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● PDV DE JIM ●
Le cours de ce matin a été d'un ennui mortel, je crois que j'aurais mieux fait de rester m'allonger sur mon lit plutôt que de subir ce supplice.
Je descends les marches de l'amphithéâtre, le professeur de sociologie vient de quitter la pièce après nous avoir torturé durant plus de 3 heures.
C'est la pause, il est 12 heures passées et j'ai extrêmement faim. Aujourd'hui je me sens un peu seul, je n'ai personne à qui parler. J'ai décidé de prendre mes distances de Mélanie et Amélia, du coup j'ai plus personne à qui parler car elles sont les deux seules personnes que je connais, du moins je croyais connaître.
Je me rends au petit resto où nous étions allés hier, Amélia et moi. Il y a des fortes chances que je tombe sur elle en arrivant là mais je m'en fous de toute façon. On n'a plus rien à se dire et je ne veux surtout pas être à côté d'elle.
Une voix : Jim ! Jim ! Attends !
Je me tourne pour voir la personne qui s'adresse à moi. C'est une fille, l'une des amies de Mélanie, Myra si je ne me trompe pas. Elle sort elle aussi de la salle où j'étais tout à l'heure. Je la fixe avec une once de méfiance dans les yeux pendant qu'elle m'offre un tendre sourire.
Myra : Ça fait un bon bout de temps que je t'appelle et tu réagis pas.
Moi : Désolé, j'avais pas entendu.
Myra : Tu vas où comme ça ?
Moi : J'ai un p'tit creux, je vais aller manger chez Nico.
Myra : Le p'tit resto là devant ?
Moi : Ouais.
Myra : Ça tombe bien, moi aussi j'ai faim. Allons-y alors.
J'écarquille les yeux d'étonnement. Elle me répond du même regard en levant ses mains vers le ciel.
Myra : Quoi ? Ça te pose un problème si on mange ensemble ?
Moi : Non pas du tout.
Myra : Alors on y va !
Je me tiens à sa gauche et nous marchons ensemble. Je joue un peu au timide car en fait je la connais pas en vrai et que je réagis toujours de la sorte lorsque je suis avec une personne que je connais à peine.
Elle a l'air timide elle aussi contrairement à Mélanie sa copine. Elle a les yeux collés sur le smartphone entre ses mains, une grosse bague en argent s'insère dans son majeur gauche et une chaînette en or est enroulée autour de son poignet. Son gros pull gris cache les formes de sa taille mais sa partie inférieure se dessine majestueusement sur son jeans moulant. Elle n'est pas de grande taille, 1,65 m environ, c'est à peine qu'elle m'arrive à l'épaule.
Nous arrivons enfin devant le café, beaucoup d'autres étudiants sont déjà arrivés, je sais pas si nous trouverons une place de libre. Heureusement, y en a un. Myra se met d'un côté et moi de l'autre. Elle décolle enfin ses yeux du téléphone en m'adressant un sourire, je le lui rends en rougissant timidement.
Mes yeux parcourent les autres tables jusqu'à ce que je tombe sur Amélia, elle tient une tasse de café au chocolat dans la main la tapotant de ses doigts. Ses yeux me fixent un moment avant d'identifier la personne avec qui je suis assis. Myra se tourne elle aussi pour voir la personne que je fixe depuis notre table et s'aperçoit que c'est Amélia. Je crois qu'elles se connaissent bien. Amélia à l'air triste en me voyant avec elle, mais moi je m'en fous royalement de ce qu'elle ressent, de combien elle souffre comme elle le dit, même si j'en doute fort.
Myra : La calcule pas. C'est une emmerdeuse.
Je reporte mon attention sur Myra en fronçant les sourcils.
Moi : Mélanie t'as chargée de veiller sur moi à ce que je vois, dis-je d'un timbre assez dur.
Myra : Non, elle sait même pas que je suis avec toi.
Moi : C'est ça, tu me prends pour un idiot ?
Myra : Elle n'est même pas venue aujourd'hui. Elle se sentait pas bien, tu l'as tellement blessée et déçue tu sais.
Moi : Moi je l'ai déçue ?! grondé-je avec étonnement, c'est plutôt elle qui m'a déçu.
Myra attrape sa tasse en remerciant le garçon qui nous a servi. J'attrape aussi le mien puis le porte sur mes lèvres.
Myra : Tu ne l'as pas laissée la chance de s'expliquer, t'as préféré croire directement ce que t'a dit cette garce.
Moi : Qu'est-ce qu'elle avait encore à dire ? Hein ?
Myra : Écoute-moi Jim. Tu n'étais pas là lorsque ça s'est passé, moi si. J'ai vécu cette histoire de plus près et crois-moi Jim, si je te dis de t'éloigner de cette peste d'Amélia. Elle n'est pas une bonne personne, elle a détruit le futur de Travis et elle fera de même pour le tien si tu lui offre l'occasion.
Je souris en repensant à ses propos pleins d'absurdité.
Myra : Elle raconte à tout le monde que Mélanie lui a piqué son mec par jalousie, alors que c'est faux, ça ne s'est jamais passé ainsi.
Moi : Ah bon ! Dis-moi comment Mélanie et Dereck se sont connus alors ?
Elle hésite un instant puis secoue sa tête de gauche à droite avant de parler.
Myra : C'est vrai qu'ils se sont rapprochés l'un de l'autre après ces événements mais Mélanie n'a jamais planifié de faire du mal à Amélia. Elle a été droguée la nuit où Amélia les a trouvé elle et dereck sur le même lit.
Mon visage fond dans une grande colère noire en écoutant tout ce que Myra me raconte.
Moi : C'est donc ce bâtard de dereck qui est derrière ça alors ? m'énervé-je en tapant le poing sur la table.
Myra : Non, Dereck ne pourrait jamais faire une telle chose. C'est peut-être un sale brut mais depuis que je le connais, il n'a jamais touché à cette saloperie (drogue). Quelqu'un d'autre et derrière ce sale coup. Peut-être même que c'est encore un coup de cette harpie, ajoute-t-elle en indiquant Amélia.
Moi : C'est pas logique. Pourquoi elle ferait ça ?
Myra : Elle n'a jamais pardonné Mélanie à cause d'une vieille histoire dont j'ignore l'origine. Je sais pas, peut-être qu'elle voulait l'enfoncer encore plus vue ce que traversait Mélanie à cette époque.
Je suis un peu confus. Je ne sais plus qui croire. Amélia me dit une chose et là Myra m'en dit une autre. C'est vraiment bizarre cette histoire.
Myra : T'aurais dû laisser à Mélanie une chance de s'expliquer, me sort-elle d'une voix suave. Tu l'as peut-être pas vu, mais moi j'ai vu comment elle souffrait terriblement après qu'elle ait quitté ton appart hier soir. Mélanie tient beaucoup à toi, elle n'a rien voulu te dire car elle jugeait que c'était trop tôt pour toi de connaître cette folle histoire. Et visiblement elle avait raison vu ta réaction. Tu n'étais pas assez prêt pour comprendre les décisions qu'elle a dues prendre dans le passé. Tu t'es précipité à la juger sans te demander pourquoi elle avait agi ainsi. Mais rien n'est encore perdu. Tu peux toujours te réconcilier avec Mélanie. Ne laisse pas cette garce t'éloigner d'elle.
J'en ai assez entendu pour aujourd'hui, ma tête risque d'exploser. Myra est sans doute la fille la plus sage et la plus sensée de toute sa bande. Elle sait avoir les mots justes et elle sait très bien les utiliser quand il le faut. Je suis comme hypnotisé par le glass qui protège ses yeux. Elle me fixe avec un regard qui semble me supplier. Je lui souris agréablement et elle a l'air ravie de voir mes lèvres s'égayer.
Myra : Alors ? Dit-elle tout en sourire.
Moi : C'est bon, j'irai la voir après le cours, marmonné-je avec un semblant d'agacement.
Myra : Youpi ! crie-t-elle de joie.
Elle m'embrasse fort contre elle, renversant quasiment ma tasse de café. J'ai l'impression d'étouffer, son étreinte est si forte que j'ai la sensation comme un étau était posé sur moi.
Tout le monde dans le café nous dévisage étrangement sauf Amélia qui a toujours l'air aussi triste. Myra se décolle enfin de moi, ouff que ça fait du bien de respirer à nouveau. Elle remarque tout ce monde qui nous regarde bizarrement et revient faire sa timide.
Nous finissons de prendre notre café avant de rejoindre l'amphithéâtre pour le cours de l'après-midi. Myra m'invite à m'asseoir avec elle et j'accepte volontiers. Elle est super sympa et vraiment amicale. J'ai l'impression de revoir l'ancienne Mélanie. C'est peut-être pour ça qu'elles sont amies. Elles se ressemblent beaucoup, même si je l'avoue, j'ai un faible penchant pour la Myra d'aujourd'hui, que la Mélanie que j'ai découvert depuis peu.
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