20. Mya Anderson
La routine avait recommencé aussi vite qu'elle s'était arrêtée pour Mya, mais la différence cette fois, c'est que c'était encore pire.
On aurait pu croire qu'elle exagérait. Elle n'exagérait pas.
Son frère était deux fois plus sévère au niveau de tout : que ça soit sur sa tenue, sur le nombre de clients qu'elle devait recevoir par semaine, par rapport à ce qu'elle mangeait, à comment elle sortait. Elle devait batailler pour réussir à sortir pour assister aux répétitions des Âmes Perdues.
Théo la frappait encore plus souvent, toujours à des endroits où il était difficile de le voir. Il lui avait acheté de nouveaux sous-vêtements "sexy" pour "satisfaire mieux la clientèle". Elle pensait sans cesse à se tuer.
Elle n'était pas sûre que ça soit une mauvaise idée.
Pour couronner le tout, elle était de retour dans cette spirale infernale de toxicité qu'était son amitié avec Héloïse, Nathan, Fleur et Arthur. Elle détestait tout à propos d'eux, être avec eux, leur parler, leur manière d'être, leur manière de sans arrêt juger les autres, et elle en passait. Mais elle n'avait pas vraiment d'autre choix, car elle savait ce qu'il se passerait si elle arrêtait. Déjà qu'en rompant avec Arthur elle avait pris d'énormes risques, arrêter complètement de traîner avec Héloïse et Fleur serait mortel pour elle.
Si elle pouvait, elle retournerait en troisième et ne deviendrait jamais amie avec Fleur et Héloïse. Ça lui aurait évité au moins la moitié des ennuis qu'elle avait en ce moment, même si elle n'aurait toujours pas une vie parfaite. Elle pourrait au moins être avec ses amis et la fille de ses rêves sans avoir à s'inquiéter de ce qu'on pourrait leur faire. Mya avait parfaitement conscience que c'était Fleur, Héloïse ou les deux ensemble qui avaient dérobé les médicaments de Sarah.
La jeune fille avait enfilé une jupe tellement courte que si elle se baissait on voyait sa culotte, un crop top et une veste en jean pour faire bonne figure. Elle lorgnait les sweat que Sasha lui avait offert pour Noël. Elle aurait tellement aimé pouvoir les mettre sans se prendre de remarques de la part de son frère. En mettant son eye-liner, elle avait réfléchit, et sans se poser plus de questions, elle avait pris un sweat et un jogging offert par Sasha et les avait fourré dans son sac de cours. Elle avait fini de se maquiller, avait saisit son sac et était descendue au rez de chaussée pour mettre ses chaussures et partir.
— Où tu vas comme ça ? L'avait arrêtée son frère.
— Bah, au lycée, Théo.
— Il est bien trop tôt.
— Je dois être en avance pour rendre un travail.
Une bataille de regard avait eu lieu entre eux. Il avait fini par baisser les yeux et elle était sortie de la maison.
Chez qui aller ? Sarah, c'était mort. Elles étaient en froid, depuis leur dernière discussion. Et même avant. Elle n'allait pas mentir, elle était en colère contre elle. Sarah savait que frapper Théo n'allait que lui attirer, à elle et à Mya, encore plus de problèmes. Ce n'était pas ce dont elle avait besoin. Il ne lui restait donc comme option que Zed ou Cléo. Les deux ne lui semblaient pas alléchants, mais elle s'était décidée pour Cléo.
Elle avait attrapé son vélo et elle s'y était rendue en à peine un quart d'heure. Arrivée devant chez son amie, elle avait sonné à sa porte. Cléo était la seule d'entre eux qui avaient une maison et pas un appartement.
— Salut, qui c'est ? Ah, Mya !
— Salut.
— Viens, entre.
Cléo était à moitié décoiffée. Il était évident qu'elle avait à peine fini de se préparer.
— Pourquoi tu viens ?
Mya s'était soudain sentie ridicule.
— J'avais besoin d'un endroit où aller pour me changer et je ne pouvais pas aller chez Sarah ou Zed.
— Oh, pas de problème, avait sourit Cléo. Ma salle de bain est au premier étage, deuxième porte à droite.
Un homme en costume d'affaire portant une malette s'était avancé vers elles.
— Chérie, je vais aller au travail. Qui est ton amie ?
— C'est Mya, des Âmes Perdues. Tu t'en souviens, je t'en avais déjà parlé ?
Son ton était presque suppliant.
— Euh... Oui, oui, sans doute. Fais comme chez toi, Mya.
Il avait salué sa fille et était sorti.
— Et ta mère...? Avait demandé l'amie de Cléo.
— Sans doute quelque part en train de tromper mon père.
Le ton sur lequel elle l'avait dit, comme si c'était quelque chose de normal que les gens faisaient matin midi et soir, avait laissé Mya sans voix. Elle avait décidé de ne pas insister pour ne pas paraître intrusive et s'était rendue dans la salle de bain. Elle s'était changée et avait admiré son reflet dans le miroir. Elle n'avait pas pu s'empêcher de sourire.
Le sweat était si grand qu'il cachait ses formes. Le tissu était agréable. Le jogging l'était aussi. Elle pourrait sans aucun problème courir avec. Elle avait l'impression de se déguiser en Sarah.
Merde, tout la lui rappelait.
Il y avait quelques secondes, son reflet lui donnait envie de vomir, mais là elle avait presque l'impression d'être elle-même. Elle trouvait que les mini jupes et les crop top étaient supers, mais seulement sur les gens qui les portaient car ils aimaient ça. Ce qui n'était pas son cas. Elle se sentait libérée.
Elle avait sourit à son reflet pour se donner du courage et était descendue.
— Cha te va chuper bien, l'avait complimentée Cléo, du pain de mie plein la bouche.
— Merci, avait sobrement répondu Mya.
— Comment ça se passe avec ton frère ?
Cléo n'avait certainement pas la même retenue que son amie.
— Pas très bien. Ça a un peu empiré. Mais c'est pas grave, je m'y fais.
La blonde avait hoché la tête, même si sa compagne était sûre qu'elle ne croyait pas un mot de ce qu'elle avait dit.
— Tu connais une Naya ?
Mya avait réfléchit quelques secondes avant d'hocher la tête. Naya Sayyed faisait partie de ses amis éloignés, comme elle aimait les appeler, en référence aux cousins éloignés, mais version amicale. C'était l'amie de ses amis, en gros. Elle traînait surtout avec Nathan. Elle était arrivée seulement en début première, ce qui faisait que Mya l'avait vue très peu, mais quand Nathan ne traînait pas avec eux, il traînait avec elle. Il avait même quelquefois essayé de l'inviter à manger avec eux, mais ça n'avait pas très bien terminé. Elle ne semblait pas avoir grand-chose à faire avec des gens comme eux.
Elle n'était là que depuis septembre, mais elle voyait bien qu'elle avait changé quelque chose en Nathan. Il n'était plus aussi superficiel, il ne jugeait plus autant. Il ne semblait pas avoir sa place avec eux. Même si Naya n'était arrivée qu'en septembre, Mya avait l'impression qu'elle et Nathan se connaissaient depuis toujours. Ça l'intriguait.
— Ouais. C'est la meilleure amie de Nathan.
— C'est bien ce qu'il me semblait.
— Pourquoi ?
Cléo avait passe sa langue sur sa lèvre inférieure, et son amie avait deviné qu'elle cherchait ses mots et sélectionnant avec soin ce qu'elle allait dire. Ça ne plaisait pas à son interlocutrice.
— Elle est venue me parler l'autre jour. Apparemment, elle est très fan de ce qu'on fait. Elle nous suis même que YouTube.
— Jure ? Avait demandé Mya, surprise.
— Eh ouais. Je l'ai trouvée super sympa, c'est juste pour ça que je demandais.
Mya sentait que Cléo lui cachait quelque chose, mais elle n'allait pas lui demander.
— Tu veux manger quelque chose ? Lui avait demandé celle-ci.
— Non, c'est bon, j'ai déjà mangé.
C'était faux.
— Super. Je vais commencer à partir. On va au lycée ensemble, du coup ?
— Yep, je te suis.
***
— En ce moment, y'a une réduction sur les chaussures de marque.
— Oh mon dieu, c'est vrai ?
— J'ai vu que y en avait aussi sur les Nike.
— Wesh, trop cool !
Mya avait échangé un regard épuisé avec Nathan, à l'autre bout de la table. Il avait fini par se lever de manière gênée et lancer :
— Euh... J'ai un travail d'histoire-géo à finir avec Naya. Je vous rejoins plus tard. Salut.
Il était parti aussi vite que la lumière, et Mya se trouvait dépouillée de son seul soutien à cette table. Génial.
Visiblement, maintenant que Nathan était parti, il devenait le principal sujet de conversation de la tablée. Mya ne doutait pas que la même chose se passait quand elle était celle qui se levait de table.
— Vous trouvez pas Nathan trop bizarre depuis un petit moment ? Avait lancé Fleur. Il passe tout son temps avec cette sale indienne là, Naya. Qu'elle rentre dans son pays et arrête de nous faire chier, à nous voler nos ressources et nos amis.
Mya était furieuse. Elle bataillait avec elle-même pour ne pas gifler Fleur.
— C'est vrai, on a même plus l'impression d'être ses amis ! Avait renchérit Arthur. Il est tout le temps avec elle. C'est sûr qu'il est amoureux.
— Ça lui donne pas le droit de délaisser ses amis ! S'était insurgée Héloïse.
— Clairement. Il faudrait qu'on réfléchisse à une façon de lui faire payer. Qu'est-ce que tu en penses, Mya ?
Celle-ci se contenait pour ne pas exploser de rage.
— J'en pense que vous devriez le laisser tranquille. Il a le droit de ne pas avoir que nous comme amis. Et il mange quand même avec nous tout le temps.
— Pff, je sais pas à quoi je m'attendais, venant de toi, avait soufflé Fleur. Je sais que tu es ce genre de personne qui n'accorde pas d'importance aux amitiés de longues dates. J'aurais dû me douter que tu serais heureuse qu'il nous abandonne.
— Je n'ai jamais dis ça ! Je trouve juste ça bien qu'il diversifie ses rencontres. Ça faisait trois ans qu'il n'avait que nous comme amis. C'est chouette que ça change.
— Enfonce-toi en plus.
— Quelle connasse, avait sifflé Arthur.
C'en était trop pour elle.
— Allez vous faire foutre, avait-elle dit en prenant ses affaires et en déguerpissant.
Elle avait tout juste eu le temps d'entendre Héloïse grogner "tu nous le paieras" avant qu'elle ne sorte du réfectoire.
***
Avant de rentrer chez elle, Mya était allée se changer dans les toilettes du lycée. Elle avait remis sa mini jupe et son crop-top, et était sortie. En rentrant chez elle, c'était comme à son habitude. Un client l'y attendait. Elle l'avait baisé de manière presque mécanique, avec les gestes de quelqu'un qui avait l'habitude. Puis elle était allée se doucher et le dégoût d'elle-même s'était déversé sur sa peau autant que les gouttes d'eau.
Elle se sentait sale, comme à chaque fois. Elle s'était frottée encore et encore, mais ça ne s'en allait pas. Elle avait fini par se gratter, pour essayer — en vain — d'oublier à quoi ressemblait les gestes du vieil homme sur sa peau, les gémissements qu'elle lui procurait. Elle avait vomi sur le sol de sa salle de bain.
Elle n'avait pas bougé pour autant. Elle s'était grattée, grattée, grattée, grattée, encore et encore et encore et encore. Elle avait continué pendant plusieurs dizaines de minutes, jusqu'à ce que la peau de ses cuisses et de ses bras soient en lambeaux et que du sang en dégouline. Elle n'avait même pas pris la peine de recouvrir ses blessures avec quelque chose.
Mya avait pris une serviette et s'était essuyé, du sang restant accroché au tissu, puis avait essuyé le vomi par terre. Elle ne se sentait pas en état de faire quoi que ce soit d'autre.
Alors que l'adolescente enfilait un t-shirt trop grand pour elle pour dormir, elle avait entendu quelqu'un sonner à sa porte. Elle s'était dépêchée d'aller ouvrir avant que son frère ne le fasse à sa place, et elle était tombée sur Sarah. La surprise était telle qu'elle avait vacillé.
Son frère était sorti pendant qu'elle était en train de se doucher. Elle avait regardé l'heure. Vingt et une heure dix-sept. Cela devait bien faire une heure et demi qu'elle y était. Pour elle, ça faisait seulement cinq minutes.
— Je peux entrer ? Avait demandé Sarah, la coupant dans ses pensées.
— Euh... Oui.
Mya ne comprenait pas ce qu'elle faisait là. Il y a deux semaines, elles avaient eu une conversation à propos du fait qu'elles ne pouvaient pas être ensemble ! Qu'est-ce que Sarah n'avait pas compris dans cette conversation ?
Sarah ne s'était pas gênée, alors que le frère de Mya aurait pu être là. Qu'aurait-elle fait, dans ce cas là ? Justement, Sarah avait demandé :
— Ton frère est où ?
— Je sais pas, avait répondu son amie. Peut-être à un autre de ses rencards Fruitz, peut-être allé faire les courses, peut-être chez un plan cul. Que sais-je.
— Tant mieux.
La jeune fille était entrée et avait sorti quelque chose de son dos. C'était un bouquet de petites fleurs roses pâle. Mya ne connaissait pas leur nom. Sarah lui avait tendu les fleurs.
— Pour toi.
La brune avait pris place sur une chaise. Mya avait regardé craintivement les fleurs et quand elle avait tenté de les saisir, Sarah les avait amenées en dehors de sa portée.
— Si tu t'excuses de ton comportement de ces derniers jours, je te les donne, on parle, et on rattrape les choses. C'est ta dernière chance.
Elle n'avait pas hésité une seconde.
— Je suis désolée, je le pense vraiment. C'est dur, sans toi. Je te promets que j'essaie de m'améliorer. C'est juste... Tellement compliqué.
L'autre fille lui avait sourit doucement.
— Tu vois, quand tu veux.
Elles avaient échangé un sourire.
— C'est quoi ? Avait demandé Mya en les reniflant. Je les connais de vue mais je ne connais pas leur nom.
Elles sentaient bon.
— Des myosotis.
— T'as voulu te la jouer originale ? Avait rit son amie. Pas de rose rouge, comme dans les séries ?
Elle avait tiré une chaise pour s'asseoir à côté d'elle. Elle aurait aimé rester fâchée contre elle, mais quand Sarah toquait à sa porte avec un bouquet de fleurs, eh bien, son coeur était acheté. Il aurait même été acheté pour moins que ça, mais ce n'était pas quelque chose qu'il fallait répéter.
— Les roses rouges, c'est l'amour passionnel. Je pensais pas que ça nous décrivait très bien.
— C'est vrai qu'on a dû s'embrasser, genre, cinq fois, avait rit son amie en déposant les fleurs pour ne pas les abîmer.
Quand elle avait relevé les yeux vers Sarah, celle-ci la regardait déjà. Ça lui avait donné des frissons. Personne ne l'avait jamais regardée de cette manière.
— T'as un savoir caché sur la signification des fleurs que je ne connaissais pas ?
— Je me suis renseignée, eh oh. Je voulais pas faire un truc trop bateau. Tu mérites mieux que ça.
— Tu partais du principe que j'allais m'excuser ?
— Vaut mieux partir positif que défaitiste.
— Alors, les myosotis signifient quoi ?
Sarah s'était mise en mode dictionnaire.
— Les myosotis représentent l'amour vrai et éternel, un lien qui résiste au temps. Elles signifient aussi la fidélité et la loyauté dans une relation, le fait de pouvoir surmonter n'importe quel défi qui vient sur notre route. Elle peut aussi signifier une affection grandissante entre deux personnes. Les variétés roses s'offrent entre époux ou amoureux, contrairement aux blanches qui sont en général utilisées pour symboliser la charité ou le génocide arménien. Ce que je n'essayais pas vraiment de te transmettre, je dois bien l'avouer.
Mya avait rit.
— Et du coup, toi aussi t'as genre, un méga discours à me servir pour que je te pardonne ? Tu es déjà pardonnée au passage, et j'ai très envie de t'embrasser, mais je préfère te faire mariner un peu.
— Je marine pas si tu me dis déjà que j'ai gagné.
— Si, si, allez. Essaie de reconquérir mon coeur.
Sarah avait elle aussi éclaté de rire. Elle était redevenue sérieuse la seconde d'après.
— C'est juste que... Mya, je ne veux vraiment pas te perdre. T'imagines pas à quel point ça a a été un enfer, ces deux ans sans toi. Chaque jour, je te voyais, en train de rire et parler avec d'autres personnes que moi, alors que je n'arrivais à rien. J'avais Zed, mais c'était différent. Et... Je ne veux pas te laisser partir à nouveau. J'ai été idiote, sur ce coup, de frapper ton frère alors que je savais que ça ne t'apporterait que des ennuis. Mais je l'ai fais pour te protéger, et je le referais n'importe quand. Tout ce que je dis, c'est que... Je t'aime vraiment. Ça fait neuf ans, bientôt dix ans, que je t'aime, ce qui est franchement énorme, et si je t'ai aimée aussi longtemps, alors c'est pas prêt de s'arrêter. Donc je ne veux pas te perdre. Je veux vraiment essayer de faire en sorte que ça marche entre nous. Je ne veux pas que tu te remettes à sortir avec le premier venu comme couverture ou je sais pas quoi. Je sais que tu penses que c'est insurmontable, tout ce qu'il t'arrives, et que si à l'école on découvrait que tu te prostitues, ça serait terrible pour toi, mais je suis persuadée que ça ne serait pas aussi horrible que ce que tu penses que ça sera. De toute façon, avec les amis que t'as, ils découvriront tôt ou tard.
L'adolescente avait repris son souffle.
— Ce que je veux dire, c'est que j'ai envie de te voir dans la cour et de me dire "oh tiens, c'est ma copine". J'ai envie que tu traines avec nous pendant les pauses, j'ai envie de te prendre la main et de t'embrasser devant toute l'école, et tant pis si ça ne leur plaît pas, qu'ils aillent se faire foutre. J'emmerde vraiment le monde, et j'ai envie que tu commences toi aussi à faire ça, Mya. J'ai envie que tu puisses être toi-même. Et j'ai envie de t'aider. On peut trouver une solution ensemble, crois-moi. Il faut juste que tu nous laisses t'aider. On ne peut rien faire si tu ne nous autorise pas à le faire.
Sarah avait arrêté de parler, et Mya était restée silencieuse, juste assez longtemps pour que Sarah se demande si elle avait dit quelque choses se de mal.
Puis elle avait sourit.
— Dis les termes clairement. Est-ce que tu me demandes d'être ta petite amie ?
Elle lui avait rendu son sourire.
— Oui, totalement. Tu veux ?
— J'ai jamais autant voulu quelque chose de ma vie.
Et Sarah l'avait prise dans ses bras. Mya avait enfoui son visage dans son cou, avait respiré son odeur, et elle s'était dit qu'elle avait une chance phénoménale, d'avoir cette fille dans sa vie.
— J'allais t'appeler, tu sais.
— Ah bon ?
— Ouais. Si t'étais pas venue, je t'aurais appelée pour m'excuser.
— C'est bien qu'on ait les mêmes idées.
Les myosotis l'observaient dans le coin de la pièce, et elle leur avait intérieurement dit merci.
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