Souvenirs, souvenirs...
Dans la belle ville de Magnolia, au cœur d'un petit appartement plongé dans la pénombre, seuls des soupirs et des gémissements résonnent, accompagnés du bruit du froissement des draps d'un lit. Deux personnes se donnent pleinement l'une à l'autre. Deux amis ? Non. Ils sont bien plus. Ce sont deux amants qui s'aiment sans limite, unissant leurs corps dans la fièvre du désir qui les emporte...
- Ah... Ah ! je gémis en fixant les yeux de l'homme que je chevauche.
- C'est ça bébé. Continue... C'est trop bon ! grogne t'il en m'aidant à garder le rythme de mon déhanché, ses grandes mains englobant mes fesses.
- Oh oui ! Encore ! Je m'exclame en le sentant bouger également. Hum... Plus vite ! S'il te plaît ! Plus vite, oui !
- Tu l'auras voulu ! dit-il en me renversant pour se retrouver sur moi.
Il se saisit de mes mains et les met au dessus de ma tête, de part et d'autre de celle-ci, entrelaçant nos doigts alors qu'il fond sur mes lèvres. J'enroule mes jambes autour de son bassin pour lui permettre de s'ancrer plus profondément entre mes cuisses. Ses coups de reins sont plus puissants, bien meilleurs comme ça. J'aime quand il fait ressortir son côté bestial et dominant de cette manière. Nous jouissons à quelques secondes l'un de l'autre, les spasmes de mon vagin autour de lui ayant entraîné son orgasme. Nos gémissons alors que notre baiser devient doux. Délicat. On aime terminer de cette manière, en douceur. Il bouge encore un peu en moi, avec tendresse, avant de se retirer. Nos deux corps sont en sueur mais détendus comme jamais, grisés par les sensations que nous nous procurons.
Dans la pièce, l'odeur de sexe et de transpiration ne laisse aucun doute sur nos activités. Il s'allonge à côté de moi et nous profitons de ce sentiment de satisfaction qui nous envahit tandis que nous reprenons notre souffle. Le sexe entre nous est tout simplement génial, tout comme le reste. Il est ce qu'il m'est arrivé de meilleur depuis mon intégration à FairyTail, l'une des guildes réunissant les mages de la ville. Quand je repense à nos débuts, rien ne laissait penser qu'on en serait là cette nuit.
Nous nous sommes rencontrés brièvement, de loin. Nous ne nous étions jamais parlé en face. Il a refusé de venir nous aider lorsque nous avons été attaqué par Phantom Lord qui voulait nous détruire. Quoique. Refuser n'est pas le terme exact. Il voulait faire un marché. Il venait à condition que je sorte avec lui et que Cana se déshabille devant lui. Mira a brisé le cristal magique qui servait à lui parler, de sorte que les choses en sont restées là. Ni Cana ni moi n'avons accepté, lui n'est pas venu.
Plusieurs jours plus tard, il s'est disputé avec Erza, m'a clairement fait comprendre que tout était de ma faute puis, quelques temps après, il a fini par laisser libre court à sa colère. Il a fait en sorte que tous les mages se combattent entre eux en prenant certaines filles en otage, dont moi, lors de la fête des moissons. La bataille de FairyTail. Voilà comment il l'a appelé. Tout ça car il voulait devenir Maître à la place de son grand-père. Mais son plan a échoué. Il a été banni de la guilde. Forcé de quitter la ville et de partir en solitaire vers une destination inconnue.
Après les événements de l'île de Tenro, durant lesquels nous avons tous failli y perdre la vie et où nous avons été piégé dans une bulle temporelle pendant sept longues années, le maître l'a réintégré à la guilde, mettant ainsi fin à son bannissement pour le plus grand bonheur des Raijins, son équipe composée de ses amis les plus proches. Son voyage l'a changé. En bien. Il avait enfin comprit ce qu'il avait perdu, ce qu'il avait failli détruire. L'erreur qu'il avait faite lui était apparue comme une évidence. Et il était revenu pour nous aider, sans que personne lui ai demandé quoi que ce soit. Il était revenu de son propre chef pour protéger la terre sainte des fées, notre sanctuaire sacré. Le lieu où l'histoire de notre grande famille a commencé il y a plusieurs dizaines d'années et qui était menacé par la guilde clandestine Grimoire Heart, menée par notre ancien second maître : Precht.
Il a fait des efforts pour s'intégrer un peu plus, pour s'intéresser aux mages qu'il n'avait pas eu l'occasion de rencontrer ou avec lesquels il n'avait jamais discuté. Il ne s'est cependant pas départi de son caractère froid, à la limite de l'austère. Ni de son regard perçant, perturbant, bien qu'il avait l'air plus calme et en paix avec lui-même. Son mauvais caractère fait parti de lui. Mais il ne rabaisse plus personne. Il ne nous regarde plus de haut mais d'égal à égal, ou presque. Chasser le naturel, il revient au galop comme on dit. Surtout avec les autres Chasseurs de dragon qui ne cessent jamais de le défier, même maintenant, et qu'il se fait toujours un plaisir de mettre au tapis. Parfois à mains nues, parfois avec sa magie.
Les excuses n'ont jamais été son fort, tout le monde le sait. Alors, quand il a voulu me présenter les siennes, il n'a pas trouvé d'autre idée que d'apparaître dans mon dos, un soir où je rentrais chez moi. J'ai cru mourir d'une attaque cardiaque en sentant sa main se poser sur mon épaule. Mon cri de frayeur et les battements affolés de mon cœur l'ont simplement fais sourire. Il était clairement amusé de ma réaction. Et je ne me suis pas gênée pour l'invectiver, du moins jusqu'à ce qu'il dise un mot unique : « Désolé ».
Puis il m'a laissé plantée là, en pleine ruelle, sous le choc. C'est en le voyant tourner à l'angle de la rue que j'ai repris mes esprits et que mes jambes se sont mises à bouger pour le rattraper. J'ai saisis son manteau par réflexe pour le retenir. Je ne comprenais pas pourquoi il s'excusait. Je voulais qu'il m'explique. Il a seulement répondu « Pour le mal que je t'ai fais », puis il a repris sa route comme si de rien n'était. Il ne m'a pas adressé un regard.
J'ai fais demi-tour et j'ai regagné mon appartement. J'étais persuadé qu'il ne s'excusait pas de m'avoir fait peur et il ne m'avait jamais fais de mal directement après tout. Il ne pouvait s'agir que d'une chose. La bataille de FairyTail... Être statufiée n'était pas douloureux physiquement. Sentir son corps se figer d'un coup, être paralysée... en fait c'est ça qui était angoissant. Pourtant, cette angoisse n'a pas duré. Quand j'ai repris connaissance, j'avais l'impression qu'il ne s'était écoulé que quelques secondes... Puis j'ai appris pour la bataille qu'il avait initié et qui faisait rage dans la ville et je me suis jetée à corps perdu dedans. J'ai réussi à défaire Bixrow, l'un des mages soutenant Luxus, avec l'aide de Loki, ou plutôt avec l'aide de Léo devrais-je dire, mon esprit de la constellation du Lion. Ensuite, toute la guilde a fait de son mieux pour détruire le Palais de la foudre et éviter une catastrophe. La bataille s'est finie lorsque Natsu et Gadjeel sont venus à bout du grand blond... Nous avons soigné nos blessés et, dès le lendemain, le Maître a décrété l'excommunication immédiate de son petit-fils. Il a rassemblé ses affaires pour quitter la ville à la nuit tombée, seul et affaibli. C'était le soir de la grande parade Fantasya. Malgré toute la souffrance qu'il avait semé, toute la douleur et la peine qu'il avait causé, nous l'avons tous honoré en reproduisant le signe qu'il avait lui-même inventé dans son enfance : le signe de FairyTail. Ce n'était pas un adieu après tout, seulement un au revoir...
Le lendemain qui a suivi ses excuses, cette histoire était loin derrière moi. Je les avais acceptées sans chercher à en savoir plus. C'était déjà un grand pas pour lui.
- À quoi penses-tu ? me demande-t-il soudainement à l'oreille, d'une voix suave, avant de déposer un furtif baiser au creux de mon cou tout en m'enlaçant tendrement.
- Tu es du genre confidences sur l'oreiller maintenant ? je le taquine en le laissant faire.
- Seulement quand je te vois aussi pensive, répond t'il doucement.
- Je repense à notre retour de l'île de Tenro, je lui avoue en retraçant ses pectoraux du bout de mon index. Aux excuses que tu m'a faites. Ce qui m'a rappelé également tes anciennes actions.
- Tu repenses à ça maintenant ? Si tu es déjà nostalgique, qu'est-ce que ce sera dans quelques années... dit-il en souriant. Je préfère quand même ce qu'il s'est passé après plutôt qu'avant.
Il n'a pas tord. Après les événements survenus sur l'île, sa réintégration et ses excuses, nous sommes partis nous entraîner pour les GJIM et nous ne nous sommes pas revus avant ceux-ci. En même temps, nos trois mois d'entraînements ont été condensés en une seule journée dans le Monde des Esprits ce qui n'à pas beaucoup aidé... Quand nous nous sommes recroisés, c'était dans l'arène. Il était dans la seconde équipe de FairyTail et donc notre adversaire. Ses combats à lui étaient spectaculaires. Sa puissance n'avait pas d'équivalence. Il a même anéanti à lui seul l'équipe de son géniteur. Cette homme ne mérite même pas le titre de « père ». En comparaison, les miens étaient pitoyables malgré qu'on ai voulu me faire croire le contraire. De mon point de vue, j'avais fais honte à ma guilde et à mes camarades qui croyaient en moi. Même si RavenTail avait triché, j'avais perdu contre Flare, subissant une humiliation telle que mon seul souhait avait été de disparaître. Et comme si ce n'était pas suffisant, je me suis ensuite retrouvée impuissante face à la princesse des Tigres : Minerva Orlando. J'en ai bavé, pourtant je n'ai rien voulu lâcher. Même si elle m'avait subtilisé mes clés, que je n'avais aucun moyen de me défendre, je ne voulais pas abandonner. Elle s'est acharnée sur moi, purement et simplement... J'ai passé les jours suivants à l'infirmerie. Il est venu me voir. Une fois. Quand on m'y a amenée alors que je respirais à peine. Il restait toujours aussi silencieux bien que sa présence en ai surpris plus d'un.
- Tu te souviens de notre première vraie conversation ? je lui demande sur un coup de tête en laissant mes doigts courir sur son cou et sa clavicule.
- Comme si c'était hier. Comment oublier la robe que tu portais ? m'avoue t'il en saisissant ma main baladeuse pour la porter à ses lèvres. J'avais l'impression de voir une déesse...
C'était lors du bal de clôture des Jeux au Palais Royal de Crocus. J'y étais allée avec Natsu mais ce goujat m'a vite abandonnée pour défier Gray une nouvelle fois. C'est en allant me chercher à boire que je l'ai vu, entouré de femmes. Je n'aurais pas su dire si cette situation lui plaisait ou non jusqu'à ce qu'il m'aperçoive et me lance un regard qui me semblait... suppliant. Le grand Luxus en difficultés et qui me demande de l'aide à moi ? La scène était plutôt comique à voir pour moi. Mais bon, je n'allais pas l'abandonner à son sort alors qu'il faisait des efforts.
Je me suis approchée de lui et j'ai fais comme s'il était mon cavalier. Il s'est excusé auprès des « sangsues », comme il les a appelé plus tard, et m'a présenté son bras pour que je m'y accroche afin de faire illusion.
* * *
Flash-back...
* * *
- Merci... marmonne t'il de mauvaise grâce en me conduisant sur un balcon, loin de toute l'agitation qui règne dans la salle.
- De quoi ? Je n'ai pas bien entendue ! dis-je amusée.
- Fous-toi de moi... grommelle t'il. J'ai cru ne jamais sortir de leurs griffes. Je maudis Mirajane de m'avoir forcé à venir.
- Tu n'aimes pas ce genre d'événement ? m'enquiers-je.
- Pas vraiment. Trop de monde. Je suis plutôt solitaire. Et je n'aime pas être la proie des femmes. C'est elles qui sont les miennes, déclare t'il de façon bourrue.
- C'est dans tes principes de considérer les femmes de cette façon ? je m'exclame sur un ton mordant en sentant la colère monter en moi.
- Je n'aime pas être considéré comme un vulgaire sextoy ou comme un trophée, réplique t'il. Quand je dis que les femmes sont mes proies c'est dans le sens où c'est moi qui décide laquelle je veux aborder. Pas l'inverse. J'ai horreur de ça. Une multitude de parfums, de piaillements... Quelqu'un de normal aurait sans doute aimé coucher avec toutes ces nanas mais pas moi. C'est ma part draconique de Chasseur de Dragon qui fait que je suis mal à l'aise. Mes sens sont mis à rude épreuve. Et de toute façon, ça ne m'intéresse pas d'être un morceau de viande qu'elles se partagent...
- Comment ça ?
- Un dragon ne s'accouple en général qu'avec une seule femelle au cours de sa vie, m'explique t'il comme si c'était logique.
- Hein ? Ça... ça veut dire que... je commence, abasourdie et gênée par ce qu'il m'apprend, avant qu'il ne m'interrompe brusquement.
- Non ! Non, non, non ! Je suis toujours en majeure partie humain. Tant que je n'aurai pas trouvé ma compagne, je peux... Pourquoi je te parle de ça d'ailleurs ? râle t'il. Enfin... Tu m'as aidé, je vais pas me plaindre, dit-il en s'accoudant à la rambarde.
- Tu sais, je crois que tu ne m'as jamais autant parlé qu'en cet instant ! T'es plutôt sympa en fait ! Bougon mais sympa !
- Tu trouves ? Mais tu as raison sur le fait qu'on a jamais vraiment discuté toi et moi. C'est essentiellement ma faute d'ailleurs...
- Je peux te demander une chose ? j'ose.
- Vas-y, c'est ta récompense pour m'avoir arraché à ces sangsues.
- Les excuses que tu m'as faites, ce n'était pas uniquement pour ce qui s'est passé pendant la bataille de FairyTail n'est-ce pas ? C'est surtout parce que tu n'es pas venu nous aider contre Phantom Lord, j'énonce en m'installant à côté de lui. Je me trompe ?
Il se tourne vers moi et me scrute de ses yeux dont les iris semblent à la fois bleus et gris. Un bleu aussi doux et pur que celui du ciel en automne. Et gris comme les nuages qui annoncent un orage. Ses yeux reflètent une sorte d'harmonie qui m'échappe encore, comme s'ils renfermaient à la fois la quiétude d'un instant et le déchaînement des éléments. Je n'en avais jamais vu d'aussi beaux et saisissants.
- Je comprendrais que tu ne veuilles pas me pardonner. Par ma faute tu t'es faite enlever, torturer, tu as eu plusieurs os brisés... À cause de mon inaction tu as souffert le martyre, dit-il en se détournant pour admirer la vue donnant sur la capitale et le Domus Flau, l'arène où s'est déroulée la compétition.
- C'est de l'histoire ancienne et je ne suis pas rancunière. J'ai bien pardonné à Gadjeel et aujourd'hui on est amis. J'accepte tes excuses Luxus ! On a tous droit à une seconde chance. Moi je te l'accorde ! je déclare sincèrement en lui adressant un sourire.
* * *
Retour au présent...
* * *
Seul un rehaussement discret du coin de ses lèvres m'a répondu ce soir-là. Pourtant, j'ai pu remarquer ses épaules se décrisper légèrement, comme s'il était soulagé. Nous avons ensuite parlé de sujets bien plus légers, notamment de musique ainsi que du ciel nocturne et de ma magie liées aux étoiles. Celles-ci brillaient de milles feux au-dessus de nous. J'ai découvert son côté mélomane, son amour pour le classique revisité tandis que je lui faisais profiter de ma plus grande passion, lui indiquant la position des différentes constellations que nous pouvions apercevoir. J'ai passé une bonne soirée en sa compagnie. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et quelque chose a commencé à poindre dans mon cœur...
De fil en aiguille, à mesure que nous nous croisions, nous échangions de plus en plus. Au départ, c'était essentiellement des banalités d'usage et de politesse, mais ensuite, que ce soit dans la rue ou à la guilde, nous avons appris à nous connaître. Nous avons sympathisé au plus grand bonheur de son grand-père qui le voyait s'ouvrir de plus en plus aux autres et j'ai commencé à développer des sentiments encore plus tendres envers lui, à mesure que je le découvrais tel qu'il était avant de sombrer dans son Enfer personnel. J'ai d'abord voulu les ignorer, essayant de me persuader que je n'était pas le genre de femme auquel il pourrait s'intéresser, mais je n'y arrivais pas. Alors, au lieu de faire comme s'ils n'existaient pas, je les ai accepté en me contentant de ce que j'avais déjà avec lui, me disant que peut-être un jour, j'aurai le courage de lui dire.
Nous devenions de plus en plus proches. Il nous est même arrivé de partager une mission, un jour où mon équipe était occupée à autre chose et que j'avais besoin d'argent pour mon loyer. Il s'était porté volontaire pour m'accompagner, arguant qu'avec lui je serai à l'heure pour payer. Je n'ai pu que constater qu'il était dans le vrai. Elle a été pliée rapidement et j'ai pu aller voir ma propriétaire le jour-même pour la première fois depuis que j'avais emménagé. Un jour à marquer d'une pierre blanche vu que j'ai échappé à ses menaces d'expulsion grâce à lui !
Seulement, quelques semaines plus tard, en revenant de mission, son comportement a changé subitement. Il était devenu carrément glacial envers moi. Je venais de rentrer dans la guilde avec Natsu et Happy, le premier un bras en travers de mes épaules et le second blotti dans mes bras. Les deux me demandaient de leur préparer quelque chose à manger sous prétexte qu'ils mourraient de faim après toute cette marche forcée pour éviter de pendre le train. Ils voulaient du poisson de préférence, avec des pommes de terre et je ne sais plus quoi d'autre encore. J'avais arrêté de les écouter quand j'avais croisé ses iris qui me hantaient jour et nuit. Son visage était neutre, mais ses yeux lançaient des éclairs, sans mauvais jeu de mots. Jamais il ne m'avait regardé de cette manière. Pourtant, quand j'y repense, je me demande si c'était réellement moi qu'il fixait comme ça. Pendant plusieurs jours il m'a ignoré et même évité. Tout le monde s'était aperçu qu'il y avait un truc qui clochait entre nous et certains ont tenté d'apaiser l'atmosphère en demandant à Gray de contrôler sa magie, sans succès. Mais un soir, en rentrant chez moi pour échapper à l'orage qui menaçait d'éclater, je l'ai trouvé dans mon appartement en train de m'attendre. Je n'ai pas eu le temps de m'énerver ni de lui crier dessus pour son intrusion avant qu'il ne me pose une question. Une simple question, claire, mais terriblement gênante...
* * *
Flash-back...
* * *
Luxus est debout devant moi, les bras croisés. Je vois à quel point il semble énervé à cause des arcs électriques qui serpentent sporadiquement autour de lui. Alors que j'ouvre la bouche pour lui demander ce qu'il fiche ici, il ne m'en laisse tout simplement pas l'occasion.
- Tu couches avec Natsu ? me demande-t-il sans préambule et d'une voix grondante.
Je le fixe, choquée, furieuse et les poings serrés pour ne pas le gifler. À cet instant, l'affection que je lui porte se fait la malle pour être remplacée par une rage sans commune mesure. Non mais pour qui il se prend d'oser me demander une chose pareille ? En quoi ma vie sexuelle le regarde ? Je sens mes pommettes s'enflammer de gêne et de colère.
- Réponds Lucy ! s'énerve t'il.
- D'abord, tu te permets d'entrer chez moi sans y être invité ! Ensuite, tu me poses une question d'ordre intime ! Puis, tu t'énerves car je refuse de répondre ? Et tout ça sans oublier que Monsieur Drear, ici présent, n'a pas été foutu de m'adresser la parole pendant presque deux semaines et ce, pour une raison que j'ignore totalement ! Alors, si quelqu'un doit poser les questions ici, c'est moi ! Qu'est-ce que je t'ai fait ? je hurle après avoir pris une grande inspiration, le surprenant sur le moment.
- Réponds, insiste t'il quand même.
- Je ne répondrais pas tant que tu ne m'auras pas dis pourquoi tu réagis comme ça ! Dis-moi la vérité ! j'exige. Qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Tu veux la vérité ? J'ai horreur de sentir l'odeur de Natsu sur toi ! À chaque fois... À chaque putain de fois que je te vois, tu empestes la fumée ! C'est une infection ! Tes vêtements son imprégnés et maintenant c'est ta peau ! Même ton appartement empeste comme s'il avait brûlé ! Alors je te le redemande ! Est-ce que tu couches avec lui ?
- Je ne te demande pas avec qui tu partages ton lit moi ! C'est ma vie privée ! Que je couche ou non avec lui ou avec un autre, tu n'as pas ton mot à dire !
- Ça me regarde quand celle que je convoite s'envoie en l'air avec un autre dragon ! rugit-il en perdant le contrôle de ses émotions, laissant ainsi sa magie lui échapper et briser l'un de mes vases, me faisant sursauter et reculer d'un pas.
Il écarquille les yeux en prenant conscience de ce qu'il vient de dire et de faire et part dans la seconde. Il n'a eu qu'à se changer en foudre et à passer par ma fenêtre, que j'avais laissé ouverte par inadvertance.
* * *
Retour au présent...
* * *
J'ai mis plusieurs minutes à comprendre le sens de ses paroles, mais c'était trop tard. Il était déjà parti. Dehors, l'orage se déchaînait. Je me doutais que c'était l'œuvre de Luxus. Le ciel menaçant avait éclaté d'un coup après son départ. Tout comme Natsu aime quand il fait chaud et Wendy aime quand le vent souffle, Luxus aime lorsque les éclairs déchirent le ciel. Il était dans son élément. En m'approchant de ma fenêtre pour contempler le spectacle que m'offrait cet étrange ballet, je ne pouvait pas m'empêcher de me dire que c'était magnifique et un peu poétique aussi. Et bien sûr, j'ai commencé à regretter de n'avoir pas répondu. Je sentais que quelque chose c'était peut-être brisé en regardant le ciel. Ce que j'avais perçu dans ses yeux... Sa douleur. Était-ce mon imagination ? J'observais les zébrures dans les nuages tout en me questionnant, mes pensées tournées vers lui...
Un homme en parti dragon, lié à l'élément de la foudre, errant sous la tempête. En train de la manipuler ou de chevaucher les éclairs peut-être. D'extérioriser sa rage et sa peine. Un homme-dragon mêlant ses hurlement au tonnerre assourdissant. À moins que le tonnerre lui-même ne soit son rugissement ? Un orage d'une beauté sauvage et tout aussi farouche que l'homme qui m'avait fais face.
La dépression climatique avait duré plus longtemps que prévu. Alors qu'elle était sensée traverser la région en quelques heures, elle s'était poursuivie tout le reste de la journée et de la nuit, jusqu'au midi. Pendant tout ce temps et bien plus encore, personne n'avait revu Luxus. Parallèlement, je ne pensais qu'à lui. Je me sentais mal, comme s'il me manquait quelque chose. Mais ce quelque chose c'était lui. Sa présence. Personne ne se doutait de ce qui se passait dans ma tête. Mira était bien trop occupée à essayer de mettre Reby et Gadjeel en couple pour s'occuper de mes états d'âmes et Natsu était toujours obnubilé par ses défis avec Gray. Happy, par son poisson. Erza, par son fraisier. Juvia restait l'esprit fixé sur son « Monsieur » Gray et Wendy ne pensait qu'à ses études auprès de Polyussica.
Non, personne ne se doutait que mon cœur souffrait en silence. Après tout, pourquoi ne lui avais-je tout simplement pas dis qu'il n'y avait rien entre Natsu et moi à part de l'amitié ? Si je l'avais fais... Mais c'était trop tard. Le mal était fait.
- Tu as l'air encore plus soucieuse jolie fée, me fait remarquer mon amant, interrompant le fil de mes pensées.
- Pas soucieuse. Je me rappelais juste un souvenir désagréable... je murmure.
- Tu veux en parler ?
- Je vais finir par me poser des questions tu sais ? D'habitude tu ne parles pas autant après ce qu'on vient de faire.
- Hum ? Je me dis que si tu en parles je pourrais peut-être soulager ton esprit d'une manière disons... plus physique et agréable.
- On a déjà fais l'amour deux fois ce soir ! je m'exclame en riant.
- Et alors ? réplique t'il en souriant. Je ne sais pas résister à l'appel de ton corps. Tu es délicieuse et tu m'as rendu insatiable, dit-il avec un sourire coquin qu'il m'adresse toujours pour me faire comprendre qu'il pense à des choses indécentes.
- Ah oui ? Prouve-le moi alors... je l'invite en me blottissant contre lui. Fais-moi oublier mes mauvais souvenirs.
- Avec plaisir... souffle t'il contre mes lèvres avant d'en prendre possession et de me recouvrir de son corps.
* * *
Le lendemain
* * *
Je contemple la belle jeune femme blonde qui dort dans mes bras. Devoir la quitter tous les matins alors que le soleil se lève à peine est un déchirement. Mais si je reste il y a un risque qu'un certain lézard et son sale matou se pointent et ni Lucy ni moi ne voulons que la guilde soit au courant pour nous. D'un côté, il a pris un peu de plomb dans la cervelle dernièrement et a fini par comprendre qu'il n'était pas convenable de dormir ainsi avec elle, mais de l'autre il a toujours la sale manie de s'inviter à l'improviste, surtout le matin... Le vieux est la seule exception à connaître notre secret vu qu'il nous a bien aidé en quelque sorte et surtout il a promis de ne rien dire. Promesse qu'il tient jusqu'à présent. Nous voulons profiter de notre intimité sans avoir une certaine démone ni les coéquipiers de Lucy sur le dos.
Je m'extirpe du lit sans la réveiller et ouvre la fenêtre pour aérer son appartement. Je récupère mes vêtements éparpillés un peu partout et m'habille. Je me rapproche d'elle et dépose un baiser dans ses cheveux, tout en lui glissant un mot doux à l'oreille, puis je remets mes chaussures et récupère mon manteau. Je ne peux pas m'empêcher de la regarder une nouvelle fois avant de partir.
Je ne veux plus qu'elle se sente abandonnée comme ce jour-là. Je ne tenais plus. Je voulais tellement savoir ce qu'il y avait entre elle et Natsu... Mais elle m'a poussé à bout. Je lui ai dis que je la voulais en perdant le contrôle de moi-même. Puis je me suis enfuis. Comme un lâche. Tout ça car je n'acceptais pas de m'attacher à une seule femme, une que j'avais fais souffrir plus que quiconque dans mon entourage. Cependant je n'arrivais pas à aller à l'encontre de mon instinct. C'était un combat autant physique que mental. Mon corps réclamait le sien. Le dragon en moi, mon propre esprit, hurlait pour que je cède.
J'ai essayé de le soulager en confondant ma conscience avec l'orage. Je pouvais le commander. Je voulais que la foudre tombe. Je voulais que le tonnerre soit assourdissant. Je voulais me perdre dans mon propre élément.
J'ai réussi pendant un temps. Jusqu'à ce que la
Nature reprenne son droit. Et quand c'est arrivé, je n'avais plus que Lucy en tête. Elle et cette question à laquelle je n'avais pas eu de réponse. Cette question qui me dévorait de l'intérieur. Un doute qui nourrissait mon imagination et que je maudissais. Faisant naître des images que j'aurais préféré ne jamais avoir en tête. Je suis rentré chez moi et j'ai voulu oublier. Oublier la douleur que je ressentais. Oublier qu'elle pouvait être dans les bras d'un autre dragon. Qu'elle pouvait s'être donnée à lui. Qu'il pouvait profiter de la douceur de sa peau et de son parfum enivrant d'agrumes et de fleurs.
Mon grand-père est venu me voir plusieurs jours après, inquiet de mon absence soudaine. Il m'a découvert ivre et somnolant sur mon canapé, des cadavres de bouteilles sur ma table basse. Il ne m'avait jamais vu ainsi. Il n'a rien dis et a rangé le bazar que j'avais mis dans mon appartement. J'avais brisé des objets sous le coup de la colère. Il y avait du verre par terre. Il a jeté ce qui devait l'être et a tenté de me parler. Je restais obstinément enfermé dans mon mutisme et quand j'en ai eu assez de l'entendre je suis allé dans ma chambre. Au bout d'un moment il s'en est allé pour mieux revenir le lendemain.
Je ne sais plus exactement pendant combien de temps il a fait ça. J'en avais complètement perdu la notion. Mais un jour ça a payé. J'ai fini par tout déballer. Je lui ai dis ce que je ressentais pour Lucy. La façon dont je l'avais quittée la dernière fois que je l'avais vue. Il m'a écouté sans me couper. Quand j'ai eu finis il n'a rien trouvé de mieux à me dire que « Tu es un sombre imbécile ». Sauf que je le savais déjà. Je savais que j'avais merdé... et sans doute tout gâché.
Mais heureusement ça n'a pas duré. Dans le courant de la semaine il nous a convoqué tous les deux à son bureau pour une mission spéciale. L'un de ses amis, ex-membre du Conseil, devait fêter son anniversaire et mon grand-père était invité. D'après lui, en raison de son poste révolu de conseiller, il y avait un risque qu'il soit pris pour cible lors de la fête organisée en l'honneur de son ancien camarade. Nous devions donc accompagner mon grand-père à la réception et nous mêler aux invités en nous faisant passer pour un couple afin d'assurer sa protection en toute discrétion. S'agissant d'un bal masqué, nous avions peu de chance d'être reconnus. Une situation plutôt embarrassante au vu de la tension et de la gêne qu'il y avait entre Lucy et moi. Nous avons cependant accédé à sa demande car étant tous les deux adultes, nous savons passer au-dessus de nos problèmes personnels... Sans nous adresser un mot, ni même un regard, nous sommes rentrés faire nos bagages avant de nous retrouver tous les trois à la gare une heure plus tard.
Je me souviens du voyage. Une torture pour moi. Je m'étais installé sur une banquette, mon grand-père face à moi et Lucy à ses côtés. Le début du trajet a été un véritable cauchemar. J'essayais de rester digne mais je devais véritablement faire pitié. Lucy me lançait quelques coups d'œil par moment, interrompant sa lecture, comme si elle était peinée et inquiète de me voir dans cet état de faiblesse. Son regard était triste. On aurait dit qu'elle voulait parler mais qu'elle n'en avais pas le courage et qu'elle renonçait. Je m'en voulais d'autant plus. Je savais à quel point mon comportement avait dû la blesser pour qu'elle reste ainsi silencieuse, elle qui déborde habituellement de joie de vivre. Son sourire s'était volatilisé à cause de moi et pourtant je n'aspirais qu'à lui rendre... Le temps passant, j'étais de plus en plus nauséeux. J'avais du mal à rester conscient et je suais à grosses gouttes à cause des bouffées de chaleur. J'avais chaud, beaucoup trop chaud. Paradoxalement, je frissonnais. Ma respiration se faisait laborieuse. J'avais l'impression d'étouffer. Mes forces m'avaient abandonné. J'étais complètement vidé de mon énergie. Je m'en suis rendu compte quand Lucy m'a fait m'allonger après s'être assise à côté de moi. Je me suis retrouvé la tête sur ses cuisses nues et fraîches tandis qu'elle passait ses doigts dans mes cheveux. Je ne sais toujours pas comment, mais ma belle blonde avait réussi à soulager mon malaise à tel point que j'avais fini par m'endormir, enveloppé par un doux parfum de fleurs qui me rappelait le printemps.
Nous sommes arrivés à destination en début d'après-midi. Nous avons déposé nos bagages à l'hôtel avant de prendre la direction du centre-ville. Les quelques heures de libres qui nous restaient ont essentiellement été consacrées au shopping afin de trouver des tenues pour le bal, sans oublier les masques qui étaient obligatoires. J'avais opté pour un smoking ivoire avec un loup doré couvrant les trois-quarts de mon visage et dissimulant ma cicatrice bien trop reconnaissable alors que Lucy avait choisi quelque chose de bien plus délicat : une robe de cocktail rouge avec un loup en dentelle de la même couleur. Mon grand-père avait préféré prendre quelque chose de plus sobre : un loup noir pour aller avec son costume sombre. Nous n'avions plus qu'à rentrer et, en attendant le début de la soirée, nous avons parlé défense après avoir étudié les plans de la salle de réception. Lucy et moi devions danser, afin de ne pas éveiller les soupçons des intrus potentiels, en surveillant les issues et tout comportement suspect de la part des invités, et ce, tout en gardant un œil sur notre Maître de guilde. Cela nous permettait de couvrir une large zone et de pouvoir réagir rapidement si besoin. Restait quand même le problème de ses clés célestes. Elle ne pouvait pas toutes les garder sur elle. D'une part car sa robe ne lui laissait pas de grande liberté pour les cacher et d'autre part à cause du tintement qu'elles font quand elles s'entrechoquent. Nous nous sommes disputés à ce sujet, n'arrivant pas à nous comprendre sur le moment.
Ce jour-là, j'ai compris ce que tous les hommes voulaient dire par « Tu es belle quand tu es en colère »... Ce souvenir m'arrache un sourire discret tandis que je me dirige tranquillement vers chez moi, seul dans les rues de la ville encore assoupie.
* * *
Flashback...
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Lucy se tient devant moi, les bras croisés sous sa poitrine et les sourcils froncés dans une moue coléreuse. Elle me regarde comme si elle voulait littéralement me fusiller sur place. Je comprends pourquoi Natsu et Gray tremblent devant elle quand elle se fâche. On dirait une lionne.
- Il est hors de question que je laisse mes clés ici ! me hurle t'elle furieuse. Je ne me séparerai pas de mes esprits ! Rentre-toi bien ça dans le crâne !
- Tu écoutes ce qu'on te dit parfois ? je rétorque énervé. Je n'ai jamais suggéré ça bon sang ! Je ne vais pas sciemment te couper de ta magie ! Ça serait nous tirer une balle dans le pied ! Il faut simplement trouver un moyen pour les dissimuler ! Même si je doute que tu puisses toutes les planquer ! Et c'est pareil pour ton fouet !
- Bien ! Puisque tu es si intelligent, propose une solution ! Vas-y, je t'en prie !
Cette femme est en train de me rendre dingue ! J'aimerais tellement lui sortir une réplique cinglante. Lui dire qu'elle peut se les mettre... Mieux vaut que je n'aille pas au bout de cette pensée. Je soupire lourdement et me pince l'arrête du nez en fermant les yeux. La frustration que je ressens est insupportable. Ce qu'elle peut être bornée et casse-pieds, c'est pas croyable ! Et en même temps, elle est une des rares à me tenir tête comme ça. J'avoue que c'est plaisant quelqu'un qui ose me répondre. Je me demande si elle serait capable de la même fougue dans un lit ou si elle resterait passive... C'est pas le moment de penser à ça bordel !
- Raah... Et si je portais une jarretière ? souffle t'elle quelques secondes plus tard alors que ses pommettes se teintent d'une délicate couleur rosée. Je pourrais y glisser mes clés...
- Ça peut être une bonne idée... j'acquiesce de mauvaise grâce en essayant de ne pas penser aux images indécentes qui germent dans mon esprit. Et ton fouet alors ?
- J'avais pensé à le cacher dans ton costume mais ça ne marchera pas. La sécurité va sans doute fouiller les invités avant de les laisser entrer. De toute façon ça aurait été trop voyant avec ta carrure... Je vais devoir m'en passer.
- Dans ce cas reste près de moi si ça tourne mal, je lui ordonne. Nous rejoindrons le vieux plus facilement ainsi.
- D'accord... murmure t'elle en détournant les yeux.
* * *
Retour au présent...
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Tout s'est déroulé comme nous l'avions prédis. Vérification des invitations, fouille au corps... La salle était immense mais ma grande taille me procurait une bonne vision. J'ai fais valser Lucy pendant une heure environ avant qu'un premier toast ne soit porté, puis un autre... Ça ne s'est arrêté que lorsque le concerné a prononcé un discours, applaudis par toutes les convives. Lucy et moi avons repris notre danse et notre surveillance. Bizarrement, ça nous a apaisé en quelque sorte. Nous sommes restés concentré tout en profitant de notre étreinte. Je pouvais ressentir la chaleur qu'elle dégageait ainsi que son doux parfum avec une acuité hors norme.
Finalement, aucun problème n'était survenu pendant la soirée, le calme plat, et c'est à contrecœur que j'avais du relâcher l'emprise que j'avais sur sa hanche fine. Je n'avais plus aucune excuse pour pouvoir la toucher. J'avais profité de ce moment autant que j'avais pu, me gorgeant de sa fragrance et mémorisant son sourire et sa beauté dans ma mémoire. Je la revois encore quand je ferme les yeux... Son regard chocolaté auquel le loup rouge donnait un côté autant mystérieux qu'envoûtant, sa chevelure d'or liquide, sa robe qui moulait son corps à la perfection, épousant ses courbes généreuses que je rêvais d'explorer. Il ne manquait plus qu'une cape qui aurait drapée ses frêles épaules et devant moi se serait tenu un petit chaperon rouge sexy. Ce n'est pas un loup qui l'aurait dévorée, mais moi...
Le retour à l'hôtel s'était fait en silence. Il se faisait tard et nous étions tous les trois fatigués. Mon grand-père à cause de son âge et nous d'avoir dansé pendant des heures. Lucy avait même retiré ses chaussures pour mettre un terme à son supplice. Nous avons souhaité une bonne nuit au vieux et, alors que je dépassais la chambre de celle qui avait réussi à ravir mon cœur pour me diriger vers la mienne, elle m'avait interpelé d'une voix douce mais déterminée. Je m'étais retourné et l'avais regardée avec un air interrogateur, attendant qu'elle poursuive.
* * *
Flashback...
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- Je n'ai toujours pas répondu... Tu sais... À ta question... dit-elle, nerveuse.
- Ne te fatigues pas Lucy, je la coupe. J'ai compris le message la dernière fois... Tu avais raison, ça ne me regarde pas. Alors sois heureuse avec lui, dis-je d'une voix que je veux neutre après m'être détourné d'elle pour ne pas qu'elle voit mon visage résigné.
- Attends ! s'exclame t'elle alors que j'allais poursuivre mon chemin. Il y a un malentendu ! Il n'y a rien entre Natsu et moi, à part de l'amitié. C'est juste mon meilleur-ami. Il est un peu envahissant, c'est tout...
* * *
Retour au présent...
* * *
Une fois qu'elle a eu prononcé ces quelques phrases je n'ai pas pu me retenir plus longtemps. Je ne suis pas doué avec les mots. De toute façon ça a été instinctif. J'ai fais demi-tour vers elle et l'ai entraîné dans sa chambre avant de refermer sa porte et de la plaquer contre cette dernière. Je ne lui avais pas demandé son avis avant de m'emparer de ses lèvres. Ce qui m'avait surpris par contre, c'est qu'elle participe à ce baiser. On s'est dévoré, évacuant tous deux notre frustration de ne pas l'avoir fait plus tôt. La suite n'a été qu'une succession de sensations et de soupirs que je ne pourrais pas réellement décrire. Je sais juste que cette nuit a été notre première. C'est cette nuit-là que notre relation a débuté, que nous nous sommes perdus l'un dans l'autre. Je lui ai avoué que je l'aime, et ce, un nombre incalculable de fois, pas toujours avec des paroles, souvent avec mes gestes... Cette nuit-là, nous nous sommes découvert sans relâche. Il n'y avait plus aucune distance entre nous. Nous nous sommes aimés comme un homme aime une femme et comme une femme aime un homme. Avec tendresse, douceur et respect, mais surtout avec amour.
Depuis cette fameuse nuit, Lucy et moi cachons notre relation. Pourquoi ? En parti pour ne pas que ses amis et les miens se mêlent de notre couple. Mais également car on trouve que ça rajoute une petite touche de piquant l'idée de se faire surprendre. Combien de fois avons-nous imaginé la tête qu'ils pourraient faire en découvrant que nous sortons ensemble ? Et surtout, combien de fois Natsu a-t-il failli arriver au mauvais moment ? Heureusement que cet idiot ne connaît rien au sexe. Même la fois où j'avais entrainé discrètement Lucy dans la réserve pour un petit tête-à-tête charnel après qu'elle soit rentrée de mission, personne n'avait rien remarqué. Elle avait regagné sa place comme si de rien n'était, comblée et le sourire aux lèvres tandis que j'avais regagné la mienne dans le même état d'esprit, à l'étage.
Un rire m'échappe en repensant à tout ça. Je tourne la clé dans la serrure de ma porte d'entrée pour la déverrouiller et entre sans plus attendre avant de refermer soigneusement derrière moi. Je me dirige vers ma salle de sport au sous-sol, résolu à m'entraîner avant que l'heure de me rendre à la guilde ne sonne. Une nouvelle fois, je vais passer une partie de la journée à l'admirer de loin et à maudire ce secret qui m'empêche de la toucher en public. Malgré tout, je souris. L'important, c'est qu'elle sera là.
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