◾ 06 ◾
J'ai passé les huit derniers jours, seule dans ma chambre, à me lamenter de la mort de mes parents.
Je pleure en permanance, ça me permet de me libérer.
Je ne mange et ne dort quasiment plus. Lorsque je ferme les yeux, il m'arrive de voir le corps de mes parents et ça ne fait qu'intensifier ma peine.
Je passe mes journées enfermée dans ma chambre, à fixer son plafond blanc et à pleurer en me remémorant des souvenirs dans lesquels ils apparaissent.
J'ai envie d'être seule et de ne parler à personne.
Myriam m'envoie des tas messages pour prendre de mes nouvelles, mais je ne lui répond pas.
Elle s'inquiète énormément pour moi et je n'ai pas encore eu la force ou l'envie de lui faire part de la mort de mes parents.
Depuis leur mort, je n'ai parlé à personne sauf à Mady.
J'ai perdu mes repères. Mes parents étaient tout pour moi et me dire que je dois continuer à vivre dans ce monde sans eux, est très dur.
C'est inimaginable.
J'ai même pensé au suicide, afin d'apaiser mes souffrances, mais je ne suis pas assez "courageuse" pour le faire.
Je sais que "Courageuse" n'est pas le terme adéquat, mais ce jour là c'était le courage qui me manqué.
Les corps de mes parents ont étaient rapatriés au Mali et enterré hier. Mady, tout comme moi, n'a pas assisté à l'enterrement. Je ne pouvais pas y aller c'était trop dur moi.
Tout nos proches, sont venu à la maison pour nous apporter leur soutien, mais je n'ai pas daigner leur montrer le bout de mon nez. J'ai préféré rester seule dans ma chambre.
Je suis faible et lamentable.
Le comportement de Mady envers moi, n'arrange pas les choses.
Il est devenu distant et froid avec moi. Il me reproche la mort de nos parents et le fait que le bras d'Aïcha ai été amputé.
Le pire dans tout ça, c'est qu'il a raison.
Tout ça, c'est de ma faute. Ils sont mort par ma faute et je m'en voudrais toute ma vie.
Si je n'avais pas fait l'insolente avec mon prof de sport, mes parents n'auront jamais été convoqué et n'auront jamais eux cet accident de voiture avec Aïcha.
Même la prière, ne m'aide pas à aller mieux. Je n'arrive pas à me concentrer, ne serais ce que quelques minutes pour l'accomplir.
Cette situation me rend vraiment malade.
Ça fait une semaine que je me fait souffrir volontairement afin d'oublier cette soufrance morale.
Je m'automutile. Ne me demandez pas pourquoi, moi même je ne sais pas.
J'ai des blessures et cicatrices un peu partout sur le corps.
M'automutiller, m'aide à oublier ce sentiment de culpabilité que je ressent en permanence. La souffrance physique que je m'inflige remplace la souffrance morale que je ressent.
Il y a deux jours, Mady est rentré par surprise dans ma chambre et m'a surpris entrain de me m'automutimutiler le bras à l'aide d'un rasoir. Il m'a seulement regardé et est resortit de ma chambre sans dire un mot...
Chaque soir, je me m'automutile une partie du corps. Certes je souffre, mais ça me fait oublier le malheur que j'ai causé.
Par ma faute, tout le monde souffre. Mes oncles, mon frère, mes cousins, ma grand mère maternelle étant mon seul grand parent vivant, et moi...
Je me sent seule. Aïcha est encore à l'hôpital et je ne suis même pas partit la voir.
Quant à Mady, je préfère ne pas le voir. Ses propos me blessent vraiment et c'est en partie à cause d'eux que je m'automutile.
[...]
Comme chaque soir, depuis maintenant neuf jours, après m'être automutilé, je sort de ma chambre pour aller prendre une douche.
Mady, n'est jamais éveillé à cette heures ci en général, mais aujourd'hui, il l'est.
Il est installé sur le canapé du salon et regarde droit devant lui.
Ayant fait du bruit en ouvrant la porte de ma chambre, j'ai attiré son attention.
Je porte un short et un tshirt, laissant apparaître mes hématomes.
Il me regarde de haut en bas, et fixe mes cicatrices avant de prendre la parole.
Mady : Tu fait vraiment pitié.
Je ne lui repond pas et continu ma route vers la salle de bain.
Alors que je saisit la poignet de la porte, il se met à me crier dessus.
Mady : TOUT ÇA C'EST DE TA FAUTE AMINA! MA JUMELLE A PERDU SON VRAS À CAUSE DE TA GEULLE . ET MES PARENTS SONT MORT À CAUSE DE TOI. POURQUOI T'ES VENU AU MONDE? IL ARRIVE QUE DES MALHEURS DEPUIS QUE T'ES LÀ. JE TE CONSIDÈRE MÊME PLUS COMME MA SOEUR, MAIS COMME CELLE QUI A TUÉ MES PARENTS ET AMPUTÉ MA SOEUR!
Ses paroles, m'ont achevé. Il est vraiment méchant et vexant.
"Je te considère même plus comme ma soeur, mais comme celle qui a tué mes parents et amputé ma soeur". Cette phrase est la plus violente.
Moi aussi, je souffre de l'absence de nos parents, et me remettre tout sur le dos est injuste. Il a peut être raison, mais il peut au moins me soutenir.
Je m'enferme dans la salle de bain et me glisse contre la porte. Mes larmes coulent sans que je ne puisse les contrôler.
Je me frappe le visage, m'inflige des coups, m'arrache les cheveux, crie. Tout ça, c'est de ma faute.
Ne pouvant pas supporter les paroles blessantes de Mady, je me m'automutile, une nouvelle fois à l'aide d'une lame.
Vous devez vous dire que je suis une vielle meuf et que je fait pitier, mais essayez de me comprendre au moins!
Non n'essayer pas de me comprendre, personne le peut.
Je rentre dans la baignoire, après m'être déshabillé et je fait couler l'eau.
L'eau incolore devient rouge et pique mes plaie.
C'est toujours à ce moment l'a que je comprend la connerie que je fait en m'automutilant mais je continue tout de même à le faire.
Après ma douche, je me rhabille et quitte la salle de bain.
Je part ensuite dans la cuisine. Même si je n'ai pas vraiment d'appétit, il faut bien que je me nourisse.
Je boit un verre d'eau puis je m'installe sur la table avec un paquet d'oreo.
Il me remonte un peu le morale.
Je décide d'appeler Myriam pour lui donner de mes nouvelles car ça fait plusieurs jours que je ne lui ai pas parler.
Il est minuit passé, mais Myriam dort très tard, donc elle doit encore être éveillé.
En plus, c'est la seule personne qui peut me changer les idées.
Elle répond très vite à mon appel.
Myriam : Allo?
Moi : Myria...
Myriam : *Me coupant? Ouais, c'est qui?
Moi : C'est moi, Amina.
Myriam : C'est qui elle?
Moi : Arrête ton délire Myriam, je suis paz
Myriam : Il t'arrive quoi ami ? Pourquoi tu vient plus au lycée et pourquoi tu répond pas quand je t'appelle ? Je me suis inquiété moi!
Moi : C'est mes parents, Myriam...
Myriam : Ils ont quoi?
Moi : *en pleurant* Ils...ils sont mort à cause de moi.
[...]
Je me fait réveiller par plusieurs sons que je ne parvient pas à distinguer.
J'ouvre mes yeux un à un et vois que je suis dans la cuisine. Hier j'ai du m'endormir ici, sans m'en rendre compte.
Je lève la tête et sursaute en voyant Mady, assis en face de moi, entrain de manger des céréales.
Mady : Sale conne.
Je ne lui donne pas d'importance et sort de la cuisine.
Il passe ses journées à m'insulter et à me rappeler le fait que nos parents sont mort par ma faute. J'en ai maintenant l'habitude, même si ses propos sont très violents.
Je me douche et enfile un jogging ainsi qu'un pull à manche longue.
Myriam va passer me voir et je n'ai pas envie qu'elle voit toutes mes blessures. Elle se poserait trop de questions.
[...]
Mon amie vient enfin d'arriver chez moi. Elle me suis jusqu'au salon et s'installe à mes côtés, sur le canapé.
Mady est sortit, nous sommes donc seules.
Myriam : Tu va bien?
Je vient de perdre mes parents et elle me demande si je vais bien...
Ayant sûrement compris l'idiocit de sa question, elle reprend :
Myriam : Ok ma question était un peu conne... Ça fait combien de temps que t'as pas passé une vrai nuit Ami?
Moi : Je sais pas... Je fait si peur à voir que ça ?
La dernière fois que je me suis regarder dans un miroir, je ne ressemblait vraiment à rien.
Myriam : C'est pas moi qui le dit. Sinin, t'a mangé?
Moi : Non, j'ai pas faim.
Myriam : Je nous suis acheté un grec.
Moi : Merci mais j'ai pas faim.
Myriam : J'ai dépensé 5 euros 50 pour toi donc tu va vite avoir faim et manger.
Moi : Mais non, mange les deux.
Bon, au final j'ai mangé mon grec. Elle m'a cassé la tête pendant trente minutes pour que je mange.
Myriam : *en mimitant* "J'ai pas faim". T'a tout mangé, il reste même pas une frite.
Moi : *Souriant* Le grec m'a ouvert l'appétit.
[...]
Étant donné que Mady ne prend pas soin de la maison, elle est dans un sal état. J'ai donc entreprit d'y remettre un peu d'ordre.
Myriam est partit il y a vingt minutes, elle m'a vraiment changé les idées.
Je fait la vaisselle quand Mady rentre dans la cuisine accompagné d'un de ses potes.
Mady : Vielle meuf.
Il a 26 ans et se comporte comme un gamin. J'en ai marre de ses réflexions. Pourquoi il ne m'ignore pas tout simplement?
Je me retourne pour quitter la cuisine, ne voulant pas être dans la même pièce que lui.
X : Amina?
Je tourne ma tête vers l'ami de Mady qui m'a appelé et c'est avec surprise que je découvre le frère de Myriam.
Moi : Euh...Medhi?
Je ne savais pas qu'il était ami avec Mady.
Medhi : T'es la soeur de Mady?
Moi : Ou...
Mady : *Me coupant* Non, c'est pas ma soeur cette chose la!
Il me vexe une nouvelle fois. Je sort en vitesse de la cuisine et cour jusque ma chambre.
Je me jette sur mon lit et me remet à pleurer pour la millième fois depuis une semaine.
C'est déjà dur pour moi de devoir vivre sans mes parents, alors si Mady me rend la vie dificile ça ne vas pas m'aider.
Je me met à me tirer les cheveux hysteriquement.
C'est plus fort que moi. J'ai besoin d'oublier cette souffrance morale.
Je cris, pleure et j'ai des mèches de cheveux à la main, quand la porte de ma chambre s'ouvre et laisse apparaître Medhi.
Mzdhi : Euh Amin...
Il marque une pause et me regarde avec de gros yeux.
Medhi : Mais tu fou quoi la wesh? T'a des trous sur ta tête! Tu va bien?
Moi : Je...j'ai l'air d'aller bien?
Il ne dit rien et appele Mady pour lui montrer l'état dans lequel je suis. C'est la dernière personne que jai envie de voir mais bon.
Mady rentre dans ma chambre, me regarde quelques secondes puis en ressort sans aucunes expressions sur le visage.
Medhi lui cris ensuite :
Medhi : Mady arrête ton délire et occupe toi de ta soeur. Regarde sont état wesh.
Mady revient ensuite et s'adresse à Medhi avec beaucoup de dégoût.
Mady : Elle, c'est pas ma soeur! Qu'elle crève, j'en ai rien à foutre. À cause d'elle, j'ai plus des parents.
Medhi : T'as cru que t'es le seul à souffrir? Regarde la! Elle s'arrache les veuches tellement elle souffre!
Mady : M'en bat les couilles. Elle a cas se suicider directement.
S'en est trop pour moi. Comment peut on être aussi méchant?
Je me lève de mon lit et cours m'enfermer dans la salle de bain.
Il veut que je meurt? Et bah je vais lui donner ce qu'il souhaite.
A suivre...
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