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[...]

Ce matin, je me réveille avec une forte
douleur au bas ventre.

Comment ça tue.

Je pose mes mains dessus et appuie fortement dessus pour tenter de faire disparaître la douleur mais ça ne change rien.

J'ai vraiment envie de pleurer, c'est insupportable.

Je me lève du lit avec un peu de difficulté en essayant de ne pas réveiller Chafik.

Je met le haut de Chafik puis me dirige vers la salle de bain. Je fouille dans le tiroir et trouve une boîte de dafalgan.

Je la prend avec moi puis je part dans la cuisine. Je me sert un vers d'eau et jette le dafalgan dedans. Je n'attend même pas qu'il soit bien dissout que je bois le verre d'une traite.

Je retourne ensuite dans la salle de bain. Une fois la boîte à sa place, je me brosse les dents puis me déshabille pour prendre ma douche.

Je pensais que l'eau chaude allait me faire du bien, mais non. La douleur est toujours présente et j'ai même encore plus mal qu'au début.

Quand je fini, j'enroule une serviette autour de moi puis je part réveiller Chafik pour qu'il se prépare pour aller au travail.

Pendant qu'il part prendre sa douche, je me met de la crème puis m'habille.

J'ai pas envie d'aller à la fac aujourd'hui, mais c'est temps ci j'ai trop raté de cours.

J'ouvre mon tiroir à la recherche d'une paire de chaussette blanches mais n'en trouve pas. Je cherche et cherche pendant des minutes, mais je trouve toujours pas...

Ça m'a tellement mit les nerfs que je me suis mise à pleurer.

Insulter moi de fragile si vous voulez, mais comprenez moi, j'ai atrocement mal au ventre et maintenant je ne trouve pas des chaussettes blanches. C'est la goutte d'eau!

Je donne un gros coup avec mon pied sur le tiroir pour le fermer, mais en le faisant, mon petit doigt du pied se cogne dessus.

Mes larmes s'intensifient.

Je m'assois par terre, contre mon armoire et pleure à chaudes larmes.

Ça fait tellement mal!

Je ne souhaite à personne de se cogner le petit doigt de pied. C'est insupportable.

Quelques secondes plus tard, alors que je pleure toujours, Chafik rentre dans la chambre.

Dès qu'il me vois pleurer par terre, il commence à s'inquiéter puis s'abaisse vers moi. Il m'essuie mes larmes avec ses mains et me demande :

Chafik : Ça va princesse? Pourquoi tu pleure?

Moi : *en reniflant* J'ai..je trouvais pas une paire de chaussettes blanches...

Tout en rigolant, il me dit :

Chafik : T'es sah quand tu pleure pour ça ?

Moi : Mais arrête de...de rigoler toi! J'ai mal au ventre! Je trouve pas chaussettes blanches! Puis je me cogne le petit doigt du pied! C'est trop pour moi! Et toi au lieu de me soutenir, tu rigole! Continue comme ça je vais divorcer!

Chafik : T'a tes règles? C'est ça?

Moi : Nan!

Chafik : Arrête de pleurer princesse. Mange un truc puis prend un doliprane après ça va passer.

Moi : J'ai déjà prit un dafalgan et ça a rien changer! Ça a limite empiré!

Chafik : T'a mangé j'espère?

Moi : Nan j'avais la flemme.

Chafik : Putain mais t'es conne toi!

Moi : Mais...mais pourquoi? J'ai fait quoi?

Chafik : Faut pas prendre un dafalgan à jeun.

Moi : Mais je savais pas moi.

Chafik : C'est pas grave. Tu va pas en cours. Tu te reposer sur le lit. D'accord?

Moi : Oui.

Il met son bras sous mes cuisses et l'autre sous mon dos puis me porte jusqu'à notre lit. Il me dépose dessus, me retire mon pantalon puis me couvre avec la couverture.

Il pose ensuite ses lèvres sur mon front.

Soudainement, je sent un liquide remonter de mon estomac et sortir de ma bouche sans que je ne puisse le retenir.

Je viens de vomir sur Chafik...

Putain j'ai vomi sur mon mari quoi!

Il retire ses lèvres de mon front et me regarde dans les yeux sans bouger

Je n'arrive pas à voir si il est énervé ou non contre moi. Il est impassible et même du dégoût, je n'en voit pas sur son visage.

C'est plus fort que moi, je me remet à pleurer.

Chafik : C'est moi qui devrais pleurer la. T'a vomis sur moi putain!

Moi : Dé..désolé .

Chafik : Arrête de pleurer Ami.

On part ensuite dans la salle de bain. Lui, reprend une douche et moi, je rebrosse mes dents.

Je m'attendais à ce qu'il s'énerve mais il ne l'a pas fait.

Je retourne ensuite dans la chambre et change la couverture car il y a quelques tâche de vomis.

J'ouvre les volets puis me recouche sur le lit.

Je fait tout pour ne pas me remettre à pleurer. J'ai de plus en plus mal au bas ventre.

[...]

Je suis entrain de me masser le ventre pour soulager la douleur, quand Chafik rentre tout propre dans la chambre.

Il s'installe à quelques centimètres de moi.

Chafik : T'es malade?

Je ne prend même pas la peine de répondre à sa question.

Chafik : T'as mal au ventre?

Moi : PUTAIN MAIS CHAFIK RÉFLÉCHIS UN PEU! TU VOIS QUE JE VOMIS ,MAIS TU ME DEMANDE SI JE SUIS MALADE! TU VOIS QUE JE ME TIENT LE VENTRE ET TU ME DEMANDE SI J'AI MAL AU VENTRE! J'AI L'AIR D'ALLER BIEN LA?

Chafik : Commence pas à crier Amina. Si t'a mal c'est pas ma faute.

Moi : Ok dégage!

Chafik : Parle bien Amina!

Moi : Tu doit pas aller au travail? Vas-y et laisse moi souffrir toute seule!

Il me regarde mal puis quitte la chambre. Quelques minutes plus tard, j'entend la porte claquer.

[...]

Ça fait plus dune heure que Chafik est partit et qu'il m'a laissé seule.

J'ai toujours aussi mal au ventre. J'en peu plus.

Je fait que de bouger dans tout les sens pour trouver une position qui me fait moins mal.

Je pleure, je cris tellement j'ai mal et personne n'est la pour prendre soin de moi.

Même mon mari...

J'ai besoin de compagnie moi. Que quelqu'un soit la pour moi.

Je prend mon téléphone et décide d'appeler Aïcha.

Mais elle ne répond pas. Je réessaye plusieurs fois amis c'est pareil.

J'appelle Maria, mais elle aussi ne me répond pas.

Mais putain! On peut pas compter sur les gens ou quoi?

J'appelle Mady puis Alice mais eux aussi ne me répondent pas. Même si ils habitent très loin de chez moi, ils auront pu me soutenir par téléphone...

Je suis tellement désespéré que j'appelle même Noam. Mais lui aussi ne me répond pas.

Je ne prend même pas la peine d'appeler Kevin. Le connaissant ce con, il va me dire "j'espère que tu souffre bien"

Quand les gens on besoin de moi, je suis toujours la pour eux et quand c'est moi qui ai besoin des gens, personne n'est la pour moi.

Je vais arrêter d'être la pour eux, on sera quitte comme ça!

Je réfléchis à qui d'autre je pourrais appeler. Il y a la mère de Chafik, mais je ne me vois pas la déranger à cette heure ci.

Il y a aussi Myriam, mais c'est bizarre si je l'appelle.

Au pire je m'en fou, je réfléchi trop moi.

Je décide d'appeler Myriam.

Et vous vous savez le pire?

C'est que elle au moins, elle répond à mon appel et ça dès la première sonnerie.

Myriam : *en baillant* Allô?

Moi : Myriam, j'ai besoin de toi!

Myriam : Euh...pourquoi?

Moi : J'ai mal.

Myriam : Tu m'appelle parce ce que t'a mal?

Moi : Myriam si tu tient à moi comme tu le dit, vient chez moi.

Myriam : Il est 9 heures wesh!

Moi : Myriam s'il te plait. J'ai besoin de compagnie et que quelqu'un prenne soin de moi.

Myriam : Chafik il est pas la?

Moi : Nan. Allé vient.

Myriam : Même si je vient, tu veut que je fasse quoi?

Moi : Je sais pas, je veut juste quelqu'un auprès de moi.

Myriam : *en soupirant* Envoie ton adresse par message.

Elle raccroche ensuite puis je l'envoie l'adresse par message.

Au moins, je sais que malgré tout, je peut compter sur elle...

En attendant qu'elle arrive, je m'allonge sur le ventre et pose un cousin dessus.

Mon téléphone se met ensuite à sonner. C'est Mady.

Je répond directement.

Moi : POURQUOI TU M'A PAS RÉPONDU QUAND JE T'AI APPELÉ?

Mady : Wa calme toi Amina.

Moi : Bref, j'ai mal au ventre Mady.

Mady : Et tu veut que je fasse quoi?

Moi : Que tu me soutienne. Je te jure, ça tue.

Mady : Je suis au taf la en fait. Je peut pas trop parler.

Moi : T'es sérieux?

Mady : Ouais. Je t'appelle ce soir in sha Allah.

Et il me raccroche.

Sisi la famille...

Je me sent vraiment aimé dans ce monde moi...

Qu'il m'appelle même pas cette imbécile!

Ayant très froid, je me lève du lit et ferme la fenêtre.

Au même moment, une envie de vomir s'empare de moi.

Je cours jusqu'au toilette et pendant près de cinq minutes, je me vide les entrailles.

Je crois savoir ce qu'il m'arrive...

Et ça me fait bien peur!

[...]

Une quinzaine de minutes plus tard, Myriam sonne enfin à la maison. Je me lève de mon lit avec beaucoup de mal et part lui ouvrir la porte.

On part ensuite dans la chambre où je me réinstalle sur le lit.

Myriam : T'es sérieuse quand t'ouvre la porte en culotte ? Imagine c'était pas moi.

Moi : Mais je m'en fou de ça Myriam. J'ai mal au ventre! Ça fait vraiment mal.

Myriam : Mais je peut rien faire pour toi Amina.

Moi : Je sais pas moi. Change moi les idées, fait un truc. Depuis tout à l'heure je suis dans mon lit à pleurer comme une conne.

Myriam : T'a prit un truc contre la douleur?

Moi : Oui.

Myriam : C'est quand que t'es censé avoir tes règles?

Moi : Je sais pas! Elles viennent quand elles veulent c'est putes!

Myriam : Calme toi Amina, est ce que t'as eu des nausées?

Moi : Oui! Et.. si...si tu pense que je suis enceinte...bah c'est pas ça...pa...parce ça peut pas arriver comme ça !

Myriam : Hum faut que tu te repose. En plus tout ton maquillage à couler.

Moi : Tu peut pas savoir à quel point j'en ai strictement rien à foutre . J'ai mal et toi tu me parle de mon maquillage.

Myriam : T'es toujours aussi fatigante toi. Bref, essaie de dormir, ça va peut être t'aider .

Moi : Nan! Emmène moi à l'hôpital, je vais pas tenir sinon.

Myriam : Nan, ça sert à rien, tu va attendre longtemps là-bas. Au pire essaie de voir si tu peut prendre un rendez vous avec ton médecin traitant.

Moi : Hum.

J'appelle donc le cabinet de mon médecin pour prendre un rendez vous. J'en obtient un à 14h45. C'est dans plus de quatre heures, mais c'est déjà ça.

Myriam : Alors?

Moi : J'ai un rendez vous à 14h45.

Myriam : Ah ouais quand même.

Moi : Mais Myriam, j'en ai marre! Ça fait trop mal!

Myriam : Tu vomis, t'a pas tes règles et ta mal au ventre. C'est simple Amina, t'es en...

Moi : NAN! C'est pas possible!

Myriam : Hum...Bah au pire, c'est peut être un truc que t'a mangé...

Moi : Ouais! J'aurai pas du mélanger mes chips au fromages avec mes oreo hier.

Myriam : Tu m'écoeure Amina! Pourquoi tu fait des mélanges chelou comme ça toi?

Moi : Dit celle qui mangeait du surimi avec du Nutella.

Myriam : Mais arrête, c'est trop bon!

Moi : Nan, ça me donne juste envie de vomir.

Myriam : Eh! Si t'a une nausée, tu cours au toilette! C'est pas tu vomi sur moi.

Moi : Ptdrrrr; je t'ai pas dit? Tout à l'heure j'ai vomi sur Chafik.

Myriam : Et toi ça te fait rire?

Moi : Bah sur le coup j'ai pas ris, j'ai même pleuré pour tout te dire. Mais la en y repensant, ça me fait juste rire.

Myriam : Et lui? Il a réagit comment?

Moi : Il est resté neutre. Je savais même pas si il était énervé ou pas. Il devait être dégouté mais il a rien montré en tout cas.

Myriam : Moi je t'aurai démontré. Genre tu vomi sur moi? BEURK.

Moi : Bref, c'est mieux qu'on change de sujet sinon, si je vomi sur toi faut pas être choqué.

Myriam : T'as pas le courage de faire ça.

Moi : Tu veut que j'essaie?

Myriam : Enfait, toi tu veut qu'on se batte toi et moi?

Moi : Ahaha mais nan.

Elle reste avec moi jusqu'à onze heures puis rentre chez elle pour se préparer et aller au lycée. Elle a raté son bac et se retape donc sa terminale. C'est dommage, parce qu'elle avait des bonnes notes...

On parlait ensemble comme si rien ne s'était jamais passé entre nous et je suis contente de l'avoir en quelques sortes retrouvé.

C'était quand même ma meilleure amie, et malgré le fait que pendant plus d'un an on s'est ignorait, je me contacte qu'elle compte toujours pour moi.

En tout cas ça m'a fait du bien de parler avec elle. J'en ai même oublié la douleur.

Mais une fois seule dans ma chambre, je me remet à pleure ne supportant pas la douleur.

A suivre...

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