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● PDV DE MYRA ●
Moi : Okay, nous y voici ! dis-je avec plein d'énergie dans la voix. Je peux t'attendre ici si tu veux ? demandé-je en garant la voiture au coin de la rue.
Jim : Tu viens pas ?! s'exclame-t-il.
Moi : Non. Je crois que vous devriez parler seul à seul, c'est mieux.
Jim : Okay. Si c'est comme ça alors, ne m'attend pas. Je rentrerai par mes propres moyens.
Moi : Okay, à demain alors.
Jim : A demain.
Il m'embrasse sur la joue et je ressens comme un million de frissons se déverser sur moi. Je rougis sur le coup mais il n'a pas l'air de s'en apercevoir. Il me sourit et je le lui rends. J'ai eu comme l'impression que le temps s'est arrêté lorsque nos regards se confrontaient. J'aurais aimé que ça soit ainsi éternellement, que ces yeux ne se détournent pas de moi, mais cela n'a duré qu'une fraction de seconde. Il était déjà parti rejoindre Mélanie alors que moi je reste là à fixer le vide comme une idiote.
Qu'est-ce que j'espérais au juste ?! Qu'il puisse s'intéresser à moi !? Qu'il rampe à mes pieds après qu'on se soit vu que 3 fois !? Je suis pas comme Mélanie moi, je sais pas charmer un garçon. En plus, je suis pas le genre de fille que les garçons remarquent en première position. J'ai un manque cruel de confiance en soi, c'est ce qui fait que je suis toujours toute seule.
Des mecs ? C'est pas ce qui manquait. J'en ai eu quelques uns à mes pieds mais j'ai jamais réussi à trouver le bon. Ils étaient tous soit intéressés par mon physique, soit intéressés par mon fric. En plus, je sentais pas en moi cette p'tite voix qui aurait dû me dire "celui-ci c'est le bon".
J'ai toujours voulu que mon histoire ressemble à celle de ma mère. Elle a épousé le premier homme à être entré dans sa vie. C'est cette expérience là que je veux vivre, ne connaître qu'un seul homme dans ma vie et passer les restants de mes jours avec lui. Vieillir ensemble et voir le bonheur de nos enfants et celui des nos p'tits enfants.
Le jour où j'ai vu Jim pour la première fois, j'ai tout de suite senti qu'il était différent des autres. Son sourire m'a parlé et j'ai senti la chaleur que dégageait ses yeux. Cette chaleur m'a envahie et depuis je me sens plus du tout la même. J'ai jamais cru au coup de foudre mais là je pense que j'ai bien retenu la leçon car tout au fond de moi je crois que je suis folle de Jim.
J'ai peur de ne pas avoir la force de résister si son regard se pose encore sur moi avec autant d'insistance. C'est la véritable raison qui explique le fait que je restais autant scotchée sur mon phone. Je ne voulais pas rester comme ça à découvert, avec son sourire pointé sur moi comme une arme prête à ravager.
Ma timidité est sans doute mon plus grand défaut. J'ai peur de le repousser comme je l'ai fait avec d'autres mecs, sauf que pour les autres fois c'était fait exprès. Mais là j'ai juste peur qu'il aille voir ailleurs, s'il n'est pas déjà entrain de le faire.
Je me demande si il a ne serait-ce qu'un brin de sentiment pour moi. C'est vrai dans sa tête il n'y a que Mélanie et cette peste d'Amélia mais je me demande si je peux vraiment rivaliser avec elles.
Mélanie c'est peut-être mort parce qu'elle est déjà avec dereck mais Amélia c'est quand même une fille super canon au-delà d'être la garce que tout le monde connaît. En plus, elle a la chance d'avoir connu Jim étant p'tit, cette proximité lui donne un temps d'avance sur moi, même si Jim la déteste pour le moment.
Je chasse toutes ces pensées de ma tête. Je me concentre sur la route. Mon père est sans doute déjà rentré de son voyage d'affaire et j'ai vraiment hâte de le revoir. Ça fait deux mois qu'on s'est pas vu physiquement et j'ai une forte envie de le prendre dans mes bras.
J'arrive enfin chez moi. C'est une grande villa, avec une belle vue sur la mer et un grand jardin. Elle est en plein cœur du quartier bourgeois de la ville. Je côtoie tous les jours les grandes personnalités du pays et certains d'entre eux sont même devenues des proches.
Tout ce luxe et cette notoriété n'a jamais rien signifié à mes yeux. Certains m'envient parce que je suis née avec une cuillère en or dans la bouche, mais ce qu'ils ignorent est que cette satanée vie rime avec solitude.
Mon père payait des enseignants pour qu'ils me donnent cours à la maison. J'ai jamais connu le primaire ni le collège d'ailleurs. J'ai directement démarré au lycée. J'ai eu beaucoup de difficultés à m'intégrer dans ce nouveau monde avec plus de gens que le total de ce que j'ai connu de toute mon existence.
C'est aussi durant cette période que j'ai connu mes quatre meilleures amies : Jenny, Jessica, Emma et Mélanie. Elles sont ma seconde famille, je ne m'étais jamais autant attachée à des étrangers comme je le suis avec elles. Elle ne ne sont pas si étrangères que ça après tout.
Bref, j'entre ma voiture dans le garage. J'emprunte une porte à la droite qui donne directement sur le salon. C'est un calme impérial qui m'accueille, la pièce est grande et spacieuse, je vois ma mère à l'autre bout qui s'empiffre avec de la crème glacée en regardant une émission de télé. Elle dépose le pot de crème sur la table lorsqu'elle s'aperçoit que je suis rentrée et vient m'accueillir comme d'hab. Elle me couvre des baisers comme si ça faisait des mois qu'on s'était pas revu alors qu'on s'est vu ce matin même.
Je cherche du regard mon père, il dois être dans la salle à manger à l'heure qu'il est, mais je vois personne là-bas non plus. Où est-il ?
Moi : Mam ? Je vois papa nulle part, où est-il passé ?
Ma mère : Ohw je suis désolée ma puce, ton père a eu un empêchement de dernière minute. Il a dû rester à l'étranger pour régler un petit problème.
Moi : Okay, je vois, dis-je avec plein de déception dans la voix.
Ma mère : J'ai une autre nouvelle à t'annoncer ma chérie, sourit-elle
Moi : Vas-y.
Ma mère : Le docteur Silver a appelé. Il dit qu'il sera ici dans 4 mois et il veut savoir si notre rendez-vous est toujours maintenu.
Je me fond littéralement sur le canapé avec angoisse et peur. Mon coeur bat à la chamade, ma respiration s'accélère, j'ai peur, j'ai vraiment peur. Je ne sais pas pourquoi j'ai si peur mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas résister.
Ma mère s'assoit à côté de moi. Elle me caresse le dos avec sa main droite, tout en penchant sa tête vers moi. Elle sourit agréablement et me prend par la main.
Ma mère : N'aie pas peur ma chérie. Rien de grave ne va t'arriver je te le promets. Tout va bien se passer tu verras. Ton opération se passera avec succès.
Moi : Et si ça se passait mal !? dis-je en tremblotant de peur. Et si je mourrais durant l'opération !?
Ma mère : Ne dis pas des bêtises Myra. Tout se passera très bien. D'ailleurs le docteur Silver m'a dit qu'en général, ces genres d'interventions réussissent toujours, le taux de mortalité est très faible.
Je ne peux m'empêcher de céder à la panique. Je tremble alors que ma mère me prend dans ses bras. Je pleure comme une enfant.
Depuis qu'on m'a diagnostiqué ce problème cardiaque, ma vie n'a plus été la même. J'ai tout le temps peur. J'ai surtout peur de mourir. Cette angoisse a pris le peu de joie qui luisait en moi. Elle m'a aussi appris que la vie est éphémère et qu'il faut pleinement la vivre en savourant la moindre seconde qui passe. Depuis ce jour, j'essaie de me construire un nid de souvenirs merveilleux qui me permettront de m'en aller en paix si cela devait arriver. Je veux aussi que les gens autour de moi gardent en mémoire des bons souvenirs lorsque je serai plus là.
Je ne veux pas qu'ils aient une image triste de moi. Je veux qu'ils se rappellent de moi avec sourire, avec joie. Qu'ils se disent qu'elle est partie sans regrets et en paix telle qu'elle le souhaitait. C'est cette image que je veux laisser aux gens autour de moi.
Ma mère m'emmène jusqu'à ma chambre. Je me change et m'allonge sur le lit. J'ai pas trop faim donc je descends pas manger, même si ma mère fait quand même monter ma nourriture dans ma chambre. J'avale quelques bouchées juste pour ne pas la contrarier.
Je vois mon téléphone sonner, c'est Mélanie. Elle me remercie pour avoir convaincu Jim de lui pardonner mais avec l'histoire de ma maladie j'ai plus la tête à autre chose. Mélanie était un peu inquiète pour moi mais j'ai rien voulu lui dire sur le sujet. Je veux pas que tout le monde sache que bientôt je risque de tirer ma révérence. Je ne veux pas qu'ils soient tristes ou qu'ils me regardent avec pitié.
Ma mère me prend une nouvelle fois dans ses bras. Elle reste dormir avec moi jusqu'à ce que je me plonge dans un profond sommeil.
Voilà !
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Bisous 😘😘😘
Et à lundi prochain pour la suite
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