I- Mémoires
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours vécu ballotté de continents en continents, de camps de réfugiés en villages éloignés de la civilisation. Mes parents s'étaient senti l'âme de samaritains depuis leur plus tendre jeunesse. Ils volaient tels des super héros, de contrées désolées en contrées abandonnées des dieux pour « porter secours » aux peuples en situations de précarités.
Ils recevaient une très faible rémunération pour les services qu'ils offraient en tant qu'avocats et missionnaires et vivaient eux-mêmes dans un confort extrêmement minimal, mais comme ils étaient présents l'un pour l'autre, même la plus terrible des misères ne pouvait les atteindre.
Mes parents étaient la quasi incarnation de l'expression "vivre d'amour et d'eau fraîche" et je les admirais pour ça... quand je ne le leur reprochait pas.
En réalité ce n'est pas tant qu'ils ne possédaient rien, c'est juste qu'ils faisaient don de tout ce qu'ils pouvaient avoir pour améliorer les conditions de vie des gens qu'ils rencontraient lors de leurs missions. Ils étaient la personnification même de l'expression « avoir le cœur sur la main ».
Je sais ce que vous vous dites : "pour une fois, la pomme est tombée très loin de l'arbre", mais essayez d'avoir une adolescence minimaliste quand les médias vous confrontent à l'opulence du monde moderne...
Avant qu'ils ne se rencontrent, alors qu'ils venaient tous deux d'obtenir leur diplôme en droit international, mes parents avaient voulu passer un été en Afrique avant de commencer à travailler dans les cabinets d'avocats dans lesquels ils avaient eu une place assurée.
L'humanitaire était déjà un sujet qui les passionnaient depuis leur enfance alors à respectivement 24 et 25 ans, Paul Privat et Gemma Bronson, mes parents, avaient quittés leurs familles pour rencontrer leur destin. Mon père le Martiniquais avait prit son avion en France et ma mère l'américaine avait quitté Atlanta pour une mission avec Urgence Afrique qui aurait dû être de courte durée.
Le destin avait fait qu'ils avaient tous deux choisit d'être volontaire au Togo dans le village de Hanyibga-Todji, un petit village à 9 km de Kpalimé. Une fois là bas, ça avait été très simple et très rapide : ils s'étaient rencontrés, s'étaient aimés et avaient décidés de "tout quitter" pour ne pas "se quitter"... Un peu comme Roméo et Juliette mais sans toutes les morts et le suicide des héros.
Cette histoire à l'air super romantique et tout ce que vous voudrez, seulement, essayez d'imaginer une enfant grandissant dans ce genre d'environnement.
Je suis née sur le sol américain le 14 mars 1995, chez mes grands parents maternels les Bronson à Atlanta en Géorgie, parce que ma mère avait contracté un virus vers la fin de sa grossesse, qui avait fait prendre conscience à mes parents_ l'espace d'un instant_ qu'un village frappé par la dysenterie n'était peut-être pas le meilleur environnement pour mettre au monde un enfant.
Mais cet éclair de conscience avait été de courte durée et à peine un mois après ma naissance, ils avaient reprit la route.
Entre ma 1ère et ma 9ème année, nous avons vécus dans une succession de tentes, huttes, cabanes dans les arbres, caravanes et autres refuges de fortune que nous trouvions partout où l'aide de mes parents avait été requise.
Alors, je ne prétends pas avoir vécu une enfance malheureuse, au contraire. Oui, j'ai été très tôt confronté à la violence, la pauvreté et la misère humaine. Le danger rôdait dans chaque recoin où nous nous installions _ pour la plupart du temps à peine quelques mois_ sous la forme de maladies, d'animaux dangereux, de guerres ou de résidus de guerre. Toutefois ayant grandit dans cet environnement, tout me semblait commun, normal et approprié.
Mes parents me faisaient cours à « domicile », j'apprenais à porter secours aux malades, aux blessés, j'aidais à reconstruire des villages du mieux que je pouvais pour mon âge, j'apprenais les langues et les dialectes de nos pays d'accueil... Parfois je donnais des cours avec le peu de connaissance que j'avais, les autochtones m'apprenaient à chasser, pêcher, éviter les animaux dangereux, grimper aux arbres et me construire un abri... Je me liais facilement aux enfants qui résidaient là où l'ont se rendaient, mais au bout d'un moment, j'avais appris à prendre mes distances pour ne pas m'attacher, les adieux étaient trop fréquents et douloureux.
J'étais une enfant vive, heureuse et aimée, je ne peux pas le nier, tout pour moi était un jeu. J'aimais particulièrement la chasse à l'arc, si bien que mes parents s'étaient procuré un arc et des flèches afin que je puisse m'exercer à ma guise au tir. Mon arc était ma seule vraie possession avec mes livres de cours, ça ne me rendais pas moins heureuse pour autant. Je ne connaissais rien d'autre, alors pour moi, cette vie là, c'était la vie idéale.
L'année de mes 9 ans, il était apparu clair que les faiblesses perpétuelles de ma mère, son teint blême, ses migraines et ses vomissements, n'étaient pas aussi bénins que mes parents avaient préférés penser au départ. Ils avaient prévu de rentrer à Atlanta juste le temps de la soigner, parce que même si les Bronson étaient en froid avec mes parents à cause de leur choix de vie, ils étaient les seuls à avoir les moyens de payez les frais médicaux de ma mère.
Les Privat, mes grands parents paternels, bien que n'étant pas dans le besoin étaient tous les deux fonctionnaires en Martinique avec ma tante Sonia, intermittente du spectacle qui vivait encore à leur charge, tandis que les Bronson, descendaient d'une longue ligné de riches entrepreneurs avec pour unique héritière ma mère qui avait eu plus d'intérêt pour les yeux noirs de mon père que pour l'entreprise familiale.
Cette année là, nous nous étions présentés devant la porte de la demeure de grand-père Bronson avec toutes nos possessions _ à peine 4 misérables sacs et mon arc_ avec la certitude qu'ils nous fermeraient la porte au nez, toutefois, à la place, nous avions été accueillis par « Granny B» débordante d'amour et de reconnaissance après avoir attendu de recevoir des nouvelles de sa fille unique et de sa petite fille pendant 9 ans.
La vérité est que ma mère n'avait même pas donné une chance à mes grands parents de la convaincre de rester après ma naissance. Elle avait fuit une nuit avec mon père en me portant dans ses bras. Elle avait eu peur de ne pas pouvoir résister à ses parents et de ne pas pouvoir reprendre la route après avoir repris goût au luxe _comment dire au revoir à une douche dont l'eau n'aurait pas été recyclée des dernières pluies?
Je ne la blâme pas vraiment, moi aussi j'aurais eu peur de vendre mes convictions et mes rêves pour la vie d'héritière Bronson, ou même pour une heure dans une salle de bain avec une baignoire.
Rien que la demeure familiale, la première fois que je l'avais vu, m'avait donné l'impression de sortir d'un conte de fée. Son architecture victorienne comparée à tout le modernisme que l'on avait pu voir en ville en arrivant, faisait que la demeure de mes grand-parents avait semblé être figée dans le temps. Même si la maison était située dans un quartier résidentiel, de toute évidence pour les personnes les plus friquées de l'état, toute sont originalité résidait dans le fait qu'elle n'était pas aussi exposé que les autres aux regards des curieux. Tout ce qui donnait sur la rue était l'immense mur de briques peintes qui délimitait la résidence avec sa grande porte d'entrée en métal rouge. Elle contrastait avec la verdure des lierres qui descendaient le long de la façade et laissait penser qu'il devait il y avoir une entrée secrète pour les voitures.
Un domestique nous avait ouvert cette porte mystérieuse et nous avions pénétrés dans le jardin le mieux tenu de la planète. Tellement grand que nous aurions pu faire tenir une ou deux autres maisons dans l'espace. La maison de mes grands parents, elle-même sur trois étages, était faite de briques rouges apparentes et savamment recouverte de lierre qui n'avait de toute évidence pas poussé là de façon sauvage.
Au dessus de l'arceau du porche d'entrée, il y avait une véranda sur laquelle se trouvaient mon grand père qui fumait un cigare, tout en nous lançant un regard perçant à travers ses paupières plissés. Granny B nous attendait devant l'entrée les larmes aux yeux et après avoir serré la main de mon père, ma mère s'était précipité dans ses bras.
Je passerais tous les détails de ces retrouvailles. Il y avait eu beaucoup de sanglots, de reproches et plus de sanglots quand ma mère avait expliqué qu'elle était rentrée pour se faire soigner. Le temps avait aidé mes grands parents à accepter la situation, ils avaient eu le temps de faire le deuils de tous les projets d'avenir qu'ils avaient eu pour ma mère, se réconciliant avec l'idée qu'elle avait été sa propre personne.
Mon grand père avait été en colère que sa fille unique parte avec un antillais sans pédigrée, ma grand mère avait eu du mal à avaler que sa petite fille soit une métisse, mais notre absence leur avait fait reconsidérer les données et pour eux, il était devenu clair que pouvoir voir leur petite fille métisse et leur fille marié à un noir était mieux que de ne pas les voir du tout à cause de préjugés.
La situation était drôle tout de même. La première chose que Granny B m'avait dit était : « Oh... Tu ressemble à ton père... », puis elle m'avait serré dans ses bras. De toute évidence, ce constat pour elle n'avait rien eu de très positif. Ils avaient essayé de leur mieux de m'apprécier, vraiment et si j'avais été capable de m'attacher à qui que ce soit, j'aurais probablement choisis de m'attacher à mes grands parents maternelles.
Mais voilà, même maintenant, je n'arrive à revoir cette scène qu'avec détachement : des larmes, des gens qui se serrent dans les bras les uns des autres, mon père un peu en retrait, comme gêné d'exister...
J'avais tout observé, comme un passant l'aurait fait de l'autre bout de la rue... Pire encore, je pense qu'un étranger aurait pu être attendri par la scène, cependant, dans ma tête à cet instant-là, il n'y avait eu que des images de moi m'exerçant à tirer à l'arc depuis cette magnifique terrasse sur tous les arbres alentours.
******************
A peine une semaine après notre arrivé, ma mère avait été laissé aux soins des meilleurs médecins du pays et moi j'avais été inscrite dans une académie privé pour fille.
L'année scolaire avait déjà été bien entamé, cependant, aucune porte n'aurait pu rester fermée très longtemps à l'annonce du nom Bronson.
J'allais pour la première fois à l'école avec d'autres élèves, alors je n'étais que sourire et excitation, sans vraiment savoir ce qui m'attendait là bas. Si j'avais su...
L'école, dans son concept seul, était géniale, toutefois, une école privée pour fille, n'est pas le meilleur endroit où lâcher une enfant de 9 ans socialement inadapté.
Le concept des cliques, la mode, les tendances, les jeux ou les chansons, ou les séries à la mode, tout cela m'avait été étranger à l'époque. Franchement, je continus à penser que ces enfants étaient vraiment trop précoces pour leur âge, la cruauté n'est pourtant pas l'apanage des préadolescentes. De plus pour ma défense, un village d'agriculteur au Burkina Faso n'est pas exactement le meilleur endroit où apprendre le nom des actrices de Charmed ou la nouvelle chanson de Britney Spears, alors pourquoi s'acharnaient-elles à penser que mon manque de connaissance sur le sujet était de la stupidité ?
Ce n'est pas pour jouer sur les préjugés, mais les filles de riche peuvent être de vraies pestes et les premières semaines de ma scolarité furent un réel enfer grâce à elles. Je pouvais répondre à toutes les questions de cours, cela n'empêchait pas ces filles de me prendre pour une idiote parce que je ne savais pas qui pouvait bien être Leonardo Dicaprio.
En désespoir de cause, j'avais essayé d'en apprendre le maximum en rentrant le soir devant le tout nouvel ordinateur et la nouvelle télé que mes grands parents m'avaient acheté, mais je n'en avais jamais assez su pour éviter les moqueries. Je ne m'intégrais pas à l'école et tous les soirs à la maison, j'avais droit à un compte rendu de l'état de ma mère qui ne s'améliorait pas.
Les médecins lui avaient trouvé une tumeur de la taille d'un bouchon de bouteille de coca et elle avait à peine commencé la chimiothérapie qu'elle ressemblait déjà à un cadavre. Tout le monde était en larme et j'essayais de l'être aussi. Tous les jours à toutes les heures, j'essayais de m'intégrer à une atmosphère ou une autre.
Je me souviens avoir tellement eu envie de me faire des amies que j'avais même tenté de m'entendre avec Glenda, une autre recluse de ma classe. Elle aussi était arrivée depuis peu dans l'école, elle était française mais avait cette habitude bizarre de s'isoler dans un coin pour manger de la craie et de l'encre. Me faire rejeter par elle aussi, avait été la cerise sur le cupcake et ce jour là, déprimé au-delà du supportable, j'avais décidé de faire l'école buissonnière _ ce qui n'était vraiment pas évident dans une école aussi bien gardé qu'une prison.
A ce moment là, j'aurais tout donné pour reprendre la route, pour me contenter d'apprendre des choses vraiment utiles dans la vie et m'entrainer au tir à l'arc jusqu'à ce que mon bras soit engourdi, mais je savais bien qu'un retour à ma vie d'avant aurait été impossible.
En escaladant un arbre dont les branches donnaient vers l'extérieur de l'école, je m'étais fixé pour objectif de retrouver ma mère à l'hôpital pour lui apporter un peu de compagnie pendant sa chimio et essayer de combler ma solitude. Elle, ça ne la dérangeait pas trop que je ne sois pas comme on s'attendait que je sois. Qui aurait cru que se forcer à ressentir pouvait être si épuisant ? Cependant, au-delà du mur, au lieu d'y avoir la liberté, il y avait juste eu une extension à ma prison : le terrain de sport de l'école privé pour garçon jumelé à la mienne.
C'est perché dans mon arbre que je le vis pour la première fois, un garçon métisse, petit pour son âge et assez frêle, mais ce furent ses yeux qui attirèrent tout de suite mon attention. Ils étaient vert mordorés et ils semblaient briller alors qu'il riait avec ses amis pendant qu'il sprintait pour gagner sa course. Et son sourire était si franc, si candide! Pour moi, il rayonnait !
Amilton
Je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais je ne voyais que lui, même s'il n'était pas seul sur ce terrain. J'étais fasciné, intéressé, enfin !
De mon perchoir, il n'avait pas pu me voir, alors comme paralysé, pendant tout son cours de sport, j'étais resté là à l'observer. Je n'avais plus pensé à l'horrible journée que je venais de passer, je ne m'étais plus senti seule, plus vidée de mon énergie, j'avais été galvanisé, comme si son sourire avait réussi à m'atteindre et à me faire partager un peu de sa joie.
Ma position avait été quelque peu instable et mes jambes cavaient commencés à s'engourdir, mais le regarder m'avais tout fait oublier. Si bien que ce n'est que quand sa classe eu fini son cours que je fini par me souvenir que mon but premier avait été de m'enfuir de mon école de snob.
Évidement, ma descente avait été des plus chaotique et par manque de chance, une fois que j'eus atterris par mon fessier sur le sol graveleux de la court, une surveillante m'y avait attendu. Par je ne sais quel heureux miracle, elle cru juste que j'avais raté ma tentative d'évasion ce qui ne m'empêcha pas d'écoper d'un mois de colle... mais au moins personne n'avait plus suspecté que je puisse retenter l'escalade.
Je ne peux pas dire que ce que je ressentais pour Amilton tenait du coup de foudre. Non, il était juste une lueur d'espoir dans le néant qui avait accompagné mon introduction à la civilisation. Encore aujourd'hui la sensation reste difficile à décrire, même si je peux précisément me souvenir des battements affolés de mon cœur et du silence qui s'était fait dans mon cerveau toutes les fois où j'avais pus l'apercevoir.
Il s'agissait peut-être d'une sorte d'amour puéril, mais je n'avais jamais aimé personne avant, je n'aurais pas pu savoir.
Aussi merveilleux que fut cet instant de bonheur, ma journée ce jour là, avait été condamnée à être atroce. Mes grands-parents avaient étés appelés pour discuter de mon cas et malgré les apparences, Granny B était vraiment une peau de vache. Dans le couple, même s'il ne le montrait pas de façons conventionnelles, c'était vraiment mon grand père le plus sympa. Je suppose que le B de Granny B servait de diminutif pour autre chose que Bronson.
Au lieu de se montrer compréhensive, ou de tout simplement ne pas en rajouter, ma chère Granny s'était arrangé pour transformer mon mois de retenue en deux mois.
Je dois avouer que le plus surprenant avait surtout été de voir le regard compatissant que m'avait lancé la directrice, à chaque fois que ma grand-mère avait glissé une de ses légendaires remarques discrètement racistes dont elle avait eu le don. Je ne les avais pas comprises à l'époque et tant mieux.
Une partie naïve de moi-même, préfère se dire qu'elle ne s'était probablement pas "réellement" rendue compte que ses petites piques avaient étés inappropriées et avaient pu offenser. Pour elle accepter l'existence d'une petite fille métisse, avait déjà été une grande forme d'ouverture d'esprit, comme tous ces gens qui assurent qu'ils ne sont pas homophobes parce qu'ils ont un « ami » gay.
Après mes heures de colle ce jour là, j'avais fini par me rendre à l'hôpital pour voir ma mère. Les médecins avaient eu l'air optimistes et elle avait déjà commencé à planifier notre prochaine escale humanitaire... Cependant, j'avais bien vu à son regard vitreux et son teint gris, qu'elle avait été loin de la rémission.
Je suppose que 9 ans n'est pas l'âge ou l'on sait tout, mais l'instinct rempli les blancs laissés par l'ignorance. J'avais senti qu'il m'aurais bientôt fallu lui dire mes adieux, alors, comme pour toutes les séparations que j'avais dû affronter à cause de nos déménagements fréquents, j'avais commencé à prendre mes distances avec ma mère.
Je suppose que c'est affreux de le dire ainsi, mais il m'a toujours été plus simple d'effacer une personne de ma mémoire, que de devoir supporter la douleur d'une perte.
Le mois qui avait suivi ma « rencontre » avec Amilton, plus rien n'avait pu m'atteindre. Je n'avais plus essayé de me lier aux pestes de ma classe, je ne leur avait plus laissé l'occasion de se moquer de moi, je les avais simplement ignorés.
Pendant les heures de classe, je suivais les cours et pendant la récrée, je mettais au point un moyen d'apercevoir Amilton.Il s'agissait plus de plan élaborés pour le suivre en douce, mais mes heures de colle ne m'avaient pas facilités la tâche.
Après l'école, il rentrait chez lui et moi je me retrouvais bloqué par Mrs Movius, la surveillante la plus revêche de l'école. Elle avait le surnom de Movius « œil de Lynx » parce que rien n'échappait à son regard perçant. Grâce à elle je devais trouver un autre moyen d'avoir ma dose d'Amilton alors j'avais décidé de faire son chemin d'arrivé à l'école à l'envers.
Le matin, il arrivait à pied à l'école, je l'avais vu un matin, alors au fur et à mesure, je remontais la voie par laquelle il arrivait pour déterminer où il habitait exactement. Le matin, je faisais mon père me déposer une demi heure plus tôt pour mettre mon plan à exécution. Au début j'avais attendu devant son école, caché derrière un buisson pour voir de quel côté il arrivait, le lendemain, j'avais remonté sa rue jusque là où je l'avais vu tourner et l'avais attendue derrière un arbre. Au bout d'une semaine, somme toute assez palpitante pour moi, j'avais remonté la piste jusque chez lui...
Tout cela était une bonne distraction pour m'aider à faire face au reste de ma vie:
- Ma mère de plus en plus faible qui arrivait à peine à rester éveillé quand je passais la voir à l'hôpital.
- Mon père aussi anxieux et stressé qu'un lion en cage.
- Ma grand-mère qui tentait par tous les moyens de faire comme si tout allait bien...
En gros, cette période n'avait pas été pour moi, la plus drôle qui soit, mais quand j'y repense en la comparant à maintenant, je me dis qu'au moins, quelque chose se passait.
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Si qui que ce soit me lit un jour, n'hésitez pas à me donner votre avis !
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