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● PDV DE MÉLANIE ●
Je hais officiellement cette fille, elle est une véritable garce. D'abord mon frère et maintenant Jamie. Je ne tolérerai plus la voir près des personnes à qui je tiens.
Jamie me fixe avec un regard interrogateur. Je comprends qu'il attend de moi des explications mais je ne crois pas qu'il mérite d'écouter toutes les conneries qui émanent de cette stupide histoire. Je n'ai surtout pas envie de parler de ça maintenant tellement je suis furieuse.
Jamie : C'était quoi ça ? demande-t-il confus.
Moi : C'est rien. Viens on rentre.
Jamie : Comment ça rien ! s'étonne-t-il. Vous vous êtes quasiment hurlées dessus, c'était pas rien ça.
Moi : Je suis vraiment pas d'humeur à parler de ça maintenant, Jamie, dis-je en haussant le ton. Viens maintenant on s'en va.
Il me fixe comme si mon visage lui était étranger. Je vois cette déception qui s'affiche dans ses yeux et je me sens étrangement coupable. Je viens peut-être de merder et j'en suis pleinement consciente. Il ne m'a jamais regardé de la sorte depuis que je le connais, c'est la première fois que je découvre cette apparence qu'il s'est revêtu et sur le coup, je suis remplie de honte comme jamais je ne l'ai été.
Tout ce que j'essaie de faire c'est pour son bien, pourquoi ne me comprend-t-il pas. Moins il en sait, mieux c'est, pour lui.
Moi : S'il te plaît Jamie, lui supplié-je.
Jamie : Ne te dérange pas. Je peux rentrer tout seul.
Moi : Ne me fais pas ça Jamie, je t'en supplie.
Il me tend un bout de papier sans prendre le temps de me regarder droit dans les yeux. Il m'évite clairement.
Jamie : Tiens. J'ai écrit notre adresse et mon numéro de téléphone. Appelle-moi quand tu seras libre. De préférence demain car j'ai eu une folle journée comme tu le sais et j'ai vraiment envie de me reposer paisiblement.
Il disparaît dans la foule qui s'est attirée. Je veux le retenir mais dereck m'attrape par la main. Les larmes montent dans mes yeux, je ne peux les contenir. Cette fille a réussi à mettre de la distance entre Jamie et moi. C'est une véritable peste nuisible. Elle prend du plaisir à me voir souffrir, je suis quasiment sûre que sa nuit sera douce après avoir semé le désordre dans la mienne.
Dereck : Allez, viens à l'intérieur bébé.
Je me laisse faire. Il m'entraine jusqu'à l'étage, dans la première chambre à droite. C'est celle de Joshua, le garçon derrière cette fête. Dereck me pose sur le lit et moi comme inconsciente, je me laisse quasiment tomber machinalement. Les larmes coulent lentement sur mes joues, je les ignore, je ne fais que penser à Jamie, à comment faire pour qu'on se réconcilie. Même pas un jour qu'on s'est retrouvé et me voici déjà entrain de parler de réconciliation. Je suis vraiment pitoyable et désespérée.
Pendant que je me parle à moi-même, je n'avais pas remarqué que dereck était désormais contre moi. Il me couvre des baisers sur le cou. Sa langue décharge un millier de sensations sur la moindre cellule de mon corps, mais tel un automate, j'ignore ce vibrant signal et dereck s'en aperçoit bien vite.
Dereck : Qu'est-ce qu'il y a encore ? Ne me dit pas que tu penses encore à ce garçon ? s'énerve-t-il.
Je le repousse de mes deux mains et le tiens à l'écart.
Moi : J'ai pas vraiment la tête à ça, dereck.
Dereck : Tu penses encore à lui, s'irrite-t-il.
Moi : Arrête ça s'il te plaît.
Dereck : Et d'ailleurs, d'où il sort ? Pourquoi tu ne m'as jamais parlé de lui ?
Moi : Je ne suis pas d'humeur à supporter ta crise de jalousie, m'énervé-je. Au revoir.
Je sors de la chambre tout en colère. Je ne suis plus d'humeur à continuer la fête. Je me presse de saluer joshua ainsi que mes copines qui venaient d'arriver. Ils sont tous étonnés de me voir partir aussi tôt mais je ne peux pas rester. Je sens que j'étouffe, il me faut quitter cet enfer.
Je grimpe dans la voiture de mon père et mets les gaz sans regarder derrière, laissant derrière moi les sombres souvenirs de cette soirée.
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● PDV DE JIM ●
J'ouvre les yeux avec peine. J'observe ma nouvelle chambre. Elle n'est pas plus grande que la précédente mais je ne m'en plains pas. Ma mère a pris le soin de ranger tous mes affaires comme je l'aurais voulu. On se connaît si bien, elle sait toujours ce que je veux et comment je le veux. C'est pareil pour moi, j'arrive toujours à deviner ce qui lui fait plaisir.
Il me faudra un peu du temps pour m'habituer à ce nouveau décor. Je jette un œil sur mon portable, il est 7 heures. Bon sang ! J'ai un mal de chien sur chaque centimètre de mon corps. Je crois que je ne suis pas prêt de quitter mon lit. Je ne me souviens même plus de comment j'ai pu atterrir dans cette chambre. J'ai dû être sous l'emprise de la fatigue.
La soirée d'hier était une véritable folie, la scène qui a suivi l'était tout autant. En parlant de ça, je vois une dizaine des messages venant d'un numéro inconnu. Je me rends bien vite compte qu'il s'agit du numéro de Mélanie. Elle veut parler, mais moi j'ai pas vraiment envie de parler avec elle. Je crois qu'elle cache beaucoup de choses. Je me rends compte qu'elle a beaucoup changé, je garde d'elle l'image de la fillette modèle que tout le monde adorait et admirait pas de cette bimbo que tous les gars veulent sauter. C'est peut-être pour ça que je suis autant déçu d'elle et blessé.
La Mélanie que j'ai connaissais étant enfant n'est pas celle que j'ai découvert durant la fête. Il y a un grand fossé entre les deux et je ne sais expliquer cette grande déviation. Peut-être elle a toujours été comme cela, j'étais juste trop gamin pour s'en apercevoir. Peut-être qu'elle a toujours préféré des bads boys écervelés de la trempe de dereck.
Assez parlé d'elle et de son dereck. Je me lève de mon lit et me dirige vers la fenêtre. Je tire sur le rideau pour laisser entrer la lumière du jour. La vue est tout simplement splendide, la fenêtre donne sur une rue bondée des passants. D'ici on peut voir la ville s'éveiller. Chaque passant que j'aperçois semble avoir son propre histoire qui se reflète dans ses yeux. Certains sont pressés, d'autres plus calme et d'autres encore ne savent même plus ce qu'ils doivent faire de leur matinée. Un véritable univers complexe et ambigu qui semble pourtant se fondre dans un ordre inexplicable.
L'appartement dans lequel nous habitons se trouve dans un grand bâtiment au cœur du quartier des affaires. Ma mère l'a choisi parce que c'est à proximité de son lieu de travail, donc elle n'aura pas à faire un grand effort pour s'y rendre. Moi par contre je vais grave peiner pour me rendre à la fac, elle se situe à l'autre bout de la ville. Ma mère veut que je me trouve une chambre au dortoir de l'université ou bien un petit appart près de là mais j'ai dit non. Je ne veux pas la laisser seule, elle n'a que moi et je n'ai qu'elle.
Je sors de ma chambre en prenant le soin de refermer après moi. L'étroit couloir qui s'offre désormais à moi est de moins discret qui soit. J'arrive à entendre la voix de ma mère depuis le salon. Elle n'est pas seule, elle parle à quelqu'un mais qui c'est ? D'aussi loin que je me rappelle, il n'y a personne que nous connaissons qui habite dans le coin. D'ailleurs ma mère est exactement comme moi, elle n'a pas vraiment d'amis et ne préfère pas en avoir du tout. Il doit probablement s'agir du propriétaire de l'immeuble ou bien du monsieur bizarre de l'appartement voisin qui faisait les yeux doux à ma mère à notre arrivée.
Je vais quand même vérifier. Je traverse l'étroit corridor puis prends à droite. Je m'arrête quand je vois enfin de qui il s'agit.
Ma mère : Oh Jim ! T'es réveillé !? Regarde qui est venue nous rendre visite en ce matin. Mélanie !
Mon visage se ferme momentanément et Mélanie s'en aperçoit visiblement.
Ma mère : T'aurais dû me dire qu'elle était devenue une grande dame. J'hallucine ! J'ai failli ne pas la reconnaître ! poursuit-elle la complimentant. T'es vraiment magnifique ma douce fleur. C'est vraiment une bonne fille, Jim.
Je peine à garder mon calme. Quand je revois son image d'hier avec sa tenue qui lui arrivait à peine sur les cuisses et que je la vois ici dans une tenue quasi normale, à sourire aux compliments de ma mère comme si de rien n'était. J'ai vraiment comme une envie d'éclater de rire. Voir ma mère qui la vante comme si elle était une sainte me fait drôlement rigoler. Je ne peux m'en empêcher, je me mets à rire comme un hystérique. Un rire fou, un peu exagéré mais c'était plus fort que moi.
Ma mère et Mélanie me dévisagent étrangement essayant de comprendre la raison derrière ce rire fou. Mélanie est comme triste ou blessée, je ne sais pas moi ce qui lui arrive mais elle a l'air mal. Elle se tourne vers ma mère arborant un piètre sourire bien forcé.
Mélanie : Merci beaucoup madame Porter, répond-t-elle au précédents compliments.
Ma mère sourit agréablement avant de se tourner vers moi.
Ma mère : Et on peut savoir ce qu'il y a de drôle dans mes propos ? me questionne-t-elle en me fusillant du regard.
Moi : Rien du tout. Je pensais juste à la soirée d'hier, insisté-je sur ce dernier mot. T'aurais dû voir Mélanie, elle était toute belle dans sa longue robe noire, comme la petite princesse que j'avais laissé il y a 10 ans, ironisé-je tout en sourire.
Ma mère lui fait les gros yeux sans se douter du sens de ma phrase et Mélanie se contente de lui adresser son sourire pauvre. Elle me foudroie ensuite du regard. Je vois la déception dans ses yeux, la même que celle qui était collée à mon regard hier soir.
Sur le coup, je me sens triste et coupable. Elle essaie de contenir ses larmes mais n'arrive à les cacher à ma mère.
Ma mère : Tout va bien ma chérie ? lui demande-t-elle en nettoyant ses larmes.
Mélanie : Oui ça va. C'est juste que ma mère me manque beaucoup, sort-elle en larmes.
Ma mère laisse passer un moment avant de la consoler.
Ma mère : Je suis vraiment désolée. Jim me l'a dit hier soir. Mes sincères condoléances.
Mélanie n'arrive plus à placer un seul mot, son corps en entier est comme paralysé par un vibrant tremblement. J'essaie de calmer un peu les choses comme je sais si bien le faire.
Moi : Ma, c'est bon. Tu vas être en retard le premier jour de travail, dis-je en essayant de la chasser de l'appart. Laisse-moi gérer ça.
Ma mère : Mais elle...
Moi : Au revoir. Et c'est moi qui fais le dîner ce soir, crié-je pour étouffer sa voix. Je t'embrasse, bye.
Je la mets dehors et referme après. Je me tourne vers Mélanie qui se tenait toujours debout devant le canapé. Sa tête inclinée vers le bas, elle nettoie les larmes de ses yeux.
Moi : Attends, je vais te chercher un verre d'eau.
Mélanie : C'est pas la peine, merci.
Une bonne minute de silence s'écoule avant que je me décide de prendre la parole.
Moi : Alors, qu'est-ce qui t'amène ?
Mélanie : Tu sais très bien pourquoi je suis là, me sort-elle en sanglotant.
Moi : Si c'est pour parler de la nuit dernière, je ne suis pas d'humeur à écouter tes dires.
Mélanie : Je ne comprends même pas pourquoi t'es fâché contre moi, lance-t-elle en pleurs... Je m'excuse si je t'ai un peu crié dessus hier, peut-être que c'est ça que tu veux entendre.
Moi : Tu agis bizarrement, tout autour de toi est un secret, comment veux-tu que je le prenne ? dis-je d'une voix nerveuse.
Mélanie : Tu me fais pas confiance c'est ça ? pleure-t-elle. T'as qu'à dire un mot et tout sera réglé.
Mon coeur se serre, une vive douleur la transperce lorsque j'entends sa voix tremblante. Elle marque une pause avant de poursuivre.
Mélanie : Tout ce que je fais c'est rendre les choses plus facile pour toi. Je ne veux pas que tu sois mêlé à toutes les conneries que j'ai faites dans le passé. Mais toi ce que tu veux c'est me replonger encore et encore dans cette merde dans laquelle j'essaie de me tirer.
Je me ressaisis et ma colère s'évapore. Je ne comprends même plus pourquoi je lui en veux autant. Je crois que c'est le fait de l'avoir vue dans les bras de dereck qui m'a poussé à paraître aussi dur envers elle.
Mélanie : En plus de cela, tu t'es délibérément moqué de moi devant ta mère juste pour te venger, enchaîne-t-elle d'un ton larmoyant. Je croyais que t'étais différent Jamie mais je me suis visiblement trompée.
Moi : Moi je veux juste connaitre la vérité et rien de plus.
Mélanie : Certaines vérités ne sont pas bonnes à entendre. Je te le dirais un jour tôt ou tard je te le promets, mais s'il te plaît cesse de me harceler avec ça. Tu ne sais pas combien ça me fait du mal rien que d'y penser.
Sur le coup, je me sens coupable. Je la prends dans mes bras, elle se laisse faire et pleure comme une gamine. Je caresse ses tendres cheveux puis y dépose un baiser. Elle tremble telle une gazelle apeurée qui a perdu la trace de son troupeau et qui se retrouve à l'affût des dangereux prédateurs. Elle est si fragile, si faible que je m'en veux cruellement de lui avoir fait du mal.
Moi : Je suis désolé Mélanie. J'ai agis comme le crétin que je suis et je t'ai fait du mal.
Elle décolle sa tête de mon torse pour me fixer. Un léger sourire étire ses lèvres des deux côtés.
Mélanie : T'es pas un crétin Jamie. Tu ne le seras jamais à mes yeux.
Je lui souris et elle fait pareil. Elle revient glousser sur mon torse en se faisant petite. Je la serre fort contre moi oubliant tout le reste.
Voilà c'est fini !
Alors qu'est-ce que vous en pensez ?
Et désolée de faire durer le suspens sur le conflit entre Mélanie et Amélia. J'ose bien croire que vous vous faites déjà une idée sur ce qui s'est passé ?
Allez, bisous 😘😘
La suite c'est dans deux jours.
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