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● PDV DE JIM ●
Il est déjà 18 heures passées et Mélanie n'est toujours pas redescendu. Je déteste rester comme ça en stand-by. J'aime toujours être en mouvement, occupé mon corps à quelque chose, être toujours actif. Je me sens vraiment inutile comme ça.
Si ce n'était pas pour elle, je serais déjà parti depuis longtemps. Je fais partie de ceux-là pour qui le temps est un précieux trésor. Chaque minute qui passe sans rien faire est une perte que je ne tolère pas d'habitude. Il faut dire que chacun de nous à son point faible et le mien c'est sans doute Mélanie. Elle a toujours su me détourner de mes principes, il n'y a rien que je puisse lui refuser ou ne pas faire pour elle. Bien qu'on a été séparé depuis bien longtemps, ma véritable nature a su reprendre ses droits dans la seconde même où je me suis retrouvé face à elle.
Craac ! Craac ! Craac...
J'entends des pas descendre les vieilles marches en bois de l'escalier derrière moi. Je me tourne pour voir à qui j'ai affaire et là je reste bouche bée en apercevant Mélanie. Mes yeux grossièrement écarquillés détaillent le noir profond de sa robe moulante. Elle lui arrive à mi-cuisse et resserre légèrement ses jambes. Vers le haut, c'est un décolleté qui fait ressortir les rondeurs de sa poitrine. Elle a parfaitement lissé ses cheveux qui tombent désormais sur ses épaules. Un peu plus bas, elle a chaussé une magnifique paire de baskets blanche qui contraste avec sa tenue. Son visage angélique arbore un brillant sourire avec une légère touche de maquillage. Elle est tout simplement une véritable déesse, une bombe qui ne demande qu'à exploser et faire un carnage.
Mélanie : Alors, comment tu me trouves ?
Je reste ébahi un moment. Elle sourit en voyant ma tronche.
Mélanie : Quoi ! T'as perdu ta langue où quoi ?
Moi : Putain, où t'as trouvé cette robe ?
Mélanie : wow wow wow wow ! Je savais pas que tu pouvais être aussi vulgaire !
Moi : J'y peux rien moi, c'est de ta faute.
Mélanie : Quoi ?! rigole-t-elle.
Moi : T'as pas trouvé mieux à te mettre, sérieusement ?
Mélanie : Elle a quoi ma tenue ?
Moi : T'as l'air d'une prostituée qui débute dans le métier.
Mélanie : Dois-je comprendre que tu me trouves hyper sexy ou bien tu insinues réellement que je suis comme ces filles ?
Moi : Je vois clairement pas la différence moi, m'éclaté-je avec sarcasme, tout en levant innocemment mes mains.
Mélanie : T'es vraiment con toi, rigole-t- elle.
On se met en rire tous les deux. C'est fou comme on s'est retrouvé aussi facilement malgré les années. Notre complicité d'antan n'a pas perdu de sa saveur mais au-delà de ça, j'ai comme l'impression qu'il y a autre chose. Mes yeux sont pleins d'admiration pour elle, c'est un sentiment qui se rapproche plus à de l'attirance qu'à autre chose. Et j'ai comme l'impression que c'est réciproque. Ses yeux sont comme éblouis à chaque fois qu'elle me fixe. Suis-je peut-être entrain de me faire des films ? Après tout, c'est difficile de cerner ce qui se passe réellement dans la tête d'une fille. Dans la plupart des cas, on se retrouve à des années-lumière de ce qu'elles pensent réellement de nous.
Il est peut-être trop tôt pour interpréter ce qu'elle ressent réellement pour moi. Je dois laisser couler le temps et voir ce qui va venir après. Même si tout au fond de moi, je ressens cette attraction qui me pousse vers elle. Elle est superbement joli. Mes yeux sont prisonniers de son corps sensuel majestueusement développé. Je ne peux m'arrêter de la mater en intégralité.
Plus je la vois dans ma tête, plus mon côté pervers se manifeste. Je découvre une autre facette de moi que j'ignorais et je ne sais comment la repousser, ni comment la dompter.
Mélanie : On peut y aller maintenant.
Mes pensées tordues disparaissent dans un léger sursaut. Je me ressaisis avant de prendre la porte.
Mélanie : Papa ! Nous sommes déjà partis à la fête dont je t'ai parlé ! Si t'as un problème, n'hésite pas à m'appeler, crie-t-elle depuis le salon.
Son père : Okay, c'est compris ! Marmonne-t-il en ouvrant la porte de sa chambre.
Mélanie : Je peux prendre la voiture s'il te plaît, supplie-t-elle en faisant les gros yeux comme si son père allait s'en apercevoir.
Son père : Okay mais conduit-la doucement et ne rentre pas tard.
Mélanie : Merci pa, t'es un ange, crie-t-elle pleine de joie.
Nous quittons le salon et Mélanie referme après elle. La rue est tranquille le soir comme à son habitude. Quelques passants défilent sous la faible lumière des lampadaires déjà allumés. Je me remémore mes douces nuits à la belle étoile, sur le gazon du jardin en face, le jardin où je courais comme un fou sans m'arrêter.
Mélanie : Tu m'ouvres ?! Me dit-elle en indiquant la clôture.
J'exécute tout de suite après. Elle sort l'énorme Cadillac noir du garage. Je referme la clôture et monte la rejoindre à bord du 4×4. Nous prenons le large dans un grand silence.
Elle conduit magnifiquement bien, je ne m'attendais pas à ce qu'elle sache conduire aussi bien. Elle me sourit après qu'elle ait remarqué que je la fixais.
Mélanie : Quoi ? Demande-t-elle avec un semblant de rire.
Moi : Où t'as appris à conduire ?
Mélanie : À la campagne, avec mon grand-père. Pourquoi ?
Moi : Non rien. Je voulais juste savoir.
Mélanie : Je conduis aussi mal que ça ?
Moi : Non au contraire, t'es excellente.
Mélanie : Merci Jamie.
Un léger moment de silence passe avant qu'elle ne reprenne.
Mélanie : Et de ton côté, qu'est-ce que t'es devenu ?
Moi : Moi ? Rien. J'ai enchaîné déménagement sur déménagement. Je suis un véritable pigeon voyageur, j'ai presque fait le tour du pays.
Mélanie : Ç'a sûrement été une expérience enrichissante, t'as certainement vu et appris beaucoup de choses.
Moi : Ouais mais j'ai comme l'impression d'en avoir pas réellement profité. Je veux dire, j'aurais souhaité avoir une vie stable avant de me lancer à l'assaut du monde. J'ai comme l'impression que durant toute ma vie, je ne cesse constamment d'essayer de m'adapter au changement, sans vivre pleinement ma vie. C'est peut-être pour ça que j'ai voulu revenir ici, pour repartir à zéro et donner un réel sens à ma vie.
Elle reste là à me fixer au bout d'une seconde avant de se concentrer sur la route.
Mélanie : Dis donc, que t'es devenu bavard toi !... T'as une copine ? sort-elle pour changer de sujet.
J'écarquille des yeux en me tournant vers elle. Elle me regarde à son tour puis remet ses yeux sur la route.
Mélanie : Je présume que non.
Moi : Quand on est une personne comme moi qui bouge beaucoup, c'est difficile de rester en couple bien longtemps. En plus j'ai horreur des relations à distance.
Elle rigole timidement en se moquant de moi. Je détourne ma tête de sa vue tout en l'agitant de gauche à droite dans un rire léger.
Moi : Qu'est-ce qui t'arrive maintenant ?
Mélanie : Non, rien. Je m'imagine juste ta tronche quand t'es fou amoureux, rie-t-elle sans pouvoir s'arrêter.
Moi : C'est ça, moque-toi bien de ma tronche, fillette, rié-je en retour.
On s'approche d'une grande maison où la musique joue tellement à fond qu'on peut l'entendre de dehors. Mélanie ralentie et je devine que c'est dans cette grosse baraque que se tient la fameuse fête. Elle gare la voiture sur le trottoir à côté de plein d'autres voitures.
Mélanie : Descends, on est arrivé, me sort-elle.
C'est une grande maison, à deux niveaux je pense. Avec le noir, je ne sais dire sa vraie couleur. Elle a un immense jardin qui fait le contour et une piscine à l'arrière qui est parfaitement visible depuis l'entrée où nous nous trouvons.
A peine je pose mes pieds dans la propriété, je vois des jeunes qui s'agitent dans tous les sens au rythme de la musique. Certains sont comme possédés par des esprits, on croirait une réincarnation des pires danseurs de tous les temps, cela étant mon avis propre.
Mélanie me tient par la main, nous traversons cette marée humaine en agitation pour nous rendre à l'intérieur de la maison. Dedans, ça empeste l'odeur de l'alcool et de je ne sais moi quoi d'autre. La fête a visiblement commencé bien tôt que me l'a dit Mélanie. Je vois certains ados qui sont déjà à terre, assommés par l'alcool et sûrement la drogue. Mon visage se froisse légèrement à la vue de cette anarchie. Je suis loin d'être un saint mais je me vois mal faire des telles folies, c'est contre ma nature.
Un grand gabarit au cheveux noir foncé apparaît devant nous. Il semble connaître Mélanie. Que je suis bête, ce sont tous ses amis après tout.
Inconnu : Salut ma beauté, s'adresse-t-il à Mélanie avec sourire.
Mélanie : Salut Dereck, lache-t-elle tout en sourire.
Elle lâche ma main est se rapproche du garçon. Celui-ci l'attrape par la taille et lui colle un baiser de plus sensuel qui soit. Mélanie se laisse faire et le lui rend en savourant passionnément l'instant.
Je ne sais pas ce que je ressens sur le coup. J'ai l'impression d'être en même temps trahi, en colère, triste et déçu. Cette sensation désagréable me transperce littéralement le coeur. Je me sens tout bizarre.
C'est vrai qu'on ne sort pas ensemble et que je n'ai aucun droit de juger ses choix en matière d'hommes mais sur le moment je n'y peux rien, ce gars ne la mérite pas. Cette pensée me fond dans une colère noir que j'essaie d'étouffer.
Mélanie se décolle enfin du garçon et lui adresse un tendre sourire tout en se mordant la lèvre inférieure. Le dénommé dereck lui rend ce joli sourire en glissant sa main droite sur le postérieure de Mélanie. J'ai une terrible envie de lui coller mon poing sur la figure, j'ignore pourquoi mais sa tronche me met dans tous mes états.
Dereck : Tu m'as beaucoup manqué tu sais, sourit-il en fixant Mélanie.
Mélanie : Toi aussi mon beau prince, sort-elle le visage illuminé.
Mon beau prince, j'y crois pas !
Elle se tourne finalement vers moi, légèrement honteuse. Je m'efforce de garder mon sourire malgré moi.
Mélanie : Laisse-moi te présenter jamie, sort-elle en s'adressant à dereck. Mon ami d'enfance. Jamie voici dereck, mon petit copain, ajoute-t-elle en s'adressant cette fois-ci à moi.
Dereck me tend la main, je l'attrape malgré moi et malgré ma folle envie de lui en coller une.
Dereck : Ravi de faire ta connaissance jamie.
Moi : Moi de même. Et en fait c'est plutôt Jim. Mélanie est de temps en temps folle, il ne faut parfois pas la prendre au sérieux.
Dereck : Je te le fais pas dire, rie-t-il.
Mélanie lui donne un léger coup de coude sur les côtes en froissant légèrement le visage. La seconde d'après, c'est son joli sourire qui refait surface.
Mélanie : Il vient d'arriver en ville et j'ai voulu le mettre déjà dans l'ambiance d'ici.
Dereck : Sois le bienvenue jim. J'espère que tu vas te plaire ici avec nous.
Moi : Merci. Je l'espère bien moi aussi.
Il se penche de nouveau sur Mélanie et lui susurre un mot à l'oreille, ce qui a pour don de faire sourire ma jeune amie. Elle lui adresse en retour une phrase à peine audible.
Mélanie : Et pourquoi pas maintenant ? sourit-elle en l'embrassant.
Dereck : T'es sérieuse ? s'étonne-t-il avec un soupçon de satisfaction dans les yeux.
Mélanie hoche positivement la tête avec un grand sourire sur les lèvres. Elle se tourne vers moi, fixant ma mine dépitée.
Mélanie : Bouge pas Jamie. Je serai absent un moment mais je suis toujours dans les parages... Tu crois que ça ira ?
Moi : Okay, tout ira très bien, t'inquiète, marmonné-je sans réelle conviction.
Elle disparaît à l'étage dans les bras de dereck. Je me tourne vers le comptoir pour aller me chercher un truc à boire. Vivement que cette soirée se termine.
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