2. ҒႮᏆͲᎬ


𝑄𝑢𝑒𝑒𝑛


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Le couloir menant aux chambres est plongé dans les ténèbres. L'électricité dorénavant coupé, seul notre ouïe et notre vue permettent de se guider dans le noir. L'éclairage de la lune n'étant pas suffisant je me concentre sur le moindre bruitage effectué dans l'espace.

Mes pas me portent dans la maison quand je me prends soudainement ce qui d'apparence ressemble à un dos.

Toujours sur mon passage celui-là.

-Pourquoi tu t'arrêtes ? Je te rappelle que les flics sont à nos trousses ! Chuchotais-je en frappant son dos.

-À ton avis si je m'arrête c'est pour quoi ? Les flics sont devant imbécile !

-Ne me parles pas sur ce ton. Je te rappelle que c'est-

Je peux à peine terminer ma phrase que Clarke me pousse contre le mur tout en me bayonnant.

Non mais je rêve !

Je tente de faire en sorte qu'il me lâche mais rien à faire, mes muscles sont encore trop endoloris pour espérer pouvoir faire quoi que ce soit.

Ses yeux me foudroient sur place. Leur couleur me font frissonner et j'ai comme l'impression de pouvoir lire en lui. Il me fait passer par tous plein d'émotions sans que je ne comprenne comment. À présent j'ai compris. Ses yeux sont comme une faiblesse. Ma faiblesse qui plus ait.

Ses yeux me bloquent. C'est comme s'ils créaient une barrière à l'intérieur de moi. Je hais cet homme. Mais quand il me regarde comme ça je ne ressens plus aucune haine envers lui.

Je déteste ce sentiment.

-Chut, il souffle.

Ses yeux me quittent pour bifurquer vers le bout du couloir. En suivant son regard je découvre un flic en possession d'une lampe torche. Si nous ne nous étions pas arrêtés il nous aurait remarqué.

Je le vois disparaître et je respire à nouveau. Je crois avoir stoppé le mécanisme à la seconde où Clarke s'est approché de moi. C'est pas bon ça.

-Je peux te lâcher ?

Mes yeux reprennent le chemin des siens et je hoche faiblement la tête.

Clarke me relâche et le voilà déjà repartit avant même que je ne puisse reprendre contenance.

Il est pressé n'allons pas le brusquer.

Nous arrivons finalement en haut des escaliers et Clarke les descend avant de se diriger vers la cuisine. Comme la porte d'entrée doit être cernée de flics il vaut mieux pour nous de passer par derrière. En ce qui concerne la fuite je ne sais pas comment nous allons pouvoir prendre une voiture en passant par là.

Des lumières filtrent à travers les fenêtres. Nous sommes clairement enfermés dans la maison. Si nous mettons un pied dehors nous finirons derrière les barreaux et cela pour toujours à mon humble avis. Après tout avoir mis fin aux jours au premier ministre n'est pas quelque chose de commun en ce bas monde.

-Comment on est censé faire ? Tu penses bien qu'ils ne sont pas que deux là dehors ?

Clarke pose la valise sur le plan de travaille avant de fouiller dans les tiroirs de la cuisine.

-Je vais faire diversion. Quand tu seras dehors tu iras sur ta gauche. En avançant tu finiras par trouver une porte en bois. Elle mène au sous sol. Une fois en bas tu prendras une voiture et tu m'attendras au 101 Teen Street. C'est clair ?

-Tu n'es pas sérieux ?

-Bien sûr que je suis sérieux, prononce-t-il en sortant un flingue d'un placard.

Il en a vraiment caché partout.

-Tu n'as pas peur que je fuis sans toi ? Demande-je en croisant mes bras.

Clarke lève les yeux de sorte à me regarder en biais. Un sourire de psychopathe naît sur son visage. Je n'aime pas ce sourire. Ça n'indique jamais rien de bon.

Il ne manquerais plus qu'il se mette à laver le flingue qu'il tient pour faire tueur en série.

De quoi m'en donner des frissons.

-Tu ne le feras pas, il affirme comme sur de lui.

-Et pourquoi ça ?

Toujours avec son sourire à la con, il m'approche jusqu'à être à deux centimètres de mon visage. Il est plus grand que moi donc il doit baisser légèrement la tête pour me regarder en face. Je trouve cette situation extrêmement gênante. Je suis clairement mal à l'aise sous ce regard.

-Parce que tu m'aimes trop pour ça.

Mon cœur fait une embardé. Je le repousse durement en sentant mes joues rougir. Ma respiration s'accélère mais je ne veux pas lui montrer. Je le fusille du regard en reprenant ma respiration.

Non mais pour qui il se prend ? Il croit vraiment que je l'aime ? Dans ses rêves les plus fou oui !

Il doit être sous alcool. Oui c'est forcément ça. Soyons logique.

Il recule de plusieurs pas en levant les mains comme signe de paix. Pourtant son rire taquin indique tout le contraire. Ce qu'il peut être horripilant.

-Arrêtes tes conneries, je grince.

-Pourquoi ? Tu ne m'aimes pas ?

-Et tu continues en plus ! Ferme la ou parle pour dire quelque chose de réfléchis ! Je ne veux plus t'entendre !

-Bien madame.

Le signe militaire duquel il me gratifie me met dans une rage inqualifiable. Je le déteste, je le déteste, je le déteste, je suis déteste, je le déteste...

Oui bien sûr. Essayes de te rassurer.

-Plus sérieusement si je te laissais y aller seule tu finirais en taule. Bien que tu sois une des meilleurs, voir meilleur que certain de mes soldats, tu restes humaine. Tu ne pourrais jamais te faire chacun de ces types dehors. Et c'est pareil de mon côté. C'est pas une faiblesse, seulement la réalité ma jolie, dit-il tout en s'armant.

Il est vrai qu'il n'a pas tort. Je ne veux pas finir en prison et la seule façon pour moi de m'en sortir est de suivre ce qu'il me dit. Je ne veux pas lui donner raison mais je dois avouer que je suis d'accord avec lui. Mais je ne lui dirais jamais, il prendrait la grosse tête. Et vu comment elle est déjà grosse nul besoin de lui en donner plus.

-Je pourrais tout de même te laisser dans ta merde, j'affirme.

-C'est vrai. Mais tu me serais redevable. Et tu détestes ça. Alors tu ne le feras pas.

Argh fais chier !

Il a raison. Et il le sait. Son sourire carnassier me le prouve. Je le hais.

-101 Teen Street c'est ça ? Je reprends les dents serrées.

-C'est ça.

Il sort de ce pas et je le suis. Empruntant à présent un chemin différent du sien, je fais attention à tout. Je ne possède aucune arme et Clarke n'a pas eu la bonne idée de m'en laisser une. Si je tombe sur des flics je vais devoir me débrouiller avec ce que j'ai. C'est-à-dire une pauvre valise et mes mains.

Comme si ça suffisait.

Je longe le mur le plus discrètement possible. Quand j'arrive à un renfoncement je remarque la fameuse porte en bois. J'y pénètre le plus vite possible malgré la lourdeur de la valise puis la referme derrière moi. J'espère seulement que personne ne m'a entendu ou aperçus pendant ce laps de temps.

C'est alors que des coups de feu retentissent. J'ai beau descendre au sous-sol, je les distinct très bien. Plusieurs cris se font entendre mais je ne discerne pas totalement leurs paroles.

Comprenant que Clarke est passé à l'action je parcours les derniers mètres qui me sépare d'un grand espace. Des dizaines de voitures sont entreposées. En me précipitant presque vers les clés, j'en prends une au hasard et déverrouille le véhicule.

Je jette la valise à l'arrière et monte derrière le volant. Pas facile quand la marche est haute. Pour le coup le kat-kat n'était peut-être pas une bonne idée.

Je démarre en trombe et quitte cet endroit. La sortie donnant sur l'entrée de la maison, je croise les voitures de police. Sans pour autant ralentir je fonce même si je dois emporter avec moi quelques poulets.

Ça en fera moins pour lui.

Mes bras se mettent à trembler soudainement. La crise que j'ai eu tout à l'heure n'arrange pas les choses. Je me secoue et accélère avant de réussir à sortir de la propriété malgré le nombre de policier sur place.

Ils doivent nous considérer comme terroriste car un bon nombre d'agent sont sur place.

Clarke est mal barré. Il n'aurait pas dû y aller tout seul. J'aurais dû l'accompagner pour au moins lui faire entendre raison au lieu de m'enfuir comme une lâche. Ce ne sont pas dans mes habitudes de fuir. On va dire qu'habituellement je fonce dans le tas. J'élaborais les plans pour Mark et à chaque fois que la situation était désespérée j'en élaborais un nouveau. En revanche la fuite n'en a jamais fait partit.

Maintenant que je me retrouve dans cette position délicate, je ne sais plus trop comment réagir. Après tout je pourrais très bien retourner là-bas pour me battre. Mais ma condition physique n'est pas au top de sa forme pour le moment. Je pourrais aussi partir sans attendre Clarke. Après tout je serais enfin libre. Moi qui proclame que je déteste Clarke à tout bout de champs, je pourrais enfin me délester de lui pour toujours.

Mais il ma retrouvera. Il me l'a dit lui-même le premier jour. Il serait capable de me traquer seulement parce que je ne l'ai pas écouté et qu'il veuille prendre sa revanche sur mon côté têtu. Clarke ne me fait pas peur, ou dû moins pas tout le temps. Alors pourquoi je ne le fais pas ?

Pourquoi je me dirige vers cette fichue adresse alors que je n'en ressens pas l'envie ? Pourquoi je ne disparais pas ? Pourquoi je n'ai pas envie de l'abandonner ?

Ce n'est pourtant pas bien compliquer. Au lieu de tourner à la prochaine comme me l'indique le GPS, je pourrais simplement poursuivre ma route. Alors pourquoi je ne le fais pas ?

J'arrive à destination avant de pouvoir me résonner.

-Merde !

Je frappe le volant avec force puis sort de l'habitacle avant de faire une nouvelle crise.

Je tire fortement sur mes cheveux. Je respire de plus en plus vite comme si j'hyperventilais.

-Qu'est-ce qu'il m'arrive à la fin ? Je souffle.

Je porte mon regard sur le ciel noir essayant de retrouver mon calme.

-Pourquoi je fais merde ?! Je ne l'aime même pas de type ! Merde à la fin, je le déteste ! Alors pourquoi je l'attends comme une idiote au milieu de nul part ?!

Je hurle à m'en brûler les corde vocales. Ce qui m'importe le plus pour le moment c'est de comprendre pourquoi je ressens ça quand Clarke est dans les parages ou dans ma tête.

Un rire nerveux me prend soudain. Et je me mets à rire comme une folle dans la rue en pleine nuit comme si c'était normal.

-Je crois que je deviens folle maman...

Mon calme revient au bout de quelques minutes et je me mets en quête d'une potentielle arme. Je cherche dans les boîtes à gants, sous les sièges et dans le coffre. Jusqu'à ce que je finisse par tomber sur un double fond. Je ne pensais pas avoir autant de choix mais je mise sur un glock plutôt qu'une mitraillette. Je suis juste moins à l'aise.

Je fais le guet autour de la voiture en attendant l'arrivé de Clarke. Enfin s'il compte se pointer. Qui me dit qu'il n'est pas mort là-bas et que j'attends que l'enfer le fasse ressusciter ? Si ça se trouve c'est lui qui est partit sans moi. Il m'a peut-être fait croire le contraire.

Même si j'en doute. Il m'a quand même fait son speech tout à l'heure pour que je vienne avec lui alors ça veut forcément dire qu'il ne compte pas me laisser toute seule. À part si c'était du cinéma. Et il doit être très fort à ce jeux là.

Quand je repense à ce qu'il m'a dit j'en ai des frissons.

"Je ne te laisserais pas partir. Pas une nouvelle fois."

Il a forcément voulu dire quelque chose. Je ne l'ai pas compris qui plus ai mais quelque chose s'y cache. Il a franchement insisté sur le fait qu'il ne voulait pas que je fasse bande à part.

Peut-être a-t-il peur que je m'éloigne ? Veut-il me protéger ? Me protéger de quoi serait la question la plus adéquat. Mais surtout pourquoi le fait-il ?

Les questions fusent à toute vitesse dans ma tête que je ne vois même pas arriver une ombre sur moi. Elle m'agrippe le poignet alors je lui donne un coup dans le ventre. Si je n'avais pas eu de reflexe je serais sûrement morte à l'heure qu'il est. C'est alors que l'ombre se rapproche de nouveau mais cette fois elle réussit à m'emprisonner en me faisant une clé de bras. Je me retrouve écrasée contre la voiture sans aucun moyen de me sortir de là.

J'aurais dû faire plus attention.

Je n'ai pas la force nécessaire pour me sortir de ce trou à rat car mes membres sont encore trop endoloris.

Quand la panique prend le dessus voilà ce que ça donne.

Seulement j'arrête de me débattre quand mon agresseur se penche à mon oreille. Et bizarrement je suis tout ouïe.

-Je t'avais bien dit que tu m'aimais.

Je me tends immédiatement.

-Non ce n'est pas vrai, je grince.

-Oh que si c'est vrai. Sinon que ferais tu encore ici ? Il me chuchote.

Clarke est si près de moi que je sens son pouls. Alors il doit forcément ressentir le mien et il bat vite. Très vite.

Mes sens sont comme à l'affut. Je voudrais qu'il s'écarte avant qu'il ne remarque l'effet qu'il possède sur moi. Je suis censé le détester alors pourquoi...

Parce qu'il est tout.

-Clarke lâche moi.

-Bien madame.

Quand il me libère enfin, je m'écarte d'au moins trois mètres. Je me devais de mettre de la distance entre nous. Du moins jusqu'à ce que je comprenne ce qu'il m'arrive.

Je le regarde avec son sourire en coin. Ses vêtements sont tâchés de sang et il tient l'arme que j'avais trouvé dans le coffre. Il a réussit à me la prendre dans mains sans que je m'en rende compte.

Normal, tu étais trop concentré sur ton corps serré contre le sien.

Mieux vaut ne pas penser à ça.

-C'est quoi ton problème ? Tu trouves ça drôle de me faire faire une crise cardiaque ? Je l'engueule pour ne pas qu'il remarque mon trouble.

-Tu veux que je te fasses du bouche à bouche ?

-Quoi ?

-Vu qu'apparemment tu as fait une crise cardiaque, les bouches à bouches sont de rigueur dans ces situations.

Mon visage devient écarlate. Il se fiche de moi là ?

-Mais qu'est-ce qu'il t'arrive à la fin ? Tu deviens fou ?

-Peut-être...il affirme en glissant ses yeux sur mon corps.

Il vient de...je vais le tuer.

-Bon ça suffit, monte dans la voiture.

Il me fait un signe comme quoi il a compris et s'apprête à ouvrir la portière côté conducteur mais je l'arrête. Il croit vraiment conduire dans son état ? On dirait qu'il a pris de la drogue.

-De l'autre côté. C'est moi qui conduis. Et c'est non négociable, j'ajoute quand je le vois ouvrir la bouche.

Si je dois mourir ce ne sera pas parce que monsieur à pris un virage trop court. Vaux mieux rester prudent. Clarke fait le tour de la voiture et s'installe sans rien dire dans la voiture. Pour une fois qu'il écoute sans rechigner. Je trouve cela exceptionnel. Il devrait faire ça plus souvent ça changerait.

J'ai mal à la tête rien que de penser à ce qui va suivre. Mais dans quoi me suis-je embarqué ? Je savais que c'était une mauvaise idée et pourtant...

Non. Ça ne sert à rien de repenser à ce qui appartient au passé. Je prends une inspiration et masse mon cou avant de grimper à nouveau dans la voiture et enclencher la première.

-Sache que...

-Non, je l'interromps. Les seuls mots qui sortiront de ta bouche à partir de maintenant seront comme ceux d'un GPS.

-Parce que tu crois vraiment que je vais...

-Clarke ferme là avant que je t'abandonne sur le bord de la route pour ensuite te rouler dessus.

Du coin de l'œil, je le vois lever ses mains. Il a visiblement compris que je ne veux pas l'entendre. Je ne saurais pas quoi faire s'il me refait le coup du dragueur qui a un peu trop bu. Chose qui ne lui va évidemment pas. Je le préfère et de loin grognon, comme le nain. Ça je peux le gérer.

Le reste du temps, je suis concentrée sur la route et il se contente de m'indiquer le chemin comme je lui ai demandé. On ne se parle pas, même quand nous sommes à un feu rouge.

J'avais besoin de mettre mes pensées au claire. Et même en vingt minutes de voiture ça n'a rien changé à la situation initiale. Je suis toujours sur la sellette. Je comprends de moins en moins ce qu'il se passe et où on va. Je veux seulement que tout s'arrête, reprendre une vie normale sans tous ces problèmes qui viennent s'ajouter les uns sur les autres.

Je ne sais plus où regarder. Et quand Clarke se rajoute à l'équation, je perds toutes notions de réussite. D'entre tous, il est le calcul le plus compliqué. Celui qu'il faut résoudre pour répondre aux autres. Mais est-ce vraiment là la solution à mes questions ? Si j'arrive à déchiffrer le mystère qui entoure cet homme, pourrais je me retrouver ? Où pire, vais-je me perdre plus que je ne le suis déjà ?

-Queen ?

Je me tourne vers Clarke, qui vient d'ouvrir ma portière pour m'interpeller. J'étais complètement perdu dans mes pensées que je n'avais même pas remarqué que je m'étais arrêtée. Je reprends mes esprits avec une rapidité fulgurante et me détache pour sortir.

Je passe devant lui et marche vers la porte d'entrée. Si j'ai bien compris nous sommes chez son oncle. Qui je pense être Alejandro vu la relation qu'entretiennent ces deux-là. J'ai à peine le temps d'observer les lieux que la porte s'ouvre sur notre hôte.

-Entrez.

Il se contente de dire ça avant de nous laisser passer. Clarke et moi le rejoignons dans le salon. Voilà enfin le moment que j'attendais. Je vais enfin obtenir les explications que je réclame depuis un petit moment.

-Du nouveau ? Demande Clarke.

-Ton équipe est hors d'état de nuire pour le moment. Justin est toujours chez Lizandro mais il ne devrait pas être embêté. Il ne reste plus que vous.

-Tu l'as trouvé ?

-Il était à Moscou il n'y a pas moins d'une heure mais j'ai perdu sa trace quand il a quitté la ville. Tu devras te renseigner sur place.

J'ai l'impression de regarder une série en commençant par la saison quatre. Je ne comprends rien et c'est très frustrant. Je suis ici parce que Clarke me l'a demandé certes, mais je vais utiliser cette opportunité pour en apprendre plus sur les emmerdes qu'il nous a collé aux fesses.

-De qui on parle exactement ? J'interviens.

-De celui qui nous a mis dans la merde.

-Ça ne m'indique pas son nom Clarke.

Il prend une grande inspiration en passant ses mains sur son visage. Il est nerveux. Je le vois. Et il n'a visiblement pas envie d'en dire plus à ce sujet. Ce que je peux comprendre si c'est trop douloureux pour lui. Mais je veux savoir. Je ne peux pas m'en empêcher.

-Killian.

J'entends son nom pour la première fois et j'ai pourtant l'impression de le connaître. Peut-être n'est-ce qu'une impression.

-Et qu'est-ce que tu lui as fait ? Je reprends en croisant mes bras sur ma poitrine.

-Tu veux vraiment le savoir ?

-Tu as dit que tu me dirais tout quand on serait arrivé.

Alejandro assiste à notre discussion de façon neutre. Il n'essaye pas de répondre à la place de Clarke, ce que j'apprécie. J'ai besoin de l'entendre de sa bouche à lui.

Clarke se met à rire comme un psychopathe. C'est un rire bas, presque inexistant. Je glisse un regard à son oncle pour tenter de comprendre son comportement. Alejandro secoue alors sa tête quand nos regards se croisent.

Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ?

Il n'est plus le même que tout à l'heure.

-J'ai découpé son père en morceau. Voilà ce que j'ai fais. Et depuis ce jour il me traque pour me le faire regretter. Il m'a pris...la seule personne ...alors je veux seulement lui rendre la pareille tu vois ? Le tuer comme il a pu le faire avec elle. Ce n'est pas difficile à comprendre non ? Je veux ma vengeance. Et je ne m'arrêterai pas tant que je n'aurais pas sa tête planté sur une pique dans mon salon.

Il se lève et commence à faire les cents pas.

-Je vais lui faire regretter ce qu'il m'a fait. Et pour ça je vais le faire agoniser. Lentement. Je commencerai par lui arracher les ongles de la main puis je m'occuperai de ses yeux. Je planterai mes couteaux dans son corps de merde et lui ferai manger ses globes oculaires. Rien de plus facile hein ? Je ne mettrais fin à ses jours seulement quand je me serais délecté de son agonie. Rien de plus rien de moins.

Je frissonne en l'entendant prononcer ces mots. Ils me rappellent de mauvais souvenir que j'aurais aimé oublier avec le temps.

"Je commencerais par lui arracher les ongles."

Tu aurais dû m'écouter Queen.

"Puis je m'occuperai de ses yeux."

-Je t'en pris ne fais pas ça...

-Tu ne me laisses pas le choix Queen. Tu m'as désobéis. Encore une fois.

-Je ne le ferais plus...je te le jure !

"Je planterai mes couteaux dans son corps."

-Mark s'il te plait...

-J'avais dit 10 coups. Je n'en suis qu'au cinquième Queen.

-Je...j'ai mal...arrête...

-10 coups Queen. Ce n'est rien comparé à d'habitude alors ferme là si tu veux pouvoir sortir.

Les images défilent dans ma tête. Je revis encore et encore ce cauchemar depuis un an. Je voulais seulement que ça s'arrête mais en réalité même dans une tombe Mark me poursuit encore.

Je le vois tenir ces objets tranchants autant les uns que les autres et se rapprocher de moi. Je l'imagine encore m'arracher les membres avec sa pince en métal froid. Je le sens. Mon sang coule sur l'entièreté de mon corps. Mais il faut que je me taise. Sinon il continuera aussi longtemps qu'il le voudra. Et Mark pouvait tenir jusqu'à ce qu'un corps meurt de fatigue.

-Queen !

Je sursaute et m'accroche sans le vouloir aux bras qui me font face comme s'ils pouvaient me rattraper dans ma chute.

Je respire fort et vite. J'ai l'impression d'avoir rêvé. Des larmes coulent sur mes joues. Je ne me suis pas rendu compte que je pleurais pendant ma transe. Je lâche les avants bras d'Alejandro en me sentant les agripper comme un koala avec son arbre puis sèche mes larmes. Mes mains tremblent alors je les coince sous mes aisselles pour arrêter le tremblement.

Arrête d'y penser Queen.

-Est-ce que ça va ?

Je regarde autour de moi et vois que Clarke n'est plus là. À vrai dire je m'inquiète plus pour lui que pour moi. Il m'a décrit ce qu'il rêve de faire à ce Killian. Ce qui veut dire qu'il a autant souffert que moi dans l'équation. Je veux savoir comment il va. Je dois le voir. Maintenant.

-Où est Clarke ?

-Il est allé se calmer dans une autre pièce. Je vais aller le voir. Ça va aller si je te laisse seule deux minutes ?

Je hoche vivement ma tête. Je préfère qu'il aille le voir lui que moi.

-Ok je reviens. Mais on en parle après.

Alejandro quitte la pièce, me laissant seule avec mes démons.

J'ai besoin de dormir. J'ai un manque de sommeil beaucoup trop conséquent pour pouvoir réfléchir et penser correctement. Je m'allonge alors sur le canapé que j'occupe depuis un bon moment et entreprend de fermer les yeux pour m'endormir. Mais c'était sans compter la voix bourrue de Mark tournant en boucle dans ma tête.

Endors toi ma belle. Ta punition reprendra demain.








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