27. Zed Singh
— Ok, donc on est officiellement à notre deuxième rencard.
— Ouaip. Sur, genre... Trois mois de relation.
— C'est peu.
— C'est vrai.
Les deux garçons étaient dans un parc, pas loin de chez eux, Zed sur le tourniquet et Sasha sur un banc.
— Rejoins-moi ! S'était exclamé celui-ci.
Sasha avait levé les yeux au ciel.
— Ok, ok.
Le garçon avait enjambé le tourniquet pour venir s'installer à côté de son copain. Il avait posé la tête sur son épaule et le guitariste avait commencé à jouer avec ses cheveux. On était en avril, il faisait chaud, ils se sentaient bien. Ça n'arrivait pas souvent, en ce moment, avec tout ce qu'ils avaient à gérer.
— Je sais que c'est cool, pour toi, au refuge, avait commencé Zed, mais est-ce que ta petite sœur le vit bien ? J'ai l'impression que ça fait des années que je l'ai pas vue.
— Ça va. Après, tu la connais, c'est pas la fille la plus sociable de l'univers. Elle reste dans son coin et elle lit des bouquins, mais au moins elle ne s'engueule pas avec les autres, ou je sais pas quoi.
— Tu dis qu'elle est pas sociable, mais c'est pas comme si tu t'étais fait la masse de potes non plus, de ce que tu m'as dis.
Sasha avait soupiré, et son copain l'avait serré un peu plus fort contre lui. Depuis que lui et sa sœur avaient quitté la maison des Singh, elle était redevenue étrangement vide. Le brun se débrouillait quand même pour passer un maximum de temps chez son copain aux cheveux bleus, mais c'était différent.
Zed était un enfant unique. Il avait toujours été habitué au calme, mais il avait aussi toujours espéré avoir un petit frère ou une petite sœur. Au fil des années, voir que sa mère ne cherchait pas à nouer de nouveaux liens amoureux avait brisé ses espoirs. Il comprenait : elle n'avait pas le temps, entre son travail qui lui prenait la plupart de son temps et son seul enfant qui lui prenait le reste. Elle était très jeune, quand elle avait eu Zed, elle n'avait que vingt ans.
Angelina Singh était bisexuelle, ce qui n'était pas forcément très courant dans les années 1990/2000. Elle était amoureuse d'une femme, Emma Elliard. La mère de Zed lui avait conté cette histoire tellement de fois, avant qu'il ne s'endorme, qu'il la connaissait par cœur. Angelina lui avait donné tellement de détails sur son autre mère que quand il fermait les yeux, il pouvait sans problème se l'imaginer. Selon les dires de sa mère, elle avait de longs cheveux noirs qui lui arrivaient jusqu'aux hanches, plein de piercings et de boucles d'oreilles, elle mettait beaucoup de jupes courtes même si, il y a dix-sept ans, ce n'était pas forcément super bien vu. Pas que ça le soit en 2022, mais ça l'est un peu plus quand même qu'il y a dix-sept ans. Sa mère disait qu'Emma souriait tout le temps. Elle disait que Zed avait le même sourire. Angelina parlait d'Emma comme si personne dans ce monde ne pouvait être comparée à elle. Elle parlait d'à quel point elle était gentille, affectueuse, énervante par moments, mais surtout généreuse la plupart du temps, et drôle, et intelligente, et douée. Elle faisait de la peinture. Angelina avait montré a son fils quelques peintures, et il était obligé d'être d'accord avec le fait qu'elles étaient absolument magnifiques.
Elles s'étaient rencontrées au lycée. Elles étaient devenues meilleures amies très rapidement, et avaient tout fait pour entrer dans la même fac. Elles sont entrées en faculté d'art à dix-huit ans, et elles se sont déclarées l'une à l'autre. Toujours selon les dires d'Angelina, c'était Emma qui l'avait fait. C'était super romantique : elle l'avait amenée sur les toits de Paris, l'adrénaline parcourait leurs veines — à ne pas reproduire chez soi, les enfants — et elle s'était déclarée. C'était la nuit. Elles s'étaient embrassées, comme ça, en regardant Paris de haut.
Emma et Angelina étaient super amoureuses. Elles pensaient qu'elles auraient pu tout surmonter ensemble. À vingt ans, elles avaient un appartement ensemble, et se sentaient prêtes à avoir un enfant. À cette époque là, la PMA n'était pas autorisée pour les couples de femmes, alors Angelina avait prétendu être en couple avec un des amis d'Emma, qui était stérile, afin d'avoir recours à ce procédé. Légalement parlant, sur le carnet de santé, l'adolescent serait donc toujours le fils d'un inconnu. Parfois, il y pensait, et ça le mettait en colère.
Pendant le septième mois de grossesse d'Angelina Singh, Emma Elliard était morte, renversée par une voiture alors qu'elle traversait la rue au feu rouge. Il était trop tard pour que la mère de Zed avorte, ce qu'elle aurait aimé faire, elle ne s'en était jamais cachée. Elle ne traitait pas son fils comme un fardeau, elle l'aimait, mais celui-ci avait toujours l'impression qu'elle aurait été mieux sans lui. Il essayait de compenser en n'étant pas l'adolescent typique : pour lui, pas de crise d'ado, il aidait sa mère comme il pouvait, et il gardait ses émotions à l'intérieur. C'était comme ça depuis l'âge auquel il avait appris à penser de lui-même.
Zed Singh avait l'impression d'être un adulte enfermé dans un corps de garçon, et parfois, ça le tuait.
C'était comme ça, jusqu'à ce qu'il rencontre Sarah, et alors le poids de ses émotions s'était allégé. Il n'avait plus l'impression que tout était si lourd. Ce n'était toujours pas assez, mais c'était déjà grand. Et en intégrant les Âmes Perdues... Eh bien, c'était comme si le poids dans son estomac s'était partagé en six. À part Sarah et peut-être Sasha, ils ne le connaissaient pas aussi bien qu'ils auraient pu le penser, mais le fait d'être avec eux lui suffisait. Il avait une nouvelle raison de se lever le matin et se coucher le soir.
— Ça fait vraiment bizarre sans toi... Avait chuchoté Sasha, sortant le garçon de ses pensées.
Zed s'était tourné vers lui.
— Pareil...
Ils étaient restés un moment en silence, à écouter le son de la respiration de l'autre, quand ils avaient vu un couple d'une quarantaine d'années s'approcher d'eux. La femme avait une coupe au carré brune et un air stricte, l'homme était blond et en costume. Sasha avait retenu sa respiration, et avait regardé Zed, complètement paniqué.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Avait demandé celui-ci, confus.
— Zed... C'est mes parents...
Le garçon s'était à nouveau tourné vers eux et s'était frappé le front intérieurement. Évidemment. Sasha ressemblait à un espèce de mélange entre eux deux.
— Ok, ok. Ça va aller, Sasha, avait déclaré son copain, essayant d'être le calme des deux. On va s'en aller avant qu'ils ne t'adressent la parole.
Il avait tendu la main à son copain et l'avait aidé à se lever. Ils avaient commencé à se diriger vers le portail du parc quand la femme avait parlé.
— Sasha, attends !
Il s'était figé, comme paralysé. Zed avait tiré sur sa manche pour essayer de le faire bouger, mais rien à faire. Il les regardait, les yeux grands ouverts, les images de ce dernier soir qu'il avait passé chez eux se tournant en boucle dans sa tête. Son petit-ami avait senti à nouveau la sensation des traces de coups sous ses doigts. Il avait inspiré pour se donner du courage.
— Vous voulez quoi ?
Sa voix sonnait bien plus assurée qu'il ne l'était en réalité. Zed espérait que l'illusion fasse l'affaire.
— On veut juste parler, avait répondu le géniteur de Sasha, levant les mains en l'air comme s'il était pris en faute par la police. On ne veut pas se battre.
— Mais on pourra y venir, si nécessaire, avait ajouté sa femme d'un ton incroyablement dur.
Son mari lui avait envoyé un regard exaspéré. Leur fils ne bougeait toujours pas.
— Je ne pense pas que Sasha ait vraiment envie de vous parler, avait craché Zed.
— Il a quatorze ans, il sait parler pour lui-même, avait rétorqué sa génitrice.
— Chérie, calme-toi, l'avait stoppée l'homme. Ce que tu fais, c'est contre productif.
— Je m'en fiche, je veux récupérer ma fille !
Ah. C'était donc ça, avait pensé Zed. Il avait secoué la tête. Ils n'avaient même pas pris en compte le fait que Sasha avait fêté ses quinze ans il y a quatre mois. C'était à quel point ils s'en fichaient de leur fils. Zed avait serré les poings.
— Elle a dix ans, elle sait parler pour elle-même, l'avait imitée le garçon. Si elle avait voulu rester avec vous, elle l'aurait fait. Elle sait penser pour elle-même, et elle n'a pas envie de rester dans une maison où on déteste son frère pour quelque chose qu'il ne contrôle même pas. Et si elle grandissait et qu'elle s'avérait lesbienne ? Vous la rejetteriez, elle aussi ?
Madame Hikks fulminait de rage.
— Ma petite chérie ne se ferait jamais endoctriner par ces gens-là, je le sais. Et je veux la récupérer, alors il va falloir me dire où elle est, sinon nous allons porter plainte.
Zed avait poussé Sasha en retrait derrière lui. Il se sentait obligé de le protéger. Il ne se pardonnerait jamais si ses géniteurs levaient à nouveau la main sur lui. Le garçon avait semblé reprendre ses esprits et avait lancé un regard mauvais aux deux adultes en face d'eux.
— Ah oui ? Vous allez faire ça ? Avait ricané Zed. Il va alors falloir aussi expliquer à la police que vous avez jeté votre fils de quatorze ans de chez lui. Au cas où vous ne seriez pas au courant, l'homophobie est un délit passable d'un an d'emprisonnement et quarante-cinq mille euros d'amende. Je ne pense pas que ça vous ferait extrêmement plaisir, pas vrai ? Le fait que vous n'ayez pas encore alerté la police et que vous ayez préféré chercher par vous-même ces six derniers mois prouve que vous en avez totalement conscience. Alors, s'il vous plaît, faites-moi le plaisir de ne pas nous faire perdre de temps, à moi et à votre fils. Anastasia reviendra chez vous si elle en ressent l'envie et le besoin, et, jusqu'à preuve du contraire, vous ne pouvez rien faire à ce propos.
L'adolescent avait croisé les bras sur son torse, triomphant, et avait jeté un coup d'œil à Sasha. Il souriait. Faiblement, mais il souriait quand même. Zed ne pensait pas ça possible, que la génitrice de Sasha soit encore plus furieuse qu'il y a quelques minutes, mais son visage rouge tomate lui prouvait le contraire. Le garçon ressentait une satisfaction étrange à l'idée de rendre furieuse une personne qui avait fait du mal à Sasha.
— Tu es qui déjà, pour oser parler à la place de ton ami ?
Le sourire sur le visage de Zed s'était agrandit. L'adolescent s'était soudain rendu compte qu'il n'avait plus aussi peur qu'avant de contredire quelqu'un, et qu'en cet instant ça lui semblait même jouissif. Il ne savait pas ce qui lui avait donné cette assurance nouvelle, si c'était le frère et la sœur Hikks, si c'était ses Âmes Perdues, si c'était sa mère, si c'était apprendre à gérer le trac de se présenter sur scène devant des centaines de personnes, mais dans tous les cas il était reconnaissant à ce qui l'avait aidé à en arriver là.
— C'est vrai qu'on a zappé le stade des présentations, s'était faussement excusé Zed. Moi c'est Zed Singh, dix sept ans, 13 mars 2005. (L'adolescent avait senti le regard de son petit ami peser sur lui après avoir appris cette information. Il n'avait pas célébré son anniversaire.) Dans le lycée de votre fils, et dans son groupe de musique, aussi. On est plutôt populaires, on s'appelle les Âmes Perdues, vous nous verrez peut-être à la télé quand vous allumerez TF1, la semaine prochaine.
Les géniteurs de Sasha avaient semblé vouloir ajouter quelque chose, mais Zed leur avait coupé la parole avant qu'ils aient pu le faire.
— Oh, vous étiez pas au courant ? Bah oui, surprise, votre fils est une personne super talentueuse qui s'occupe tout seul de toute la paperasse d'un groupe de musique. Ça vous en bouche un coin, hein ? (Zed savait parfaitement bien que les deux adultes n'étaient pas du tout impressionnés par les exploits de leur fils, ce qui était désolant, mais il adorait les voir bouche bée.) Ah, d'ailleurs, c'est mon copain.
Zed s'était approché de Sasha et l'avait serré contre lui d'un geste protecteur.
— Eh, non, pas copain dans le sens ami. Genre, si c'était pas clair, je suis complètement dingue de lui. Dans le sens amoureux du terme, avait-il dit en souriant. Il est génial, et maintenant si vous lui faites à nouveau du mal, il y aura quelqu'un pour le défendre. Moi, ma mère, mon groupe, sa sœur. Il a des gens qui l'aiment et le soutiennent. Il est entouré, et pas vous. Vous êtes tous seuls avec vos idéologies de merde. Alors, démerdez-vous tous seuls.
Le temps du petit discours de son copain, Sasha avait repris ses esprits, et quand Zed lui avait mis un coup de coude dans sa hanche droite, le garçon avait capté le message et s'était appuyé sur lui pour qu'ils commencent à avancer.
Ils avaient marché assez loin pour ne plus être dans le champ de vision de Monsieur et Madame Hikks, puis le guitariste avait aidé son petit-ami à s'installer sur un banc.
— Respire en même temps que moi, Sasha. Un, deux. Un, deux...
Au bout de quelques minutes, l'adolescent s'était calmé. Son copain lui avait sourit.
— Pourquoi... Avait demandé Sasha entre une inspiration et une expiration. Pourquoi tu ne m'as pas dis que c'était le mois dernier ton anniversaire ? Oh purée... Je suis... Bête. J'aurais du faire comme Cléo, et noter vos anniversaires. Je suis trop nul, je...
Zed avait posé son front contre le sien et avait entreprit de respirer à nouveau en synchronisation avec lui.
— Eh, si je vous en ai pas parlé, c'est parce que j'avais pas envie qu'on le célèbre.
— Mais pourquoi ?
— Parce que je trouvais pas ça important. Ma mère m'a offert des livres, elle a prit un jour de repos pour me faire un gâteau et passer une journée avec moi. Ça m'a suffit. Tu avais tes propres problèmes, avec cette histoire de refuge, c'était pareil pour Mya et son placement en famille d'accueil, pour Cléo et Diane... Quel genre d'ami, de copain j'aurais été si je vous avais embêté avec ça alors que vous étiez déjà aussi occupés ? Vraiment, Sasha, t'inquiètes pas.
Ce dernier lui avait envoyé une pichenette sur le front.
— Mais quel idiot ! Avait rétorqué le châtain en fronçant les sourcils. Tu m'aurais pas dérangé du tout ! On aurait récupéré les Âmes Perdues et on serait allé faire quelque chose tous ensemble. Déjà qu'on avait raté l'anniversaire de Mya !
— C'est bon, on le fêtera l'année prochaine.
Sasha avait soupiré.
— Je te déteste.
— Mais non.
— Malheureusement...
Ils s'étaient sourit.
— Ça va aller ? Avait demandé Zed.
— Toujours, quand c'est avec toi.
***
Pour une fois, les Âmes Perdues n'étaient pas tous éparpillés partout dans le CDI. Ils étaient assis en cercle au milieu de la pièce, leurs affaires, elles, en revanche, étant bel et bien éparpillées un peu partout. La documentaliste commençait à leur reprocher de plus en plus souvent de laisser leur bazar dans sa classe et de demander de plus en plus la permission de l'emprunter. Qu'est-ce qu'ils y pouvaient, ils n'avaient aucun autre endroit pour répéter.
Parfois, Zed pensait au futur de leur groupe. Si tout se passait bien, il serait en terminale l'année prochaine. Ses notes étaient plutôt correctes, malgré tous ses soucis actuels. Cléo et Sasha, eux, passeraient en première. Mya et Sarah redoubleraient probablement. Il serait alors le premier à partir du lycée. Qu'est-ce qu'il allait faire, quand il ne serait plus là, et que ses seules préoccupations ne seront plus d'être à l'heure à leurs répétitions ou inviter Sasha et Ana chez lui ou passer le bac de français ?
S'il devait être vraiment honnête, Zed admettrait que le futur le terrifiait.
— Okay, les gars, c'est le moment où on va découvrir si on est pris en demi-finale. Quoi qu'il en soit, je serai quand même fière de vous, avait déclaré Cléo en saisissant son téléphone.
Son doigt tremblait au dessus de l'e-mail. Elle essayait de le cacher, mais elle aussi était clairement nerveuse. S'ils se faisaient recaler maintenant, tout ce qu'ils avaient sacrifié pour ce groupe, ce concours, serait réduit à néant. Ils avaient tous échangé un regard. Ils avaient la même chose en tête, même s'ils n'osaient pas le dire à voix haute.
— Oh, c'est bon, appuie ! Avait soufflé Sarah. Tu fais trop monter le suspens, les autres vont stresser.
— Roh, taisez-vous, Diane et toi ! S'était exclamée Cléo. C'est beaucoup pour moi aussi.
Sarah avait roulé des yeux, attrapé le poignet de Cléo, et écrasé de force son doigt sur l'icône de l'e-mail. Elle s'était penchée au dessus de son épaule pour lire le mail, et les autres n'avaient pas osé s'approcher, dans l'expectative. Un sourire involontaire s'était formé sur les traits de la batteuse.
— On est pris, les gars ! Avait-elle crié, son sourire lui mangeant le visage.
Zed était machinalement tombé dans les bras de Mya, à sa gauche, puis s'était rappelé qu'elle n'aimait pas les contacts physiques. Il s'était excusé et redressé automatiquement. Elle avait semblé le jauger pendant quelques secondes, avant de soupirer.
— Bon, je peux bien faire une exception pour cette fois.
Mya avait pris son ami dans ses bras, et les neurones de celui-ci avaient disjoncté. Quelques mois auparavant, jamais il n'aurait imaginé se retrouver étreint par Mya Anderson, la fabuleuse et terrible et arrogante et magnifique et destructrice Mya Anderson.
Les autres Âmes Perdues les avaient immédiatement rejoints. Après s'être enlacés pendant bien deux minutes, Cléo avait été la première à se détacher et dire :
— Je me charge de prévenir Naya et Nathan !
— C'est tes potes maintenant, plus les miens, avait plaisanté Mya.
— Sois pas jalouse.
Les Âmes Perdues étaient pris en demi-finale. Les Âmes Perdues étaient tellement proches de la victoire.
Zed s'était promis de donner tout ce qu'il avait pour gagner, peu importe ce que ça allait lui coûter. Il le ferait pour lui, mais surtout pour eux.
Ils la méritaient, leur victoire, une seule fois dans leur vie. Ils méritaient de gagner, juste cette fois.
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