Chapitre 24
Ana
Dans le salon, Clayton était toujours allongé sur le canapé, les yeux fermés. Le claquement de la porte d'entrée n'avait pas suffit à le réveiller.
Après avoir refermé la baie vitrée derrière moi, je traversais le salon pour rejoindre l'escalier qui menait à l'étage. Je gravis les marches une par une, ignorant la petite voix dans ma tête qui tentait de me dissuader d'aller le confronter.
Pour la première fois depuis mon kidnapping, j'allais pénétrer dans sa chambre. La peur de ce qu'il pourrait me faire faisait battre mon cœur à un rythme irrégulier. Mais ma raison n'avait plus le monopole sur mon corps. À présent, c'étaient la colère et la soif de vérité qui menaient la danse.
Qu'est-ce que ce type comptait me faire ?
Je voulais des réponses à mes questions.
Que lui était-il arrivé ?
J'avais du mal à remettre de l'ordre dans mes souvenirs. Je me rappelais vouloir crier à l'aide alors que le type du bar m'amenait dehors, à l'abri des regards. Mais la drogue faisait déjà son effet et mon corps refusait de m'obéir. Je ne pouvais ni appeler au secours, ni prendre la fuite. Ce que je vivais à cet instant était la pire des tortures. Ce n'était pas la première fois que je me faisais droguée pourtant, cette fois-ci, j'étais restée totalement consciente.
J'étais consciente lorsqu'il m'a traîné jusqu'au parking.
J'étais consciente lorsque Jace a braqué une arme sur lui.
J'étais consciente lorsque le type m'a lâché et que je suis tombée par terre.
Puis j'ai perdu connaissance. Et à présent, je voulais savoir. Tout.
Debout devant la porte de sa chambre, je retenais mes mains de trembler. Je craignais que les battements de mon cœur, tant ils cognaient fort contre ma poitrine, me trahissent.
Était-ce une bonne idée ?
Puis, sans me laisser le temps de me dégonfler, j'abaissai la poignée et pénétrai dans son intimité sans y avoir été invitée. La pièce était plongée dans l'obscurité mais mes yeux se posèrent immédiatement sur lui.
Sa silhouette me tournait le dos. Il semblait en train de contempler le panorama que lui offraient ses grandes fenêtres. Dans la lumière du soleil couchant, la vue était époustouflante.
Comme s'il s'attendait à ma visite, il ne sourcilla pas et continua d'observer devant lui.
- Que me voulait ce type ?
J'avais ouvert la bouche sans réfléchir. Je m'en mordis les lèvres.
- Crois-moi, tu ne veux pas savoir.
Il m'avait répondu sans même daigner se retourner.
Je fis quelques pas pour me rapprocher de lui.
- Réponds ! lui ordonnai-je en serrant les poings.
- Tu devrais sortir de ma chambre, trésor.
Trésor. Il remettait le couvert avec ce surnom. Je n'aimais pas lorsqu'il l'employait. Il savait que ça m'irritait de l'entendre m'appeler comme ça. Il savait que je préférais Ana. C'était sa manière de détourner mon attention, d'orienter ma colère sur autre chose. Il essayait de me provoquer sur un autre sujet.
Il refusait toujours de me donner ce que je voulais.
Ma colère grandissait à mesure que les secondes passaient sans que je n'obtienne des réponses.
- Tourne-toi Jace !
Je lui hurlais dessus pour lui montrer ma rogne.
Le ton de ma voix semblait avoir réussi à provoquer quelque chose en lui.
Comme au ralenti, il se tourna pour me faire face. On aurait dit un prédateur prêt à bondir sur sa proie. Puis, comme un aigle qui déploierait ses ailes pour monter sa puissance, Jace redressa ses larges épaules pour me montrer la sienne. Il me surplombait de toute sa hauteur et ses yeux verts brillaient de colère.
- J'entends d'ici ton cœur battre, dit-il calmement en affichant un air narquois. Tu as peur.
- Non, soufflai-je d'une voix qui se voulait maîtrisée.
Ses iris claires observaient mon visage avec attention. Elles s'attardèrent quelques secondes sur mes joues et le contour de mes lèvres. Même dans l'obscurité, il devait avoir remarqué mes bleus. Je remarquais un léger froncement de sourcils. Puis ses yeux remontèrent vers mon front baigné par la sueur. J'avais menti et il le savait très bien.
Il esquissa les courbes d'un sourire moqueur.
- Arrête de me pousser à bout, trésor. Regarde dans quel état ça te met.
- Arrête de m'appeler comme ça !
Alors que je pensais que ma fureur avait déjà atteint son paroxysme, celle-ci monta encore d'un cran quand il se contenta de hausser un sourcil provocateur comme pour dire : « Et sinon quoi ? ». Mon état semblait le faire jubiler, comme si c'était ce qu'il avait toujours voulu : me voir énerver contre lui.
- Réponds-moi ! insistai-je en perdant patience.
Toujours rien, excepté son air arrogant.
- Pourquoi tu refuses de me répondre ? explosai-je en m'approchant dangereusement de lui.
Son silence me tuait.
- Je croyais que tu ne voulais pas être mêlée à mes activités, me rappela-t-il en citant mes propres paroles. Maintenant, sors de ma chambre ! Je ne le répéterai pas, trésor.
Cette fois, c'en était trop ! Ma respiration était saccadée et ma rage était telle que je ne pus retenir ma main qui le gifla avec violence. Énorme ! m'applaudit ma conscience. Mais même si la claque m'avait apaisé, je ne décolérais pas. Mon regard le foudroyait mais il le soutenait tout en frottant sa joue endolorie. Je venais de franchir la limite, je le savais.
- Tu n'aurais pas dû faire ça, Ana.
Sa voix calme me fit frémir.
- Tu n'es qu'un taré ! soufflai-je.
Soudain, la main de Jace se referma avec conviction sur mon poignet et il m'obligea à m'approcher plus près de lui. Son contact me brûla la peau et mon corps ne résista pas, agissant comme une vulgaire marionnette qui obéirait à la moindre de ses exigences. Je me détestais pour ça. Pourquoi mon corps n'était-il pas capable de lutter contre son influence ? Mon sang bouillait dangereusement dans mes veines. Si ma main n'était pas prisonnière de son emprise, je lui aurais volontiers remis une nouvelle fois les idées en place.
- Lâche-moi ! exigeai-je, les lèvres pincées.
- Oh ! s'exclama-t-il. Avec plaisir. Mais laisse-moi d'abord te montrer à quel point je suis taré !
Ciao !
J'espère que vous allez bien et que vous avez passé un bon week-end ! Avec moins de retard que d'habitude, voici le chapitre 24. Un autre ne devrait pas tarder à arriver ;)
Note spéciale : L'histoire a dépassé les 50K de vues. Merci.
N'hésitez pas à laisser un commentaire pour me partager vos avis !
À très vite !
Bacio
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