24 - trajet
La nuit battait son plein, mais Jean n'arrivait pas dormir. Plus à dormir. Tout tournait dans sa tête, en boucle, et il n'arrivait pas à décolérer.
En fait, Tim l'avait réveillé. Il rêvait, d'un match de basket. Et soudain, des sanglots avaient entrecoupé son panier à trois points, et ...
Tim.
Il l'avait suivi, sous les couettes.
Puis ... son appel à l'aide. Et Tim avait parlé. Longuement, très longuement.
Et il lui avait tout raconté.
Sa mère l'avait eu à un très jeune âge, par accident. Elle lui en avait toujours voulu pour ça. Toujours. Mais elle avait été relativement cordiale, avec lui. Froide, mais cordiale. Son père avait été là, pour eux. Il avait pris ses responsabilités avec un sérieux assez surprenant pour quelqu'un de son âge, sans doute à cause de l'amour fou qu'il ressentait pour sa femme. Au début, tout allait bien. Tout allait vraiment bien. Puis, Sam était arrivé. Et ... les choses avaient commencé à se dégrader. Sa mère n'avait jamais voulu d'une telle vie. Être mariée aussi jeune, être mère de deux enfants à tout juste vingt-cinq ans ... Non elle ne voulait pas de ça. Et elle avait commencé à accuser son mari de tous les maux du monde. Tim aussi. Tim, qui s'était pris la haine de sa mère en pleine figure, sans rien pouvoir y faire. Et leur vie de famille s'était dégradée. La santé de son père également, qui souffrait beaucoup trop de la colère de sa femme. De sa colère, de ses reproches, de ses questionnements incessants .... "Regarde où tu m'as conduite ... Je t'aime, mon amour, mais je me force pour toi, je me force ... Ne pourrais-tu pas faire des efforts, toi aussi ?", lui disait-elle bien souvent, selon Tim.
Et un soir de pluie, son père avait pris la voiture. Pour ne jamais revenir. Sa mère avait tempêté, des heures durant, hurlant que son ''incapable'' de mari les avait abandonnés. Que c'était la faute de Tim. Qu'il avait toujours été un fardeau sans nom. Et Tim avait commencé à détester son père, pour être parti.
Un mois plus tard, ils avaient reçu la visite de la police. La voiture familiale avait été retrouvée dans un ravin, le corps de son père à l'intérieur. Tué sur le coup. Une sortie de route malencontreuse, causée par un aquaplanage. Et c'est à partir de ce moment-là que l'horreur avait vraiment commencé.
Sa mère avait décidé de faire de Tim un bouc émissaire.
Il était celui qui avait tout commencé.
C'était à cause de sa naissance que sa mère s'était retrouvée ''enchaînée'' à son père.
C'était à cause de lui, qu'elle s'était disputée avec son défunt mari aussi souvent.
C'était à cause de lui, qu'elle n'arrivait pas à avoir le boulot de ses rêves.
C'était à cause de lui, que son père était mort, dans ce tragique trajet en voiture.
Tout, absolument tout était de la faute de Tim. Et il n'avait cessé de le payer dès lors.
La plupart du temps, ça allait. Sa mère se contentait de le menacer, de l'insulter sous cape. De bien lui faire comprendre qu'elle était INFINIMENT gentille de s'occuper de lui ainsi, alors qu'il était un tel monstre. Qu'il lui devait un respect incommensurable respect, pour le garder sous son toit, malgré tout ça. Qu'elle le nourrissait parce qu'elle en avait le devoir, parce qu'elle était malgré tout UNE BONNE mère.
Et parfois ... Elle levait la main. Pour l'éduquer correctement. Pour lui faire comprendre qu'il dépassait les bornes. Et un jour ... Ça avait été le poing. Et les pieds. Elle n'aimait pas quand Tim lui répondait, quand il haussait le ton, quand il lui faisait comprendre qu'elle avait tort. Et avec l'adolescence, Tim avait appris à relever le nez. Et sa mère n'avait pas aimé. Et lorsqu'il avait tenté d'en parler à des professeurs de son ancien lycée, à l'infirmière, sa mère l'avait immédiatement désinscrit, et ils avaient changé de ville, pour arriver ici. Et la haine qu'ils avaient l'un pour l'autre s'était changée en une persécution sans fin.
Les coups s'étaient multipliés, et Tim cédait de moins en moins. En fait, la seule chose qui l'empêchait de vraiment se déchaîner contre sa génitrice, c'était son frère, Sam. Son petit frère. Qui ... qui ne voyait rien. Qui apparemment, restait aveugle à cette guerre, entre mère et fils. Qui aimait son frère, qui aimait sa mère, de tout son cœur d'enfant. Et sa mère restait cordiale, avec le second. Et si vivre un tel enfer pouvait permettre à Sam d'échapper à tout ça, alors Tim se laissait frapper. Autant de fois qu'il le faudrait. Et jusqu'à présent, ça avait marché. Surtout depuis qu'elle avait compris qu'elle avait une meilleure emprise sur le premier, lorsque le second était en jeu. Et Tim se laissait faire. Il se répétait qu'à ses dix-huit ans, il prétexterait vouloir aller étudier dans une autre ville, pour une quelconque licence qui ne se trouverait pas ici. Mais Sam ... S'il partait, finirait-elle par verser sa colère sur Sam ? Mais lorsque Tim avait mentionné son départ à sa mère, elle était comme devenue folle. Elle lui avait interdit de partir. Et avait commencé à le rouer de coups, avant de le jeter dehors. Parce qu'il avait osé souhaité se libérer de son emprise. Mais le pire dans l'histoire ? Elle avait fait tout ça sous le regard terrifié de Sam. Le petit n'avait pourtant jamais assisté à ça. Lorsque sa mère se déchaînait, elle le faisait toujours avec un minimum de discrétion.
Mais cette fois-ci avait été la fois de trop. Tim aurait pu y rester. Jean se doutait déjà que la situation était terrible. Sa grand-mère aussi. Sa grand-mère, qui avait survécu à un mari abusif durant presque dix-sept ans. Lorsqu'il était rentré chez lui, après coup, surtout avec tous ses bandages ... sa mère s'était méfiée. Il aurait pu en parler à quelqu'un. Elle avait menacé de s'en prendre à Sam. Mais cette fois-ci ... Tim n'avait pas su quoi faire.
Il voulait se sortir de ce cauchemar, lui et son frère. Et il avait toutes les preuves et les évidences des abus de sa mère. Mais ... l'idée de se retrouver en foyer le terrifiait. L'idée de voir Sam ballotté d'un coin à l'autre de la France le terrifiait.
Il ne savait pas quoi faire.
Tim s'était endormi, épuisé, le visage maculé de larmes, et Jean l'avait regardé, alors que dans son esprit, il réfléchissait, de toutes ses forces.
Tim était désespéré. Et il avait besoin d'aide. Mais Jean était là. Et Jean savait comment l'aider.
À l'aube, il s'était levé pour retrouver sa grand-mère, qui se levait généralement à cette heure-ci. Il était allé la rejoindre, dans la cuisine. Et il lui avait exposé toute la situation. Tim lui en voudrait peut-être, d'avoir parlé de tout ça avec sa grand-mère. En fait, il s'en voulait, de lui exposer ainsi certains pans de la vie de Tim. Mais sa grand-mère était la personne la plus à même d'aider Tim. La plus à même d'aider Sam.
La plus à même d'être le miracle que son ami attendait depuis beaucoup trop longtemps.
Et ils avaient discuté longuement, jusqu'à ce que Tim les rejoigne, une heure avant l'arrivée prévue de sa ''chère'' mère. Et Tim était nerveux. Infiniment nerveux. Il lui avait expliqué que sa mère avait instauré un couvre-feu très strict. Que s'il ne le respectait pas, il était généralement puni. Sévèrement. Et là ... il l'avait ''carrément défoncé''. Elle allait être furieuse. Et bien qu'il refuse de le dire, bien qu'il refuse de l'admettre ... Il avait peur.
Mais Jean était prêt. Plus que prêt.
Et sa grand-mère aussi.
Et enfin, un coup de klaxon. Une voiture grise, garée devant la maison. Tim avait pâli, mais avait fini par se relever. Et tous les trois, ils étaient sortis de la maison, alors que Tim leur murmurait des salutations correctes, Raspoutine sur les talons. Mais avant de sortir, sa grand-mère lui referma la porte à la truffe, et son chien rouspéta à grands coups de longs gémissements, malheureux d'être laissé à l'intérieur. Pourtant, si jamais tout allait comme ils le désiraient, Raspoutine ne leur saurait d'aucune aide.
Lorsqu'il avait entendu parler de sa mère, Jean s'était imaginé une grande femme menaçante, à l'apparence plantureuse des femmes fatales, ou aux muscles saillants. Mais la petite femme, au corps plutôt chétif, qui était venue jusqu'à eux, avec une expression avenante n'était pas ce à quoi il s'attendait.
Surtout lorsqu'elle amena avec elle, un petit Sam à l'air timide. Enfin, il supposa que c'était Sam. C'était le portrait craché de son frère. En plus jeune. Mais impossible d'en savoir plus, étant donné qu'il semblait garder résolument la tête penchée vers le sol ...
La mère de Tim alla saluer sa grand-mère, ignorant superbement son fils et lui-même par la même occasion, avec un sourire rayonnant. En d'autres circonstances, il l'aurait sans doute trouvée sympathique. Maintenant, il voulait simplement lui hurler dessus. À côté de lui, Tim avait le regard rivé sur son frère. Et ... il s'était ... tendu ?
Un mauvais pressentiment le traversa alors ... Et lorsque le petit releva le regard vers son frère ... Jean remarqua sa lèvre fendue. Ses yeux pleins de larmes. Et la marque rouge qui s'étendait, au coin de sa bouche.
Non.
NON.
Elle avait osé. Jean bouillonnait littéralement de rage. Et à côté de lui, Tim manquait de défaillir.
- En espérant que mon fils ne vous ait pas causé trop de problèmes ... Il peut être assez ... perturbé, quand il s'y met, soupira-t-elle longuement, à sa grand-mère.
Connasse.
Mais sa grand-mère resta de marbre, en face d'elle, aussi digne que jamais. Se contentant de lui couler un regard si glacial que n'importe qui aurait tourné le regard. Même la terrible mère de Tim s'en retrouva déstabilisée, un instant. Mais reprit rapidement constance.
Toutefois, lorsqu'elle remarqua que leurs regards s'étaient portés sur Sam, elle haussa les épaules, en posant un poing sur sa hanche.
- Ah ... Il s'est pris la porte de la salle de bain en pleine figure, ce matin. Le pauvre. Toujours aussi maladroit ... souffla-t-elle en secouant la tête, l'air légèrement désabusée.
Quelle connasse, mais quelle connasse ... Tim vacilla un instant, et par réflexe il lui attrapa l'épaule. Tim semblait sur le point de s'évanouir. Elle avait osé lever la main sur Sam. Elle avait osé. Et Jean savait très bien ce que Tim pensait.
Il avait bravé le couvre feu, c'était sa faute, SA FAUTE ... Sauf que ce n'était pas la faute de Tim. Ni de Sam. Mais d'ELLE. Il allait l'étrangler. Oh, il allait l'étrangler ...
- Merci de l'accueil fait à Tim, pour hier ... Maintenant, nous allons rentrer. Nous ne voulons pas déranger, et le trajet jusqu'à la maison est plutôt long ...
Elle attrapa Tim par un pan de sa veste, l'attirant à lui ... Mais Jean ne lâcha pas Tim. Tim, qui lui jeta un regard effaré. Jean prit une grande inspiration. Et il commença enfin à parler.
- Lâchez-les sur le champ.
Il ne reconnaissait pas sa propre voix. Il n'avait jamais été aussi en colère de toute sa vie. Mais il allait se contenir. Oui, il allait se contenir.
Parce qu'aujourd'hui, cette femme rentrerait seule.
- Pardonnez-moi ? s'étonna sa mère, d'une voix ... trop appuyée.
Elle tenta de resserrer sa prise sur Tim, mais Jean la dégagea d'un mouvement ample du bras. Tim recula de deux pas, complètement sous le choc. Et la tête que fit sa mère l'aurait fait rire en d'autres circonstances.
- Ne le touchez pas. Et lâchez Sam.
Le gosse était pétrifié de terreur. Et la mère ne semblait pas en revenir.
- Je ne vous permets pas de ...
- Madame Moreau. Lâchez votre fils avant que je ne me permette d'appeler les autorités.
Jean frissonna, et Tim laissa échapper une exclamation, à mi-chemin entre le gémissement et le râle. Quand sa grand-mère avait cette voix, c'était la femme la plus terrifiante au monde.
- Je vous demande pardon ? siffla-t-elle, son masque d'amabilité brisé par sa hargne.
Sa grand-mère se tenait droite, si droite ... Et Jean ne s'était jamais senti aussi fier d'être son petit fils qu'en cet instant même.
- Si vous ne lâchez pas votre fils, je vais appeler les autorités, répéta-t-elle, calmement. Je suis sûre qu'ils seraient prêts à écouter ma plainte.
- Une plainte ?!
- Pour coups et blessures sur mineurs. De manière répétée. Pour maltraitance, aussi. Et serait-il possible de ... mentionner la présence d'abus psychologiques ?
À côté de lui, Tim s'appuyait tellement sur lui qu'il paraissait sur le point de tourner de l'œil. Et sa mère était devenue plus rouge qu'une tomate bien mûre. Elle avait tellement resserré sa poigne sur Sam que le petit garçon tentait de se dégager, affolé. À cette vision, Tim sembla reprendre contenance, sans trop savoir quoi faire, partagé, déchiré ...
- Mais vous êtes malade !
- Absolument pas.
- C'est de la diffamation !
- Oh, je ne crois pas, non. J'ai toutes les preuves dont je pourrais avoir besoin pour soutenir ma plainte. Et j'ai contacté un avocat. Il m'a renseigné sur les peines encourues pour de tels actes ... Si je me souviens bien, la maltraitance infantile sous toutes ses formes peut aboutir à une peine de trois ans de prison, et de quarante-cinq mille euros d'amende ? Mais j'ai entendu parler de trente années de réclusion criminelle, également ...
Cette fois-ci, la mère avait pâli. Lourdement. Et Tim hyperventilait, le regard rivé sur son frère ...
- Vous ... Vous n'avez aucun droit ...
- Oh, si. Parfaitement, madame. J'ai parfaitement le droit de vous empêcher de traiter vos enfants avec autant de cruauté que cela.
Alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la bouche, pour sortir il ne savait quelle ineptie douteuse ... Tim se jeta en avant. Attrapa son frère, l'arrachant à la poigne de sa mère, et le souleva dans ses bras avant de s'éloigner d'elle, Sam entourant son frère de ses petits bras tremblants, éclatant en gros sanglots. L'expression qu'il avait en cet instant même s'approchait plus de celle d'un animal sauvage sur la défensive qu'autre chose. Mais l'éclat qu'il avait dans son regard ... Ce feu ... Tim avait choisi.
Et il n'était pas prêt à laisser sa mère avoir le dernier mot.
- Tim ... ! s'exclama cette dernière, offusquée à l'idée que son fils ait pu faire une telle chose.
- Ça suffit. Ça suffit ! Je ne tolérerai plus ça. Tu m'entends ? C'est fini. Je m'en vais. Et Sam vient avec moi.
À l'entente de son nom, le petit frère se mit à pleurer encore plus fort. Presque sans y penser, par instinct, il alla rejoindre les deux Moreau, se plaçant légèrement devant eux, regardant cette horrible femme de haut.
Il était un sportif. Sa carrure en impressionnait plus d'un. Et vu la tête que faisait sa mère, elle sembla le réaliser également.
- Tim ... Reviens tout de suite ! Rentre dans cette voiture ! TOUT DE SUITE ! rugit-elle, en désignant le SUV gris argenté avec une rage qu'elle ne prenait même plus la peine de dissimuler.
- C'est non.
- TIM ...
- JE NE MONTERAI PLUS JAMAIS DANS UNE VOITURE EN TA COMPAGNIE, TU M'ENTENDS !? rugit son ami, en serrant Sam contre lui, un peu plus. Et Sam aussi. Il ne repartira pas avec toi. Et moi non plus.
Elle laissa échapper un cri de colère, presque inhumain, et frappa le sol de son pied, telle une enfant faisant un caprice.
- RENTRE À LA MAISON ! OU JE TE JURE QUE LA PROCHAINE FOIS QUE JE TE METS LA MAIN DESSUS, TU ME LE PAYERAS ! ET CHER ! Sam ! SAM !
L'enfant laissa échapper un cri terrifié, en guise de réponse, et Tim le serra dans ses bras, un peu plus.
- Reviens, Sam ... Allez, reviens tout de suite, et maman ne sera pas fâchée contre toi, tu comprends ? C'est la faute de ton frère, pas de toi ... Reviens, allez. Reviens, ou tu n'auras pas de cadeaux, à noël. Sam ? Sam, écoute-moi. Sam. SAM !
Bon sang, cette femme était un suppôt de Satan. Quelle horreur.
- Parfait, s'exclama soudainement sa grand-mère, avec un grand sourire. Je vous remercie pour votre coopération, madame Moreau.
- Quoi ... ?
Sa grand-mère retourna son téléphone, vers elle, et démarra une vidéo. La scène qui venait de se passer se rejoua, et Jean faillit laisser échapper un grand éclat de rire. La main dans le sac. Oh, il n'aurait pu rêver mieux.
- Maintenant, madame Moreau, remontez dans cette voiture clinquante, et disparaissez de mon jardin avant que je n'appelle définitivement la police pour menace de coups et blessures, en plus de tapages diurnes.
Dans sa prime jeunesse, sa grand-mère aurait voulu faire du droit ... Elle aurait été une merveilleuse avocate. Mais l'appel de la médecine avait été le plus fort. Il n'empêche que Jean rayonnait de fierté. Et sa grand-mère d'un amusement presque féroce.
- J-je ... Je vais porter plainte ... Vous allez voir ! VOUS ALLEZ VOIR ! rugit madame Moreau, en agitant un index menaçant, complètement démunie.
- C'est une excellente idée, madame Moreau. Nous réglerons ça de manière civilisée, au tribunal, donc ! J'ose espérer que votre avocat saura vous conseiller correctement.
Palissant de nouveau sous la menace sous-entendue par sa grand-mère, madame Moreau pâlit, lâcha une insulte virulente, et ... fit demi-tour vers sa voiture, à grands pas, n'hésitant pas à couler un regard meurtrier à Tim, au passage. Mais ce dernier ne se démonta pas, lui renvoyant le même.
Et quand elle monta dans sa voiture, claqua la portière, et démarra en trombe ... Tim s'effondra à terre, sur la pelouse du jardin où il avait trouvé refuge, son frère encore et toujours dans ses bras. Sa grand-mère, encore sur le perron, laissa échapper une longue expiration.
Putain. C'était fini.
Et ils avaient gagné.
Sa colère s'était métamorphosée en une excitation quasiment euphorique, qui fit naître un grand sourire sur ses lèvres.
Et quand Jean porta son regard sur Tim, de nouveau, il pleurait, son frère serré si fortement dans ses bras qu'ils ne semblaient plus faire qu'un. Puis, au bout d'un long moment ...
- Pourquoi ?
- Je t'avais promis que je t'aiderai.
- ... Merci. Merci, Jean.
- Je t'en prie, mon ami.
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