Amy. Ma douce Amy. La perle rare, ma petite flamme, mon étoile qui brille dans le noir. Je t'aime Amy. Tu envahis constamment mes pensées et je n'ai plus les idées claires. Ma belle Amy. Amy de ma vie. Amy la vive. Amy l'étincelle, celle qui fait battre mon cœur, celle qui me donne des ailes. Amy ma liberté. Amy ma vie. Oh Amy.

J'étais le garçon seul dans son coin, toujours tout au fond de la classe. Personne ne venait me parler, personne n'osait. Personne ne tentait parce que personne ne m'appréciait. Personne, personne.

On préférait éviter ce gars-là, celui qui était discret, qui se cachait dans l'ombre, celui qui ne parlait pas. Celui qui gardait le silence. Celui qui portait des pulls même en été. Celui qui était pâle aux cheveux d'ébène. Celui qui avait des cicatrices sur les bras. Celui qui cachait ses yeux bleus derrière ses mèches de cheveux. Celui qui ne regardait personne. Celui qui baissait les yeux. Oui, juste ce gars-là.

Moi.

Ce gars dont la vie était injuste envers lui. Ce gars dont les parents s'étaient violemment séparés. Ce gars qui vit chez un père alcoolique et violent. Oui, ce gars incompris et seul. Ce gars qui souffre en silence. Ce gars qui n'a personne à qui parler. Ce gars qui n'a aucune épaule où venir pleurer à chaudes larmes. Ce gars qui se retrouve seul dans le noir. Oui, ce gars-là.

Ce gars dont la sœur a fini par le quitter. Cette petite sœur qu'il a toujours aimée. Cette petite sœur qui a décidé d'apprendre à voler. Cette petite sœur qui a tendu les bras pour embrasser le ciel. Cette petite sœur qui est tombé du toit de l'appartement. Cette petite sœur dont le sang à couler sur le gravier. Cette petite sœur qui est devenue un ange.

Insomnies. Je ne connaissais plus le sommeil. Je ne dormais plus. Je ne rêvais plus. Que signifie la vie sans aucun rêve ? J'ai prié la Mort. Viens me chercher, me prendre dans tes bras sous ton voile noire. Mais la Mort me fuyait, comme ces élèves dans ma classe.

Amy. Petit rayon de soleil. Jeune fille aux cheveux blonds comme un champ de blé. Jeune fille aux yeux verts pétillants et ensorcelants. Jeune fille au sourire étincelant.

Tu es venue me voir, me demander comment j'allais, ce que j'aimais, quel était mon nom. Amy, joli Amy. J'ignore pourquoi mais je t'ai tout raconté sur moi. Tout sur tout. Tu ne m'as jamais jugé. Tu as été ma confidente.

Oh Amy, tu m'as appris à embrasser la vie. Je redécouvrais le monde et je te découvrais, toi. Tu devenais chaque jour un peu plus mon monde. Tu étais la plus belle. Je ne voyais que toi.

Nous nous sommes aimés. Je t'ai promis de toujours rester à tes côtés. Nous étions faits l'un pour l'autre. Nous étions des âmes sœurs. On ne pouvait plus vivre l'un sans l'autre. Nous étions liés. Nous nous partagions tout. Nous ne faisions plus qu'un. Unis pour la vie.

Amy, soleil de ma vie, étoiles de mes nuits. Amy, mon petit rayon de soleil, ma petite étincelle. Amy, je ne te quitte plus, je suis lié à toi par un lien indestructible. Mon cœur brûle pour toi, ma jolie Amy.

Je t'aime, mon rayon de soleil.

Cela va faire maintenant dix ans que nous sommes ensembles. Je viens te voir tous les jours, dans cette grande pièce blanche qui laisse passer les rayons du soleil à travers sa grande fenêtre. Cette pièce que je décore de bouquets de fleurs. Il y'en a de toutes les couleurs.

Chaque jour je viens te voir et ton sourire me maintient en vie. Ton sourire m'empêche de verser une larme. Je ne peux pas pleurer. Pas devant toi. Alors le soir, dès que je suis seul chez moi, je fonds en larmes et je sanglote. Je pleure en silence, dans une souffrance éternelle. Je ne suis plus heureux et je souffre Amy.

Le lendemain, je retrouve à nouveau le sourire et je viens te voir. C'est devenu une habitude, ma petite routine. Je voulais revoir ton sourire. Je voulais revoir tes beaux yeux. Amy, dis-moi ma douce Amy. Où est passé cette petite étincelle autrefois présente dans tes prunelles ? Oh Amy. Tu restais resplendissante dans cette pièce blanche, entourée de machine et de tuyaux.

Oh Amy, ma belle Amy. Même sans tes cheveux blonds, je te trouvais toujours aussi belle. Ton sourire me réchauffait le cœur et me rassurait. J'avais besoin de te voir sans cesse. Cela me faisait oublier le mal qui te rongeait depuis six ans.

Ce putain de cancer qui te bouffe un peu plus chaque jour.

Oh Amy, je n'arrivais plus à écouter les médecins. Je ne voyais que toi Amy.

Je t'aime mon étoile filante. Celle qui a su donner un sens à ma vie. Celle qui s'est battue pour moi. Je t'aime tant !

Maintenant tu es partie. Le lit est vide. La pièce blanche est vide. Tout est devenu silencieux. Tout est devenu sombre. Trop sombre pour me faire sourire. Trop sombre pour me faire pleurer.

Je ne revoyais plus ton sourire. Je n'arrivais plus à le revoir en tête. Les traits de ton visage devenaient de plus en plus flous. J'avais l'impression de t'oublier. Je refusais de t'oublier.

Oh Amy, ma belle Amy. Laisse-moi te rejoindre.

Je saute, les bras grands ouverts. Je ferme les yeux tandis que mon cœur battait la chamade. Je chute. J'entends le vent siffler contre mes tympans. Je distingue le son de ta voix.

Amy, je te rejoins. Attends-moi, je viens vite.

Je chute toujours et je souris. Je suis heureux.

Je chute.

Je tombe.

Je vole.

Je m'écrase.

Tout est noir.

Tout est sombre.

Mais je ne suis plus tout seul.

Je suis dans ses bras.

Amy.

Ma belle Amy.

Me voilà.