusa dans un vol non rectiligne vers sa dulcinée qui par le plus grand des hasards encore, se trouvait dans l'une des quatre tours/coins des murailles, en compagnie de quatre mâles à la musculature parfaite.
Hécally les entendit arriver dans l'écurie. Jolidrya décolla à vive allure dans le sombre ciel de la nuit, sa protectrice privilégiée suivant de près. La souris usa une ultime tentative pour comprendre ses agissements.
— Jolidrya ! Attends ! Que fais-tu ?! s'écria la souris, encore plus fortement qu'avant, dans son incompréhension la plus totale.
Sans se retourner, elle répondit d'une voix la plus claire possible :
— Je pars sauver Kursim, chose que tout véritable ami devrait faire.
Elle est sérieuse ?! Elle est folle ou bien ?!!
Hécally la suivit durant ce qui lui semblait une éternité, avant qu'elle ne se pose dans un vieux sanctuaire abandonné, encadré par des murs de pierres par endroit délabré et par une petite chapelle à l'entrée.
Jolidrya arriva dans le bâtiment antique, adressa une brève prière à sa déesse et se dirigea au centre du Sanctuaire de Rasyx, tel était le nom indiqué sur les pierres mystiques de l'entrée. Par la suite, elle sortit quelque chose de sa poche, soigneusement recouvert d'un torchon bleu qu'elle retira.
Sous le torchon noir se dévoilait le poignard d'or et d'émeraude que Kursim avait utilisé pour son sacrifice altruiste qui avait servi à sauver tout le monde. La lame tachetée de sang séché démontrait encore cet acte héroïque. Cela ne lui faisait même pas bizarre de toucher le sang séché de son meilleur ami, celui qui lui a tout appris.
Jolidrya se mit à genou, les mains vers le ciel, et éleva la voix :
— Esprits de toutes les contrées, je refuse de vivre sans la personne qui a permis tout ça. C'est son dessein ! Il s'est toujours battu pour la paix, un monde où tout le monde pourra vivre heureux... et il est mort pour réaliser son rêve. Il n'a même pas pu jouir de ces changements, c'est ignoble !!
Hécally arriva juste derrière, sans entrer dans le cercle.
— Tu ne peux pas changer le passé, tout semblait écrit, Drilkill savait ce qu'il allait se passer... stoppa cette dernière.
Elle baissa la tête, désolée.
— Kursim Kitano a peut-être rempli sa mission, mais désormais, c'est à moi de remplir la mienne. Je te l'avais promis, mon frère, mon prolongement de moi.
— Que lui avais-tu promis ? s'écria la souris, deux fois plus inquiète.
Jolidrya l'ignora. Elle ne pouvait se permettre de songer à elle, à songer à ses émotions.
— Drilkillmashowatika, ô Divin Dragon qui m'a volé mon frère de cœur et tous les Esprits guéris, sains et saufs, je vous implore. Je décide de donner ma vie pour Kursim Kitano, l'Élu, dit l'Ange Bleu, proclama-t-elle, tel un serment.
Elle ferma les yeux, les bras devant elle comme un Super Sayens, mains ouvertes. Elle laissa venir le pouvoir de réaliser son serment.
Kursim, je te l'avais promis.
Je ne te laisserai pas tomber, pas comme les autres qui ne font rien...
Ses yeux s'illuminèrent entièrement d'une aveuglante lumière verte. Une essence dorée jugulait dans ses paumes, un flux se dégageait dans son corps.
Hécally semblait vouloir l'arrêter verbalement et Redaven, Floryz et Sollakia arrivèrent tout juste au Sanctuaire ; mais Jolidrya ne pouvait les entendre clairement. Tout devenait sourd, elle se sentait uniquement seule comme dans son propre monde.
Elle se trancha les veines du bras en un geste franc. Elle laissa couler le sang sur le poignard. Dans son dernier souffle de vie, elle semblait avoir entendu un immense et sourd « NOOOOOOON !! » Le corps de Jolidrya devint vert fluo et, lorsqu'elle s'écrasa sur le sol, elle explosa en minuscules particules vertes et dorées.
L'être elfique se trouvait sur le flanc d'une montagne, l'ange bleu était devant lui, lui tenant les mains. Les Esprits, leurs Protecteurs ainsi que Drilkillmashowatika et sa femme se trouvaient à côté d'eux, côté montagne.
— Jolidrya... je suis tellement heureux de te revoir ! tu ne peux pas imaginer à quel point !
Il lui sourit et s'enlacèrent brièvement avant de s'éloigner de nouveau tout en ne lâchant pas leurs mains.
— Cependant... je ne veux pas partir.
— Quoi ?! Mais je sais que c'est ce que tu aurais toujours voulu plus que tout !
— Je peux tout voir d'où je suis, et j'en suis apaisé. Cependant, Je ne veux pas repartir seul... (il laissa un temps de répit avant de faire volte-face, plongeant son regard le plus sérieux dans celui du juste Dragon et sa compagne :) Je souhaite repartir avec Jolidrya, je ne supporterai pas d'avoir le sentiment qu'elle soit partie pour moi, et je souhaite reprendre ma quête. Le Mal ne sera jamais complètement disparu, il faudrait toujours quelqu'un sous le coude pour l'éliminer s'Il refait surface.
Drilkill se tourna vers ses collèges spirituels et murmurèrent longuement entre eux jusqu'à réussir à se mettre d'accord, avant de se retourner vers l'ange bleu.
— Malgré les risques et les conséquences, nous avons décidé d'accepter vos conditions, soit votre résurrection. Kursim Kitano, tu pourras maintenir le Bien en Amnésia éternellement. Nous devons être honnête, vous n'avez jamais été récompensés pour vos actes héroïques, pour toutes ces fois où vous avez failli perdre la vie. Une récompense à la hauteur de vos espérances vous devez être rendu. Êtes-vous donc sûr que tout vous convient ?
Kursim regarda Jolidrya qui avait retrouvé son sourire le plus sincèrement heureux. Ils répondirent en même temps, expressivement joyeux :
— Ça nous convient, nous sommes prêts !
— Bien, commençons.
Les Esprits connectèrent leur pouvoir, devenant transparent, un flux doré chacun les recouvrant. Ces flux rejoignaient une sphère qui devenait de plus en plus lumineuse.
Pour finir, le divin Dragon et sa compagne baigna nos deux protagonistes dans le fluide dorée. Une sensation de chaleur familière les recouvrit.
Ils se mélangèrent avec le sol... et ils disparurent.
Kursim et Jolidrya réapparurent dans le Sanctuaire de Rasyx, le bonheur de se sentir de nouveau vivant était mille fois mieux comme sensation que tout au monde. Néanmoins, Kursim paraissait plus grand et plus fin, son teint blafard encore plus marqué et il se sentait... différent.
Plus puissant et moins limité dans ses capacités, sa vision sur Amnésia était beaucoup plus ouverte et éloignée.
Kursim Kitano, tu es devenu le Veilleur, ton rôle est de t'assurer que l'équilibre d'Amnésia ne soit rompu de nouveau... et pas uniquement Amnésia, d'autres mondes ne manquent plus qu'à être sauver et être surveiller. Kursim Kitano, deviens le Veilleur des Mondes.
Tout s'expliquait, Kursim était devenu un... dieu ? un Esprit ? En tout cas quelque chose de divin.
Regarde autour de toi, il a fallu prendre un risque énorme pour te donner ce privilège... prends soin de lui, et ne le fais pas devenir ce qu'il était avant...
Vous êtes les Maîtres des Destins..
Kursim et Jolidrya découvrirent un imposant œuf noir, des racines rouge bordeaux se posaient sur le sol.
— C'est la réincarnation de Fyrkill... C'était le risque pour que je devienne le... Veilleur. Nous devrons l'élever afin qu'il ne redevienne pas ce qu'il était avant.
— L'enjeu est grand alors, comprit Jolidrya. Le risque est encore là.
Sollakia, Hécally, et Redaven sautèrent de joie et se précipitèrent sur l'ange bleu et la Minimoys. Ils s'enlacèrent heureux de se retrouver tous ensembles, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés.
Hécally et Jolidrya se regardèrent avec ces regards qui exprimaient tout. Leurs visages se rapprochèrent et elles s'embrassèrent avec cette folle passion qui les liait depuis si... longtemps. Jolidrya était libérée, elle pouvait maintenant vivre son idylle sans être torturer par divers questionnements et engagements complexes.
Désormais, ils allaient pouvoir vivre les beaux jours et se la couler douce sans se soucier que leurs actes n'impactent le monde préservé. Amnésia était entre de bonnes mains, la réincarnation de Fyrkilldemæneo également. Un avenir radieux se dessinait pour nos héros, ainsi qu'à tous les Amnésiens.
Fin.
, inspiré par une conversation philosophique et réconfortante avec ma meilleure amie,
dont les grands thèmes ont été réutilisés.
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Héléras = Contraction littéraire de : Héros Légendaires Reconnus d'Amnésia.
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