Chapitre 6
Lorsque Zara passa la porte de la salle où l’attendait son assistante et secrétaire, Jenny devina aussitôt que sa patronne avait passé une mauvaise nuit.
Elle était souvent stricte avec tout le monde pour une raison inconnue aussi bien de ses employés que de la majorité de ses amis. Oui, Zara avait quelques amis téméraires. Mais Jenny savait très bien qu’il devait s’être passé quelque chose dans son quotidien, aussi monotone que celui d’un poisson rouge il fallait le dire, pour qu’elle ait de telles cernes et une humeur noire à ce point.
- Bonjour Jenny, il va me falloir du café, soupira la patronne en s’asseyant sur son fauteuil.
- Hum... vous en avez déjà un. Dans votre main droite, en fait.
Zara baissa les yeux et un nouveau soupir s’échappe de ses lèvres quand elle constata qu’elle tenait bien son gobelet avec un café tout chaud. Elle ne se souvenait même plus être passée devant la machine.
Alzheimer à mon âge, ça promet....
Jason...Pourquoi avait-elle accepté que ce connais remette les pieds chez elle déjà? Aucune idée. Allait-il de nouveau lui faire perdre la tête ? Sûrement. Le laisserait-elle faire ? Oh que non!
- Zara, vous allez bien? Demanda Jenny.
Une ride inquiète barrait le front de la blonde, qui avait pourtant une jolie peau pour quelqu’un qui sortait tout juste de l’adolescence, période où les jeunes complexaient de ressembler à une calculatrice alors que tous les autres étaient dans le même cas.
Zara laissa échapper un petit rire sombre.
- À force de te faire du soucis pour moi, tu vas en faire des cheveux blancs, tu sais. Attends d’avoir des gosses pour ça. Je vais bien, merci de demander.
Mais Jenny n’était pas de celles qui se laissait marcher sur les pieds où impressionner par sa patronne. Elle déposa les quelques dossiers qu’elle tenait jusqu’à présent sur le bureau et posa les poings sur ses hanches.
- Je ne crois pas non. Votre humeur noire commence sérieusement à m’agacer vous savez ? Vous assombrissez tout bon sang ! Même votre bureau est la froideur incarnée ! La moitié de vos employés partent en dépression ou changent de boite. Vous avez le coeur aussi dur que de la pierre si ce n’est plus. Du moins en apparence, je le sais. Mais peu importe ce que vous avez vécu il faut passer à autre chose. Il paraît que l’être humain vit plus longtemps s’il est heureux socialement. La dernière fois que vous avez pris un congé c’était quand vous aviez un rendez vous médical en août et nous sommes en Décembre ! Zara, la vie n’est pas le travail. Et le travail n’est pas un bon moyen de fuir ses problèmes. La vie vous met un coup, ben faut se relever c’est tout. Virez moi si ça vous chante mais j’ai raison et vous le savez très bien.
Zara observa Jenny en silence pendant qu’elle piquait sa crise.
Bon, elle n’est peut-être pas sortie de l’adolescence finalement...
Mais elle navait tord nulle part. Oui Zara était froide, sévère et asociale mais elle n’était pas prête de changer. Tout le monde réclamait l’ancienne Zara, bien que Jenny ne l’ai pas connue, la petite brune surnommée Joy où Zira pour ses sourires adorables à faire fondre des glaciers.
Étrangement, un sourire s’étira sur ses lèvres.
- Tu as raison. Mais si j’allais si mal, j’irai voir un psy. Je ne te vire pas, tu es la seule à avoir le cœur assez accroché pour me supporter. Tu as des yeux de biche et une grande gueule. Ça te servira dans la vie tu verras, mais pas avec moi.
Jenny haussa un sourcil et secoua la tête, excédée par le comportement de sa patronne. En entendant Zara prendre à nouveau la parole, elle releva les yeux pour la fixer.
- Si mon bureau te gêne parce que trop sombre, j’y rajouterai un bouquet de fleurs. Si je t’agace à ce point, alors prends des congés et va visiter Venise avec ton copain. Ou Florence, peu importe.
La blonde sourit doucement et fit un clin d’oeil amusé à sa chef.
-Déjà prévu! Mais on ira en avril, ça nous laisse le temps de profiter des fêtes de fin d’année. Et puis interdiction de mettre des fleurs! J’suis allergique. On trouvera des décos. Si ça vous fait plaisir je met ça dans l’agenda.
Zara hocha la tête et du s’avouer et accepter qu’elle appréciait Jenny. Elle avait toujours le sourire. Une vraie boule de joie et d’énergie. Elle lui ressemblait. Enfin elle ressemblait à la Zara d’avant.
- D’accord mais rajoute sur le tiens pour ce soir : dîner avec Zara, dit elle avec une voix ferme, un sourire à peine visible sur ses lèvres.
Jenny resta interloquée. Dîner avec Zara? Avait-elle réussit à percer la carapace de cette femme qui l’intriguait tant ? Peut être bien. Après un petit moment de silence, la jeune blonde sourit elle aussi.
- Euh...C’est mon fiancé qui vas faire la gueule- il a du mal à apprivoiser la casserole encore- mais j’suis partante!
Zara leva ses prunelles azurs des papiers déposés sur son bureau, qu’elle avait entreprit de classer. Les sourcils légèrement foncés, elle regarda la main de son assistante.
- Je n’avais pas remarqué que t’étais fiancée. Félicitations.
Elle eut un léger sourire contrit. Au fond elle ne pouvait s’empêcher d’envier cette fille. Jenny était plus jeune et avait plus qu’elle. Certes, moins d’argent maios humainement, elle était, avec certitude bien, plus riche qu’elle.
- Merci. C’est très récent, c’est pour ça.
Les joues rosies et ses grands yeux brillants d’émotion, Jenny jeta un coup d’oeil à sa bague de fiançailles, un sourire ravi sur ses lèvres.
- Je vois... Bon, tu sais à quel point je hais les gens en retard. Et il est hors de question que nous faisions parti de ces personnes. En route!
Elle se leva, le dossier dans les mains et, suivie de sa future complice pour sa vengeance, se hâta de rejoindre la pièce au bout du couloir.
Ces bruits de talons, les uns déterminés et les autres gracieux, ainsi que le claquement de la porte, et l’emploi du temps chargé de la journée offraient un léger sursis à Jason.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top