Noir et Blanc

Après avoir accepté le réconfort de la présence de Voldemort, Harry s'était éclipsé et avait rejoint Hermione, dans la bibliothèque, légèrement apaisé.

Ron était dans le jardin, probablement à voler avec Sirius. Hermione n'avait jamais aimé cette activité et elle avait trouvé bien plus amusant de piller la bibliothèque de Lord Voldemort avec délices, engrangeant plus de connaissances qu'elle n'aurait jamais rêvé avoir, découvrant un savoir qui lui avait été caché jusqu'à présent.

Quand Harry entra dans la pièce, elle leva à peine la tête de son livre, se contentant d'agiter la main vaguement pour le saluer. Malgré son trouble, Harry gloussa et secoua la tête, amusé.
Même si tout son monde était en train de s'effondrer autour de lui, ses amis ne changeaient pas.

Il s'installa à côté de son amie, avec un sourire affectueux, se rendant compte à quel point ses amis lui étaient précieux. Sans eux... Sans eux, il n'aurait pas accompli tout ce chemin jusqu'à présent. Il n'aurait probablement pas survécu à la première année à Poudlard...

Ils étaient ses tout premiers amis, et il prit conscience qu'il pourrait laisser le monde sorcier être détruit pour les sauver eux.


Harry soupira, un peu trop fort. Alertée, Hermione leva les yeux de son livre, les sourcils froncés.
- Harry ? Tout va bien ? Tu voulais me parler ?
Le jeune homme gloussa, débordant d'affection pour la brunette.
- Ne t'en fais pas, Hermione.

Mais la jeune fille était perspicace. Elle fronça les sourcils, et ferma sèchement son livre, sans quitter Harry des yeux. Puis, elle croisa les doigts sous son menton.
- Alors ? Qu'y a t'il ?
- Tu sais que tu peux être effrayante Hermione ? Comment peux-tu savoir que... Qu'il y a quelque chose à dire ?

Elle écarta son commentaire d'un geste nonchalant.
- Je te connais Harry. Et puis, quand tu as besoin de te détendre tu vas voir Ron. Quand quelque chose ne va pas, ou que tu as une question, tu viens me voir. Donc, puisque tu es ici... et que tu ne m'as encore pas posé la moindre question, j'en déduis que quelque chose te gêne.

Harry hocha la tête.
- C'est... Je me sens coupable en fait. Je suis ici, en pleine forme, plus libre que jamais. Le monde magique attend de moi que... que je détruise l'homme qui m'accueille ici. Je veux dire, j'ai l'impression de les trahir. Tous.

Hermione hocha la tête, et pinça les lèvres.
- Harry... Tu dois comprendre que tout n'est pas noir et blanc. On nous a appris qu'il y avait le mal d'un côté qui s'opposait au bien. La magie blanche face à la magie noire. Mais... Mais je découvre que les frontières sont bien plus floues que ce que l'on pense.
- Comment ça ?
- Et bien... la magie noire est utilisée pour faire le mal en général non ? Mais on peut tuer quelqu'un avec la magie blanche. Bon sang, un simple experlliamus peut être dangereux, s'il est mal utilisé !
- Mais...
Hermione ignora l'intervention de Harry, pour continuer, s'enflammant au fur et à mesure qu'elle parlait.
- De la même manière, le sort de Bellatrix Lestrange était un rituel de Magie Noire terrible. Et pourtant regarde le résultat ! Tu as une âme sœur maintenant, et bien que ça soit avec... Voldemort, c'est une chose admise comme étant positive. Tu vas gagner en puissance, et surtout, tu seras protégé.

- Hermione !
Haletant, elle s'interrompit et rougit légèrement.
Harry secoua la tête et eut un sourire amusé.
- Si je comprends bien, tu penses que je ne devrais pas me sentir coupable ?

La jeune fille se mordilla la lèvre et soupira.
- Écoute Harry. J'observe tout ce qui se passe depuis que nous sommes arrivés, et... j'ai vu comme tu es plus détendu, plus souriant. Tu n'es plus aussi inquiet qu'à Poudlard, tu ne sembles plus porter le poids du monde sur les épaules.
- Ouais mais la guerre...
- J'en ai parlé avec Sirius et avec le professeur Rogue...
Hermione marqua une pause et gloussa en voyant les yeux écarquillé de son ami. Elle le bouscula gentiment.
- Oh Harry, le professeur Rogue n'est pas si... terrible que ça. Je pense surtout qu'il devait tenir un rôle, et... bref. Peu importe. Dans une guerre il y a deux camps, et nous, on nous a... imposé la vision de Dumbledore. Je veux dire, je suis contre les méthodes de Voldemort, toutes ces morts, sans compter que mon statut de née moldue est... plutôt mal vu chez les Mangemorts, mais... l'important finalement c'est que nous n'avons pas eu le choix.

Harry baissa la tête.
- Mais il a tué mes parents.
La gryffondor lui posa une main compatissante sur l'épaule.
- Je sais. Sauf qu'aujourd'hui, il est celui qui te permet de rester en vie et d'échapper à cette guerre.
- Mais si ma mort sauvait des centaines de personnes...

Hermione passa les doigts dans ses cheveux, avec un peu de nervosité.
- Bien sûr. J'y ai pensé, tu sais. Cependant, avant Voldemort, il y a eu Grindelwald. Après lui, il y aura probablement un autre mage noir. Tu comprends ? Comme s'il devait obligatoirement y avoir un affrontement dans le monde magique, entre les ténèbres et la lumière.
- Dans ce cas, pourquoi se battre ?

La jeune fille eut un sourire un peu mystérieux et haussa les épaules.
- Je suppose que c'est notre nature. Pour en revenir à ta situation... Non seulement tu peux être... plus heureux que tu ne l'as jamais été, mais en plus, tu as peut être la possibilité de changer les choses.
- Comment ça ?
- C'est toi qui a demandé à ce que les moldus ne soient plus attaqués, non ?

Harry hocha la tête et Hermione claqua la langue, satisfaite.
- Et bien voilà. Tu as déjà sauvé des tas de vies. Pourquoi te sentir coupable d'être ici Harry ?

Le Sauveur passa une main nerveuse dans ses cheveux, et détourna le regard, les joues légèrement rouges. Comme s'il avait honte de ce qu'il allait avouer.
- Parce que je commence à l'apprécier, et que... je devrais le détester. Il a tué mes parents et Dumbledore m'a parlé de la prophétie selon laquelle je suis le seul à pouvoir le tuer !

Hermione se redressa au dessus de la table pour enlacer Harry, avec un soupir.
- Oh Harry... Tu as le droit de l'apprécier ! Il est ton âme sœur... La magie elle même a un rôle dans votre relation. Tu vas juste devoir accepter, mais... je crois sincèrement que tu devrais te laisser porter et voir ce que tout ça va donner. De toutes façons, nous serons à tes côtés.

Les muscles de Harry se détendirent et il hocha la tête avant de déposer un léger baiser sur la joue de sa meilleure amie.
- Merci.

Prompt de demain  : Alcool à brûler

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