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L'heure du repas à sonné et je cherche une table oú je pourrai m'installer tranquillement. Mon regard tombe sur un garçon, assis tout seul. Devant lui se trouve un plateau auquel il n'a rien touché.

La tête de se garçon me dit vraiment quelque chose. Et plus je m'approche de lui, plus mes doutes se confirment.

C'est bien lui. Mais il fou quoi ici? Je savais qu'il était pas normal et qu'il avait des problèmes, mais au point d'être ici...

Je m'installe face à lui et dès que son regard croise le mien, un état de choque transperce son visage.

Je le regarde à mon tour et commence à rire. Je ne sais pas pourquoi je rit Mais je n'arrive pas à m'arrêter. C'est plus fort que moi.

Il fou quoi ici sérieusement?

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Je le regarde, il me regarde. Je rigole, il fronce les sourcils.

Il soupire avant d'amener ses deux mains à son visage.

Lui : Putain!

Moi : Je pensais pas qu'on allait se revoir et encore moins ici.

Lui : Me casse pas la tête steuplait et dégage!

Moi : T'es encore sur l'histoire du coca? Faut passer à autre chose coco. Je t'en repayerais un in sha Allah.

Comme vous l'avez deviné, c'est le mec qui a renversé son coca sur moi au mcdo.

Je suis vraiment étonné de le revoir ici. Limite j'en revient pas. Un hôpital psychiatrique, c'est pas un lieu dans lequel on pense retrouver de "vielles connaissances"

Moi : Je suis choqué.

Il dégage ses mains de son visages avant de me dire ;

Lui : Me casse pas la tête et va faire ta vie.

Moi : Pourquoi t'es ici même?

Lui : Mais dégage. T'a cru que j'allais te raconter ma vie? Quitte d'ici.

Moi : M...

Je n'ai même pas le temps de lui réponde que Sarah s'approche de nous et s'adresse à lui.

Sarah : Chafik, ça t'amuse de jouer à cache cache avec moi?

Donc il s'appel Chafik. Hum, j'aime bien. Son prénom hein!

Chafik : Zeubi, laisse moi tranquille.

Franchement, je ne comprend pas pourquoi les mecs kiffent dire "zeubi". C'est comme si nous on disait "Ma chatte, laisse moi tranquille.". C'est très bisard, on est d'accord?

Sarah : Je ne te laisserai pas tranquille tant que tu n'ira pas voir la directrice.

Chafik : Putain vous me cassé tous la tête ici! J'en ai marre de revenir dans cet hôpital de merde!

Donc ce n'est pas la première fois qu'il vient ici? Mais pourquoi? Je veut savoir ce qu'il a moi!

Moi : Pourquoi t'es ici enfait?

Chafik : Mais ferme ta gueule toi!

Moi : Déjà tu me dit pas fermer ma gueule, je suis pas ta pote!

Sarah : Amina laisse le s'il te plait, il est déjà de mauvaise humeur.

Elle remarque enfin ma présence elle? Et je m'en fou qu'il soit de mauvaise humeur ou pas, il n'a pas à me dire ta gueule.

Moi : Non! Il a pas à me dire ça! Il croit que c'est qui lui?

Chafik : Mais nique toi, dégage zeubi.

Moi : Mais nique toi, toi même petit con.

Sarah soupire et s'éloigne de nous, tandis que Chafik me fixe de son regard le plus sombre.

Chafik : Moi ? "Nique toi"?

Moi : Bah ouais.

Il me fixe de longues minutes et j'ai l'impression qu'il tente de se calmer, mais ça n'a visiblement pas marché car il me sort :

Chafik : Nique ta mère.

Je reste immobile à le fixer sans dire un mot.

Je commence à pleurer sans le vouloir. Déjà que je ne support pas leur mort, si on se met à insulter ma mère ou mon père ça ne va pas le faire.

La tristesse qu'il a pu déclencher en moi se transforme soudainement en colère.

Comment ça on insulte ma mère? Et de pute en plus! Ma mère a toujours était une fille bien et ce n'est pas ce petit con sortit de nul part qui va commencer à la dénigrer.

Je bouillonne de plus en plus et fini par perdre mon contrôle.

J'attrape les deux extrémité de la table et pour la soulever et la balancer sur lui. Sauf que j'y arrive pas. La table est beaucoup trop lourde pour moi.

Le rire qu'il a sortit de sa vielle bouche m'a donné le démon. Il rigole sur moi? Ok, je vais lui defoncer sa race.

Je contourne la table pour me pointer face à lui.

Je lui donne une grosse claque et j'ai même pas le temps de respirer qu'il m'attrape le bras et me fait tomber.

Chafik : Mais t'as cru que j'étais qui moi pour que tu me frappe?

Je ne lui repond même pas et me sert de ses épaules comme appuie pour me relever. Je lui redonne ensuite une claque puis des coups de partout.

Je dois avoir l'air d'une conne en sautant pour le frapper parce qu'il est vraiment grand, mais je m'en fou, tant que je le frappe.

Je le griffe et le frappe sauvagement. Lui, il me frappe même pas. Je dit pas que je veut qu'il me frappe, mais je m'attendais à ce qu'il me rende mes coups.

C'est la première fois que je me bat, et je me défend plutôt bien, même si je me bas contre un mur.

Bref j'étais à fond dans mon delire, quand je commence à voler.

Moi : MAIS LACHEZ MOI !!

On me pose sur le sol, puis je vois B2O 1, la directrice et Sarah près de Chafik.

Il me fixe avant de me crier :

Chafik : T'A DE LA CHANCE QUE J'SUIS PAS UN ZEMEL POUR FRAPPER LES MEUFS.

Moi : MAIS T'ES UN ZEMEL, C'EST ÇA QUE TU COMPREND PAS! C'EST GÉNÉTIQUE DANS TA FAMILLE D'ÊTRE UN ZEMEL!

Il allait me répondre, mais B2O 1, l'emmène en dehors du réfectoire. Il ne se débat même pas. Bon debarat!

Directrice : AMINA ÇA SUFFIT!

Elle veut quoi elle déjà?

MOI : MAIS VA TE FAIRE FOUTRE TOI!

Directrice : Je vais garder mon calme avec toi Amina et tu va t'excuser tout de suite!

Moi : Mais barre toi! S'excuser pour aller où même?

Directrice : Je ne tolère pas de sauvagerie au sein de cet établissement Amina! D'où tu me tutoie pour commencer?

Moi : Tu me tutoie, je te tutoie chérie !

Directrice : *à B2O 1* Emmène la dans l'aile I. Elle fera moins la maligne.

Moi : Tchiip sourougna (=sorcière).

Bref, B2O 1 me fait sortir de force du réfectoire, puis du bâtiment.

Il me fait rentrer dans un autre bâtiment.

C'est un bâtiment identique à celui où on était, sauf qu'ici, c'est plus sombre. Je sais pas pourquoi, mais ce lieux ne m'inspire pas confiance.

On passe devant le réfectoire de ce bâtiment, et c'est le bonheur pour moi.

Je peut pas m'empêcher de crier :

Moi : ENFIN DES NOIRS ICI!! ÇA VA ÊTRE LE FEU!

J'entend B2O rire, mais genre d'un rire sadique. Je ne calcul pas son rire et me met à réfléchir.

Pourquoi ils séparent les noirs, arabes des autres? Ça va plus loin que du raciste ça, c'est grave.

B2O 1 m'emmene dans une chambre. Honnêtement, cette histoire je ne la sent pas. La chambre est insalubre. Ça pu et comme lit, j'ai le droit a un matelas à rat le sol. Il m'y enferme et avant de quitter la chambre, il me dit en souriant :

B2O 1 : Bienvenue en enfert, ma belle!

Ça m'a plus fait rire qu'autre chose en fait.

On paris combien que c'est eux et non moi qui vont vivre l'enfert?

[...]

Je suis allongé sur mon "lit" depuis je ne sais pas combien de temps, quand j'entend du bruit venant des chambres d'autres patients.

Curieuse que je suis, je me lève de mon lit et m'avance vers ma porte.

Avec le peu de luminosité qu'il y a et la distance, je parvient seulement à voir une fille allongé sur un lit se faire frapper par des infirmiers.

Se faire frapper par des infirmiers?

J'en revient pas. D'où ils tapent les patients eux? Ils se prennent pour qui sérieusement? Dans l'autre bâtiment, jamais les infirmiers n'ont frappé un patient. Oui, je me suis déjà mangé une claque de la part de l'homme de sécurité mais pas plus.

Je ne sais pas où je suis tombé, mais pas chez des personnes censées en tout cas.

[...]

Le heures passent et je commence à mourrir de faim. Au réfectoire, je n' ai même pas eu le temps de manger, vu qu'on m'a emmené ici.

J'ai vraiment faim, et je ne vais pas tenir si je ne mange pas.

Je me lève du matelas et m'avance jusqu'à la porte. Je toque et donne des coups histoires d'attirer l'attention d'un infirmier.

Au bout de quelques minutes, un infirmier vient à ma porte. Déjà, je suis contente, parce que je vois que c'est un métis.

Infirmier : C'est quoi ton problème?

Moi : J'ai faim!

Infirmier : C'est dommage pour toi.

Moi : Non mais sérieusement j'ai la dalle. J'ai pas pu manger tout à l'heure.

Infirmier : Ici, les règle sont fixes! On mange à l'heure des repas, pas avant ni après

Moi : Mais tu peut faire une exception.

Infirmier : Non.

Moi : Mais j'ai faim.

Infirmier : Demain tu mangeras, bref tu me fait perdre mon temps là.

Je vois qu'il commence à s'impatienter. Si je continue à l'enerver, il en aura sûrement marre et m'apportera à manger.

Moi : Mais arrête ton délire la. J'ai faim ramène moi à manger non?

Infirmier : Non.

Moi : On est censé aider son prochain.

Infirmier : J'en ai strictement rien à foutre.

Moi : Pourquoi tu fait le mec?

Infirmier : Peut être parce que j'en suis un.

Moi : Tu connait la solidarité noirienne?

Je l'entend rire et soupirer à la fois.

Infirmier : Non, je connais pas.

Moi : C'est le fait de s'entraider entre noir, donc tu va vite m'apporter à manger, merci!

Infirmier : T'es un cas toi!

Moi : Ouais je sais, mais je veut juste manger enfait!

Infirmier : Bon attend.

Il s'éloigne ensuite de ma chambre. Il est sérieux? Il me laisse comme ça, sans aucun remords! Pff sal vendu.

[...]

Alors que je suis en train de jouer avec mes doigts, la porte de ma chambre s'ouvre sur l'infirmier. Il a les bras chargé de choses à manger.

Moi : OH JE T'AIME!

Infirmier : Cris pas Putain!

Il ferme la porte et s'avance vers moi. Il pose la nourriture sur mon lit. Il y a deux paquets d'oero, une bouteille d'ice tea et des kinder Buenos.

Ça y est, il a refait ma journée.

Infirmier : Ne crois pas que la vie est belle aussi.

Moi : Non, sérieux tu gère!

Infirmier : Ouais je sais.

Je calcul pas et commence à manger. Franchement ca m'a grave manqué les oreos. Manger leur repas de merde tout les jours, c'est énervant!

Infirmier : Si on apprend ce que j'ai fait, je suis dans la merde!

Moi : Mais non, t'a fait une bonne action.

Infirmier : Ouais, mais j'ai pas le droit. Je les fait parce que je t'aime bien toi.

Moi : Moi aussi je m'aime. T'a des bon goût toi! De toute façon comment on peut ne pas m'aimer?

Infirmier : *Rigolant* Mais t'es quel genre de personne toi?

Moi : Une beauté franco-malienne venu tout droit des states.

Infirmier : States de rien du tout! Tu vient déjà de la brousse du Mali.

Moi : Laisse moi rêver, merci! Et je vien pas de la brousse!

Infirmier : Sinon, pourquoi t'es ici?

Moi : Je me suis battu tout à l'heure.

Infirmier : Non, pas ici, mais dans le centre psychiatrique.

Moi : Askip je suis atteinte de tocs ou je sais pas quoi et je suis en dépression. Lol.

Infirmier : Pourquoi t'assume pas que tu ne vas pas bien et que tu es taré.?

Moi : Parce que je vais très bien.

Infirmier : On m'a dit que tu as tenté de te suicider donc je pense bien que tu es folle.

Moi : Oh me casse pas la tête.

Infirmier : Si tu veut guérir, tu doit commencer par admettre que t'a des problèmes. Sans ça, tu va jamais avancer.

Moi : Mais enfait ce que tu comprend pas, c'est que j'ai pas besoin de guérir.

Infirmier : Woah y a du boulot avec toi. J'ai de la peine pour ton infirmier.

Moi : C'est bon maintenant que j'ai mangé tu peut sortir. Tu me fait chier là en fait.

Infirmier : Calme, je dit ça pour toi, moi.

Moi : ok.

Il sort ensuite de la chambre après avoir récupéré les emballages vides.

Il m'a vraiment saoulé en disant que je suis tarés ou je sais pas quoi.

Genre moi je suis folle ? Et puis quoi encore?


À suivre...

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