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● PDV DE JIM ●

J'attrape le gobelet rouge sous mes yeux et avale son contenu d'un coup. Je grimace à la sensation forte que procure l'alcool dans mon gosier. La soirée est partie pour durer, j'ignore si je tiendrai le coup mais je ne me sens pas aussi résistant que ça. Pour un jour fou, celui-ci l'aura parfaitement été. Je sens déjà la fatigue qui affaisse mes épaules, mes pieds tiennent à peine debout, mes paupières se ferment lentement.

Mélanie est toujours avec dereck. Ça fait déjà un bon moment qu'ils ont disparu et franchement, j'ai pas vraiment envie de savoir ce qu'il sont entrain de faire. Je me resers à boire une fois de plus. La soirée tourne à l'ennui, j'ai vraiment envie de m'allonger sur mon lit et oublier tout le reste.

Vrrr vrrr !

Mon téléphone vibre dans ma poche. Je regarde le nom qui s'affiche sur l'écran, c'est ma mère. Et merde ! Je ne lui ai rien dit sur où je suis et ce que je fais. Elle doit gravement s'inquiéter là. Je me précipite vers la sortie. La musique est tellement forte que je n'arrive à entendre ma propre voix, tout le monde est en pleine extase. La folie à atteint son climax.

Une fois loin de ce vacarme assourdissant, je décroche aussi rapidement que je le peux.

Moi : Allô !

Ma mère : Bon sang jim où es-tu donc passé. Tu veux que je meurs d'une crise cardiaque ou quoi !?

Moi : Calme-toi ma, je vais bien. Essaie-je de la rassurer. Je suis avec Mélanie, tu te souviens d'elle n'est-ce pas ?

Ma mère : Oui, bien sûr. C'est la cadette des summers. Mais où l'as-tu trouvée ?... laisse-moi deviner. T'es dans notre ancien quartier c'est ça ?

Moi : Oui... en quelque sorte. En fait on est sorti faire un tour.

Ma mère : Okay mais ne rentre pas tard, c'est compris ?

Moi : Okay chef, dis-je d'un ton sarcastique.

Ma mère : Allez, amuse-toi bien, sort-elle avec sourire. Salue  Mélanie et toute sa famille de ma part.

Moi : Compris.

Elle raccroche. Je soupire profondément. Je suis tenté de partir sur le coup mais je trouve que ça serait pas trop poli de ma part. Mélanie risquera de s'inquiéter et je ne veux surtout pas la voir inquiète.

La soirée est toujours aussi électrique contrairement à mon humeur du soir. Les belles musiques s'enchaînent les unes après les autres et l'atmosphère commence à sentir la transpiration. Je marche sur le jardin comme dépaysé, contournant l'immense piscine où un groupe de jeunes s'agitent dans tous les sens. Les pulsion commencent à monter, je vois des gens qui s'embrassent dans un coin, d'autres se touchent de façon sensuelle et se transmettent la vive passion qui les anime. On se croirait à Sodome.

Plus le temps passe, plus je me demande ce que je fous ici. J'ai l'impression de ne pas être à ma place dans cette soirée du péché. J'ai jamais réellement été grand fan des fêtes et encore moins de ce genre de fête.

Mes yeux sont désormais rivés vers un coin un peu plus calme de la fête. L'atmosphère est beaucoup plus posée et les visages que je trouve me paraissent plus sensés.

Au-delà de cette  messe de dépravation que se livrent la majorité de jeunes dans cette folie qu'ils appellent fête, je vois une magnifique jeune fille au visage d'ange qui fixe l'écran de son portable. Elle est assise sur un coin près du comptoir disposé pour l'occasion. Son visage qui se tient de profil témoigne qu'elle a vraiment l'air de s'ennuyer toute seule. Elle fait passer une mèche de ses cheveux derrière son oreille droite avec délicatesse. Son visage se dévoile pleinement à moi et sur le coup, j'ai comme l'impression de la connaître. On s'est déjà vu quelque part mais où c'est ?

Je prends mon courage à deux mains et m'assieds sur la chaise à côté d'elle. Elle lève ses yeux à mi-hauteur pour me détailler puis replonge sur son écran.

Moi : Salut !

Elle me détaille de nouveau l'air un peu surprise avant de répondre à ma salutation.

Elle : Salut, fait-elle méfiante.

De plus près, elle est encore plus belle. Ses gros yeux bruns me fixent avec un soupçon de méfiance. Ses cheveux frisés et bouclés sont d'un noir sombre de la base mais un peu plus châtain sur les extrémités. Ses lèvres légèrement pulpeuses sont d'un rose délicieux. Son nez et légèrement évasé et sa peau est métissée. Elle a fière allure, on dirait  qu'elle est tombée du ciel. Sa magnifique robe bustier verte met parfaitement sa poitrine en valeur. Je ne peux m'arrêter de la mater. Elle remarque mon regard presque de pervers et se presse d'ajuster sa robe. Je suis pris de honte et je tourne mes yeux ailleurs. Elle replonge son attention sur son portable. J'hésite encore pour entamer une conversation avec elle. Je ne sais vraiment pas comment m'y prendre après la scène gênante de tout à l'heure. Elle doit me prendre pour un sale pervers. Je me ressaisis et me lance.

Moi : On s'est déjà vu quelque part ?

Elle lève ses yeux vers moi s'apercevant que c'est à elle que je m'adresse.

Elle : Non, je crois pas, fait-elle toujours aussi méfiante.

Moi : Ton visage m'est pourtant familier.

Elle : Le tien ne me dit absolument rien. sort-elle sèchement.

Moi : Est-ce que je peux savoir ton nom ? Demande-je gentiment.

Elle : T'essaies de faire quoi là ? s'énerve-t-elle d'un coup.

Moi : Rien du tout. Je veux juste savoir ton nom, comme ça je saurai si je te connais ou pas.

Elle se lève de son siège avec une grande colère dans les yeux. Elle fixe sans détour et là je comprends que je viens de merder. Elle  s'en va vers la sortie, stoppée in extremis par une voie à sa droite.

Inconnu : Tu rentres déjà Amélia ! On est même pas encore minuit !

Elle : Je me sens pas bien joshua, j'ai besoin de me reposer.

Elle s'appelle donc Amélia ! Mais attends je la connais ! Oui je me souviens bien d'elle ! Elle était la voisine de Mélanie à mes débuts en primaire, Amélia diaz si je ne me trompe. Son père est hispanique et sa mère est une noire africaine. Il m'arrivait de passer du temps avec elle parce que nos mères bossaient ensemble juste avant que ma mère obtienne une promotion.

Moi : Amélia, Amélia diaz !?

Elle se tourne vers moi l'air surprise.

Amélia : Comment tu connais mon nom ? Qui es-tu ?

Moi : Je ne sais pas si tu vas te rappeler de moi. Je suis Jim, Jim Porter. On a été en primaire ensemble.

Je vois son visage s'illuminer. Elle me sourit agréablement en écarquillant des yeux.

Amélia : Jim ? J'y crois pas ! C'est bien toi ?! Oh mon Dieu !

Moi : Alors comme ça tu te souviens de moi, dis-je en souriant.

Amélia : Comment pourrais-je t'oublier, t'étais quasiment mon meilleur ami ! En plus j'ai beaucoup pensé à toi même après ton départ.

Moi : Mais tu m'as pas reconnu tout à l'heure, dis-je essayant de la chambrer.

Amélia : C'est parce t'as retiré tes grosses lunettes et ton appareil dentaire, t'es méconnaissable sans ça... c'est vraiment pas gentil de ta part, t'aurais dû me dire depuis le début que t'es Jim. Tu savais tout mais t'as préféré te payer ma tête, rie-t-elle.

Moi : En fait je savais rien, c'est lorsque j'ai entendu l'autre gars t'appeler Amélia que je me suis rappelé.

On repart s'asseoir là où on était il y a une minute. Elle me sourit en me détaillant avec attention.

Amélia : c'est fou, ça fait un baille ! J'espérais même plus te revoir un jour. T'as disparu ça fait des lustres.

Moi : Deux lustres pour être précis. En fait vous m'avez beaucoup manqué. Je me devais de revenir ici un jour où l'autre.

Amélia : Qu'est-ce que t'es devenu ?

Moi : Rien. Je viens d'obtenir mon bac comme vous tous ici apparemment, et j'ai décidé de revenir ici pour poursuivre mes études supérieures.

Amélia : Ohw c'est bien ! Et tu iras dans quelle fac ?

Moi : Mansher.

Amélia : Moi aussi ! Wow on pourra se voir tous les jours alors.

Moi : Je crois bien que oui, souris-je.

Elle me sourit délicatement avant de changer complètement de sujet.

Amélia : Comment t'es arrivé à cette fête ? Qui t'a invité ?

Moi : Je suis venu avec Mélanie.

Amélia : Je comprends mieux, sort-elle sèchement.

Moi : Elle est à l'intérieur avec son copain. Si tu veux, on les rejoindre.

Amélia : Non, non, c'est pas la peine. Je préfère être à l'abri des certains visages désagréables qui risquent de gâcher ma soirée, finit-elle un peu irritée.

Moi : Crois-moi, je te comprends bien, placé-je en repensant à la tronche de dereck.

Nous restons là à parler de tout et de rien. Nous parlons de nos vies à chacun, de quelle tournure elles ont pris pour chacun d'entre nous et des tas d'autres conneries qu'on pouvait s'échanger.

Je me perds un long moment dans son sourire. Il est si sincère et attentionné, si tendre que les mots ne savent le décrire. Amélia est tout simplement une fille formidable. Amicale, souriante  et surtout extrêmement belle. Elle a réussi à chasser la solitude et la lassitude qui m'emportaient. Bien qu'en réalité nous n'étions pas aussi proche que ça dans le passé (du moins, de mon côté j'en avait l'impression), elle s'est révélée être mon rayon de lumière dans cette soirée de plus obscure.

J'avais presque oublié Mélanie de la soirée, jusqu'à ce qu'elle ne débarque devant nous accompagné de son copain. Elle ne prend même pas la peine de saluer Amélia qu'elle m'attaque littéralement.

Mélanie : Tu fous quoi dehors jamie ? Ne t'avais-je pas dit de m'attendre à l'intérieur ?!

Moi : Hey ! calme-toi Mélanie. Il y a pas de feu à ce que je vois.

Mélanie : C'est ce que tu crois, lâche-elle sournoisement. Allez, viens on rentre.

Moi : Laisse-moi une minute. Je discute avec Amélia.

Mélanie : On a pas le temps, viens !

Je ne comprends pas ce qui lui arrive. Elle est devenue toute bizarre d'un coup. J'espère juste que ce tarée ne l'a pas contrariée. Sur le coup, j'ai comme une envie de lui dire "je me fous royalement de tes sauts d'humeurs" mais j'ai vraiment pas envie de la mettre en rogne plus qu'elle ne l'est déjà.

Moi : C'est quoi l'urgence, Mélanie ?

Mélanie : L'urgence c'est que je ne me sens vraiment pas bien là sur le coup, et que je veux rentrer.

Moi : Qu'est-ce qui...

Je m'apprête à répliquer quand Amélia me prend par la main. Je me tourne vers elle et je vois son sourire m'égayer.

Amélia : C'est pas grave Jim. Tu peux t'en aller. D'ailleurs, moi aussi je rentre. J'ai un truc à faire. On se parle une autre fois.

Elle se lève de son siège se retirant vers le font du jardin. Mélanie s'imprègne d'un faux sourire que je n'arrive à comprendre.

Mélanie : Tu fais bien de te barrer, crie-t-elle sur le dos d'Amélia.

Celle-ci se retourne avec un semblant de rire qui cache une grande colère.

Amélia : C'est moi que tu causes comme ça pétasse ? sourit-elle sournoisement.

Mélanie : Oui c'est bien toi. Et alors ? Tu  vas me faire quoi ?

La tournure que prend cette conversation me laisse comprendre qu'il y a une forte tension entre les deux filles. Mais que s'est-il donc passé après mon départ ? À ce que je sache, elles ont toujours été des bonnes amies. Les meilleures amies qui soient. Pourquoi se détestent-elles maintenant ? J'aime vraiment pas ça.

Amélia s'avance vers moi. Elle m'embrasse sur la joue et me fixe un moment.

Amélia : Tu vois par tes propres yeux le pourquoi je ne voulais pas entrer à l'intérieur.

Elle s'en va sans dire un mot de plus. Je repense à ses derniers mot et je réalise que le visage désagréable qu'elle a mentionné plus tôt était celui de Mélanie.

Je suis confus et troublé. Bon sang mais qu'est-ce qui se passe ?

Et voilà le chapitre 4 de mon histoire.

Petite question : pourquoi pensez-vous que Mélanie et Amélia se détestent autant ?

J'attends vos réponses !




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