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● PDV D'AMÉLIA ●
Nous sommes retournés à l'hôpital. L'ambiance était bien sûr morose après que Travis nous ait dit qu'il ne pouvait pas nous aider. Je me sens fatiguée après ce trajet, tout ce temps et cette énergie gaspillés pour ne rien avoir en retour, c'est un peu frustrant je dois l'avouer.
Myra : Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?
Un grand silence s'abat sur l'étroit corridor. Aucun de nous ne sait ce qui va se passer. Travis était notre dernière atout, notre dernière carte à jouer. Maintenant qu'il ne veut pas nous aider, nous ne savons pas quoi faire.
Je repense à ce qu'il nous a dit sur son cancer. Ça sera encore un coup de trop infligé à Mélanie, si elle apprend la nouvelle. Elle ne pourra pas encaisser ça, ça l'anéantirait. La pauvre, sa vie est bien plus triste que la mienne. Ça me fait terriblement mal de savoir ce qu'elle traverse et ce qui l'attend. Je ne peux juste pas croiser les bras et la laisser souffrir, je veux lui apporter mon soutien, je veux rester près d'elle et ne plus la quitter. Je le ferai qu'elle le veuille ou non. Je me rapprocherai d'elle peu importe le nombre d'insultes qu'elle peut proférer sur moi, je ne veux plus la laisser seule.
Clay me prend dans ses bras pour me réconforter alors que je sombre dans une profonde tristesse. J'ai vraiment de la chance de l'avoir à mes côtés, sa présence m'apaise et me redonne goût à la piètre existence qui est la mienne. Je suis contente de l'avoir connu, de l'avoir laissé entrer dans ma vie. Tout est simple et facile en sa compagnie.
Mon père sort de la chambre de ma mère pour venir vers nous. Il est redevenu le père adorable que j'admirais depuis des années, son sourire a refait surface après avoir disparu depuis quelques années. Je suis contente que les choses aillent enfin pour le mieux, même si je dois encore attendre que ça s'arrange avec Mélanie.
Mon père : Salut les jeunes !
Jim/Myra/ Clay : Bonjour Mr Diaz.
Mon père : Amélia ? Tu peux venir une minute, s'il te plaît ?
Je m'avance vers lui, il me tire de côté.
Moi : Oui, je t'écoute Pa, qu'est-ce qu'il y a ? dis-je toute inquiète.
Mon père : Non, rien de grave, me rassure-t-il. Comme tu le sais, ta mère doit rester encore une nuit en observation, je veux que tu restes avec elle pendant que je vais lui préparer quelque chose à manger.
Moi : Non pa, c'est à moi de le faire. Toi reste avec elle plutôt.
Mon père : Je me disais que ça faisait longtemps qu'elle n'a plus goûté à ma cuisine alors j'ai voulu la faire une surprise.
Moi : C'est vraiment adorable comme geste papa mais je ne vais pas te laisser faire ça aujourd'hui. Tu auras tout ton temps de lui cuisiner ce que tu veux lorsqu'elle sera sortie, mais aujourd'hui laisse-moi faire.
Mon père : C'est bon, t'as gagné. Merci ma chérie.
Moi : De rien papa.
Il retourne dans la chambre et moi je me dirige vers mes amis.
Myra : Tout va bien, Amélia ?
Moi : Oui ça va... Je dois rentrer à la maison prendre une douche et me changer. J'en profiterai pour préparer le plat préféré de ma mère.
Jim : On peut t'accompagner si tu veux.
Moi : Non, c'est pas la peine, en plus ça risque d'être long.
Myra : Ça ne nous dérange absolument pas, tu sais.
Moi : C'est vraiment gentil d'être là pour moi les gars mais sincèrement je trouve que vous en avez assez fait. Allez vous reposer et profiter de votre relation à tous les deux.
Jim : Mais on veut...
Moi : Jim...?
Jim : Okay, si tu le dis, sourit-il en fixant Myra.
Clay : Et moi dans tout ça ? Je vais profiter de qui si tu me chasse aussi ?!
On rigole tous les quatre. Jim et Myra insistent toujours de m'accompagner mais je les persuade de rentrer. Clay refuse de se plier à ma décision, il veut pas me laisser seule et je finis par accepter. Je ne sais pas dire non à ses yeux craquants qui me supplient presqu'en larmes.
Nous prenons un taxi et dix minutes après, nous sommes arrivés. Je croise Mme Ross qui me demande des nouvelles de ma mère. Je lui informe qu'elle va bien et qu'elle sortira demain dans la journée.
Mme Ross est bien sûr ravie d'apprendre cette nouvelle, elle nous accompagne moi et Clay devant notre maison où je vois une personne que j'aurais jamais imaginé trouver devant chez moi : Dereck.
Le regard baissé tristement coupable, il m'a l'air inquiet et un peu agité. Lorsque son regard croise le mien, j'ai comme l'impression qu'il se passe un truc. Les souvenirs de mes instants de bonheur passés à ses côtés font irruption dans mon esprit et je ne peux arrêter ce déferlement.
Il me détaille tristement puis s'attarde sur Clay. Je vois ce brin de déception dans ses yeux lorsqu'il aperçoit ma main dans celle de Clay. Ça se voyait de loin qu'il n'est pas très enchanté de me voir avec un autre.
M'aime-t-il toujours ? Je ne sais répondre à cette question. J'ai longtemps observé de loin sa relation avec Mélanie et je me suis toujours dit qu'il m'avait oubliée depuis longtemps. Mais une partie de moi était persuadée du contraire. Ses yeux, son regard envers moi m'avait longtemps donnée une lueur d'espoir pour notre relation détruite alors qu'on n'avait fait que poser les fondations.
Je n'ai jamais pleuré pour un homme comme ça l'a été pour lui. Je me voyais bâtir ma vie avec lui, j'avais nourri beaucoup d'espoir sur notre relation, j'entrevoyais un futur lumineux à ses côtés. Je nous voyais déjà avec nos enfants, notre première fille que nous avons choisi tous les deux d'appeler Marise.
Tous ces rêves ont été balayés d'un coup à cause de moi. J'ai été la première à briser ces rêves et je le regrette amèrement. J'ai noirci l'existence de Dereck, j'ai effacé ce sourire sincère qu'il brandissait toujours avant que je ne le détruise.
Mme Ross : Vous cherchez quelqu'un jeunehomme ?
Dereck : J'ai déjà trouvé la personne que je cherche, dit-il neutre.
Mme Ross se tourne vers moi, me fixant avec un regard interrogateur. C'est aussi le cas pour Clay, il ne connaît pas Dereck, il est sûrement entrain de se demander qui il peut bien être. Je vois déjà une pointe de jalousie s'afficher dans son regard, il n'a certainement pas aimé la façon dont Dereck me fixait.
Moi : C'est bon, vous pouvez entrer, je vous rejoins dans un instant. Voici la clé de la porte d'entrée.
Clay : C'est qui lui encore ? chuchote-t-il près de moi.
Moi : On a parlera plus tard, s'il te plaît Clay.
Clay : Je suis juste à côté si t'as besoin.
Moi : T'inquiète Clay, ça ira.
Clay détaille désagréablement Dereck une fois à sa hauteur. Il ne dit aucun mot avant d'entrer avec Mme Ross, me laissant face à Dereck.
Moi : Qu'est-ce que tu me veux, Dereck ? dis-je tout en essayant de garder mon calme.
Dereck : C'est lui ton nouveau copain ? Il a l'air plutôt sympa comme mec.
Moi : Ouais contrairement à toi, dis-je sur la défensive.
Je n'ai pas pu me retenir, je rêvais de lui balancer cette phrase depuis bien longtemps, après qu'il ce soit mis avec Mélanie pour me faire du mal. Il sourit tristement.
Dereck : Je m'attendais bien à ça.
Moi : T'es pas venu jusqu'ici pour me parler de mon p'tit copain je suppose. Qu'est-ce que tu veux ?
Dereck : Je m'en vais à l'étranger dès aujourd'hui. Mon vol a été avancé. Nous partons Joshua et moi.
La nouvelle m'a frappée de plein fouet sur le visage. Je suis légèrement pâle sur le coup, je ne sais pas trop pourquoi ça me fait cette horrible sensation. Je ravale lourdement ma salive en essayant de fuir son regard insistant.
Moi : Cool, je suis contente pour vous. Je vous souhaite un bon voyage à tous les deux, dis-je peu convaincu de mes propos.
Dereck : Je suis venu te dire au revoir et surtout m'excuser pour tout le mal que je t'ai faite. Je ne trouve plus véritablement le sommeil depuis que j'ai appris la vérité. J'ai passé des mois à essayer de trouver la meilleure façon de te dire combien je suis désolé de t'avoir infligée toute cette souffrance. Crois-moi Amélia, ça me brûle de l'intérieur lorsque je pense à tout ce que je t'ai fait vivre.
Moi : C'est bon Dereck, oublie ça, c'est du passé. Je ne suis pas moi non plus toute blanche dans cette histoire, je trouve que je l'ai en quelque sorte mérité.
Dereck : T'es une fille vraiment incroyable. T'as un grand cœur, tu te soucies des autres et en plus t'es très belle.
Je rougis sur le coup. Je me rappelle du jour où je l'ai vu pour la première fois, lorsque que mes yeux se sont noyés dans les siens, ce que j'ai ressentie à cet instant précis. Mon cœur s'acharne sur ma poitrine, j'ai l'impression de perdre la tête, d'être coincée dans le corps de l'ancienne Amélia, celle qui était éperdument amoureuse de Dereck.
Dereck : Je t'aime Amélia. Je n'ai jamais cessé de t'aimer, crois-moi.
C'en est trop pour moi, je crois que je vais craquer si il continue. Une jeune larme solitaire vient dévaler ma pommette gauche. Je reste là figé d'étonnement, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Mille et une frissons s'acharnent sur chaque centimètre de ma peau, je suis comme perdue dans un brouillard de pensées incompatibles et incohérentes. J'ai l'impression de délirer. Mes sentiments sont confus, je ne sais plus réellement où j'en suis et ce que je ressens en vrai.
Je m'accroche au seul nerf solide qui me reste pour essayer de mettre mes idées au clair.
Moi : Et Mélanie ?
Je vois son visage se fermer.
Dereck : J'ai passé des chouettes moments avec elle je dois l'avouer, mais ce n'est rien comparé à ce que j'ai vécu avec toi. Tu sais très bien qu'entre elle et moi c'était juste pour te rendre jalouse. On a essayé de se donner une chance mais cela n'a pas marché.
Moi : C'est peut-être toi qui voit les choses ainsi. Elle t'aime peut-être sincèrement.
Dereck : Non, je sais qu'elle aime l'autre là, ce Jim. Tu le sais toi aussi, alors n'essaie même pas de le nier.
Je m'abstiens de faire tout commentaire sur ça. Je crois que Dereck a parfaitement raison.
Moi : Qu'est-ce que tu attends de moi au juste ?
Dereck : Je veux juste que tu me laisse une chance. Si c'est trop te demander, je veux juste un signe, même un tout petit, sur quoi accrocher l'espoir qui me consume de l'intérieur, l'espoir d'être de nouveau avec toi.
Ces mots me prennent au dépourvu. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me mette dans une telle situation.
Dereck : Dis juste un mot et je resterai ici avec toi. J'annulerai mon vol et j'attendrai le temps qu'il faudra pour que tu sois de nouveau à moi.
Je ne sais pas quoi lui répondre, je suis confuse. J'essaie de me dire tout au fond de moi que je suis maintenant avec Clay et que je l'aime mais même de cette façon, j'en suis peu convaincue. Les mots de Dereck me rappellent qu'il reste encore des séquelles de mon amour pour lui qui traînent dans mon cœur. Ces minuscules particules jusque-là insignifiantes prennent soudainement racines et contaminent l'étendue de mon cœur.
Je m'attarde sur son regard où je me perds sur sa beauté, celle qui m'a fait flancher dès le premier instant. Ses traits sont les plus sincères possibles. J'y vois de l'amour, un grand amour qui m'est adressé. Je suis comme hypnotisée par son visage qui m'appelle comme ça l'était avant, ses lèvres qui appellent les miennes et nos yeux qui communiquent furtivement.
Je sens que je commence à céder, à me laisser aller vers lui comme dans le passé. Il s'avance de quelques centimètres de moi, nos regards plus que jamais proches. Il m'embrasse et moi je le laisse faire, comme si une partie de moi voulait à tout prix prendre ce gros risque. Je me sens étrangement heureuse dans ses bras. Ce baiser me fait oublier tout ce que j'ai traversé ces derniers temps. Je me sens légère, j'ai l'impression de planer et de m'envoler au pays des rêves.
Mais tout d'un coup, je repense à Clay, à son sourire, son côté comique et à tous les efforts qu'il l'a fait pour moi. Je repense surtout à ses moments de bonheur que nous avons partagé lui et moi, à ses baisers tendres et doux. Je me rends compte que quelque chose ne semble pas aller, que je fais fausse route.
Je me détache de Dereck toute tremblante. Je réalise véritablement ce que je viens de faire. Comment ai-je pu ? Je n'en reviens toujours pas ! Comment j'ai pu être aussi faible et céder à Dereck d'un coup !?
Dereck : Tout va bien, Amélia ?
Je lève mes yeux vers lui. Je lui aurais bien mis une baffe mais je me retiens de le faire.
Je recule d'un bon mètre de lui, en ravalant ma salive. Il essaie de se rapprocher mais je le tiens à l'écart d'un geste de la main.
Moi : Tu ferais mieux de t'en aller. Tu risques de rater ton vol.
Dereck : Tu veux réellement que je m'en aille ?
Moi : Oui, ça sera mieux pour tout le monde. Et surtout ne t'avise plus jamais de m'embrasser. Je t'ai oublié depuis longtemps, j'essaie d'aller de l'avant et savourer ce que la vie m'offre dans le présent. Je ne veux pas que les choses du passé viennent troubler ce que j'ai construit dans le présent.
Dereck : Je comprends, dit-il tout simplement.
Moi : Ce voyage est une nouvelle opportunité qui s'ouvre à toi, un nouveau départ. Tu veux réellement la gâcher pour une fille qui ne pense même plus à toi ?
Dereck : Je sais que tu penses toujours à moi. Tu viens de me le prouver tout à l'heure. Maintenant plus que jamais, je ne vais pas cesser d'espérer.
Je fond dans une colère noire. Je viens peut-être de m'attirer des problèmes que j'aurais dû éviter.
Dereck : T'inquiète pas Amélia, je vais m'en aller. Mais je reviendrai très prochainement... Tu vas beaucoup me manquer tu sais. J'avais l'habitude de te voir tous les jours depuis tout ce temps et ce n'est que maintenant que je réalise que ton absence va me faire énormément du mal.
Je ne sais plus quoi lui dire à présent. Je l'observe tout simplement. Il a l'air sincère mais je suis déterminée à ne plus céder à lui. Il s'avance et passe sur le côté, s'en allant à petit pas.
Dereck : Au revoir Amélia.
Ma langue reste toujours nouée. Je le vois qui s'en va en me fixant.
Clay : C'était qui ce gars ?
Je sursaute à sa voix, je ne l'avais pas vu venir dans mon dos. J'espère qu'il ne nous espionnait pas, qu'il n'a pas vu lorsque Dereck et moi nous nous sommes embrassés. Je ne veux pas lui faire de la peine, il ne le mérite pas.
Il me fixe étrangement, attendant que je réponde à sa question.
Moi : Ohw ! Lui c'est Dereck, mon ex.
Je vois la colère qui envahit son visage et c'est plutôt compréhensible, mais je ne veux pas lui cacher ça. J'ai estimé qu'il méritait de le connaître bien que ça l'a mis un peu en rogne. D'ailleurs, je le trouve plutôt mignon quand il devient jaloux.
Clay : Et qu'est-ce qu'il te voulait ?
Moi : Il s'en va à l'étranger, il est passé me dire au revoir.
Clay : C'est tout ? dit-il un ton colérique.
Moi : Commence pas, Clay. Je suis déjà assez tendue comme ça. Me fais pas ça s'il te plaît.
Clay : C'est bon, on en reparlera plus tard, lorsque tout sera beaucoup plus calme.
Moi : Viens, entrons. Je vais aller m'occuper du repas de ma mère.
Nous entrons tous les deux. Je referme après moi puis je m'en vais à mes occupations.
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Salut !
Comment avez-vous trouvé le chapitre ?
Croyez-vous qu'Amélia aime toujours Dereck ?
Pensez-vous que Clay ait tout vu de la scène ?
On se retrouve lundi pour un nouveau chapitre.
Bisous 😘😘😘
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