36. ᏢᎡᏆՏϴΝΝᏆᎬ̀ᎡᎬ


𝑄𝑢𝑒𝑒𝑛

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Je suis prise au piège. Ces quatre murs en béton gris me surplombent de chaque côté. J'ai cette fichue chaîne de métal qui me retient prisonnière et je n'ai qu'une toute petite fenêtre pour faire passer la lumière du soleil.

Je suffoque.

Il faut que je sorte de là.

Je crois bien que ça ne fait pas plus de cinq jours de que je suis ici. Un garde me ramène à manger tous les soirs et tous les matins mais je ne peux rien avaler du tout. Mon organisme rejetterait tout ce que j'ingère donc à quoi bon.

Et celui-ci a aussi décidé de me mener la vie dur. Je commence à hyperventiler et mon rythme cardiaque à s'accélérer. Je sais qu'il essaye de me sauver la vie en faisant ça mais en réalité il ne m'aide pas du tout.

Je ne suis pas claustrophobe d'habitude mais je crois que je viens de le découvrir. Je tremble à l'idée de rester dans cette cage plus longtemps et mon corps me le fait bien comprendre car il se met à augmenter ma pression artérielle. Je le sens dans mes veines. Le sang pulse à travers pour passer le plus vite possible et pouvoir ainsi m'oxygéner comme il faut.

Mais il ne faut pas que ça se passe comme ça. Il faut que je trouve un moyen de me calmer sinon je risque l'arrêt cardiaque.

Je sais comment m'y prendre d'habitude avec les autres quand ça leur arrive. Mais quand il s'agit de moi j'ai l'impression d'oublier tout mon savoir.

Je ferme les yeux tentant par tous les moyens de réguler ma fréquence cardiaque et tout ce qui va avec et j'essaye même de reprendre une respiration normale. Mais quand on est seule dans une cellule et qu'on est attaché depuis cinq jours c'est impossible.

Et le fait que les souvenirs réapparaissent n'aide pas non plus.

***

Dix jours...

Cela fait dix putain de jours que je suis enfermée. Plus d'une semaine à me laisser croupir comme un tas de merde dans le sous sol de Clarke Fraser.

Entre temps j'ai eu la chance de pouvoir être servie par un des gardes de Monsieur. Bien sûr il ne fait pas partie du groupe d'ami que je me suis fait cela va de soit.

J'ai aussi eu le privilège de faire des crises d'angoisses. Et elles ont souvent durée entre dix à vingt minutes. Je n'ai pas le chiffre exacte de crise mais je sais que j'en ai contracté plus de quatre.

À présent je suis allongée sur le lit qui me sert de matelas pour dormir et je regarde le plafond qui n'est autre que gris lui aussi.

Il faudrait penser à repeindre les murs. Et j'ai bien une idée de la couleur que l'on pourrait mettre. Du rouge. Comme la couleur du sang de Clarke quand je lui aurais exploser le crâne avec une perceuse.

Un grincement de grille mais fait alors sortir de ma rêverie sur comment je vais assassiner Clarke.

Je relève seulement la tête certaine de déjà connaître la personne qui vient d'entrer.

-Bien dormie ?

J'ai envie de lui faire avaler son plateau.

-Dégages, je rétorque sèchement.

-Le boss veut que tu manges.

Je veux qu'on me fiche la paix pas qu'on vienne me donner des ordres comme un bon samaritain.

Je me redresse sous le coup de la colère.

-Tu sais ce que j'en dis de ton boss ? Qu'il aille se faire voir. Je n'ai pas envie de manger sa bouffe ni de recroiser ta gueule encore une fois. Alors maintenant tu dégages.

Le soldat que je connais depuis plus d'une semaine souffle mais dépose tout de même le plateau sur la commode près de moi.

Je pourrais tellement lui faire du mal vu la distance qui nous sépare. Mais je ne fais rien. Cet homme est innocent, il n'est pas celui qui m'a enfermé ici alors il ne mérite pas que je lui saute dessus de cette façon. Certes il m'énerve à venir me voir tous les jours et j'avoue avoir l'envie de lui faire un peu de mal mais je sais reconnaître le bon du mauvais.

En revanche je pourrais utiliser l'excuse du "tu me fais chier".

-Au cas si tu changes d'avis, il me glisse avant de refermer la grille.

-Je ne changerais pas d'avis.

S'il faut que je meurs de faim pour que Clarke daigne se montrer je le ferais.

***

Mes muscles se contractent seuls. Je ne les contrôle plus. En vérité je ne contrôle plus rien.

Mon corps tremble comme une feuille et j'ai terriblement froid. Je crois même avoir les lèvres bleues mais comme il n'y pas de miroir ici je n'en sais rien du tout.

Physiquement rien ne va et mentalement...c'est la même chose. Les crises d'angoisses se manifestent de plus en plus et si je tiens bien le compte ça fait deux semaines que je suis ici. Peut-être même un peu plus. J'ai dû mal à me concentrer alors je fais comme je peux dans cette situation.

Je n'ai rien mangé depuis quatre jours. C'est tout ce que je sais avec certitude. Entre temps j'ai été forcé de manger car ce stupide soldat a tout balancé au chef. J'ai donc dû ouvrir la bouche sinon je restais prisonnière encore plus longtemps que prévu. Comment dire un j'ai sauté sur l'occasion et que j'ai mangé l'intégralité de l'assiette qu'on m'a présenté.

En revanche j'ai de nouveau arrêté de me nourrir. Une fois suffit.

Il est vrai que je meurs littéralement de faim, mais je ne laisse rien paraître. À part quand mon ventre me trahie et gargouille dans toute la pièce. La c'est la honte.

Le pire dans tout ça n'est même pas la nourriture, le pire c'est le froid. La température a terriblement baissé au fur et à mesure que le temps passe et maintenant je meurs de faim et de froid.

Je me suis recroquevillée contre le mur pour tenter de me réchauffer mais cela a été vain. Ça n'a pas du tout fonctionné. Je ne sais plus quoi faire pour me sortir de cette situation.

Je crois que vu l'état dans lequel je suis je serais même capable de prier et supplier Clarke qu'il me sorte de là, enfin s'il se décide à venir me voir.

Ça fait bien longtemps que je ne l'ai pas vu et je n'ai aucune idée de comment je vais réagir quand il apparaîtra de nouveau devant moi. Peut-être que je lui hurlerais au visage. Ou que je chercherais sa chaleur corporelle. Aucune idée.

En tout cas je peux affirmer que ma colère est redescendu. À présent je suis vide. Je n'ai plus aucune émotion. Je souhaite seulement sortir de cette cage et respirer l'air frais. Mes poumons n'en peuvent plus de l'air livide et humide.

Alors que je m'apprêtais à dormir pour la cinquième fois de la journée, la porte en bois en haut de l'escalier claque.

Il n'est pas encore l'heure de manger pourtant. Je le sais à peu près grâce au soleil qui traverse la fenêtre de la cellule.

Ça veut dire que c'est quelqu'un qui n'est pas censé venir me voir. Peut-être que c'est lui...si c'est lui il faut qu'il me fasse sortir de la.

Des pas résonne dans le couloir et je remarque alors qu'il n'y a pas qu'une seule personne mais qu'elles sont plusieurs. Qui viendrait à cette heure en compagnie d'autres personnes ? Je n'en ai pas la moindre idée mais je vais bientôt le découvrir.

Je me lève sur mes deux jambes et m'avance vers la grille mais je ne vais pas bien loin à cause de ma chaîne. Ah oui c'est vrai je suis attachée au lit.

J'ai cohabité avec elle pendant plus de deux semaines alors j'en avais oublier son existence. C'est du nouveau ça.

J'incline alors ma tête de sorte à tenter d'apercevoir ne serait-ce qu'un morceau de la scène qui se joue dans le couloir en face de moi. Je me contorsionne à moitié sans pour autant remarquer la moindre personne. Ils sont partis ? A vrai dire je pense que mon ouïe ne s'est pas dégradée malgré les longues journées que j'ai pu passer ici. Je suis certaine qu'ils sont toujours là, dans ce couloir, mais le plus important dans l'histoire c'est où ?

Je lâche un gémissement de douleur sentant que mon poignet attaché me lance. Je crois qu'au bout de deux semaines et à force de tirer sur mon articulation, celle-ci est en sang et n'est pas prête de cicatriser si je continue sur ma lancée. Malheureusement je n'ai pas le choix.

En réalité si mais je voulais trouver un moyen de sortir de cette cage qui me retient. Au final j'ai fini par abandonner et je me suis rendu à l'évidence: seul Clarke pourra me faire sortir d'ici et personne d'autre. Pas même Dieu. Malgré que je ne crois pas en lui.

Désolé, Amen.

Ne voyant absolument rien en dehors de la grande porte en fer qui se présente à moi depuis longtemps, je décide de lâcher l'affaire et me rassoir sur le lit que j'occupe. Finalement je suis peut-être devenue sourde. Moi qui pensait le contraire...

Le silence reprend de plus belle tandis que je m'allonge sur mon futon plus vraiment moelleux depuis le temps. Et c'est alors que je l'entends.

Le bruit de la serrure.

Je me relève aussi rapidement qu'un guépard sur le point d'attaquer et tire sans le vouloir sur la menotte qui me retient. Elle aurait dû lâcher depuis le temps non ?

La porte s'ouvre dans un bruit fracassant emportant tout le calme et le silence sur son passage. Les rouages de la porte grincent au fur et à mesure que les personnes derrière celle-ci pousse sur la poignée.

Je crois que je ne me suis jamais aussi bien senti de toute ma vie. Je ressens le sentiment de ma liberté qui m'enivre. Le parfum de la clé qui va me libérer dans peu de temps ou en tout cas je l'espère. S'ils viennent à plusieurs pour ouvrir cette fichue porte ce n'est pas pour seulement me narguer que moi je suis ici et eux dehors ?

A mon humble avis, non.

Et alors que la porte finit son chemin à travers la pièce, les deux personnes qui se trouvaient derrière elle me font enfin face. Mais ce ne sont pas les personnes que j'attendais. Les deux gardes de Clarke me font face et ne disent rien tout en continuant à me dévisager. Ils ont un problème avec moi ou...? Je leur ais fait quelque chose sans le vouloir ? Non parce que je trouve qu'ils me regardent bizarrement quand même.

A moins que ce ne soit dans ma tête. En même temps ça fait pas mal de temps que je n'ai pas vu et parler à des gens, mis à part le garde qui venait me donner de quoi me nourrir.

Ne me dîtes pas que je n'ai déjà plus l'habitude ?

Si c'est le cas, je trouve ça quand même assez fou.

Alors que le silence de plomb retrouve sa place parmi ma cellule, l'un des gardes se met soudainement en marche vers moi et m'attrape le poignet lacéré par la menotte. Ne perdant aucun de mes réflexes je tire brusquement mon bras vers moi mais il le retient avant de me regarder farouchement.

Je ne baisse pas le regard ne comptant pas perdre face à ce gars. Lorsque sans que je ne le prévois il sorte une petite clé de sa poche pour l'insérer dans le trou de la petite serrure de la menotte.

Okay grand fou...je me calme.

Je lui laisse la place de faire son affaire tandis que je garde un œil sur le deuxième type. Je ne sais pas à quoi il sert celui-là. Ils ont vraiment besoin d'être deux pour venir me détacher ? Visiblement oui.

Une fois que mon poignet est libéré je regarde les dégâts que j'ai causé et masse l'os endoloris depuis des semaines. Je n'y suis pas allé de main morte à ce que je vois. Mon poignet est en sang et du liquide rougeâtre continue de couler le long de mon bras. Ma peau a été lacéré tellement de fois que le blessure n'a pas eu le temps de cicatriser pour laisser place à une croûte. Si j'avais continué comme ça j'aurais pu m'entailler jusqu'à l'os et je ne m'en serais même pas aperçus.

Alors que je grimace en voyant ma blessure et le ressentiment que provoque mon massage, l'autre gars près de la porte s'avance finalement vers moi et son compère. C'est alors que je remarque la trousse qu'il porte à la main. Une trousse de premiers soins en l'occurrence.

Alors lui est là pour me soigner ? Ingénieux.

Il s'affaire à ma blessure tandis que je le regarde faire, observant ses moindres mouvements dans les moindres détails. On sait jamais, au cas où.

Je me décide alors, enfin, à prendre la parole pour qu'ils puissent éclaircir mes idées noires.

-Où est votre chef ?

Ma voix est neutre et ne présente aucune émotion. Ce n'était même pas programmé mais mon corps en a décidé autrement. Il me laisse passer pour une fille en colère et complètement sans émotions. Ce qui ne me déplait guère.

-Ne t'inquiète pas, tu le verras bientôt si c'est ça qui te préoccupes, répond celui qui m'a détaché.

Je ne laisse place à aucune réaction de ma part. Mon visage n'exprime rien. A part seulement le mécontentement.

-Ce n'était pas ma question.

Mon soigneur lève une seconde les yeux vers son camarade avant de se remettre au travail.

-Il n'est pas ici. Il est en réunion et ne devrait pas tarder à rentrer, entendais-je en dessous de mon épaule.

Je rive mon regard sur mon soigneur attitré gardant tout de même un œil sur son copain à mes côtés.

-Vous allez me laisser sortir ?

-Pourquoi est-ce qu'on serait là sinon ? Ironise le con à ma gauche.

Je lui lance alors un regard plein de reproche avant de baisser les yeux sur mes doigts.

Si Clarke n'est pas là, alors qu'est-ce que je vais faire en l'attendant ? Car je suis certaine que si je sors seulement aujourd'hui c'est pour une bonne raison. Et cette raison est que Clarke veut me parler. Il aurait très bien pu le faire ici mais je suppose que mon temps de prison est terminé vu que j'ai le droit de sortir. Et croyez moi, une fois que je serais sorti d'ici je n'y retournerais plus jamais.

-Voilà. On peut y aller.

Le con me relève alors que mon médecin range ses affaires de l'autre côté. Je me fais alors escorter dans la maison par ces deux gardes et quand on arrive enfin dans le salon je lance un regard sur le canapé mais n'y voit personne. Mais où est-ce qu'ils sont tous passés ?

Pensant qu'on s'arrêterait dans cette pièce, je bifurque légèrement avec l'aide de mon épaule mais le con me ramène sur le droit chemin en m'agrippant le bras. Je suppose que si on ne s'arrête pas ici on va dans son bureau. Alors je presse le pas pour les dépasser sachant pertinemment où nous allons et monte les marches deux à deux avant de m'arrêter devant la porte du bureau de Clarke.

Ca fait bien longtemps que je n'y ais pas mis les pieds d'ailleurs. Que de souvenirs dans cette pièce.

Le con m'ouvre la porte pour que je m'y engouffre et une fois chose faite, je me retourne pour attendre la prochaine étape. Mais le médecin coupe court à mes pensées quand il referme la porte derrière moi.

-Attend ici. Et ne touche à rien. Il n'en a plus pour longtemps, il me lance avant de refermer la porte en bois définitivement.

Je fronce les sourcils d'incompréhension. Ils sont au courant que me laisser ici dans son bureau est l'une de leurs plus grandes erreurs ? A moins que ce ne soit seulement un piège et qu'ils me testent. Sauf qu'ils ne peuvent pas savoir ce qu'il se passe ici vu que c'est la seule pièce de la maison à ne pas comporter d'une caméra de surveillance.

Alors j'aurais beau faire ce que je veux, personne ne sera au courant de ce qu'il aura bien pu se passer ici.

Leur première erreur: me laisser seule ici. La deuxième est de m'avoir dit de ne rien toucher.

J'observe la salle dans laquelle je me trouve avec attention, faisant abstraction de tout. Je me concentre sur les détails et non ce qu'il y a de plus flagrant. Je passe mes doigts sur le bureau de Clarke tentant de trouver un bouton, une planche ou un truc secret qu'il aurait pu installer.

Rien ne me semble bizarre alors je passe à l'arrière du bureau du côté duquel Clarke s'assoit. J'en profite alors pour m'installer dans son fauteuil.

Mmm. Assez confortable je dois l'avouer.

Je fais glisser mes doigts sur le bois réfléchissant à sa cachette.

Règle numéro une chez les trafiquants: être à chaque instant armé. Et pour se faire Clarke a forcément une cachette pour y coller un flingue en cas de danger qu'il n'aurait pas préparer à l'avance. Tous les mafieux en ont une alors lui aussi en possède une.

Je tâte les rebords ainsi que les recoins du bureau à la recherche de cette fameuse planque. Et c'est seulement au bout de deux minutes que je finis par tomber sur ce que je cherchais. J'appuie sur la planche qui fait double fond dans son bureau et ouvre la trappe permettant de récupérer l'arme.

Je m'en empare et vérifie le chargeur. La totalité des balles est présente.

Génial.

Je charge alors le flingue et enlève la sécurité dans un geste fluide et habituel. Oh Clarke...tu ne sais pas dans quoi tu t'es embarqué en me laissant entrer ici, seule. La colère reprend du service en pensant à ce que je pourrais lui faire quand il rentrera dans son bureau, me voyant assise à sa place. Je vais le revoir. Et rien qu'avec cette pensée mes pensées obscures reviennent me hanter.

Moi qui pensait que la colère était redescendue avec le temps. Finalement non.

Je vais l'éclater lui et sa gueule d'ange.

Un sourire narquois apparait sur mon visage quand je m'imagine le parfait scénario dans ma tête. Clarke, à même le sol, baignant dans son propre sang, mourant de mes mains. Qu'est-ce que j'aimerais que ça se réalise.

En tout cas même si je le tue pas maintenant je sais qu'en rentrant dans ce bureau, Clarke n'aura pas à faire à la petite Queen toute gentille mais à celle qui brûle d'une colère noire envers lui et qui ne souhaite qu'une chose: qu'il regrette amèrement ce qu'il lui a fait endurer.

Alors j'attends patiemment assise dans son fauteuil, jouant avec le pistolet entre mes doigts. Qu'est-ce que j'ai hâte que tu arrives.

Et alors que je m'apprêtais à siffler, m'ennuyant comme personne, j'entends des pas se démarquer dans les escaliers.

Te voilà enfin.

Et c'est seulement quand je vois la poignée de la porte s'abaisser que je pointe l'arme que je tiens sur la porte. Je garde un visage impassible même quand je vois enfin son regard passer à travers la chambranle. Il passe finalement la porte et entre dans son antre d'un pas félin presque sensuel et c'est seulement quand il m'aperçoit le flingue qu'il avait caché à la main qu'il se fige sur le pas de la porte.

Deux semaines que je ne t'ai pas vu. Je revois enfin ton visage.

Entre ses cheveux bruns et ses yeux marrons d'une couleur à vous en faire pâlir. Il affiche une expression mécontente. Et moi je brûle de colère et de joie en le voyant dans cette situation. Je me délecte de son image. Je ressens le regret qui pousse en lui. Le regret de m'avoir relâché.

Trop tard pour les regrets. Passons au présent.

Il prend tout de même le temps de la refermer pour nous laisser dans l'intimité, sachant que la discussion qui va suivre ne va plaire à personne. Et surtout pas à lui.

Je le tiens en jougs sans rien tenter d'autre. J'attends simplement. Quoi ? Qu'il daigne parler. Car même si je n'ai pas envie de l'entendre, j'espère que la seule chose qui sortira de ses lèvres en me voyant autant en colère sera des excuses. Des excuses que je n'écouterais pas mais que j'aurais amplement mérité.

Alors j'attends. Et tout ça dans le plus grand des calmes.

-Ecoute Queen--

Faux départ. Ce n'est pas ce que je voulais entendre en premier.

Alors je ne l'écouterais pas du tout. En revanche lui le fera.

-Ferme la. Je ne veux pas t'entendre. La seule personne qui a le droit de parler ici c'est moi. Toi tu ne feras que te taire et m'écouter bien attentivement si tu ne veux pas que cette première balle finisse dans ton bide, je tranche d'une voix sereine.

Je sais ce que je fais.

-Je--

Le coup part. La balle transperce la pièce dans un brui sourd et fend l'air en une seule seconde pour atterrir dans son mollet. Non en vérité je n'ai fais que le frôler alors il ne va pas venir chialer.

Je recharge à la vitesse de la lumière tandis qu'il se tord d'une douleur stridente. Rien à faire. Il mérite même pire que ça.

Je trouve que je suis trop gentille ces temps-ci.

-Sache que je plaisante pas. La prochaine sera dans le bide. Maintenant ferme la.

Il grimace en se relevant, ayant posé le genoux à terre quand ma balle l'a touché.

-Pour commencer, je ne m'excuserais pas pour la balle qui vient de te frôler. Ensuite, tu vas me dire, et en détails, tout ce que tu sais sur le type que je recherche.

En voyant qu'il s'apprêtait à me répondre, je ne lui en laisse pas le temps et reprend immédiatement.

-Je n'ai pas finis.

Il referme alors sa bouche et me laisse parler.

Qu'est-ce que c'est attrayant d'avoir le pouvoir pour une fois. Je pourrais très bien m'y habituer. J'aime beaucoup ce rôle.

-Essaye ne serait-ce qu'une seule fois de me mentir ou d'esquiver la question et une balle viendra perforer ton corps. Maintenant parle et ne fait pas de gaffe.

Je vois sa mâchoire se contracter sous mes menaces mais je m'en fiche. Il est en position de faiblesse face à moi et je compte bien en profiter.

-On va bien s'amuser toi et moi.

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