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● PDV DE JIM ●

Le bus s'arrête devant l'une des entrées de l'université, je descends rapidement sans prêter attention aux gens qui se trouvent autour de moi, trop perdu sur l'écran de mon portable.

J'envoie une fois de plus un message à Mélanie, espérant qu'elle pourra finalement me répondre.

Hier elle n'était pas venue au cours, Myra non plus d'ailleurs. Je me demande ce qu'il leur est arrivé. J'ai voulu passer chez Mélanie hier après les cours mais j'avais complètement oublié sous les coups de la fatigue.

Je crois qu'elle m'en veux d'avoir embrassé Amélia. A présent, elle ressent ce que moi j'ai toujours ressenti à chaque fois que je la vois avec ce bâtard de dereck. Je crois qu'on est quitte maintenant.

Tout au fond de moi, j'ai envie de croire qu'il y a ne serait-ce qu'une infime partie d'elle qui est folle de moi, qui me désire ardemment. Je l'ai vu dans ses yeux l'autre soir devant la porte de sa chambre. Elle ne veut juste pas l'admettre, elle essaie d'étouffer ce sentiment avant qu'il ne devienne grand.

Amélia pense que je ne suis qu'un pion, un pion parmi des dizaines que Mélanie tient dans sa main afin d'aboutir à son but ultime, celui de la détruire elle. Je connais Mélanie et je sais très bien qu'elle n'est pas ce genre de personne. Mais en même temps je me demande pourquoi Amélia dit des telles choses. Peut-être qu'elle dit vrai ou peut-être que non. Peut-être qu'elle ne veut juste que m'éloigner de Mélanie. Peut-être que je devrais me méfier d'elle comme me l'ont conseillé Mélanie et Myra.

Je ne sais plus qui croire à présent. C'est vraiment difficile de rester lucide quand on est à ma place, quand on voit ses deux plus proches amis se détruire sans scrupule.

Je lève mes yeux devant moi, je vois Myra devant l'entrée de notre auditoire. Elle me voit arriver mais m'ignore en continuant à fixer l'écran de son téléphone.

Moi : Salut Myra !

Myra : Salut ! ne prenant pas la peine de me regarder.

Moi : Ça fait quasiment 2 jours que j'essaie de te joindre mais tu fais aucun signe.

Myra : J'étais occupée, repond-t-elle froidement.

J'ai comme l'impression qu'elle ne va pas bien, qu'elle est contrariée ou furieuse je sais pas. Elle doit être fâchée à cause de ce que je lui ai dit l'autre jour à la soirée.

Moi : Si t'es comme ça à cause de ce que je t'ai dit l'autre jour, sache que je regrette beaucoup de mettre comporter comme un idiot cette nuit là.

Myra : C'est pas à cause de ça. Et puis d'ailleurs, je vais parfaitement bien.

Moi : T'en es sûre. Je veux dire, t'es vraiment sûre que tout va bien ? Tu m'as vraiment l'air...

Myra : Triste, complète-t-elle. Je le sais, et merci de le remarquer enfin.

Moi : Quoi ? Je te comprends pas, mais qu'est-ce qui t'arrive ? dis-je avec un rire ridicule.

Myra : Laisse tomber Jim. Je veux surtout pas te pourrir ta bonne humeur.

Moi : Mon humeur est déjà pourrie quand je te vois comme ça.

Elle leve enfin ses yeux vers moi. Elle reste silencieuse. J'arrive à voir ses yeux se remplir des larmes. Elle souffre beaucoup pour je ne sais quelle raison.

Son silence ne m'offre rien comme réponse malgré mon envie ardent de lui venir en aide. Je pourrais rien faire si elle me dit pas ce qu'elle a.

Moi : Qu'est-ce qui te rend si triste ?

Myra : Donc tu comprends rien, se contente-t-elle de dire.

J'essaie de penser à ce qu'elle veut concrètement me dire mais j'y arrive pas. Mon cerveau est comme en arrêt.

Je ressens une étrange sensation qui me déconnecte de toutes les pensées qui troublent ma tête. Elle monte de depuis ma taille jusqu'à mes pectoraux, avant de prendre un visage d'une beauté indéniable. Le sourire que je vois apparaître sur le côté m'est agréable, il m'appelle vers lui et m'oblige à lui répondre de la plus belle manière qui soit.

Un doux baiser sur mes lèvres vient réveiller certaines pulsions longtemps enfouies aux confins de moi. Je sais pas si mon corps est capable de supporter cette décharge de sentiments bien que illusoire et trompeuse. La douce voix qui me siffle à l'oreille est imbibée d'un tendre sourire accrocheur qui me fait quasiment frémir.

... : Salut Jim !

Moi : Salut Amélia, je souris tendrement.

Amélia : J'ai attendu ton message tôt le matin mais c'est jamais arrivé.

Moi : Je suis vraiment désolé, je vais me rattraper, promis.

Je reviens croiser le regard de Myra mais elle n'était plus là.

Moi : Mais où est-elle passée ?

Amélia : Qui ? L'assistante de Mélanie ?

Moi : Quoi ?

Amélia : C'est comme ça que moi je l'ai surnommée.

Moi : C'est pas drôle Amélia.

Amélia : C'est bon j'arrête, râle-t-elle.

Moi : Alors où est-elle passée ?

Amélia : Je pense qu'elle est entrée. Elle a pas pu supporter de nous voir s'embrasser. Je crois qu'elle a un faible pour toi

Moi : Sois pas ridicule, ris-je. On est juste bons amis et rien de plus.

Amélia : Ça c'est toi qui l'penses. T'as jamais remarqué la façon dont elle te regarde ? C'est clair qu'elle est grave folle de toi !

Moi : T'es sérieuse là ?

Elle lève ses yeux vers le ciel puis soupire.

Amélia : T'es vraiment un aveugle toi. Réveille-toi un peu !

Je leve un sourcil en réfléchissant sur je ne sais quoi.

Amélia : Si tu veux mon avis sur elle, elle est une bonne personne, elle est juste aveuglée par les machinations de Mélanie. J'aurais même souhaité que tu sois amoureux d'elle plutôt que de Mélanie.

J'essaie de réfléchir sur ce que vient d'avancer Amélia. C'est impossible ! Myra amoureuse de moi ! Comment ?

Moi : Tu te trompes, je crois pas qu'elle puisse être amoureuse de moi. Et puis d'ailleurs pourquoi tu m'as embrassé. Je croyais qu'on avait dit pas de baiser.

Amélia : Je voulais juste me payer la tête de cette pimbêche de Myra. Avoue que je sais jouer la comédie.

Moi : C'est bon arrête.

Amélia : Allez viens ! Le prof est là, sourit-elle.

Nous entrons puis nous nous asseyons. Le cours débute mais j'ai pas du tout la tête à ça. Je pense à Myra. Elle est juste à 5 rangées de sièges devant moi.

Il faut qu'on parle elle et moi, je dois effacer le doute dans ma tête sinon je ne serai jamais en paix. Si les soupçons d'Amélia s'avèrent être vrais, je sais pas ce que je ferais après. J'espère vivement qu'elle se trompe.

Le cours est fini, je descends rapidement pour essayer de rattraper Myra.

Amélia : Tu vas où comme ça ?

Moi : Je vais parler à Myra.

Amélia : Okay. Si tu finis, rejoins-moi chez Nico, je t'attendrai.

Moi : Okay.

Je cours rejoindre Myra qui marche lentement, ses mains dans les poches de son jeans. Je crie son nom plus de trois fois mais elle ne réagit pas. J'arrive enfin à sa hauteur et me place devant elle exprès pour stopper sa marche.

Elle retire les airpods de ses oreilles lorsqu'elle me voit surgir devant elle. Je comprends mieux pourquoi elle m'entendait pas, la musique joue tellement à fond.

Myra : Tu m'veux quoi encore ? sort-elle froidement.

Moi : Pourquoi t'es partie ce matin ? On avait pas fini de parler !

Myra : Je ne voulais surtout pas interrompre vos retrouvailles en amoureux, enchaîne-t-elle d'un ton équivalent au premier.

Moi : Pourquoi j'ai l'impression que t'es en colère contre moi ?

Myra : Comment veux-tu que je réagisse après avoir vu ce que t'as fait lors de la cérémonie de Samedi ou pire encore ce matin même ? Crie-t-elle avec étonnement.

Moi : Ça ne devrait pas t'affecter vu qu'Amélia t'as rien fait de mal. Son problème c'est avec Mélanie.

Myra : Mélanie est comme ma sœur j'te rappelle, tu t'préoccupes même pas de combien a été sa souffrance lorsqu'elle vous a vus cette nuit là et même jusqu'à présent. Tu peux pas le savoir parce que t'étais trop occupé avec ta nouvelle copine.

Moi : Elle a dû vite m'oublier lorsque dereck la prise dans ses bras durant toute la nuit.

Myra : T'es vraiment qu'un sale con tu sais. Je regrette sincèrement d'être tombée am...

J'écarquille les yeux d'étonnement ou d'admiration, je sais même plus. Je la vois rougir et faire sa timide. Elle a fini par le dire, enfin presque. Je laisse glisser un sourire, ce qui a le don d'énerver davantage Myra.

Elle m'écarte de son chemin puis continue sans jeter un petit coup d'oeil derrière.

C'est donc vrai ! Elle est amoureuse de moi.

Je sais pas si je devrais être heureux ou bien être triste. Je l'apprécie beaucoup mais je sais pas si j'éprouve des réels sentiments pour elle.

Elle mérite pas de souffrir, je ne dois pas la faire souffrir. Comment faire pour ne pas la blesser ?

Salut !

Alors des avis pour ce chapitre ?

J'attends vos réactions.


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