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● PDV DE JIM ●
J'ai terriblement mal, mon cœur souffre énormément à l'idée qu'il arrive quelque chose de mal à Myra. Je ne pourrai le supporter.
Amélia s'est dépêchée après que je l'ai annoncé la nouvelle. Nous étions toujours dans le même hôpital où se trouvait sa mère mais sur différents ailes. Elle est bien évidemment accompagnée de Clay.
Elle vient me prendre dans ses bras, toute en pleurs.
Amélia : Je suis désolée Jim.
Moi : C'est rien, ça va aller. Myra va s'en sortir.
Amélia : Je n'en doute pas... Qu'est-ce qui s'est passé ?
Je dirige mon regard vers Mélanie qui fait semblant d'être triste. Amélia suit la direction de mes yeux et remarque la présence de Mélanie. Je pense qu'elle en déduit que cette sorcière est bien impliquée dans ce qui est arrivé à Myra.
Amélia : Qu'est-ce qu'elle a fait cette fois-ci ?
Je lui détaille le récit et tout ce dont je suis informé sur l'accident de la mère de Myra. Elle reste sans voix surtout lorsque je lui annonce le problème cardiaque de Myra.
Amélia : Pourquoi elle nous a caché ça.
Moi : Elle ne voulait pas nous faire de la peine. Elle ne voulait pas que nous soyons tristes à cause de son état de santé, si jamais elle venait à...
Je n'arrive même pas à prononcer ce mot. J'ai tellement peur que le pire se produise. Amélia me prend une nouvelle fois dans ses bras.
Amélia : T'inquiète, tout va bien se passer.
Je vois le père de Myra passer avec un médecin à ses côtés. J'essaie de me rapprocher pour avoir des nouvelles d'elle mais les gardes de son père me tiennent à l'écart. J'arrive quand même à entendre ce qu'ils se disent.
Mr Lane : Il n'y a plus de temps à perdre. Je veux que tu réalises cette opération aujourd'hui même. Je dois emmener ma famille loin de cet endroit, de cette ville. Est-ce que tu comprends ?
Le docteur : Je ne sais pas si tout est en place parce que tu me prends au dépourvu là. Rien n'a été prévu pour cette opération aujourd'hui.
Mr Lane : Fais de ton possible, Aaron.
Le docteur : Okay, j'essaierai.
J'arrive quand même à me frayer un chemin malgré l'opposition de ces hommes en costume. Je suis désormais à la même hauteur que Mr Lane et le docteur.
Moi : De quelle opération vous parlez !?
Mr Lane : QU'EST-CE QUE TU FOUS ENCORE ICI, SALE CHIEN !? JETEZ-LE HORS DE MA VUE !
Ses gardes se pressent de me traîner dehors comme un chien, attirant l'attention de tout le monde qui se retrouvait là à cet instant. Ils m'abandonne devant l'entrée et font demi-tour. Je reste là au sol tout furieux lorsqu'Amélia et Clay arrivent à ma hauteur. Ils m'aident à me lever et à m'épousseter.
Clay : Ça va frérot ?
Moi : Oui, t'inquiète.
Un agent de sécurité vient à notre rencontre alors que nous essayons de retourner dans le bâtiment.
L'agent : Je suis désolé mon grand. Tu ne peux pas retourner là d'dans. Nous ne voulons pas que d'autres troubles se produisent.
Amélia : Quoi ? Il a rien fait lui, c'est le monsieur qui l'a jeté dehors sans raison.
L'agent : Je sais mais essayez quand même de me comprendre. Je n'ai que ce boulot, c'est ce travail qui nourrit ma famille et je ne veux surtout pas le perdre... Tu m'as bien l'air d'un garçon raisonnable, penses un peu à tous ces patients. Ce n'est pas bien pour eux, tous ces bruits et ces cris.
Moi : Okay, j'ai compris. Vous avez parfaitement raison.
L'agent : Merci mon grand, conclut-il en posant sa main sur mon épaule.
Il regagne son poste en courant. Je lève les yeux devant moi et je vois Mélanie qui descend les marches face à nous. Ma colère s'accentue. Sa présence est devenue toxique pour mon existence, je ne veux pas qu'elle soit autour de moi et de ceux que j'aime.
Elle me fixe avec tristesse et empathie. Je ne comprends pas à quel jeu elle veut encore jouer mais ce qui est sûr c'est que je ne vais plus tomber dans le panneau.
Mélanie : Est-ce qu'on peut parler seul à seul, Jamie ? dit-elle d'une voix qui tremble.
Je suis tellement énervé par tout ce qui se passe que je n'arrive même plus à articuler une seule phrase.
Amélia : Clay tu viens, il faut que j'aille voir ma mère.
Clay : Okay, on y va.
Ils s'en vont tous les deux me laissant avec cette fille. Je ne sais même pas ce que elle et moi avons à nous dire. Je ne veux pas perdre la tête et faire quelque chose que je risque de regretter. Je me tourne parce que je ne vois vraiment plus ce que je fais là. Myra est déjà sans doute entrain de se faire opérer et je ne peux même pas être là pour elle.
Mélanie : Écoute-moi s'il te plaît, Jamie. J'ignorais pour l'opération, elle ne m'a jamais parlé de ça.
Moi : Et ça change quoi ? Tu aurais eu pitié d'elle si tu le savais bien avant ?
Mélanie : Je ne voulais pas lui faire du mal, je voulais juste vous séparer parce que mon cœur ne le supporte pas. Je ne supporte pas de te voir avec une autre, mais j'ai très vite compris que c'est peine perdue.
Je reviens lui faire face, toujours aussi ferme et hostile du regard. J'arrive à apercevoir un petit changement dans sa façon de me regarder. Elle me fixe avec tout l'amour du monde dans les yeux mais moi je m'efforce à demeurer aussi froid qu'un vieux glacier.
Avant j'aurais immédiatement cru à ces belles paroles, à ces yeux qui semblent me supplier de l'aimer mais maintenant je n'y crois plus. Tout ce qui gravite autour d'elle empeste la ruse et la malice. Je n'arrive plus à savoir lorsqu'elle ment ou lorsqu'elle dit la vérité.
Elle : Tu fais exprès de pas l'voir Jamie, me sort-elle en larmes. Je t'aime. Tout ce que j'ai fait c'était par jalousie et par rancoeur.
Je pense au nombre de fois que j'ai rêvé d'entendre cette courte phrase sortir de sa bouche, et maintenant que je l'ai entendue, je reste indifférent.
Qu'est-ce qui nous est arrivé ?
Elle avait sa place dans mon cœur jusque-là, malgré tout ce qui s'est passé. Mais ce qu'elle a fait ce soir l'a complètement éjecté du seul endroit qui pouvait encore supporter sa présence dans ma vie.
Je voudrais la détester au plus profond de moi mais j'y arrive pas. J'essaie de transformer le peu d'amour que je porte pour elle en une haine intense mais je ne sais quel processus suivre.
Hier on était amis, aujourd'hui elle me persécute et demain elle sera peut-être prête à me tuer. Je me rends compte au combien elle est dangereuse.
J'ignore encore si un jour j'arriverai à lui pardonner pour ses multiples fautes tout comme j'ignore si j'arriverai à la détester toute ma vie.
Elle pleure toutes les larmes de son corps, me suppliant de la comprendre. Je crois qu'elle regrette sincèrement ce qu'elle a fait mais moi je ne suis pas prêt de tout oublier et pardonner.
Moi : Alors comme ça tu m'aimes !? Pourquoi je n'en suis pas autant convaincu ?
Mélanie : Dis pas ça Jamie, tu me connais très bien, s'emporte-t-elle en larmes.
Moi : Non, la Mélanie que j'ai connu est morte depuis dix ans.
Mélanie : Jamie ?
Moi : Et même si tu m'aimes réellement, tu veux que j'en fasse quoi ?
Elle éclate en sanglots pendant que je continue à la persécuter avec mes paroles tranchantes.
Mélanie : Tu peux m'en vouloir autant que tu le veux mais s'il te plaît Jamie, pardonne-moi. Je ne vais plus t'embêter, toi et Myra. Vous pouvez faire tout ce que bon vous semble et être heureux, je ne vous ferai plus du mal car je ne supporte plus de vivre ici.
Un vif sentiment vient rebondir dans mon cœur. Elle est vraiment sérieuse lorsqu'elle dit tout ça ?
Mélanie : Mais avant que je m'en aille, je veux t'entendre me dire : "je te pardonne".
Je suis comme noyé dans une étrange compassion que je m'efforce de refouler. Je ne peux pas la pardonner aussi facilement, je sens encore qu'elle veut me jouer un sale tour. Hors de question que je succombe à ses supplications, j'ai déjà assez souffert à cause de ce qu'elle a fait.
Je me tourne puis je continue mon chemin, la laissant en pleurs devant l'entrée. Je grimpe dans le premier taxi que je vois, sans prendre la peine de me retourner une dernière fois.
Le taxi me dépose devant chez moi. Je repense aux mots de Mélanie, ils m'ont paru sincère mais je ne veux tout simplement pas céder au premier coup.
Mes sentiments sont comme confus et départagés. Une infime partie de moi est persuadée que je suis toujours amoureux d'elle tandis que l'autre, la plus grande, ne voit que Myra.
Je refuse de céder à ce doute qui veut s'installer tranquillement dans ma tête. Je ne veux rien ressentir pour cette fille, même si elle décide de changer pour de vrai. J'ai déjà tourné la page à ce qui aurait pu se passer entre nous deux et je ne veux surtout pas revenir là-dessus.
Je pense qu'il serait mieux pour moi de me tenir à distance de cette fille, même si elle arrive à me convaincre qu'elle a réellement changé. Je veux d'abord m'assurer que ma relation avec Myra soit bien assise et inébranlable. Je l'aime tellement, je devrais être avec elle en ce moment, attendre jusqu'à ce que son opération soit terminée et la voir ouvrir ses magnifiques yeux.
Je me sens idiot d'avoir lâchement cédé aux crises hystériques de son père. J'aurais dû au moins rester dans l'enceinte de l'hôpital, bien que Mélanie ne m'aurait certainement pas laissé tranquille. Je m'en veux terriblement d'avoir choisi de retourner ici, dans l'appart alors que Myra est entre la vie et la mort. Je ne crois pas pouvoir trouver le sommeil cette nuit, ce tourment va me hanter toute la nuit.
J'entre dans le bâtiment puis je me dirige vers Maria, la réceptionniste, pour récupérer les clés.
Moi : Salut Maria.
Maria : Salut Jim. Dis donc, vous avez foutu un sacré bordel par ici ! J'ai failli me faire virer à cause de tout ça.
Mes yeux restent écarquillés en entendant cela. Elle est sensée mesurer ses propos au vue du poste qu'elle occupe, mais là, elle s'est grave lâchée. Je la comprends un peu, c'était carrément la folie par ici, le show que nous a fait le père de Myra m'a extrêmement embarrassé. Je n'ai pas supporté comment il a levé sa main sur elle alors que j'assistais là à la scène, complètement impuissant.
Moi : Je suis désolé Maria, ça ne risque plus de se reproduire.
Maria : Je l'espère bien, parce je ne veux pas perdre mon emploi à cause de vos problèmes.
Moi : T'inquiète...
Maria : Comment va mademoiselle Myra ? Je me suis faite du souci pour elle après le passage de son père.
Je ressens comme un pincement dans mon cœur. Entendre le nom de Myra me rappelle encore comment je l'ai abandonnée à l'hôpital.
Maria : Jim ?
Je sursaute avant de répondre.
Moi : Ohw ! Elle va parfaitement bien, mentis-je... Euuuh, je peux avoir les clés de l'appart ?
Maria : Pas besoin. Ta mère est déjà en haut. Elle vient à peine d'arriver.
Moi : Ohw ! C'est bizarre !
Maria : Quoi ? Qu'elle rentre aussi tôt ?
Moi : Non, c'est juste que... Laisse tomber. Et merci pour tout, Maria.
Maria : Je t'en prie. Et bonne nuit Jim !
Moi : À toi aussi, répliqué-je tout en prenant mon départ.
Je repense à la dernière question de Maria, tout le monde sait désormais que ma mère rentre tard et en plus elle ne revient que complètement bourrée. J'ai extrêmement honte d'elle, il faut que ça cesse. Je vais lui en parler ce soir même avant qu'elle n'aille se coucher.
Je monte les marches assez rapidement avant de prendre sur ma gauche mais à peine je vire, je reste figé par la scène qui se déroule face à moi, sur l'étroit corridor qui mène à notre appart. Je me sens abattu, déçu et complètement déchiré de l'intérieur. C'est inimaginable, inconcevable ce que mes yeux sont entrain de voir ! Je ne sais placer un mot à ce que je vois, j'ai l'impression de nager en plein délire là.
Mon poing serré, je fond dans une terrible colère que je m'efforce d'étouffer. Je vois ma mère contre mur, entrain d'embrasser le père de Mélanie. C'est la déchéance, le coup de massue qu'il me suffisait pour sombrer encore plus dans cette soirée bouleversante.
Ma mère ouvre un œil et s'aperçoit que je me tiens un peu plus en retrait. Elle sursaute de surprise en se rendant compte de ce que cela signifie réellement. Ils sont tout couverts de honte pendant que moi je brûle de colère. Décidément, les Summers se sont ligués pour me pourrir l'existence.
Je ne comprends vraiment pas comment ç'a pu arriver. Ça ne peut pas être le coup d'un soir, je suis certain que ma mère et ce type se voyaient bien avant. Je ne comprends pas où je puise cette force de ne pas lui péter la gueule car je pense bien qu'il le mérite amplement.
Mais mes pensées se tournent vers ma mère. Elle ne m'a jamais autant déçu qu'aujourd'hui. La voir entrain d'embrasser cet homme me blesse profondément. Je me sens trahi, détruit et effondré. Je me sens dégoûté de voir leurs visages, une horrible sensation m'envahit et me plonge dans un profond désarroi.
Je me détourne de leurs yeux qui restent cloués au plancher. Je ne saurai rester dans cet endroit encore une minute de plus.
Ma mère : Jim attend ! sanglotant.
Elle me retient par la main et je ne sais pas pourquoi je ne me débarrasse pas de son emprise. Je n'ose me retourner pour affronter son regard honteux.
Ma mère : Ne pars pas s'il te plaît mon chéri. Il faut qu'on parle toi et moi.
Je demeure silencieux, lui offrant toujours mon dos.
Ma mère : Tu dois écouter ce que j'ai à te dire... Rentre chez toi Philippe, on parlera plus tard, finit-elle en s'adressant au père de Mélanie.
Celui-ci disparaît rapidement sans placer un mot de plus. Tant mieux pour lui car je lui aurais refait le portrait s'il osait se rapprocher une nouvelle fois de ma mère.
Ma mère : Viens à l'intérieur.
Je me laisse entraîner par ma mère car une partie de moi veut à tout prix savoir comment tout ceci est possible, comment elle a pu embrasser Mr Summers. Je referme après moi puis m'en vais rejoindre ma mère sur le canapé.
Ma mère : Voilà, je vais tout t'expliquer depuis le début.
À suivre...
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Salut !
Alors comment avez-vous trouvé le chapitre ?
Que pensez-vous que sera la réaction de Jim après les explications que vont lui fournir sa mère ?
Arrivera-t-il à pardonner Mélanie après tout ce qu'elle lui a dit ?
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