● PDV DE JIM ●

Ça fait un bon moment que je reste là à fixer Mélanie et Dereck qui se prennent dans les bras en amoureux, s'embrassant devant tout le monde sans la moindre retenue.

Je suis à bout de nerfs là. Je crève de jalousie. J'ai que mon verre d'alcool pour m'apaiser.

Myra : Vas-y doucement avec l'alcool. On vient à peine d'arriver et t'as déjà avalé une bouteille et demie.

Je commence déjà à ressentir les effets de l'alcool. Ma tête vacille, j'ai l'impression que tout autour de moi tourne.

Moi : Tu veux danser ? J'ai toujours rêvé de danser avec toi.

C'est pas croyable! J'arrive pas à croire que j'ai pu dire ça à Myra. C'est peut-être ma jalousie qui prend le contrôle sur moi, ou bien c'est plutôt l'alcool.

Myra semble remarquer que je ne suis plus vraiment moi. Elle me regarde étrangement, je ne sais pas si c'est de la honte, ou de la pitié ou encore de la déception que je vois luire dans ses yeux.

Myra : Je crois qu'on ferait mieux de rester ici.

Moi : Quoi ? T'es pas sérieuse j'espère !?

Myra : J'ai pas envie de danser Jim ! me sort-elle froidement.

Je me ressaisis. Elle ne me regarde plus dans les yeux. Ses copines font semblant de ne pas suivre la conversation mais c'est trop tard car je les avais déjà repérées. Je souris bêtement après ça.

Moi : Tant pis ! C'est comme tu veux la coincée... Tu m'étonnes que les hommes ne veulent pas tourner autour de toi.

Myra : Qu'est-ce que t'as dit ?

Je viens de merder là. Je ne m'en rends compte que une fois ces absurdités déjà sorties. Myra ne dit plus rien, elle a l'air de pleurer. Je ne supporte pas d'entendre ça, ça me pince violemment le cœur de savoir que je suis à la base de la douleur qu'elle ressent. Je ne peux plus rester ici, je crois que j'étouffe.

Moi : Je vais aller faire un tour, je reviens.

Myra essaie tout de même de me retenir malgré ce que je viens de lui dire, mais je l'ignore, me méprisant moi-même.

Je tiens à peine debout, mes pieds me torturent. Je me faufile au milieu de la foule qui se déhanche. Je rejoins le comptoir où je demande un autre verre dans le but de m'affliger encore une torture de plus.

Une voix : Jim ! Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi t'es autant bourré ?

Je regarde à ma gauche. C'est Amélia que je semble reconnaître. Elle est aussi belle que le jour où je l'ai revue pour la première fois.

Moi : Oh Amélia, c'est toi ! murmuré-je.

Amélia : Mais qu'est-ce que t'as ?

J'ignore sa question et l'attrape par le bras. Elle se laisse faire pour éviter que l'attention soit portée sur nous, ne comprenant toujours rien de ce qui m'arrive.

Moi : Viens on va danser.

Amélia : T'es sûr que ça va ?

Je pose mes mains sur sa taille, formant un boucle autour d'elle. Elle dépose avec hésitation ses mains sur mes épaules, se demandant toujours ce qui m'arrive.

Moi : Oui, tout va parfaitement bien.

La distance entre nous deux est si faible que j'arrive à sentir sa respiration saccadée. Dans ses yeux interrogateurs, je me perds comme si c'était la première fois que je tombe sur elle. Sur le coup, je me sens emporter par une soudaine envie de l'embrasser.

Mes lèvres viennent se coller aux siennes. Elle a l'air surprise mais elle se laisse faire. C'est une étrange sensation qui m'anime, je savais que ça devait être délicieux de goûter à ses lèvres pulpeuses mais je me voyais pas le faire. Sur le coup, je sais plus ce qui m'arrive. En même temps je me sens libre et léger, en même temps j'ai l'impression de porter un lourd fardeau.

Je recule brusquement après avoir réalisé ce que je viens de faire. Amélia me fixe ne comprenant pas ce qui m'a pris de faire ça.

J'ai une fois de plus merdé et je ne sais pas comment je vais faire pour arranger les choses.

>>>

● PDV D'AMÉLIA ●

Je ne comprends pas ce qui s'est passé, pourquoi il m'a embrassée au milieu de tout le monde. Je suis un peu embarrassée du coup.

J'ai voulu le gifler sur le coup mais j'ai eu peur que ma réaction ne puisse déclencher un scandale. C'est l'unique raison pour laquelle je l'ai laissé faire.

Je vois Mélanie et Myra son assistante se retourner un peu plus loin. Elles venaient sans doute pour Jim et n'ont pu rien faire en nous voyant nous embrasser.

Il se passe un truc entre eux et je ne veux surtout pas qu'on m'utilise comme pion dans leur sale jeu. C'est bien évident qu'il s'agit d'un sale tour, sinon Jim ne m'aurait jamais embrassée.

Je fronce les sourcils. Jim s'est bien moqué de moi à ce que je vois. Je l'attrape par la main et le traîne vers l'extérieur. Nous passons devant Mélanie et sa bande qui nous narguent étrangement.

Il fait un peu froid dehors et l'ambiance est plutôt calme. Je le traîne jusqu'au parking en face du bâtiment.

Moi : C'était quoi ça ? m'énervé-je.

Jim : De quoi tu parles ?

Moi : Pourquoi tu m'as embrassée ?

Jim : Heu,...

Moi : On sait très bien tous les deux qu'il y a rien et qu'il n'y aura probablement jamais rien entre nous. Je veux bien savoir ce qui t'as pris de m'embrasser devant tout le monde.

Il ne dit pas un seul mot, clouant son regard sur le pavé. Je crois savoir pourquoi il l'a fait.

Moi :  Tu l'as fait pour elle, n'est-ce pas ? Pour la rendre jalouse, c'est ça ?

Mes mots sonnent comme une évidence à ses oreilles. Il a honte de lui, de ce qu'il vient de faire.

Moi : Tu m'as utilisée pour arriver à tes fins, je le fixe avec un dedain dans les yeux.

Je me tourne toute furieuse que je suis et m'en vais. J'ai plus du tout envie de reposer mes pieds dans cette pièce bien que Clay m'y attend toujours. C'est pour lui que je suis venue mais je ne crois plus pouvoir rester longtemps ici même pour lui.

Jim : Amélia, attends !

Je m'arrête je ne sais pourquoi. Je crois que j'ai envie d'entendre ce qu'il a à me dire.

Jim : Je suis désolé, j'aurais pas dû t'utiliser comme je l'ai fait. C'est juste que j'ai été emporté par la jalousie lorsque j'ai vu Mélanie embrasser ce mec, et j'ai agi comme un idiot.

Je suis toujours de dos. Les mots de Jim m'ont rappelée ce qui s'est passé avec Travis. Je comprends parfaitement ce qui l'a poussé à m'embrasser. J'ai moi-même commis une grosse bêtise sur le coup de la jalousie.

Je me tourne enfin vers lui. Il regrette sincèrement ce qui s'est passé, je peux le voir dans ses yeux.

Moi : Je te comprends parfaitement. Mais crois moi Jim, tu ne devrais pas faire tout ceci pour elle. Elle ne mérite pas ton amour. Tu seras le seul qui va souffrir à la fin. Tout ce qui compte pour Mélanie c'est me pourrir la vie, elle est capable de t'utiliser si elle le pouvait, pour me faire du mal.

Jim : Je te crois pas. Elle fera jamais une chose pareille.

Moi : Je ne veux surtout pas qu'on ait une dispute à cause d'elle, crois ce que bon te semble. Mais ne fais plus jamais ça. Je t'aurais compris si tu me l'avais dit avant. Je ne te l'aurais jamais refusé.

Il me lorgne avec un sourire mesquin. Un regard tout aussi mystérieux que charmeur lui colle au visage.

Jim : T'aurais accepté de m'embrasser si je te l'avais demandé ? Il sourit en finissant sa question.

Je rougis sur le coup. Ç'a l'air de lui faire plaisir que je sois autant embarrassée.

Moi : Pourquoi pas ! Je sais aider quand on me le demande. Tant que c'est pour une bonne cause bien sûr.

Il me sourit et je fais pareil. On se regarde sans dire mot, seuls nos yeux se parlent.

Moi : Tu vas grave avoir des ennuis avec Mélanie. Elle a pas du tout apprécié te voir m'embrasser.

Jim : Je me fous royalement de ce qu'elle peut dire après tout ce qu'elle me fait endurer. J'ai le droit de faire ce que je veux, être avec qui je veux.

Moi : Moi je pense que tu devrais plutôt continuer de lui rendre jalouse. Si elle a ne serait-ce qu'un brin d'amour pour toi, elle te le fera comprendre. Mais si elle ne réagit pas, ce qu'elle ne tient vraiment pas assez à toi. Je veux dire, qu'elle te considère juste comme un ami.

Il abaisse les yeux, se posant mille et une questions. J'ai ma petite idée de comment ça va se finir mais je n'ose l'avouer à Jim. Je connais parfaitement Mélanie et je sais de quoi elle est capable. Mais je m'inquiète juste pour Jim. Il ne mérite pas de souffrir.

C'est sans doute la seule façon pour lui d'ouvrir les yeux et de voir qui est réellement Mélanie, la fille de qui il est amoureux.

Moi : Je pourrais faire semblant d'être ta copine si tu veux. Elle sera encore plus folle de jalousie si elle sait que tu sors avec moi.

Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui ai proposé cela mais j'y peux rien, ça m'a échappé de la bouche.

Jim : Tu feras vraiment ça pour moi ?

Moi : Ouais, mais hors de question qu'on s'embrasse de nouveau.

Il sourit timidement puis se met à réfléchir encore pendant un moment.

Jim : C'est bon dans ce cas.

Moi : On sort officiellement ensemble, je souris pour marquer mon sarcasme.

Jim : Je crois bien que oui, il sourit aussi.

Moi : On fait quoi maintenant ?

Jim : Je vais te raccompagner chez toi. T'as pas la tête d'une personne qui veut faire la fête.

Je rigole comme une folle, il s'y met lui aussi. Nous ne tardons pas à quitter le parking pour nous trouver un taxi conduisant au centre-ville.

Je texte rapidement Clay pour lui dire que je rentre. Il est vraiment déçu de l'entendre, je crois que je lui ai gâché sa soirée. Je ne crois pas pouvoir fermer l'oeil de la nuit en pensant à cela. Clay est un mec bon, il ne méritait pas que je lui fasse ça, mais en même temps j'avais plus la force ni le courage de remettre mes pieds dans cette salle.

Le taxi me dépose devant chez moi. Je fais une bise sur la joue de Jim puis j'entre. Jim continue avec le taxi pendant que moi j'essaie de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller mes parents.

Je rejoins enfin ma chambre. Je me change et m'allonge sur mon lit douillet, repensant à la folie qui s'est passé durant la soirée.

Salut !

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