49 : LA FINALE

● PDV DE JIM ●

Précédemment...


Je me laisse entraîner par ma mère car une partie de moi veut à tout prix savoir comment tout ceci est possible, comment elle a pu embrasser Mr Summers. Je referme après moi puis m'en vais rejoindre ma mère sur le canapé.

Ma mère : Voilà, je vais tout t'expliquer depuis le début.

...

Je pose mon regard dans le vide, je préfère faire cela plutôt que de fixer le visage irritant de ma mère. Je suis terriblement déçu, comment a-t-elle pu faire ça ?

Elle essuie délicatement les larmes qui coulent de ses yeux avant d'entamer son récit.

Ma mère : Tu te rappelles du premier jour où nous sommes arrivés ? Tu m'avais parlé du décès de Susanne Summers plus tard cette nuit là. J'étais vraiment affectée par cette terrible nouvelle que je n'avais pas fermé l'œil de toute la nuit... Quelques semaines plus tard, j'ai rencontré Philippe devant mon immeuble. Nous sommes allés boire un café et nous avons parlé de sa femme. Ça se voyait qu'il n'allait pas bien après la mort de celle-ci, et moi j'ai voulu être là pour lui, en tant qu'amie. J'ai voulu lui remonter le moral, l'aider à oublier, à tourner la page. Mais en faisant ça, je ne m'étais doutée que cette histoire me rapprocherait de lui, au point de faire des insomnies en pensant à ses problèmes à lui...

En entendant cette dernière phrase, je me sens immergé dans un océan de colère. J'aimerais me noyer dedans et perdre le contrôle, comme ça au moins je me sentirai plus léger, fin je le pense. J'ai comme l'impression de n'être plus vraiment moi, on dirait qu'une version plus sombre de moi s'est libérée depuis le confins inexploré et le plus obscur de mon esprit.

Ma mère : Lui aussi il s'est rapproché de moi et nos sentiments l'un pour l'autre étaient bien évidents mais aucun de nous deux n'osait faire le premier pas. Nous avions peur de vous brusquer toi et Mélanie. Ça vous aurait paru certainement étrange de nous voir ensemble. Nous avons voulu vivre notre relation en cachette, ne pas la dévoiler aux yeux de tout le monde mais avec le temps ça devenait très dure à cacher. Et avec la soudaine réapparition de ton père et tout ce qu'il nous a raconté, je me suis sentie très mal tout au fond de moi. J'avais toujours cru que c'était lui qui m'avait quittée pour une autre vie, une autre femme mais c'est plutôt le contraire. C'est moi qui l'ai trompé avec Philippe alors qu'il s'était quasiment sacrifié pour moi. C'est la raison pour laquelle j'ai sombré dans l'alcool. J'avais dit à Philippe que je ne souhaitais plus qu'on se voie. Je pensais qu'en faisant cela, mes sentiments pour lui disparaitront et que je trouverais une certaine tranquillité mais je n'y suis pas arrivée.

Elle pleure, des larmes qui m'ont l'air sincères mais cela ne change en rien mon état. Je ne peux tout simplement pas digérer ce que je viens de voir, ce ne sont pas quelques mots hydratés par quelques larmes qui changeront ce qui s'est passé.

Ma mère : Je n'arrivais tout simplement pas à l'oublier, même en ingurgitant des litres d'alcool, il était toujours présent dans ma tête... Ayant vu que je noyais lentement ma carrière dans l'alcool, Hortie a décidé de parler de mon addiction à Philippe pour que nous puissions trouver une solution ensemble... Il me sortait souvent des bars où j'avais l'habitude de fréquenter et me ramènerait ici mais je ne lui adressait aucun mot à chaque fois et lui non plus. Mais ce soir, il en a eu marre de ma façon de me comporter et je n'ai pas pu me contrôler alors je l'ai embrassé pour le calmer... J'aurais voulu t'en parler depuis longtemps mais je ne savais pas par où commencer. S'il te plaît pardonne-moi mon chéri, s'emporte-t-elle dans un sanglot.

Je reste toujours silencieux, impassible à ses supposées peines.

Ma mère : Mon chéri s'il te plaît, dis quelque chose, ajoute-t-elle toujours en pleurs. Je n'aime vraiment pas ton silence, ça me fait terriblement mal tu sais.

Je jette un œil sur mon téléphone où je viens de recevoir un message. C'est Amélia.

"Viens vite Myra s'est réveillé et elle veut te parler de tout urgence"

Je me lève d'un bond, oubliant même ma conversation avec ma mère, si on peut l'appeler comme ça. Je me sens un peu soulagé de savoir que Myra va bien. Je suppose que l'opération a été annulée parce qu'une telle intervention ne peut pas prendre aussi peu de temps que ça.

Ma mère : Tu vas où mon chéri ? Reviens ici s'il te plaît, Jim !

Je fais la sourde oreille, l'évitant le plus possible. Je crois que c'est assez tôt pour moi de me prononcer à ce sujet. Je n'ai même pas réussi à dire un seul mot depuis que je l'ai trouvée avec cet homme. C'est difficile à digérer. C'est vrai que je ne porte pas trop mon père dans mon cœur mais je préfère mille fois que ma mère se remette avec lui plutôt que de la voir avec le père de Mélanie. Cela voudrait dire que je serai encore plus proche de cette fille, que je la verrai très souvent et qu'elle sera peut-être même ma demi-soeur si les choses vont plus loin. Je ne pourrai pas supporter ça, c'est au-dessus de mes forces.

Je préfère me focaliser sur la bonne nouvelle qu'on vient de m'annoncer. Je prends immédiatement la porte sans donner la moindre explication à ma mère sur ma destination. Elle ignore complètement ce que je suis entrain de traverser et comme cela ne suffisait pas, elle m'inflige un coup de plus sur ce que j'ai déjà reçu de la journée.

Je descends au rez-de-chaussée où je vois un véhicule dépêché par le père de Myra. C'est l'homme devant la voiture qui me le dit. J'hésite une seconde avant de finalement le suivre. Je ne sais pas si c'est un moyen pour son père de se débarrasser de moi où je ne sais quoi d'autre mais je me laisse guider par mon instinct.

Le trajet m'a paru un peu long mais au bout de compte, nous sommes arrivés à l'hôpital. Je me presse de monter les marches avec une rapidité que je m'ignorais être capable de faire. Je trouve le père de Myra devant l'entrée, accompagné du docteur qui est sensé s'occuper de l'opération. Je l'ai reconnu de visage et aussi par son nom inscrit sur son blouson, "Dr. A. Sylver". Mr Lane me détaille un moment avant de poser sa main sur mon épaule.

Mr Lane : Ça se voit que t'aimes sincèrement ma fille. Elle a vraiment de la chance.

J'avoue que je m'attendais pas à ce qu'il me dise ça. Je suis resté sans mot, le visage comme paralysé d'étonnement. Il me sourit avant de continuer.

Mr Lane : Elle t'attend à l'intérieur, Vas-y !

Moi : Merci beaucoup monsieur.

Il sourit et moi je me dirige vers la porte sans me faire prier. Je l'ouvre et je vois Myra et Amélia entrain de parler. Elles ont l'air joyeuses, Myra en particulier. Elle lève ses yeux vers moi et m'adresse un grand sourire. Je m'avance lentement vers elle puis je me pose sur le lit, en attrapant sa main qui reposait là.

Elle me prend dans ses bras puis se met à pleurer. Je ne comprends pas vraiment la raison de ses pleurs mais je m'imagine que ça doit être l'angoisse face à l'opération qui l'attend. J'ai entendu son père et l'autre docteur en parler tout à l'heure.

Moi : Tout va bien se passer, je suis là maintenant.

Elle revient me faire face puis fixe ensuite Amélia. Elle sourit et nous lui rendons son sourire.

Myra : Je n'ai pas peur de ce qui m'attend, c'est juste que...

Elle s'arrête. Je sens qu'il y a un truc qu'elle veut nous dire mais qu'elle n'arrive pas à le faire. Elle doit certainement penser qu'elle mourra durant l'opération, je ne veux pas qu'elle puisse avoir des telles pensées juste avant le moment fatidique.

Moi : Ne pense pas à ça Myra, tu risques de me rendre fou de rage.

Elle sourit. J'ai comme l'impression qu'elle est sous l'emprise d'un sédatif ou d'un narcotique, elle n'a vraiment pas l'air d'avoir toute sa tête.

Myra : Mélanie était là. On a parlé elle et moi.

Mon visage fond dans une terrible colère. Rien qu'entendre son nom me met hors de moi et Myra le remarque bien évidemment.

Amélia : Je sais. Je l'ai croisée à l'entrée et on a parlé elle et moi aussi. Nous avons enfin fait la paix et je suis vraiment ravie que ça se termine là.

Myra : Elle s'est excusée aussi auprès de moi et nous avons longuement parlé de tous nos différends. Je crois qu'elle a vraiment changé ou plutôt, elle est redevenue la Mélanie que j'ai connu, qu'on a tous connu.

Je dois normalement être heureux que tout s'arrange enfin mais j'y peux rien, je n'arrive pas à m'ôter toute la colère que j'éprouve pour elle, pour son père et pour je ne sais quoi d'autre qui est toujours en rapport avec sa famille. Je veux qu'ils soient tous loin de moi, elle et son père. Je veux qu'ils me laissent respirer.

Moi : Je suis vraiment ravi pour vous. Vous avez enfin récupéré votre amie, dis-je d'un ton peu enthousiasmant.

Myra : Pourquoi tu dis ça ? Mélanie est notre amie à tous. Je trouve d'ailleurs qu'elle est plus proche de toi que de moi.

Moi : Je n'en crois pas pour mon compte.

Myra arrive facilement à détecter ce brin de rancœur qui me reste entre la gorge. Amélia quant à elle, je pense surtout qu'elle ne veut pas prendre partie de la conversation.

Myra : Qu'est-ce que t'as Jim ? Pourquoi es-tu autant en colère contre elle ?

Moi : Je te le dirai plus tard, une fois que tu te seras remise de ton opération.

Myra : Et si je ne m'en sors pas ?

Moi : MYRA ARRÊTE DE DIRE ÇA POUR L'AMOUR DE DIEU !

C'est le silence total dans la pièce après ma petite crise de colère. L'ambiance est un peu tendue entre moi et Myra. Je crois que c'est la première fois que je lui parle sur ce ton depuis qu'on est ensemble. Le ton de ma voix était légèrement colérique et je crois qu'elle l'a bien remarqué. Cette fille est l'objet de notre première dispute en tant que couple, c'est une véritable peste nuisible.

Myra : Promets-moi que tu feras la paix avec Mélanie s'il arrive que je m'en sorte pas ou que pour une raison ou une autre je ne suis plus là avec vous.

Moi : Je suis désolé Myra, mais je ne peux pas te le promettre... Et c'est quoi ça encore ? Pourquoi tu ne pourras pas être avec nous ?

Myra : Je disais ça comme ça, dit-elle en fuyant mon regard.

J'acquiesce de la tête sans trop m'attarder là-dessus.

Moi : Écoute Myra, je suis vraiment désolé, je ne voulais pas te crier dessus, je ne vais absolument pas bien en ce moment et je...

Myra : Je te comprends Jim, me coupe-t-elle. Je veux juste que tu réfléchisse à ce que je t'ai dit.

Moi : Ça je te le promets.

La porte s'ouvre finalement et je vois le docteur Sylver et le père de Myra entrer.

Dr Sylver : C'est le moment jeune dame. Une nouvelle vie s'apprête à commencer pour toi. Tu vas bientôt renaître, dit-il avec un large sourire.

Myra est toute angoissée, elle serre très fort ma main, me fixant avec peur. Je lui offre mon sourire pour l'apaiser mais j'ai comme l'impression que ça ne change rien.

Ses yeux scintillants ont l'air de me faire des adieux. Je suis troublé par cette scène mais je ne veux pas l'angoisser encore plus qu'elle ne l'est déjà.

Elle m'embrasse passionnément un long moment, les larmes qui ruissellent de ses yeux. Je m'accroche à elle, à son odeur qui m'enchante et qui ravive encore plus mon espoir de la revoir dans quelques heures, lorsque tout sera fini.

Elle revient face à moi, un sourire triste sur le visage. Je suis perdu dans la confusion mais je ne veux pas la laisser  me voir triste juste avant l'opération. Je lui souris moi aussi pour la rassurer.

Myra : Au revoir Jim, conclut-elle avant de se faire embarquer.

Moi : Au revoir Myra. On se verra dans quelques heures.

Elle sourit alors qu'une jeune larme vient dévaler sa joue gauche.

Je reste debout dans la chambre, fixant au loin Myra qui est conduite dans la salle d'opération. Amélia vient me prendre dans ses bras et nous restons ainsi un long moment.

Amélia : Tout va bien se passer. T'as pas à t'inquiéter.

Moi : Je le sais.

Amélia : Alors arrête de faire cette tête.

Je souris et nous sortons tous les deux de la chambre. Clay qui traînait sur le corridor se joint à nous. Je pensais qu'il était déjà rentré chez lui mais faut croire que non.

Clay : Je viens de voir Myra passer. Elle m'a l'air bien. Tu ne devrais pas t'inquiéter, tout ira bien.

Moi : Je n'en doute pas une seule seconde frérot, je souris grandement.

Nous rejoignons l'aile où se trouve la salle d'opération où nous restons attendre que l'opération de Myra se termine. Clay nous raconte des histoires drôles pour laisser passer le temps et j'avoue que je me suis grave marré.

Il est presque minuit et l'opération continue toujours. Je croise les doigts et je prie pour que tout se passe bien. Mr Lane n'a pas cessé de passer des coups de fil à je ne sais qui durant toute la nuit. On a parlé lui et moi pendant une vingtaine de minutes puis il se remit sur son téléphone.

J'ai cru entendre indiscrètement qu'il parlait de voyage ou de vol mais je ne sais pas trop. Tout ça me paraît un peu bizarre.

Un autre médecin l'appelle dans son bureau et ils s'enferment tous les deux pendant des heures.

Je me laisse noyer dans mes souvenirs heureux aux côtés de Myra avant que le le sommeil ne croise mon chemin.

Je suis secoué par une main qui s'est fortement agrippée à mon épaule. C'est Amélia que je vois en ouvrant les yeux. Elle me fait un geste de la tête, m'indiquant la direction de la salle d'opération.

Amélia : Je crois que l'opération est terminée.

Je dirige mes yeux vers ladite salle où je vois le docteur Sylver ressortir avec un bout de papier à la main. Je m'avance vers lui tout anxieux, mon cœur qui veut s'arracher de ma poitrine.

Je vois cette tête peu rassurante, ce regard abattu qui semble se reprocher quelque chose. Je devine assez vite ce que peut être cette nouvelle qui puisse l'abattre de la sorte mais je préfère garder espoir.

Il pose sa main sur mon épaule et récite ces mots qu'il a dû répéter avant de venir ici.

Dr Sylver : Je suis désolé mon garçon, nous avons fait de notre possible mais son organisme a rejeté la greffe de cœur que nous lui avons faite... Toutes mes condoléances.

Je suis comme foudroyé par cette nouvelle. Mon cœur s'est arrêté de battre, j'en suis presque sûr. Tout autour de moi est comme vide, sans vie, inanimé et désert. Je suis comme paralysé, déchiré de tous les côtés. Je ne ressens plus du tout mon corps, c'est comme si je suis étranger à cette enveloppe de chair. Comme si je suis projeté dans le vide sidéral, avec seuls les pleurs d'Amélia pour me rappeler cette sinistre situation.

Je ne veux pas croire à ça, c'est juste une erreur, Myra est toujours en vie, elle ne peut pas mourir comme ça, je refuse d'y croire.

Dr Sylver : Elle avait écrit ça quelque temps avant l'opération. Elle tenait à tout prix à ce que je vous le donne.

Je prends le papier de ses mains sans réellement réagir, comme un automate programmé. Amélia vient me prendre dans ses bras, s'effondrant en larmes. Elle est inconsolable. Clay se rapproche lui aussi et nous restons là debout tous les trois, dans un accolade triste mais chaleureux.

La nouvelle de la mort de Myra a enlevé la vie en moi. Je n'ai plus que l'impression d'exister, voilà pourquoi je ne réagis presque pas. Je ne suis moi non plus là, je suis mort avec elle.

Je vois son corps passer devant nous, recouvert d'un linceul blanc. C'est là que je réalise que c'est vraiment fini, que je ne la reverrai plus jamais. Les larmes s'échappent seules de mes yeux pendant que je tremble terriblement. Mon visage commence à céder petit à petit aux pleurs que j'ai longtemps essayé d'étouffer. Je tombe à terre, ne pouvant plus cacher mes pleurs et ma tristesse.

Je vois son père qui ressort enfin du bureau où il s'était enfermé avec l'autre médecin. Il était déjà sans doute au courant depuis longtemps, c'est pourquoi il s'est enfermé dans ce bureau. Il se rend à la morgue où est conduit Myra.

Je me décide enfin d'ouvrir le papier qui contient les derniers écrits, les dernières paroles de Myra. Je ne sais pas de quoi il peut s'agir vu que nous avons parlé de tout durant cette triste nuit.

Mes yeux parcourent les quelques lignes qu'elle a soigneusement écrites et je fond littéralement en larmes après. Je me jette dans les bras d'Amélia et je pleure jusqu'à avoir mal à la tête.

Mon cerveau me replonge dans un passage de cette lettre et mon visage fond dans une terrible colère. C'est elle la responsable de la mort de Myra. C'est elle qui a fait qu'elle se retrouve dans cet état là. Elle va me le payer cher, je ne la pardonnerai jamais. Je la hais, je la déteste de tout mon âme, je veux la voir souffrir jusqu'à son dernier souffle. Je ne vivrai désormais que pour la faire souffrir, c'est tout ce qui me reste à faire dorénavant car ma vie est déjà assez foutue comme ça, et tout ça à cause d'elle.

Tiens-toi prête Mélanie, tes cauchemars ne font que commencer.

●●●FIN●●●

Salut mes amours 🤧🤧

Je sais que c'est une triste fin mais je tiens tout de même à avoir vos avis sur le chapitre.

Je sais que vous vous êtes beaucoup attachés à ce personnage, moi aussi d'ailleurs. Mais j'ai été dans l'obligation de la sacrifier pour qu'il ait un deuxième tome.

Elle aura tout de même vécu une belle histoire d'amour avec Jim avant sa mort. J'espère que c'est suffisant pour vous consoler.

Je vous laisse faire votre deuil dans votre coin. Il n'y aura pas de "bisous bye" cette fois-ci. 🤧🤧🤧

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top