16. Mya Anderson
— Balance le sel.
— Va le chercher toi-même !
— Eh, mais sois aimable un peu !
— Va te faire foutre.
— Je t'aime aussi.
— On se calme les enfants !
Mya mangeait ses tomates cerises tranquillement en les regardant se bagarrer comme des enfants de maternelle.
— J'ai dix-sept ans aujourd'hui, vous êtes sous mes ordres !
— Prends pas tes rêves pour la réalité.
La jeune fille avait peur pour la vie du tube de sel.
Mya Anderson avait toujours eu l'impression d'être seule, même dans une foule pleine de monde. Depuis toute petite, depuis toujours. Mais là, elle ne se sentait plus seule et, merde, ça faisait un bien fou.
— Ça fait quoi d'avoir dix sept ans ?
— J'me sens vieille. Et inchangée.
— C'est rassurant, avait répondu Mya. J'avais pas envie que tu changes.
Elle avait prit une poignée de chips. Zed et Sasha jouaient à celui qui pouvait éviter le regard de l'autre le plus longtemps, et Mya mourrait de curiosité. Elle voulait savoir ce qui s'était passé, mais n'allait pas demander, question de politesse. Elle aurait dû se douter que sa petite amie s'en chargerait pour elle.
— Et vous, alors ? Avait-elle dit en désignant Sasha et Zed. Qu'est-ce qui vous est arrivé pour que vous vous comportiez comme deux enfants rougissant dans la cour au primaire ?
— De quoi tu parles ? Avait demandé Sasha, qui semblait sincèrement se demander de quoi elle parlait.
Puis il avait dû avoir une réminiscence, car il avait écarquillé les yeux et s'était mis à rougir encore plus.
— C'est ton anniversaire, on va pas parler de ça le jour de ton anniversaire.
— Oh que si.
— Ouais, bon, crache le morceau, avait soupiré Cléo.
Sasha et Zed s'étaient regardés pour la première fois depuis le début du pique nique. Sarah avait souri et pioché dans le paquet de chips à son tour.
— On est en couple ? Avait déclaré Zed comme s'il n'en était pas sûr lui-même.
— C'est trop cool ! S'était extasiée Cléo.
— Bon, vous êtes ensemble, ça tout le monde s'y attendait, avait marmonné Sarah. Mais personne pose les vraies questions. On en parle que s'ils se marient, et que Zed prend le nom de famille de Sasha, il s'appellera techniquement Z X ?
Mya n'avait pas pu se retenir et avait éclaté de rire.
— Zemmour va être jaloux.
Ils étaient tous parti en fou rire cette fois. Mya avait calé sa tête dans le cou de sa copine. Elle se sentait comme dans un rêve.
Bon, l'adolescente se rendait compte que c'était pas le truc le plus intelligent qu'elle ait réalisé dans sa vie, envoyer tout valdinguer comme ça juste pour une fille. Mais c'était pas n'importe quelle fille, c'était Sarah Elsher, celle pour qui son cœur battait depuis des années. Elle voyait bien que ses anciens amis lui envoyaient des regards mauvais et qu'ils ne tarderaient pas à se venger. Elle n'allait pas mentir en disant qu'elle n'était pas absolument terrifiée, parce qu'elle l'était. Elle savait aussi que ce n'était qu'une question de temps avant que son frère vienne la chercher et la ramène de gré ou de force chez elle.
Mais elle avait envie de profiter de ces instants de liberté, qu'elle n'avait pas connu depuis deux ans et demi.
Ils avaient tous offert leurs cadeaux à Sarah. Elle avait reçu des CD, un roman, de la part de Mya, un bracelet, et puis des sweat. Elle était super contente, et ça suffisait pour rendre Mya heureuse aussi.
Soudain, la jeune fille s'était reçu de l'eau en plein dans la gueule. Elle avait cherché l'auteur.ice de cet affront des yeux et avait vu Zed qui ricanait en voyant sa tête. Elle avait saisi une bouteille d'eau et décidé de se venger. C'était parti en bataille d'eau, et ils avaient passé le reste de l'après midi à se bagarrer puis à se changer après s'être bagarrés.
Mya sentait que c'était le calme avant la tempête, alors elle essayait tant bien que mal d'en profiter.
***
Le samedi suivant, c'était le moment de leur prestation sur Hurricane, sur scène. Ils avaient tellement répété que Mya était terrifiée de ne plus avoir de voix au moment de chanter sur scène.
Ce jour-là, ils s'étaient tous rejoints devant chez Sarah pour partir. Celle-ci avait salué sa mère, salué son frère, promis qu'il y aurait quelqu'un pour filmer leur prestation (comprendre : Sasha) et les avait rejoint, accompagnée de Mya.
— Oh, les gars, je suis tellement stressée ! S'était exclamée Cléo.
— T'imagines pas comme moi aussi, avait approuvé Sasha.
Ils imaginaient pourtant plutôt bien. Sasha semblait tellement stressé qu'il tremblait de nervosité. Pour un introverti comme lui, c'était sans doute le cauchemar.
— On va y arriver, avait vigoureusement déclaré Cléo.
Elle semblait se parler plus à elle-même qu'aux membres de son équipe.
— Évidemment, qu'on va y arriver, avait approuvé Sarah.
— Évidemment.
— Évidemment.
Évidemment.
Ils s'étaient rendus jusqu'au métro tous ensemble. Le groupe n'avait pas pour habitude de se rendre sur Paris. Ils restaient dans leur bled, et c'était très bien comme ça. L'odeur de sueur et la foule des transports en commun ne leur était pas familière. Mya avait envie de vomir.
Sarah l'avait prise sur ses genoux et avait joint ses doigts sur son ventre. Un looping qui n'avait rien à voir avec son envie de gerber avait traversé le ventre de Mya. Elle s'était reculée un peu pour frotter sa joue contre celle de sa copine. Elle se sentait bien, détendue. Elle aurait dû être nerveuse, terrifiée, anxieuse, ou peu importe, mais elle était juste... Bien. En ce moment, elle était souvent bien. Ce n'était pas un sentiment qui lui était familier, alors Mya le chérissait plus que tout au monde.
Mya n'arrivait jamais à être excitée pour quoi que ce soit (ni qui que ce soit, si on voulait pousser la blague sur son asexualité). Elle avait tellement l'habitude que tout tourne mal que même quand elle avait toutes les clés pour que ça se passe bien, elle n'arrivait pas à se réjouir. Ce n'était pas dans ses cordes. Alors, pour la première fois depuis des années, depuis l'anniversaire de ses quatorze ans, elle avait hâte à quelque chose. C'était beaucoup, pour elle.
Ils étaient tous arrivés à destination et la respiration de la jeune fille s'était a nouveau coupée. Elle était tellement plus stressée qu'elle n'aurait cru l'être.
— Alors... Soit ça commence aujourd'hui, soit ça termine aujourd'hui, c'est ça ? Avait demandé Zed.
— Ouais, en gros, avait répondu Sarah.
— Eh bah putain. Zéro pression.
— Merde à nous, les gens.
— Merde à nous.
Ils s'étaient tous tapés dans les mains.
— On va y arriver. Je crois en nous, avait affirmé Cléo.
— Même sans Diane, on peut le faire, l'avait rassurée Mya.
Cléo lui avait envoyé un regard bienveillant.
— Je sais.
Mya avait regardé Sarah, lui avait pris la main, et ils étaient tous entrés.
En entrant, ils avaient levé la tête et s'étaient mis à regarder partout. L'endroit était gigantesque, il y avait tellement de monde !
— Vous êtes là pour le concours Les Inclassables ?
L'adolescente avait sursauté. Derrière son bureau se trouvait une femme dans la vingtaine qui portait un costume. Ils avaient regardé un peu partout autour d'eux pour vérifier qu'elle ne s'adressait pas à quelqu'un d'autre et quand Cléo avait compris que la femme attendait une réponse, elle avait recoiffé ses cheveux et balbutié :
— Euh. Oui. On est là pour ça.
— Pour jouer ou regarder ?
C'est vrai que les instruments sur notre dos c'est pour la décoration, imbécile, avait pensé Mya intérieurement. Elle avait échangé un regard avec Sarah. Ça avait suffit à comprendre qu'elles pensaient à la même chose.
— Pour jouer, avait répondu Cléo, passablement agacée.
Elle se retenait de lever les yeux au ciel.
— Montrez-moi votre invitation.
— Ma quoi ? Avait demandé Cléo, mal à l'aise. Ah oui. Le mail.
Elle avait cherché le mail qu'elle avait reçu et l'avait mis sous le nez de la secrétaire.
— Super. La salle pour les artistes, elle est à votre gauche. Bonne chance.
Ça aurait pu être sympa si elle ne l'avait pas dit d'un ton terriblement placide. Les Âmes Perdues s'étaient regardés et avaient haussé les épaules avant de s'avancer vers la porte à leur gauche.
En entrant, ils étaient restés bouche bée.
Des instruments de musiques, des partitions étalées ici et là, des écouteurs, il y avait de tout. Ils avaient tous échangés des regards, et ils semblaient tous se dire la même chose.
C'est le paradis, ici.
Ils avaient posé leurs affaires dans un coin pas occupé.
— Bon, qu'est-ce qu'on en pense jusque-là ? Avait demandé Zed.
— Point positif : les coulisses sont juste magnifiques, avait déclaré Cléo.
— Point négatif, la secrétaire a l'air d'une vraie connasse, avait rajouté Sarah.
— Vous m'épuisez, avait soufflé Sasha.
Après avoir fait un tour du regard, ils avaient remarqué que seul un groupe semblait être aux alentours de leur âge. Deux garçons, deux filles, le guitariste qui semblait clairement être leur leader, d'ailleurs il avait un style plutôt atypique (qui ne déplaisait pas à Mya pour autant) ils étaient en grande discussion sur quelque chose que Mya ne pouvait pas entendre, se tenant trop loin.
— Arrête de mater le guitariste, avait marmonné Sarah en donnant un coup de coude dans les côtes de sa copine.
— Mais je le mate pas !
— Oui, oui, c'est ça, avait-elle rit. T'as raison, il est pas mal. Mais évite quand même.
— Je suis lesbienne donc je ne suis pas intéressée par lui de la même manière que vous l'êtes, avait grogné Cléo en décochant un regard meurtrier au reste du groupe, mais ça pourrait être une occasion de nous faire des potes dans le milieu de la musique. Je vais aller leur parler, quelqu'un m'accompagne ?
Tous avaient répondu par la négative, Sasha parce qu'il était sûrement trop introverti, Sarah parce qu'elle était contrariée que sa meuf ait maté le guitariste, Mya parce qu'elle ne voulait pas faire croire à cette dernière qu'elle était intéressée par le leader de ce groupe et Zed parce qu'il suivait toujours les décisions du plus grand nombre. En tout cas, c'est ce qu'en avait déduit Mya.
— Tant pis, avait soufflé Cléo. Your loss, comme on dit.
— Arrête avec tes anglicismes, on dirait Mya, lui avait fait remarquer Sarah.
— Eh, c'est quoi cette balle perdue gratuite ! S'était insurgée la concernée. En plus je parle pas souvent en anglais, c'est juste que parfois ça m'échappe.
— Mais oui. (Sarah lui avait décoché une pichenette.) On se connait depuis qu'on a sept ans, je te rappelle. À l'époque, tu parlais tellement souvent en anglais que je ne comprenais jamais rien à ce que tu disais.
— C'est du passé !
Cléo les avait regardées, fatiguée de leurs bêtises et s'était avancée vers le groupe qu'ils avaient repéré un peu plus tôt. Elle avait souri au leader, s'était adressée à lui, ils s'étaient serré la main. Ils avaient commencé à parler, tout sourire. Les autres membres se joignaient aussi à la conversation. Ils avaient sorti leurs téléphones, pianoté dessus quelques secondes puis ils s'étaient sourit et Cléo était retournée vers eux.
— Alors ? Avait demandé Zed, avec une excitation visible sur le visage.
— Le guitariste s'appelle Cody Wilson. Le reste de son groupe, c'est ses amis Jonas, Alyssa et Meghan. Ils viennent pas d'ici du tout de base, ils ont fait tout le chemin jusqu'ici pour participer. Leur groupe s'appelle les Silent Cries, ils sont un peu connus sur les réseaux sociaux.
— Jamais entendu parler, avait dit Sarah.
— Ils ont l'air cool, avait rétorqué Cléo. Je pense que je resterai en contact avec eux.
Les premiers participants s'étaient fait appeler. Les Âmes Perdues avait l'impression qu'ils allaient mourir de stress.
— Check de groupe ? Avait demandé Sasha.
— Check de groupe, avait répondu Mya.
Ils avaient tous mis leurs mains les unes sur les autres et les avaient propulsées en l'air à trois. Cléo n'arrêtait pas de regarder un peu partout, sans doute pour vérifier que Diane ne réapparaîtrait pas au dernier moment. C'était bien son genre.
— Et maintenant, voici les participants numéro quatre : le groupe "Âmes Perdues", composé de Cléo Jenkins, Sarah Elsher, Zed Singh, Mya Anderson et Sasha Hikks ! Applaudissez les !
De derrière les coulisses, les Âmes Perdues avaient entendu les gens les applaudir, et ils s'étaient échangés des regards terrifiés.
En tant que vraie leader, Cléo avait prit la responsabilité du discours de motivation.
— Ok les gens, on a pas fait tout ce chemin pour se dégonfler maintenant. On va monter sur cette scène, on va tout déchirer, et on va passer à l'étape suivante. Je vous aime mes Âmes Perdues, on va y arriver.
Ils avaient tous hoché la tête. Sasha avait agrippé la main de Zed comme si c'était la seule chose de réelle dans la pièce. Sarah et Mya s'étaient embrassées chastement. Cléo avait souri.
— C'est parti.
Ils étaient sur scène.
***
C'était bien parti. C'était très bien parti, même. Mya connaissait les paroles, les autres membres connaissaient leurs partitions, tout le monde semblait subjugué.
Et d'un coup, Cléo avait arrêté de jouer.
Elle avait fixé le vide intensément, et les Âmes Perdues s'étaient tous regardés, parce qu'ils avaient eu la même idée. Zed avait donné un coup d'épaule à Cléo pour qu'elle se remette à jouer. Cléo s'était excusée en disant que c'était un problème de piano.
Diane était revenue.
***
À la fin de leur représentation, ils s'étaient tous avancés vers Cléo pour confirmer leur soupçons. C'était là qu'elle l'avait vu arriver vers elle.
Il était exactement comme d'habitude, avec ses cheveux blonds et bouclés, ses yeux rouges, son haleine qui puait l'alcool et ses sweat Nike. Mais ce qui était différent, c'était la rage dans ses yeux. Elle était froide, si froide qu'elle avait failli glacer Mya sur place.
Elle cherchait une échappatoire pour éviter Théo, et elle avait tenté de capter le regard d'un de ses camarades, en vain.
— Coucou, Mya. Alors, ça va faire des concerts sans m'inviter, maintenant.
Elle n'avait rien répondu. Elle aurait voulu l'insulter, mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Rien ne sortait, peu importe à quel point elle essayait. Mya avait envie de pleurer.
— Pourquoi tu es partie de la maison ? Tu n'étais pas heureuse là-bas ? C'est vrai, j'avais oublié, quelle horrible personne je fais. Je t'ai recueillie à la mort de Maman, je t'ai donné à manger, je t'ai donné un logement. Sans moi, à l'heure qu'il est, tu serais morte.
À cause de toi, à l'heure qu'il est, je suis presque morte.
— Alors, tu réponds pas ? Pourquoi, Mya ? Il se pourrait que tu sois redescendue de tes chevaux ? Que tu te sois rendue compte que tu n'étais qu'une sale petite merde d'essayer d'échapper à ton grand frère qui a toujours tout fait pour toi ?
Mya se sentait se liquider sur place. Elle n'arrivait à rien répondre, les larmes commençaient à couler. Elle était terrorisée. Il avait raison, la jeune fille ne pourrait jamais gagner contre lui.
Ses pensées étaient en train de se mettre à spiraler quand elle avait vu une ombre se faufiler entre elle et son frère. C'était Sarah, les bras croisés sur la poitrine, un air hargneux sur le visage, qui regardait Théo comme s'il était le déchet le plus dégoûtant qu'elle n'ait jamais vu.
Zed s'était approchée de Mya et avait passé un bras autour de ses épaules avant de jeter un coup d'oeil inquiet à Sarah.
— T'as pas intérêt à lui faire quoi que ce soit, avait dit celle-ci. T'as pas intérêt à toucher un seul de ses cheveux.
— Sinon quoi ?
— Je te défonce ta grosse race.
Les gens se retournaient brièvement sur leur passage, mais ne tentaient jamais rien.
Connards, avait pensé Mya.
Son frère était parti dans un grand éclat de rire.
— Toi ? Un moustique comme toi, me défoncer la race ? Laisse-moi rire. Maintenant laisse moi passer, je dois parler à ma soeur.
— Non, tu ne vas pas lui parler, avait répliqué Sarah avant que Mya ne puisse ouvrir la bouche. Je vais te le répéter seulement une seule fois, et si tu ne m'écoutes pas tu vas en subir les conséquences.
Elle avait marqué une pause, comme si elle souhaitait que ses paroles s'imprègnent dans la peau du frère de sa copine. Mya pressentait que ça allait partir en steak, et ce n'était clairement pas ce qu'elle voulait. Mais elle n'arrivait pas à parler, encore moins à bouger, tellement elle était terrifiée. Elle aurait voulu être assez forte pour le faire. Elle aurait voulu foutre une mandale à son frère et se barrer. Elle aurait voulu aller chercher Sarah et la prendre dans ses bras, la calmer, lui dire qu'elle allait gérer ça. Mais tout ce qu'elle pouvait faire, c'était s'appuyer encore plus fort contre Zed. Au final, l'adolescente comprenait Sasha, qui, plus tôt, s'accrochait à Zed comme s'il était la seule chose auquel il était possible de se raccrocher sur terre. Elle se sentait comme ça, en ce moment. Sarah avait reprit :
— Tu ne vas pas chercher à toucher ou même adresser la parole à ma petite amie, parce que si tu le fais, ça va mal se terminer pour toi. Et quand je te dis que ça va mal se terminer pour toi, c'est que tu vas te prendre une patate dans la gueule et qu'ensuite tu feras plus autant le malin, crois-moi. T'as l'avantage de l'âge, j'ai l'avantage de l'athlétisme. Alors, décide de ce que tu veux.
La brune fixait le frère de Mya si froidement que cette dernière en avait le sang qui se glaçait dans ses veines. Elle était calme, de ce calme froid qui envahit certaines personnes sous le coup d'une rage trop forte. Le calme qui est mille fois pire que si la personne était en train de nous insulter. Pour avoir été en guerre pendant Sarah pendant plusieurs années, elle connaissait ce regard beaucoup trop bien. Il lui faisait aussi mal que s'il lui était destiné.
— Mya, c'était toi qui était censé être la salope, pas ta petite amie, avait préféré rétorquer Théo. Félicitations.
Mya avait senti ce qui allait arriver bien avant que Sarah ne lève son bras. C'était comme si son corps jusqu'à présent gelé s'était dégelé soudainement.
— Sarah, non ! Avait-elle hurlé, si fort que sa voix qui s'en allait déjà menaçait de partir complètement.
La jeune fille avait vu le coup partir. Et un autre, et un autre.
Oh non.
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