I- Kidnapping intergalactique: partie 1
Elio
Ils arrivaient enfin. Les 4 planètes du système Aructia tournaient autour de leurs étoiles. Le Prince sourit en voyant celle qui était sa maison, heureux de retrouver les siens. Leur voyage n'avait pas été si long, l'aller ne durant finalement que 10 ans. Cependant, les 23 longues années qui s'étaient écoulées depuis qu'il avait dit au revoir à sa famille lui nouaient la gorge de nostalgie.
Elio était assis sur un tabouret haut, pendant qu'une des assistantes médicales du vaisseau testait ses réflexes, ainsi que le fonctionnement de ses organes vitaux. C'était devenu sa routine matinale depuis maintenant 6 jours, depuis qu'il s'était réveillé de son hibernation. "Tout est toujours normal, Votre Altesse" lui sourit la femme aux cheveux gris. Le gris, dans le monde d'Elio, n'était pas synonyme de vieillesse du tout, mais plutôt une caractéristique des peuples des montagnes, aussi celle-ci n'avait pas dépassée la quarantaine. Enfin, d'apparence, étant donné que l'on ne comptait pas ces 20 années perdues.
Elle finit par le laisser. Le prince se leva pour se diriger vers le réfectoire ; enfin, si l'on pouvait appeler ça un restaurant ; et saisis 3 bâtonnets de pâte déshydratée, censées avoir des goûts différents. "Heureusement, la nourriture Terrestre était délicieuse" pensa-t-il pour se réconforter. Celle-ci était plus sableuse qu'autre chose, collait aux dents, et goûtait tout sauf ce qui était noté sur l'emballage : du Myas. Le Myas était une baie noire normalement sucrée. "Un peu comme les framboises" nota mentalement Elio, en sortant son carnet d'observation qui lui avait servie pendant ses 3 années d'explorations.
Il allait pour s'asseoir sur un genre de chaise à la forme étrange, ne reflétant absolument pas le confort dont elles faisaient pourtant preuve, lorsque quelqu'un saisit son avant-bras, le faisant pivoter rapidement. Le toucher ainsi n'était pas vraiment permis, excepté par les personnes de son entourage proche, ce qu'il fit qu'il jeta un regard à la fois d'étonnement et à la fois d'avertissement, ne disant pas grand-chose pour autant. Il faut dire que cela faisait longtemps que l'on ne le traitait plus comme son rang l'imposait, en particulier pendant ses années en tant que soit disant étudiant à Grenoble. Aussi, il le laissa parler :"Joramir m'a intimé de venir vous chercher mon Prince. Il semblerait que les signaux vitaux de la Dame soient désormais normaux, et on aurait surtout aperçu du mouvement derrière ses paupières. Le docteur affirme que cela annonce un réveil imminent, certainement pour la prochaine heure. Il a pensé que vous souhaiteriez la voir à ce moment-là."
Oubliant immédiatement cette entorse à l'étiquette, il laissa prestement ses pensées sur la nourriture, se levant brusquement pour le suivre. Dans son élan, les pans de son vêtement renversèrent le siège, mais Elio était si impatient qu'il ne le remarque pas.
Le trajet à travers les dédales de couloirs lui parut pour peu dire interminable, et enfin, il déboucha dans ce qu'on pouvait appeler la chambre de la jeune fille. La, reposait sur un lit le visage endormi de celle qui l'avait accompagné dans sa dernière année sur Terre.
"Izel...murmura le jeune homme en s'approchant.
-Les capteurs annoncent un réveil imminent, dans environ 2 min. Vous êtes arrivé juste à temps. En revanche, si vous pouviez sortir de son champ de vision, cela serait préférable, lui indiqua Joramir, intervenant en voyant que celui-ci s'apprêtait à lui saisir la main.
-Pourquoi ? il lui demanda, visiblement en désaccord avec cette directive.
-Et bien, en vous voyant ici, elle risque, comment dire, d'avoir un certain choc. Nous souhaiterions lui éviter.
-Oh...., murmura Elio visiblement déçus. Oui, je comprends. Je vais m'éloigner."
* Izel*
Se sentant émerger de son sommeil, Izel se tourna sur son côté droit, tirant sur la fine couverture qui recouvrait ses épaules. Elle avait fait un rêve des plus désagréables, dans lequel son professeur de projet avait détruit sa maquette en marchant dessus. Ça ne lui était heureusement pas arrivé lorsqu'elle était venue rendre sa maquette, mais son professeur de projet M. Coutux avait la réputation d'être extrêmement exigeant. Il lui était, en effet, déjà arrivé d'utiliser l'un des rendus de ses élèves de cale pour la porte, affirmant qu'enfin elle avait une utilité, et été bien monté sur une autre pour voir si celle-ci, faite de carton rappelons le, était assez solide. Les pauvres étudiants ne pouvaient qu'en déduire la note, affreuse, qui en découlerait. Il n'était donc pas difficile que M. Coutux soit l'objet de leurs cauchemars.
Izel repensa donc à qu'elle point elle avait été épuisée hier en rentrant de ce rendu de projet : elle était en première année en école d'architecture, et dans cette filière, les nuits blanches la veille de la date de dépôt étaient malheureusement courantes. "À croire qu'ils ne sont pas eux même déjà passés par là !" Elle râla intérieurement. Il faut dire qu'elle n'avait pas tort : elle n'était pas mauvaise élève loin de là, mais en cette fin de 2ème semestre, qui marquait également la fin de l'année, la charge de travail lui fit faire une croix sur la nuit dernière. C'était sa première charrette ; c'est un terme utilisé par les architectes et les étudiants en architecture pour désigner une nuit blanche dans le but de travailler sur un projet ; et elle espérait sincèrement que ce serait la dernière !
Elle s'était rendu à l'école à 8 h 30, et il devait bien être 10 h lorsqu'elle avait atteint sa chambre. Elle était partie pour rattraper ses nuits, mais son regard avait été attiré par le livre trônant sur son bureau. Il faut dire que bien que très captivante, elle avait dû mettre en pause sa lecture. Mais elle s'était arrêtée après une scène pour le dire, très intéressante, et elle voulait absolument voir si l'héroïne allait enfin reconnaître les sentiments qu'elle éprouvait pour ce blond psychopathe aux nombreux tatouages qui vivait avec elle.
Elle avait donc saisi une pince à cheveux ainsi que son bouquin, et s'installa en tailleur sur son lit. Elle remonta les longues mèches blanches aux ondulations plutôt larges sur sa tête, et ouvrit le livre pour se replonger dans son histoire de gang.
Elle avait dû s'endormir, et fait tomber le livre, puisqu'elle ne le sentait plus sur elle. Puis, Izel se souvint malheureusement qu'il aurait dû lui rester un TD à réaliser ce matin, et qu'il était noté. Se souvenant qu'elle n'avait alors pas pût vérifier si son réveil était encore activé, elle tendit prestement la main et tâtonna autour de sa tête à la recherche de son portable. Elle ne le trouva pas, et se redressa en ouvrant les yeux pour la première fois. Elle commença à se tourner vers ce qu'elle pensait être son oreiller. CE QU'ELLE PENSAIT ÊTRE SON OREILLER ??
Sa respiration se coupa, et elle se rendis alors seulement compte de l'étroitesse de son lit, qui était censé en être un double. Elle ouvrit les yeux, et la première chose qu'elle pensa était: "Qu'est-ce que c'est que cette merde encore ? Une caméra. Je suis dans une putain d'émission, et je suis filmée ! " Elle s'aperçut alors du petit regroupement qui l'entourait. Elle vérifia discrètement le coin des lèvres, craignant qu'un filet de bave soit passé à travers ses lèvres sous les yeux de tous, tout en pensant : "L'idiot qui a eu l'idée de m'inscrire à cette mascarade est mort, moi, je vous le dis !" . Elle apprécia néanmoins le talent des makeups artistes : tous plutôt grands en moyenne, ils avaient des cheveux assez sombres, et que ce soit leur peau, yeux, lèvres ou cheveux, des teintes violettes s'en dégageaient.
Ceux qu'elle pensait donc être des acteurs la regardaient avec curiosité, ne comprenant pas cette réaction. Ils s'étaient attendu à de la peur oui, de l'incompréhension certainement, mais pas un grand sourire !
"Madame Ravira ? Est-ce que vous nous entendez ? Vous sentez-vous bien? Demanda le médecin.
Elle toucha ses oreilles en pensant qu'ils disaient ça pour vérifier si ses oreillettes fonctionnaient correctement, mais n'en trouva pas. Elle était fatiguée et n'avait pas vraiment envie de jouer le jeu en réalité. Aussi, elle se tourna vers eux et déclara très sérieusement :
- Vous pouvez arrêter hein, elles sont où les caméras ?
- Des... Caméras ? Je suis désolée, il n'y a pas de caméra. Chacun se regardait, ne comprenant pas.
Seulement lorsqu'elle éclata de rire, Jaromir lança un regard au prince, qui acquiesça pour signifier qu'elle se croyait bien dans une téléréalité ou quelque chose du genre. Alors, le médecin fit signe au plus grand monde, leur disant dans un charabia inconnu aux oreilles d'Izel, qu'il valait mieux qu'une seule personne ne lui explique, tout en excluant l'option qu'Elio ne le fasse. Elio se tenait dans un coin sombre de la pièce, et la Terrienne ne l'avait pas encore vue. C'était contradictoire, mais d'un côté, s'il mourrait d'envie de la retrouver, il craignait d'affronter ses pupilles vertes. Il appuya donc l'ordre du médecin et fit sortir tout le monde.
Izel les regardait faire, essayant de deviner quel genre de blague ou de défi l'attendait ensuite, impressionnée de les voir si sérieux dans leur rôle. Une fois seule avec Jaromir, elle s'assit en croisant les jambes en s'apercevant du genre de tunique mauve et assez courte qu'elle portait, et attendit qu'il se place sur un tabouret devant elle :
-Izel, je peux t'appeler comme ça ? Izel, c'est quelque peu délicat, mais je dois te dire qu'il n'y a pas de caméras.
Cela la fit pouffer, mais il reprit aussitôt.
-Je comprends que tu ne me crois pas et que tout ça à l'air plus qu'improbable. C'est pour ça que, plutôt que tu n'écoutes pas mes explications, j'ai récolté quelques bribes d'information de chez toi. Il s'agit d'une vidéo, tu peux la lire là-dessus.
Il lui tendit une plaque en verre transparent et passa sa main à plat dessus, l'illuminant. Izel l'observa en ouvrant grand les yeux et la saisit en la tournant dans tous les sens pour comprendre quelle marque avait fais une si grande avancée technologique sur ses tablettes tactiles, mais ne trouva rien. C'est alors qu'une vidéo se mit bien en route, elle se mit à regarder en comprenant qu'il s'agissait d'un extrait de la chaîne 1 au moment des infos. Un journaliste à la barbe grisonnante se tenait dans une rue, avec comme titre : la France, victime d'une attaque extraterrestre. Derrière lui, le paysage était celui d'une ville qui semblait transformer en patinoire géante, mais ce qui attira son attention était l'abri de bus sur la gauche du présentateur, ou plutôt son nom, écris en grosses lettres blanches : Alsace-Lorraine. Elle fronça légèrement les sourcils : c'était chez elle, à Grenoble.
La date affichait le 15 mai 2023. Elle prêta alors attention à ce qui était dis : ...il y a maintenant 48h que la ville de Grenoble, située dans le département de l'Isère en Rhône-Alpes, est figée sous une glace à la composition encore inconnues des scientifiques les plus compétents. En effet, le samedi 13 mai 2023 à 11 h 07, une explosion d'origine inconnue a eu lieu, plongeant la ville dans un sommeil impénétrable. Si pour l'instant nous n'avons pu détecter l'exacte origine de l'événement, nous pensons qu'elle a eu lieu à proximité de l'avenue Foch, plus exactement à côté de l'arrêt de tramway C du même nom. À cet endroit, la glace semblerait être plus dense, plus opaque, tandis que celle derrière moi est transparente, plus fine, marquant les derniers bâtiments et vies impactées par l'incident...
La jeune fille commença à se demander quel était le but de cette mauvaise blague, qui était pour le dire très bien filée étant donné la qualité des images fournies. "Franchement, je me demande combien ça a dû leur coûter de réaliser autant de différents décors, surtout que ceux-ci sont identiques aux paysages que je connais."
Une deuxième vidéo se lança, cette fois en anglais, du New times au Royaume Unis. Il y avait des sous-titres, même si elle n'en avait pas vraiment besoin après toutes les séries qu'elle avait regardé dans cette langue. C'est à ce moment-là qu'Izel commença à trouver la plaisanterie moins drôle, ne pouvant s'empêcher de réfléchir à la possibilité que ce soit peut-être vrai : l'épicentre avait été identifié. Il était sur le toit d'un immeuble d'habitation, au 36 rue Marceau. C'était son adresse étudiante. "C'est mon appart qui est situé juste en dessous du point d'implosion. Où est-ce que je peux toujours parler au présent ? "
Les informations s'enchaînaient, donnant le nombre de victimes. Peu à peu, il était expliqué qu'un moyen de les sortir de leur état avait été découvert et mis en œuvre sur les premiers accessibles. Il s'agissait simplement de les dégager en détruisant de la glace, à coup de pioche ou tout ce qui pouvait la briser. Ensuite, ils étaient amenés dans un centre hospitalier. Elle reconnut le campus universitaire, qui avait été reconverti en base de recherches. Là-bas, on insufflait dans leur environnement des UV qui permettaient de faire fondre les molécules inconnues de la glace. Au fur et à mesure, les scientifiques comprirent que l'idée était plus ou moins identique au processus de cryogénisation, refroidissant un être vivant à base d'azote liquide. Seulement, les êtres humains n'avaient jusque-là jamais réussi à ranimer un corps par la suite.
Le 18 décembre 2023, un petit garçon de l'âge de 9 ans fut le premier à se réveiller. Miraculeusement, durant la période de gèle, ses vaisseaux sanguins, qui en toute logique auraient dû exploser en gelant, étaient intacts, ce qui a laissé le sang circuler. Le sang circulait donc, mais le sang était épaissi et le cœur battait bien plus lentement. C'était comme si réellement, le corps se mettait en hibernation. Le cerveau, les cellules, les organes vitaux, et même les neurones fonctionnaient, mais au ralentis.
En conséquence, les chercheurs comprirent que le corps du garçon de 9 ans semblait avoir gardé exactement le même âge qu'auparavant.
D'autre part, le départ illégal d'un vaisseau très semblablement non terriens mit en évidence que tout cela état de l'ordre extraterrestre. Des enquêtes furent menées, cherchant à identifier différents individus.
Alors, les nations organisèrent des rencontres, réunions, débats, pour comprendre quel était le but dans tout ça. Pourquoi diable des extraterrestres voudraient ils ralentir le vieillissement d'un groupe d'individus ?
Inévitablement, ils se tournèrent vers le centre du problème, c'est à dire vers la victime la plus proche de l'explosion. Ils identifièrent l'occupante de l'appartement situé sous les toits victimes de l'impact : il s'agissait bien d'Izel.
Si les réticences de celle-ci s'amoindrissaient au fur et à mesure des preuves et explications apparaissant, qui étaient si nombreuses, une boule d'angoisse et de peur se forma dans ses entrailles en reconnaissant les deux prochaines têtes à l'écran : ses parents.
Assi l'un à côté de l'autre, ils se tenaient la main. Sa mère, Suzanne Ravira, était une femme aux cheveux blonds cendrés, tandis que son père, initialement blond platine dans son enfance, affichait un crâne lisse. La femme se rongeait les ongles, et l'homme, imposant sa stature, fixait les journalistes.
On leur posait différentes questions sur elle, ses passions, ses fréquentations, son caractère. On voulait savoir à qui elle avait rencontré au cours de son année, pour par la suite les interroger eux même. On tentait de soulever le moindre détail qui prouverait qu'elle aurait parlé avec quelqu'un de non-humain, ou alors qu'elle aurait découvert quelque chose de particulier qui pourrait alors expliquer qu'elle serait la cible.
C'est à ce moment-là qu'elle y crut. Cela lui faisait mal et effroyablement peur, mais elle sût qu'elle n'était ni dans un jeu, ni la victime d'une mauvaise blague. Elle était visiblement victime oui. Elle jetait de plus en plus de coup d'œil vers Jaromir. Lui qu'elle pensait être un acteur maquillé et déguisé la fixait, de ses yeux de chat qui faisaient couler une sueur froide le long de sa colonne, et trembler ses mains. "Mais, il est quoi ??"
***
Bonjour tout le monde !
Une fin de premier chapitre ?
Quelques petites infos par-ci et par-là pour faire fumer vos cerveaux, ça me plaît aha.
Alors, à votre avis, qui sont-ils ? Et pourquoi Izel
Bien entendu, je précise que je ne vous répondrais pas avant un bon moment...
Bonne lecture !
La bise, Morgane ♥
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