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Passons quelques jours. Voilà maintenant deux semaines que je me trouve dans cet hôpital psychiatrique.
Deux semaines s'il vous plait! C'est beaucoup trop.
J'en ai marre de rester ici, j'ai juste envie de rentrer chez moi.
Je ne m'autimutile plus, donc je ne vois pas pourquoi je dois rester ici.
Pendant ces quelques jours, il c'est passé plusieurs choses.
Alors, déjà, avec Chafik c'est chelou. Des fois il est gentil avec moi et à la minute qui suit, il devient froid ou violent avec moi. Je l'aime bien quand on rigole ensemble et tout mais quand il change d'humeur, j'ai juste envie de commettre un meurtre.
Il lui est arrivé encore deux fois, de se mettre à pleurer comme la dernière fois. Il m'a demander de ne pas l'abandonner et ça m'a laissé assez perplexe...
Cependant quand une personne pleure, j'ai juste envie de prendre soin d'elle et d'être là pour elle. Et c'est ce que j'ai fait pour Chafik.
Il lui arrive souvent d'oublier des choses, pas très signifiante, et d'être violent dans ses propos avec moi. On s'embrouille souvent à cause de ça, mais je ne peut pas lui en vouloir, ce n'est pas de sa faute... Je fait de mon mieux pour qu'il ait l'esprit clair et pour qu'il se porte bien.
Au début, je me demandé pourquoi je faisait tout ça pour lui alors qu'il ne représente rien pour moi, mais je ne pouvais pas le laisser affronter sa maladie seul. Certes il y a l'équipe médical qui s'occupe de lui, mais honnêtement elle ne sert pas à grand chose. Je fait donc en sorte de compenser son inefficacité en soutenant Chafik.
Et à force d'être là pour lui et de passer quasiment toute mes journées avec lui, comme la demander Vanessa, j'ai finis par m'attacher à sa personne.
Vous devez vous dire que je m'attache vite au gens et vous demander comment j'ai pu m'attacher à un mec que je pouvais pas supporter il y a quelques temps. Bah moi même je le sais pas. C'est Chafik et malgré le fait qu'il peut être un connard, il est très attachant.
Mais ce qui me frustre le plus, c'est qu'un jour il me considère comme une amie et le jour suivant, il me voit comme une ennemie.
Au final, je suis contente d'avoir conclu ce marcher avec la directrice et de devoir passer mes journées avec Chafik. Sans ça, je n'aurai jamais pu apprendre à le connaitre.
Quant à Alice, elle a quitter l'hôpital il y a deux jours et m'a laissé toute seule. C'était ma seule amie ici. Je suis contente qu'elle ai pu se barrer d'ici, mais je suis dégouté de me retrouver sans elle.
[...]
12:15
Moi : T'as quoi?
Je suis au réfectoire et Chafik se trouve face à moi. Son regard est baisser vers son plateau et même si je ne voit pas son visage, j'ai l'impression qu'il est triste.
En plus d'habitude, il est pas autant silencieux. 'Fin le Chafik que j'ai appris à connaître ne l'est pas.
Il relève la tête et me fixe méchamment. Je comprend alors que c'est répartit pour un tour.
Chafik : Pète moi pas les couilles!
Moi : *Soupirant* Apprend le français, on dit "Ne me pète pas les couilles".
Chafik : Vielle meuf.
Il se lève avec son plateau à la main et s'installe à une autre table. On est daccord, entre lui et moi, c'est lui le vieux mec?
Bref, je mange donc seule et deux, trois minutes plus tard, monsieur Chafik réapparait tout sourire.
Chafik : Wsh ma copine.
Je le toise fort. Ce mec il me deuuh, c'est pas possible.
Ses changements d'humeurs la, ça commence à me gonfler.
Chafik : Pourquoi tu me regarde comme ça?
Moi : Je suis pas ta pote moi!
Chafik : Ouais t'es bien plus que ça pour moi.
Je le regard avec interrogation. Plus pour lui? C'est à dire?
Moi : Comment ça plus?
Chafik : Bah je t'aime plus que bien quoi!
Il me dit ça avec un grand sourire, sans aucunes gêne.
Je m'y attendait pas. Je savais qu'il m'aimais bien, mais à ce point...
Je ne vous cache pas, que quand il me la dit, mon coeur il a commencé à s'enjailler.
C'est... sûrement le fait que je suis mal à l'aise.
Chafik : Crois pas que je suis amoureux de toi aussi.
Moi : Ah parce que tu crois que moi je suis amoureuse de toi? Pourquoi je le serai même?
Chafik : C'est pour bientôt.
Il finit sa phrase par un clin d'oeil et croyez moi ou non, j'ai jamais vu un clin d'oeil aussi beau. Il était à la fois viril et doux, sensuel et bestial...
Oh! Ressaisit toi Amina! Cest juste un club d'oeil.
Ce qui m'énerve chez lui, c'est que je sais pas si il est sincère ou si il se fou de moi. Je n'arrive pas à voir si c'est le vrai Chafik ou une autre de ses personnalité.
En plus, c'est bisard qu'il me déballe tout ça d'un coup, juste après qu'on se soit disputé, si on peut appeler ça une dispute.
Je vois qu'il me regarde, il attent peut être une réponse de ma part? Mais lol, je vais rien lui dire et changer de sujet.
Moi : Sinon t'as quel âge?
Je connais déjà son âge, mais je trouvais pas d'autres questions à lui poser...
Chafik : Tu te fou de moi la?
Moi : Non! Répond à ma question maintenant. En plus c'est pas bien de répondre à une question par une question.
Chafik : Amina, je veut faire les choses bien avec toi moi. Dès...
Je me lève avant qu'il finise de parler.
Je ne sais pas il joue à quoi. Je n'ai pas envie qu'il joue de moi.
Genre il veut faire les choses bien? Lol on se connais à peine. Mais ça me derangerai pas de me mari... Oula, je dit n'importe quoi moi.
Chafik, il delire et tout ce qu'il dit, il ne le pense pas.
[...]
Je suis dans la salle des visites, face à Karim. Karim, c'est le meilleure pote de Mady, et celui qui a demandé Aïcha en marriage.
Je suis vraiment étonné de le voir la. On n'est pas spécialement proche, on se dit bonjour, aurevoir et basta.
Donc le voir devant moi, m'a choqué. Déjà je ne savais meme pas qu'il était au courant de mon internement et j'espère qu'aucune autre personne ne l'est. Je n'ai pas envie qu'on me montre du doigt comme une folle dans la rue.
Dans le regard de Karim, je comprend que sa venu ici n'est pas bon signe. Il est vraiment énervé, mais pourquoi?
Moi : Euh... que me vaut ta venu?
Karim : Je vais rester calme avec toi Amina.
Moi : Hum et qu'est ce quil y a ?
Karim : T'as gâché ma vie!
Moi : Hein? Mais tu délire mec! J'ai rien gâché du tout moi!
Karim : Si, mon mariage!
Moi : Mais... mais...
Karim : Mais rien du tout! Ta soeur s'est toute ma vie et à cause de toi je vais devoir attendre pour me marier!
On dirait un enfant. Tchiiip ça va pas te tuer d'attendre.
Moi : Mais c'est pas ma faute!
Karim : C'est la faute de qui si Aïcha a perdu son bras? C'est la faute de qui si mon mariage est repoussé?
Moi : C'est la faute de personne. C'est allah qui l'a voulu.
Même moi, je ne suis pas convaincus par ce que je dit...
Karim : Arrête ton delire. Tout ça c'est de ta faute! À cause de toi tes parents sont mort. Tu me dégoûte. Maintenant Aïcha elle veut repousser le mariage, tout ça parce qu'elle veut que tu soit présente.
Moi : [...]
Karim : Je sais même pas ce que j'suis venu foutre la! Que des guedin.
Il se lève et avant de quitter la pièce, il me lance un regard remplit de haine.
Karim : Crève Amina! Tu va manquer à personne.
Je me lève à mon tour et court jusque ma chambre.
Je me jete sur mon lit, sans prendre la peine de bien la porte, et me met à pleurer.
Les paroles de Karim m'ont blessé.
Il m'a rappelé tout le mal que j'ai pu faire. La mort de mes parents et l'amputation d'Aïcha... J'ai fait trop de dégât!
Dans des moments pareils, une seule chose me permet de me soulager, l'automutilation...
Je me lève de mon lit et me dirige vers mon armoire où je prend la fourchette que j'ai caché.
Je m'assois sur mon lit et relève un peu ma robe.
Je plante d'un coup sec, la fourchette dans ma cuisse. Je fait ensuite glisser la fourchette le long de ma cuisse. J'ai une longue plaie ouverte et mon sang ne cesse de couler. Mais je n'ai pas mal, je me sens mieux.
X: Zeubi! T'es folle!
La personne a parler tellement fort que j'ai sursauter et enfoncer la fourchette encore plus profondément.
Je tourne la tete en direction de la porte et vois Chafik. Il est choqué et me regarde avec des gros yeux.
Chafik : Putain mais t'es folle Amina! Pourquoi tu fait ça wesh?
Moi : Je suis pas folle!
Chafik : Putain regarde ta cuisse!
Je la regarde, puis baisse en vitesse ma robe parce que j'étais limite en culote devant lui. En plus je suis pas épiler...
Chafik : Je vais chercher ton infirmier.
Moi : Non!
Chafik : C'était pas une question!
Il sort de ma chambre et revient quelques minutes plus tard accompagné de Lionel.
Quand Lionel me voit, il soupire. Il me regarde regarde sans rien dire et dans son regard je vois de la déception.
Chafik : *a lionel* Mais wesh bouge toi! Fait un truc, elle se vide de son sang putain!
Toujours en me regardant, Lionel dit :
Lionel : Suit moi à l'infirmerie !
Il sort de ma chambre, me laissant seule avec Chafik qui est toujours choqué.
J'essaie de me relever sous son regard, mais je me retrouve au sol.
La blessure m'empêche de marcher. C'est l'une des plus grosse que je me suis faite. En tant normal, elles ne font même pas sept centimètres...
Chafik s'approche de moi et me porte dans ses bras comme une princesse.
Chafik : Putain t'es lourde! Arrête de bouffer bagra.
Ça y est, il a gâché mon délire, je me sentais comme une princesse et lui, il m'insulte de vache.
En tant normal, quand on me dit que je suis grosse ça ne m'atteint pas du tout, mais venant de lui c'est vexant...
Il me conduit jusqu'à l'infirmerie. Heureusement que le médecin n'est pas la, il m'aurait posé trop de questions et j'ai la flemme d'expliquer pourquoi je fait ça.
Chafik m'allonge sur le lit et Lionel perd pas une seconde. Il enfile une paire de gant et retire la fourchette d'un coup sec.
Et c'est la que la douleur me submerge.
Je met à crier et bouger dans tout les sens tellement j'ai mal. C'est affreux. Ça pique, mon sang coule.
Lionel : Arrête de bouger!
Moi : MAIS J'AI MAL!
Lionel : J'espère que tu souffre! Ça t'apprendrai à te planter une fourchette!
C'est très gentil de sa part, ce qu'il a dit...
Je n'ai même pas la force de lui répondre. répondre continue à crier et à bouger dans tout les sens.
Lionel désinfecte ma plaie et c'est encore plus douloureux.
Je me met à pleurer et à regretter mon geste.
Chafik me prend la main et la serre contre la sienne.
Chafik : Calme toi Amina, je suis la.
Moi : MAIS JE M'EN FOU QUE TU SOIT LA OU PAS LA! J'AI MAL C'EST TOUT!
Il soupire et me tient toujours la main. N'empêche sa présence me rassure un peu.
Lionel : Chafik, dans l'armoire, il y a des sachets en plastique roe, ramène moi en un s'il y plait.
Il me lâche la main et fait ce que Lionel lui a demandé.
Lionel : Il faut que tu l'attache maintenant.
Chafik : C'est pas nécessaire je crois.
Lionel : Si, elle va bouger dans tout les sens.
Moi, j'ai tellement mal que je calcul pas leur discution. C'est juste quand je sent quelque chose sur mes poignets et mollets que je me "réveille".
Moi : Pourquoi vous m'avez attaché?
Ils ne me répondent pas et Lionel ouvre son sachet.
Moi : Detachez moi, je suis pas un animal!
Personne ne me répond et Lionel s'approche de moi avec une grosse aiguille à la main.
Moi : Oh Lionel c'est quoi ça? Tu me...
Pas le temps de parler qu'il me pique avec et que je me sent partir petit à petit.
[...]
J'ouvre les yeux un à un puis les referme à cause de la luminosité.
Je remarque que je suis à l'infirmerie allongé ou plutôt attaché à un lit. En plus j'ai une de ces douleur à la cuisse. Ça tue!
Chafik : T'es réveillé?
Je tourne la tête et vois Chafik assis sur une chaise.
Moi : Bah ouais. Je fait quoi attaché ici?
Chafik : Tu te rappel pas?
Je me met à réfléchir mais aucunes hypothèse me vient à la tête
Moi : Non.
Chafik : Regarde ta cuisse.
Je regarde donc ma cuisse et voit que j'ai un énorme point de suture sur plus de la moitié de ma cuisse droite.
Chafik me libère les poignets ainsi que mes mollets, qui étaient couverture au lit. Il attrape ensuite une couverte et me recouvre les jambes.
Je n'avais même pas fait attention au fait que j'étais dénudé fasse à un homme, et maintenant je suis très mal à l'aise. Je fuis son regard et plusieurs minutes passent sans que lui ou moi ne disons quelques chose.
Il se décide ensuite à briser le silence.
Chafik : T'es folle Amina!
Je prend une bonne dizaine de seconde avant de lui répondre.
Moi : Si tu le dit...
Chafik : Pourquoi t'as fait ça?
Moi : Parce que c'est la vie.
Chafik : Ah parce que ce planter une fourchette, c'est la vie?
Moi : Ouais voila, t'as tout compris. C'est devenu mon quotidien.
Son visage de décompose et le dégoût qui se laisait sur son visage, quelques secondes plutôt, se transforme en pitié.
Chafik a pitié de moi. Mais je ne veut pas de sa pitié. Ni de celle de personne d'ailleurs.
A suivre...
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