◾ 08 ◾
Le lendemain...
12:40
Pour la énième fois aujourd'hui, je repasse le balais dans le couloir. Je m'agenouille pour ramasser les saleté et au même moment, la porte d'entrée s'ouvre sur Medhi.
Medhi : Salam Aleykoum.
Moi : Wa aleykoum salam. Et toi arrête de rentrer chez les gens comme ça ! Sonne ou prévient, parce que ça commence à me fait flipper.
Medhi : Ouais j'y penserais. Bref j'ai faim moi.
Moi : Je peut rien faire pour ta faim, désolé. T'as une maison et un frigo, non?
Medhi : T'es sah la?
Moi : Nan je rigole, mais y a plus rien à manger.
Medhi : T'inquiète.
Il se dirige vers la cuisine et je le rejoint après avoir fini le balais.
Moi : PUTAIN!! MEDHI TU PEUT PAS FAIRE À MANGER PROPREMENT ?
Medhi : Wesh calme, faut bien salir quand on fait à manger. Tkass je vais nettoyer après.
Moi : Non, je vais le faire tout de suite.
Je prend l'éponge et j'essuie la table. Il a fait une patte à crêpe et a renversé du lait avec de la farine sur toute la table. Et je suis obligé de nettoyer, la saleté ça me démoralise.
Medhi : Ça sert à rien ce que tu fait, je vais la resalir ta table.
Moi : Bah, je vais la nettoyer encore et encore s'il le faut.
Il ne dit rien, mais me lance un regard que je n'arrive pas à déchiffrer.
[...]
Une fois les crêpes de Medhi finis, il posse l'assiette sur la table avec fierté.
Medhi : Sort du Nutella s'il te plait.
Moi : Il y en a plus.
Il se stop et me regarde choqué. Il y a plus de Nutella, c'est pas un truc de ouf quand même?
Medhi : Eh t'es sérieuse la?
Moi : Bah oui, ça va faire trois semaines que personnes a fait les courses. En plus quand il y en a, c'est seulement moi qui en mange parce que les jumeau sont allergiques au cacao.
Medhi : Ah ok.
Moi : Y a de la confiture.
Mdhi : C'est pas pareil.
Il a envie de pleurer, juste parce qu'il y a plus de Nutella. Bon j'avoue, un jour j'ai failli pleurer pour ça, mais ça reste entre nous.
Je sort la confiture du frigo et m'installe face à lui.
Pendant qu'il mange ses crêpes, je parle en message avec Myriam. La pauvre, ça fait vraiment longtemps que je lui ai pas donné de nouvelles et elle s'inquiète pour moi.
Medhi : Mange Amina.
Moi : Non, j'ai pas faim.
Medhi : T'a mangé quoi ce midi?
Moi : Rien, mais j'ai déjeuné un bol de céréales.
Medhi : Bah mange, t'a rien mangé. Si tu continue, tu va finir comme les somaliens.
Je ne fait aucunes remarque sur sa vielle blague et lui répond :
Moi : Non x'est bon.
Medhi : Je suis un pd si tu mange pas.
Moi : T'es un pd alors.
Mehi : Amina joue pas avec moi et mange.
Je ne le calcul pas et continue de parler avec Myriam.
Medhi : Amina mange!
Je le regarde s'énerver tout seule et je rigole.
Medhi : Je vais te frapper! Mange ta race!
Moi : [...]
Medhi : Rigole, sale conne.
J'ai pris mon téléphone et j'ai fait une vidéo sur snapchat que j'ai envoyé à Myriam. Vous voyez les vidéos accéléré? Bah j'ai fait ça et quand il a entendu sa voix déformé, il s'est tapé un fou rire.
Medhi : Wallah t'es une gamine. Bref ouvre la bouche.
Comme une conne, je l'ouvre. Il me sourit et me met une crêpe dans la bouche.
Medhi : Maintenant, mâche et avale.
Mais il a cru que je suis son enfant ou quoi?
Bon, je mange sa crêpe. Elle était dans ma bouche et je me voyais pas la recracher sur lui.
Moi : Elle était bonne ta crêpe.
Medhi : Ouais je sais.
Il est passé oú le "merci"?
[...]
14h
Aïcha : Am..ina c'est toi?
Moi : *gêné* Oui.
Je suis dans la chambre d'hôpital d'Aïcha.
Elle est allongé sur son lit d'hôpital et me semble très fatigué avec ses cernes sous les yeux. Elle a un bandage sur son bras gauche et une minerve cervicale au cou.
Je suis très mal à l'aise, car je vient la voir seulement trois semaines après sont hospitalisation. Si j'étais à sa place, j'aurais mal peut le fait que ma soeur passe me voir aussi tardivement...
Je pensais qu'elle allé m'en vouloir à cause de son amputation, mais elle m'en voulais seulement de ne pas être venu la voir plus tôt.
Après que je lui ai fait part de ma culpabilité et de mon chagrin, elle me répète plusieurs fois que tout ce qui s'est passé est la volonté de Dieu. Mais, je sais que tout est de ma faute et je ne peut rien y faire.
Je reste avec elle plusieurs minutes et lui promet de repasser la voir très rapidment.
Elle doit rester encore quelques jours, car son état est plus grave que ce que le médecin pensait.
En sortant de sa chambre, devinez qui je vois...
Mady!
Je suis tout de même contente de voir qu'il va bien.
Mais lui, se fiche complètement de moi. Il ne me lance même pas un regard, me pousse et rentre dans la chambre d'Aicha.
C'est quel genre de gamin ça? T'a 26 ans, je sais pas, grandi un peu!
Je quitte l'hôpital et retrouve Medhi dans sa voiture.
Oui, c'est lui qui m'a emmené voir Aïcha. Il m'a limite forcé à y aller, car je voulais pas mettre les pieds dehors. Je lui en suis reconnaissant, car je ne l'aurais jamais fait de mon plein gré .
Alors que j'attache ma ceinture, Medhi me demande :
Medhi : Pourquoi t'a les yeux rouges? T'a pleuré?
Je ne lui répond pas et voyant que je veut pas parler, il démarre la voiture.
Je fixe la route et remarque qu'il ne prend pas le bon chemin pour rentrer chez moi.
Moi : Medhi, c'est pas par là chez moi.
Medhi : Je sais, je te ramène pas chez toi tout de suite.
Moi : Tu m'enmène où Medhi?
Medhi : Calme, je vais pas te violer.
Quand il a dit ça, j'ai vraiment commencé à avoir peur. Pourquoi je suis monté dans une voiture avec lui déjà?
Moi : Tu me rassure en me disant ça!
Medhi : Wsh je vais rien te faire, pourquoi ta peur? Descend on est arrivé de toute façon.
Je descend en vitesse de la voiture et constate qu'on est en face d'un cabinet médical. Pas celui d'un médecin normal, mais celui d'un médecin psychiatre et psychologue.
Moi : Medhi, on fou quoi la?
Medhi : J'ai prit rendez-vous pour toi.
Moi : Mais moi j'ai pas besoin d'aller voir un médecin psychiatre ou je sais pas quoi.
Medhi : *gêné* C'est juste pour que tu parle un peu. C'était mon médecin et il m'a bien aidé...
Je me rappelle des confession qu'il a fait lorsque j'avais dormit chez Myriam. Cependant, lui avait peut-être besoin d'aide, mais pas moi.
Moi : J'ai pas besoin d'aide Medhi
Medhi : Ouais; si tu veut bref vient.
Je soupire et le suis à l'intérieur du cabinet. Quelques minutes plus tard, on se fait acceuilir par le médecin dans son bureau.
C'est un homme d'une quarantaine d'année, très élégant. Au premier abord, il me paraît très strict.
Je m'installe en face du psychiatre, aux côtés de Medhi. Je me demande vraiment ce que je fou ici.
Le médecin ne perd pas une seconde et me demande :
Médecin : Alors Mlle TOURÉ, comment vous sentez vous depuis la mort de vos parents? Allah y rahmo.
Je le regarde un peu choqué, par ce qu'il vient de me dire. Il a une tête de Bernard, donc j'étais pas prêtes.
Moi : Euh...
Médecin : Oui, je suis musulman depuis peu.
Moi : Ah c'est bien, masha'a...
Médecin : Oui, mais la n'est pas le problème. Parlez moi de comment vous vous sentez.
Il est sérieux? Il me coupe la parole comme ça. Aucun respect.
Je lui lance un regard noir et je vois Medhi rire discrètement.
Médecin : Mr ***, Pouvez vous nous laisser seuls?
Medhi : Ouais. *me regardant* t'inquiète Amina c'est un bon lui.
Il sort ensuite. Je n'aime pas trop l'idée de rester seule avec lui, sachant que je ne le connais pas.
Médecin : Detendez vous Mademoiselle. On est ici pour que vous parlez et non pour que vous ayez peur. Asseyez vous ici.
Moi : D'accord.
Je m'installe sur le canapé qu'il m'a indiqué et lui sur une chaise face au canapé. Il sort son block note et un stylo, puis me dit :
Médecin : Alors comment vous sentez vous depuis cet événement?
Bon, au point au j'en suis, pourquoi ne pas me confier? J'ai garder t en de choses en moi, sans jamais en parler, même à Myriam...
Moi : Bah je sais pas, je me sent triste, mal, seule, je culpabilise.
Médecin : Seule? Mr**** m'a dit que vous vivez avec votre frère.
Moi : Oui, mais c'est compliqué.
Médecin : Je vous écoute.
Moi : Bah depuis que mes parents sont partit...mon frère est devenu distant et froid avec moi. Il me rabaisse en permanence et ça va faire plus d'une semaine qu'il a quitter la maison. Et ma soeur est à l'hôpital donc je suis seule.
Médecin : Hum, je vois. Vous aviez dit que vous culpabiliser, developpez s'il vous plaît.
Moi : Mon frère me reproche la mort de mes parents ainsi que l'amputation de ma soeur. Et il a raison c'est pour ça que je culpabilise.
Médecin : Et pourquoi dites vous que c'est de votre faute?
J'attend plusieurs secondes avant de répondre à cette question. Le penser mentalement et le dire oralement, c'est pas pareil, c'est dur.
Moi : Ils devaient se rendre à mon lycée lorsqu'ils ont eu cette accident et si ils devaient...
Médecin : Pas la peine d'aborder ce sujet.
Il m'énerve à me couper la parole.
Un petit silence s'installe et son regard s'arrête sur mon avans bras oú se trouve quelques marques... Je baisse rapidement la manche de mon pull et il me demande :
Médecin : Vous êtes vous déjà infligé des souffrances physiques?
J'hésite à lui répondre, mais il a vu mes cicatrices donc à quoi bon lui mentir?
Moi : Oui... je...je m'automutile.
Médecin : Aujourd'hui, c'est encore le cas?
Moi : Oui.
Médecin : Quand avez vous commencé à vous automutiler?
Médecin : Deux, trois jours après que mes parents m'ont quitté. C'était après que mon frère m'ai dit des paroles blessantes.
Médecin : Hum d'accord. Vous vous automutiler uniquement lorsque votre frère vous blesse?
Moi : Non, des fois j'en ressent le besoin. Je peut me réveiller et le faire directement sans aucunes raisons.
Médecin : Comment et avec quoi vous y prennez vous?
Moi : Avec ce qui me tombe sous la main. Ça peut être, un rasoir, un couteau... Et je meurtrie une partie du corps avec.
Médecin : Quel est la fréquence de vos automutilations?
Moi : Je sais pas. Certains jours je peut me le faire deux, trois fois et d'autres jours, je ne le fait pas.
Médecin : Avez vous déjà eu des pensées suicidaires?
Si seulement il savait.
Moi : Oui...oui. Je...j'ai...j'en ai même ai tenté une.
Médecin : Quel était la motivation de ce suicide? Comment comptiez vous vous y prendre? Pourquoi ne l'avez vous pas fait?
Il voulait que je le fasse ou quoi?
Moi : Mon frère a souhaité ma mort, c'était trop dur à entendre pour moi donc je me suis rendu dans la salle de bain oú j'ai fait couler l'eau dans la baignoire. Je suis rentré dedans et je compté m'elotrocuter à l'aide d'un sèche cheveux. J'étais à deux doigts de le faire, mais Medhi est venu au bon moment et m'en a dissuadé.
Médecin : Hum ok. Et Medhi vous aide t il à aller mieux?
Moi : Lorsqu'il vient me voir, je me sent mieux car il me change les idées, mais à son départ il m'arrive de me remettre à me m'automutiler.
Médecin : Hmm. À part ces automutilations, constatez vous des changements d'habitudes, d'humeurs chez vous?
Moi : Il m'arrive d'être triste et en colère toute la journée, et je ne suporte plus la saleté, ça me frustre. Je passe mes journées à faire et à refaire le ménage.
Médecin : D'accord. Maintenant je peu examiné les dégâts que vous vous êtes infligés?
Moi : Euh... d'accord.
Je commence par enlever le foulard que je porte. Il regarde chaque trous dans mon crâne. Je lui montre ensuite les ematomes, cicatrices et brûlures sur le haut de mon corps.
Il est assez étonné de tout ce que je me suis infligé mais ne dit rien.
Notre entretient se termine ainsi et il appele Medhi pour qu'il revienne s'installer auprès de moi.
Il rédige un constat médical ainsi qu'un certificat qu'il remet à Medhi. Je comprend pas pourquoi il les a rédigé ni pourquoi, il les a remit à Medhi, mais je ne cherche pas à comprendre.
On retourne ensuite dans la voiture après avoir salué et remercié le médecin.
Je me sent beaucoup mieux. Parler de tout ce que je vis m'a libéré. Je lui ai vraiment tout dit et il ne m'a pas jugé une seule fois, ce qui m'a fait un grand bien.
À suivre
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