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● PDV DE MYRA ●

Je relève lentement mes paupières pour découvrir où je suis. Ma vision est comme brouillée, estompée. La réalité qui m'apparaît est plutôt confuse, je ne sais vraiment pas me situer dans l'espace ni dans le temps, et mon mal de tête n'arrange vraiment pas les choses.

Soudain, les choses deviennent plus nettes, la réalité s'est éclaircie et je me découvre sur ce lit d'hôpital sans vraiment comprendre comment j'en suis arrivée là. Je creuse dans mon cerveau et mes derniers souvenirs font irruption, accompagnés d'une forte migraine qui m'est insupportable.

Je me souviens de pourquoi je suis réellement venue ici. Il faut que je sache comment va ma mère. Je ne peux pas rester ici, il faut que je sorte.

??? : Doucement ma chérie. Tu risques de te faire mal.

Je me tourne à ma droite où je m'aperçois que mon père était assis là, une magazine ouverte sur ses cuisses. Il m'accueille avec un grand sourire en s'avançant vers moi. Je suis grandement étonnée de cet accueil après ce qui s'est passé plus tôt dans la soirée, la façon dont il m'a parlé et comment je lui ai répondu. Je ne sais plus si je dois être heureuse de voir que sa déception à mon égard ait quitté ses yeux, ou si je dois me méfier de son attitude bienveillante.

Mon père : T'es enfin réveillée, j'ai vraiment eu peur quand j'ai vu qu'on t'avais embarquée aux urgences.

Moi : Comment va M'man ?

Mon père : Elle va bien. Son opération s'est bien passée, Dieu merci.

Je soupire profondément de soulagement. Je me sens toute légère maintenant que je sais qu'elle va bien.

Mon père : Elle va être transférée à l'étranger dès demain pour qu'on s'occupe encore mieux d'elle. Et toi aussi d'ailleurs, après ton opération de tout à l'heure.

Je suis comme foudroyée par la nouvelle que vient de m'annoncer mon père.

Moi : Quoi ? Mais l'opération c'est dans deux semaines !?

Mon père : Oui c'était prévu que ça soit ainsi mais nous devons accélérer un peu les choses. Et en plus tout est déjà prêt ma chérie, le docteur Sylver est lui aussi déjà là. Tu vas finalement aller mieux après cette intervention. Pourquoi attendre encore deux semaines ?

Moi : Papa, je croyais avoir été claire, je ne veux pas que tu prennes des décisions à ma place, je suis déjà assez grande maintenant.

Mon père : Oui, je sais ma chérie, mais...

Moi : Et tu me parles de partir à l'étranger !? Je ne veux pas m'en aller d'ici, je ne veux pas quitter mes amis. Ils ont besoin de moi et je ne peux pas les abandonner maintenant.

Mon père : Tu ne veux pas t'en aller à cause de ce garçon, c'est ça ? Tu l'aimes à ce point ?

Moi : Bien sûr que je l'aime mais ce n'est pas que pour lui que je veux rester. Si seulement t'avais idée de tout ce qui se passe autour de moi tu n'aurais même pas insisté sur ton voyage à l'étranger.

Mon père : Toi non plus tu n'as pas idée de ce que je traverse... Je ne peux tout simplement pas te laisser ici ma chérie,  Ils vont te tuer pour me faire du mal.

Moi : Qui ça "ils" ? Dans quoi tu t'es fourré papa ?

Mon père : Désolé ma chérie mais je ne peux rien te dire pour l'instant.

Moi : Je ne viendrai pas avec toi de toute façon, "ils" n'auront qu'à me tuer dans ce cas.

Mon père : Oufff... Tu vois pas que tu mets en danger la vie de ce pauvre garçon que tu prétends aimer ? Ce qui est arrivé à ta mère risque de t'arriver à toi aussi et si tu n'es pas avec moi, tu mourras, toi et toutes les personnes qui se trouveront près de toi. Ton amie Mélanie a failli mourir aujourd'hui, c'est comme ça que tu veux que vous finissiez tous ?

Je réfléchis un bon moment sur ce que vient de dire mon père. Il a vraiment l'air inquiet, je n'ai jamais vu son visage autant paralysé par la peur. J'ignore dans quoi il s'est fourré mais c'est vraiment pas de la blague.

Moi : Je ne viendrai pas avec toi tant que tu ne m'auras pas dit ce qui se passe réellement.

Mon père : Écoute chérie, tout ce que tu dois savoir en ce moment c'est que j'ai fait affaire avec un homme qui est impliqué dans beaucoup de magouilles et qui a malheureusement plein d'ennemis sur son dos. Mon nom est désormais lié à lui, je suis sur la liste de toutes ces personnes qui lui veulent du mal. Ils sont prêts à utiliser tous les moyens possibles pour le faire tomber et c'est ce qu'ils sont entrain de faire.

Moi : Ce sont tes problèmes à toi, pas les miens. Je ne vois pas en quoi je suis impliquée dans cette affaire.

Mon père : Ils savent que t'es ma fille, et ils savent que s'il t'arrive quelque chose, je m'en prendrai directement à mon associé. Ils veulent que ça puisse être moi qui mette le feu aux poudres.

Moi : Pourquoi tu ne résilie pas le contrat avec ton associé ? Pourquoi veux-tu nous faire courir autant de risque ?

Mon père : Mon associé est introuvable, voilà pourquoi je veux tout d'abord vous mettre en sécurité avant de me mettre à sa recherche.

Je me perds dans ma réflexion. Mon père m'a paru sincère et très inquiet. Je ne crois pas qu'il puisse me mentir sur ce coup là.

Mon père : S'il te plaît ma chérie, viens avec moi.

Je repense à mes amis. Je m'en voudrais terriblement si il leur arrive malheur à cause de moi. Je suis comme prise par deux courants, d'un côté je veux être avec eux mais cela voudrait dire que je mettrais probablement leurs vies en danger. Et de l'autre côté, je ne supporterai pas de vivre loin d'eux, j'en mourrai certainement. Je ne peux juste pas m'en aller comme ça et espérer que les choses vont s'arranger pour eux après mon départ. Je ne peux pas leur tourner le dos maintenant, je ne peux vraiment pas faire ça.

Mon père : Je sais que tu tiens vraiment beaucoup à eux mais pour le bien de tout le monde, tu dois venir avec moi à l'étranger.

Moi : Qu'est-ce qui te rassure que ceux qui te veulent du mal ne nous suivront pas là-bas ?

Mon père : Je vais bien m'assurer que personne ne sache où nous serons. Nous devons disparaître aux yeux de tout le monde.

Moi : Si je comprends bien, tu insinues qu'aucun de mes amis ne devra savoir où nous serons ? Je devrais les oublier, c'est ce que tu veux me faire comprendre ?

Mon père : On a pas le choix ma chérie.

Je ravale lourdement ma salive en pensant à tout ceci. Je me sens toute faible, impuissante face à cette situation. Une jeune larme naît au coin de mon œil gauche lorsque je pense à la décision la plus judicieuse à prendre.

Moi : Fais venir mes amis, il faut que je leur parle.

Mon père : Mais ma chérie,...?

Moi : Fais le juste, papa... Et t'inquiète, je ne leur dirai rien.

Il sort et me laisse seule dans la chambre. Une grande tristesse m'envahit, je ne peut pas la refouler. La décision que j'ai choisi de prendre me semble plus juste mais tristement douloureuse. Je ne sais pas par où commencer pour le leur annoncer. Je n'ai juste pas la force de le faire. Sans compter mon opération et le risque que je cours en subissant cette intervention.

Je suis angoissée, apeurée et attristée par les obstacles que je dois franchir d'ici peu. Arriverai-je à m'en sortir ? Et si je mourrai ? Je tremble terriblement en pensant à cette possibilité.

J'arrive à trouver assez de calme pour pouvoir réfléchir correctement. Peu importe que je m'en sorte ou que je meurs, je ne reverrai plus mes amis. Mais avant que je m'en aille, je veux être sûre que tout ira mieux, que je m'en irai en paix, que ma conscience sera tranquille bien que je leur manquerai c'est sûr.

Je me tourne à ma gauche où j'aperçois un carnet et un stylo posés sur la table. Je les attrape après un effort des titans puis je reviens me recroqueviller sur mon lit de malade. Sur une page, j'écris tout ce que je pense être les mots justes qui apaiseront leurs cœurs. Ça sera dure pour eux d'encaisser mais ils comprendront. Je pense que c'est la meilleure façon pour eux d'apprendre mon départ car moi je n'arrivai pas à les regarder dans les yeux et leur avouer que je m'en vais.

La porte s'ouvre devant moi, m'arrachant un sursaut au passage. C'est Mélanie que je vois entrer, toute triste et abattue. Je vois les larmes qui coulent de ses yeux et cela fait terriblement mal à mon cœur malade. Mon amie, ma sœur, elle souffre beaucoup à cause de moi. Toute la colère que j'ai ressentie pour elle à mon arrivée, s'est envolée. Ça me fait tellement mal de la voir ainsi.

Mélanie : Je suis vraiment désolée pour tout, Myra, s'emporte-t-elle en sanglots. Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'aurais jamais dû te faire ça à toi, je veux vraiment que tu me pard...

Moi : C'est pas grave Mélanie, la coupé-je en pleurs. C'est déjà oublié. Ma mère va bien, tout va bien, alors tu n'as pas de raison de t'en faire... En plus c'était pas de ta faute.

Mélanie : Je n'en suis pas si convaincue que toi. C'est moi qui les ai sortis de leur domicile.

Moi : Pense plus à ça et viens dans mes bras.

Elle se jette sur moi en pleurs. Je la reçois en la serrant très fortement contre moi. C'est tellement émouvant que je n'arrive pas à contenir les larmes qui s'échappent de mes yeux. Mélanie se détache de moi puis tient ma tête entre ses mains en me détaillant.

Mélanie : Et toi ? Comment tu vas ?

Je marque un moment de silence en détournant mes yeux des siens.

Moi : Ça va, je tiens le coup.

Mélanie : Pourquoi tu m'en a jamais parlé ? glisse-t-elle d'une douce voix.

Moi : Je ne voulais pas que tu puisses me regarder avec des yeux tristes comme t'es entrain de le faire maintenant.

Mélanie : Si tu me l'avais dit plus tôt, je t'aurais jamais laissée seule, je t'aurais soutenue, j'aurais été certainement mieux préparée pour t'épauler...

Moi : Et c'est ce que tu fais maintenant. T'es quand même restée malgré que Jim et moi t'avons demandé de partir. T'as grand cœur Mélanie et tu devrais l'utiliser pour répandre le bien autour de toi. Je n'ai jamais connu une personne aussi débordante d'amour que toi. Malgré tous les problèmes que t'avais lorsqu'on s'est connu, t'as mis de côté ta tristesse pour m'accueillir comme il se devait. T'as été ma toute première amie et maintenant t'es ma sœur.

Mélanie : Mais je t'ai fait du mal.

Moi : T'étais juste un peu perdue et en plus, tu viens de t'excuser. Dis-toi que c'était juste une petite dispute entre sœurs.

Un éclat de rire vient rompre ses sanglots avant qu'elle me fasse une nouvelle accolade.

Je reviens la détailler pendant qu'elle me sourit agréablement. Je suis contente qu'on se soit réconcilié elle et moi. Mais il y a un sujet très sensible qu'il faut que j'évoque avec elle.

Moi : Mélanie ? Je me demandais juste pourquoi t'as voulu rompre ma relation avec Jim, es-tu amoureuse de lui ?

Son sourire s'efface, elle a vraiment l'air gênée par la question et je crois avoir trouvé la réponse. Elle abaisse ses yeux cherchant certainement une explication qui ne pourra pas me vexer mais elle ne semble rien trouver.

Moi : Tu l'aimes, c'est évident.

Mélanie : Je... Je...

Moi : Vous formerez un joli couple tous les deux, dis-je en abaissant les yeux.

Ça me fait un peu bizarre de savoir qu'on est tous les deux amoureuses d'un même gars, mais je préfère que Jim soit avec Mélanie après mon départ. Il réussira à m'oublier rapidement dans les bras de Mélanie, j'en suis sûre.

Mélanie : Dis pas ça, c'est toi qu'il aime. Je l'ai clairement vu tout à l'heure et j'ai vite compris qu'il n'y avait plus d'espoir pour cet amour qui grandit en moi, qu'il faut que je tourne la page à cet amour destructeur. Je ne vais plus rien tenter pour vous séparer, je te le promets. J'ai décidé de m'en aller loin d'ici comme mon frère l'a fait. Je trouverai peut-être la paix en restant seule.

Moi : Je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Il ne veut peut-être pas l'admettre mais Jim a besoin de toi, surtout en ce moment. T'es la seule à pouvoir remettre de l'ordre dans son esprit troublé.

Mélanie : Et toi alors ?

Je baisse les yeux, impuissante de lui avouer la vérité sur mon départ.

Moi : Tu comprendras le moment venu.

Mélanie : Pense même pas à la mort, je te le permet pas.

Moi : C'est pas ça, c'est juste que... Tu le sauras seulement demain, je te le dirai d'une certaine façon.

Elle reste là, au chevet de mon lit. Nous parlons de beaucoup de choses, de nos délires, de nos souvenirs les plus joyeux à ceux les plus embarrassants. Elle arrive à ôter mon angoisse face à la mort qui me fait déjà les yeux doux. Je suis plus que jamais forte dans ma tête et je veux profiter à fond de ces derniers instants avec ma meilleure amie.

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Salut mes amours ❤

Alors le chapitre, vous l'avez trouvé comment ?

Pensez-vous que Myra s'en ira réellement ?

Est-ce là la fin de sa relation avec Jim ?

Croyez-vous qu'une relation Jim-Mélanie est possible maintenant comme le pense Myra ?

Restez toujours à l'affût car c'est déjà pour bientôt, la fin du premier tome.

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