33. ᎪᏟᏟϴᎡᎠ
𝑄𝑢𝑒𝑒𝑛
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-Bon Clarke je vais pas attendre des heures, sort de la à la fin !
Je vais lui faire la peau s'il reste une minute de plus dans cette pièce.
-Clarke je ne plaisante pas, sort de la où j'enfonce la porte.
J'entends son rire de l'autre côté de la porte en bois.
Je vais le tuer.
-Vas y. J'ai hâte de voir ta tête quand tu découvriras mon corps d'Apollon.
Il se paye ma tête en plus de ça ? Je vais vraiment finir par casser cette porte, il ne va rien comprendre.
-Clarke je compte jusqu'à trois et si tu n'es pas sortit avant la fin j'ouvre cette porte que tu le veuilles ou non.
Il rigole. Son rire se perd dans l'écho de la salle de bain et finit par disparaître entre les quatre murs de la pièce. J'aime son rire, mais dans ces moments là j'ai juste envie de lui trancher la gorge pour qu'il arrête d'émettre le moindre son.
-Trois.
Je toque contre la porte pour intensifier ma menace. Je lui fais pas peur je le sais mais je peux l'énerver jusqu'à ce qu'il sorte de la salle de bain.
-Deux.
Je tiens mes affaires dans les bras et je n'ai qu'une envie les mettre sans prendre de douche. Mais j'ai envie de prendre cette douche alors je vais le faire !
Clarke se croit tout permis parce que c'est lui le chef, alors il a décidé de monopoliser la salle de bain ce matin. Je ne sais pas ce qu'il peut bien fabriquer à l'intérieur mais j'attends depuis trop longtemps pour réfléchir à ça.
Alejandro nous a prévenu qu'on devait s'habiller parce que nous allons sortir. Alors j'ai pris mes affaires et je suis allé jusqu'à ma salle de bain mais le problème c'est que la mienne ne fonctionne pas alors je suis allé voir chez les garçons voir si je pouvais utiliser la leur. Mais le second problème c'est qu'elle était déjà prise. Et j'ai beau avoir attendu, cet enfoiré ne sortait pas de son trou. Alors j'ai commencé à m'énerver.
Il est pire qu'une fille franchement. D'habitude on dit de nous que nous sommes lentes à la salle de bain mais en réalité les mecs ne sont pas mieux ! Qui de nous est le plus lent en ce moment ?
-Un...
Au moment où j'allais enfoncer la porte, la poignée se tourne et la porte s'ouvre sur Clarke. En serviette.
Non mais il se fiche de moi ?
En plus de mettre toute la matinée à prendre une douche et se préparer, il n'est même pas foutu de s'habiller ?
Je crois rêver franchement.
-J'espère que tu te fiches de moi là ?
Clarke passe sa langue sur ses lèvres et pose son avant bras droit sur l'encadrement de la porte. Il croit me faire du charme la ?
Oui. Et il y arrive. Je suis sûr que tu as envie de baisser les yeux sur ses abdominaux...
Pas du tout. Ça ne m'a même pas effleuré l'esprit.
Ah bon ?
Bon j'avoue j'ai peut-être jeté un coup d'œil à la marchandise mais je n'ai pas été plus loin.
C'était comment ?
Parfait. Magnifique. Beau. Sexy. Charmant. Séduisant.
Tu en veux d'autre ?
Non merci. J'ai compris.
-Qui y-a-t-il ? Tu as un problème ?
Respire Queen. Il joue avec toi. Ça se voit c'est marqué sur son front.
Il est d'humeur joueuse aujourd'hui.
On est dans la mouise.
-Mon problème c'est toi. Tu as monopolisé la salle de bain et il ne me reste que dix minutes pour me préparer. T'abuses.
-Tu aurais du me rejoindre dans ce cas, il dit avec nonchalance.
Je crois que mon cœur a raté un battement. Comment peut-il être aussi insultant et sexy en même temps ?
Ne te laisse pas faire Queen. Tu es plus forte que son jeu de séduction à la noix.
Oh pas sûr. Il est très fort à ce jeu là ce matin.
-Arrête de jouer avec moi et sort de la.
Clarke finit par sourire et me montrer par la même occasion sa belle dentition avant de me laisser la place pour entrer.
Je le pousse légèrement pour l'inciter à me laisser passer mais quand je pensais qu'il allait enfin partir, il reste devant la porte en me regardant.
-En faite. Il n'y a plus d'eau chaude. Au final t'aurais mieux fait de me rejoindre.
Et il s'en va.
Je vais vraiment finir par le tuer.
***
New York est vraiment une ville magnifique. J'ai avais jamais mis les pieds et découvrir cette métropole à travers la vitre de cette voiture me déçoit un peu mais ce n'est pas si grave.
J'espère pouvoir un jour y revenir pour faire une vraie visite de la ville.
Alors que je regardais les grands immeubles se battre pour celui qui atteindra les nuages le premier, Alejandro me sort de mes pensées en bifurquant à droite, tournant sur une avenue dont je ne connais pas le nom.
J'aimerais bien savoir où est-ce qu'il m'emmène comme ça, dans cette tenue.
-Je peux savoir où nous allons comme ça ? Et surtout pourquoi vous avez dus acheter un costume pour cette occasion ?
Clarke qui est à l'avant, baisse le son de la radio pour leur permettre de me répondre sans hausser la voix. Je vais enfin avoir une réponse.
-Nous allons voir quelqu'un d'important, de très haut placé dans la société. D'où le costume, m'explique l'oncle en me regardant dans le rétroviseur.
-Ça ne me dit toujours pas où nous allons, je tranche gentiment.
-Dans un parking.
Je regarde Clarke en entendant sa réplique.
Un parking ? Pour rencontrer une personne haut placé ? Mais quelle bonne idée. Il ne manquerait plus qu'ils m'emmène à une décharge et on aura le pactole. Non mais franchement, c'est une blague ?
Je les fixe un à un espérant que l'un d'eux va ajouter quelque chose du genre "c'était une blague" ou encore "un parking avant de monter dans l'immeuble au dessus", mais rien ne vient.
Alors c'est pas une blague. On va vraiment aller dans un parking ?
-Pourquoi un parking ?
-C'est le genre d'endroit à l'abri des regards, surtout quand il est désert.
Qui fait ce genre de chose ? Rencontrer une personne importante dans un parking désert sans que personne ne les aperçoivent ? J'espère vraiment que personne ne fait ça.
-Et pour quelle raison il faut aller voir cette personne ? Je m'informe comme je peux.
-Pour un accord, répond simplement Clarke.
Un accord ? Quel genre ? Et pourquoi ? Il ne me dit absolument rien en faite ! Je me fais berner depuis le début.
Il va falloir qu'ils m'en disent plus que ça sinon je ne sors pas de la voiture. Je l'ai décidé je le ferais. Et ils pourront essayer de m'en faire sortir je les en empêcherait. J'ai pris mon couteau avec moi, alors s'ils tentent quoi que ce soit je leur mets un petit coup de couteau et ils me laisseront tranquille.
Alejandro finit par tourner une dernière fois avant de s'arrêter dans un parking sous terrain. Nous tournons plusieurs fois pour atteindre le sous sol le plus bas et nous nous stationnons en plein milieu du parking, qui est effectivement désert.
Il n'y a pas un animal, pas même un sac plastique qui pollue l'espace. Le silence de cet endroit fait même peur. On entend le sifflement du vent passer dans les fissures des murs de pierres mais rien de plus.
Clarke sort le premier de la voiture suivit de son oncle. Et moi je reste à l'intérieur.
J'ai dit que je restais dans la voiture, je vais le faire.
Je vois à travers la vitre Clarke et Alejandro parler à des hommes armés. Je ne les avais pas vu ceux-là. Ils viennent d'où comme ça ? Je regarde les alentours et vois qu'il y a une porte souterraine pour humain. C'est sûrement de par la qu'ils viennent.
Et vu qu'ils discutent avec mes coéquipiers, si je peux les appeler comme ça, je ne pense pas qu'ils soient des ennemis.
Les gars se rendent ensuite compte que je ne les ai pas suivis et Clarke fait donc un signe à son oncle pour venir me chercher. J'ai dit que je ne sortirais pas.
Celui-ci tape contre la vitre avant de me dire de les rejoindre mais je ne le fais pas et ouvre la fenêtre pour communiquer. Si j'ouvre la portière il serait capable de me jeter dehors.
-Que fais-tu encore là dedans ?
-J'attends que ça se finisse plus que vous ne voulez rien me dire l'un comme l'autre.
-Je t'en pris Queen, tu veux vraiment jouer à ça ? Il m'interroge exaspéré par mon comportement.
C'est comme ça mon petit gars, tu n'as pas le choix. Je suis une enfant et je l'assume.
-Je suis très bonne à ce jeu. Va falloir vous y faire.
-S'il te plaît. Ne m'oblige pas à l'appeler, tu sais tout comme moi qu'il ne va pas te faire de cadeau s'il vient.
Je sais qu'il parle de Clarke et même si parfois j'avoue avoir peur de lui, en ce moment il ne me fait même pas trésailler. Il n'est plus le même, je le sais. Et je sais aussi que la personne à qui j'ai eu a faire ce matin n'est plus non plus le garçon attentionné avec qui j'ai parlé hier. Il ne me reste plus qu'à savoir une chose. À quel Clarke j'ai à faire aujourd'hui.
-Queen, s'il te plaît on va être être retard si tu continue comme ça.
J'ai arrêté de le regarder et je commence à remonter la vitre. J'ai même fermer ma portière à clé, ouais c'est possible dans cette voiture. Je vais finir par lui faire cracher le morceau.
-Très bien c'est bon tu as gagné. Sort de la maintenant, il s'empresse de dire avant que je ne referme totalement la vitre.
Je ne sors pas pour autant mais à la place j'enlève mon doigt du bouton. Il ne me reste plus qu'à attendre qu'il parle.
-On vient voir un ministre pour un accord que notre famille a passé avec lui il y a très longtemps. On doit venir à ce rendez-vous tous les ans et si nous sommes en retard je ne donne pas chers de notre peau, alors je t'en pris sort de cette voiture !
Un ministre ? C'est quoi encore le merdier dans lequel ils m'ont fourré ? Je n'ai rien demandé moi, pourquoi Clarke m'a amené ici ?
Parce que tu lui dois de l'argent ?
Ah oui c'est vrai.
Je croise le regard d'Alejandro, qui est à deux doigts de me supplier de sortir. Bon je crois que ma crise a assez durée. Je rouvre la portière et m'extirpe de l'habitacle facilement avant de la refermer et me diriger de l'autre côté de la voiture, où les hommes et Clarke attendent patiemment le ministre que l'on doit voir.
Clarke est positionné au milieu des autres, les poignets tenus sur son costume bleu foncé, qui lui va à ravir. Il attend la tête haute, digne d'un chef qui se respecte et qui dirige le plus grand réseau illégal des États-Unis. Il est classé faut l'avouer.
-Tiens toi prêt de moi et ne t'éloigne pas. Tu n'as pas d'arme sur toi alors s'il se passe quelque chose tu reste bien derrière moi. Compris ? Il me dicte tout en regardant droit devant lui.
Il se la joue protecteur maintenant ? Même s'il est vrai que sans arme à feu je vais pas aller bien loin. Mais j'ai quand même une arme sur moi, un couteau ça compte.
-Compris ? Il se répète pour être sûr d'avoir été entendu.
-Oui j'ai compris. Au moindre problème tu me sers de bouclier humain et tu te sacrifieras pour moi, je détends l'atmosphère en blaguant.
Clarke sourit légèrement à ma blague mais se reconcentre très vite quand plusieurs voitures arrivent du même chemin que nous avons emprunté plus tôt.
Une limousine sort du lot et s'arrête devant nous tandis que les autres se postent à l'avant et à l'arrière de la voiture noire.
Je crois que notre homme est la dedans.
Le conducteur de la limousine va ouvrir la portière arrière et notre ministre en sort avant de frotter son costume. Mais alors que je m'attendais à voir un ministre lambda dont personne ne parle ni à la télé ni à la radio ou quoi que ce soit d'autre, j'ai affaire à quelqu'un de bien haut placé que je ne le pensais.
Nom de dieu...
Dites moi que je rêve...
-Monsieur le premier ministre, le salue Clarke.
Qu'est-ce que le premier ministre des États-Unis viendrait foutre ici ? Un ministre ne fait pas ça en général, mais le premier ministre encore moins ! Pourquoi il n'est pas avec le président ? Mes yeux me sortent par les orbites tellement cette situation est absurde. Je tente un regard vers Clarke mais celui-ci ne se préoccupe pas de moi, seulement de l'homme important qui lui fait face.
Mais dans quoi je me suis embarquée encore ?
-Monsieur Fraser. Vous n'avez pas changé en une année.
-Vous de même Monsieur.
-Monsieur Baltez. Ravi de vous revoir.
Alejandro s'avance et le salue aussi alors qu'il était resté en retrait.
-Moi de même Monsieur.
Je comprends rien c'est normal ? Et ne suis-je pas la seule à me rendre compte que je n'ai strictement rien à faire ici ?
-Votre oncle m'a prévenu de vos récents problèmes Monsieur Fraser. Heureusement pour vous j'ai accepté ses conditions. Sans cela ce rendez-vous n'aurait pas eu lieu.
-Et j'en suis honoré. Je vous remercie de m'avoir permis de retarder cela.
Je crois que je n'ai jamais connu un Clarke aussi polit avec quelqu'un, pas même son oncle qu'il traite comme son deuxième père.
-Puis-je avoir l'honneur de savoir qui est cette jeune femme ? Elle n'a jamais été présente les précédentes fois, remarque le premier ministre en reboutonnant sa veste.
Je comprends mieux le costume maintenant. D'ailleurs je m'empresse de passer mes paumes sur le tissu soyeux. Je me tiens droite comme un piquet aussi. C'est le premier ministre il faut faire bonne impression voyons.
Je lisse les pans de ma veste une deuxième fois pour avoir un minimum de classe et regarde notre premier ministre dans les yeux. Je suis sur le point de lui répondre quand Clarke me devance.
-Elle est ma nouvelle secrétaire.
Moi une secrétaire ? Non mais il se fiche de moi ? Ce n'est vraiment pas la journée pour m'énervé et ce blaireau stupide continue de me mettre sur les nerfs. Je ne suis pas sa putain de secrétaire. Mais je sais très bien qu'il a dit ça seulement pour me faire chier. Et ça a très bien fonctionné. Je suis encore plus remontée contre lui maintenant. Comme si la salle de bain de ce matin ne suffisait pas.
-Fort bien. Enchanté Madame.
Je lui adresse un signe de tête, je n'ai pas la force de lui répondre. Je risquerais de dire un truc regrettable.
-Pouvons-nous passer aux choses sérieuses Messieurs ? J'ai un rendez-vous avec le président dans une heure et je voudrais éviter d'arriver en retard.
J'ai l'impression que ce que nous faisons là est illégal. Non en réalité c'est illégal. Je ne suis pas censé être la, le premier ministre Andrew Campbell non plus et Clarke ne devrait même pas avoir passé un accord avec lui !
C'est la famille de Clarke, c'est pas vraiment lui.
C'est ça famille, alors c'est lui.
-Bien sûr. Nous vous écoutons, annonce Alejandro en se mettant dans la même positon que Clarke à ma gauche.
-Nous souhaiterions 50% de votre marchandise.
L'accord tourne donc autour de ça ? Les armes à feux que produit le réseau de Clarke. Je suppose que l'état demande des armes au réseau car la légalité du continent n'en produit pas assez, ou alors elles sont moins performantes que celles que proposent Clarke. Alors quand il n'y a plus de fournisseur du bon côté de la passerelle, on se tourne vers l'autre côté. Et c'est ce qu'il se passe en ce moment.
Je n'arrive pas à croire que le premier ministre demande vraiment des armes à feux à Clarke. Je trouve ça impensable même.
-42% ne vous suffise plus ? Demande Clarke.
-Le pays a perdu énormément de soldat et d'armes à cause des récentes guerres qui ont éclaté. Nous sommes en manque conséquent d'armes à feux. Voilà pourquoi le président demande 8% de plus.
Je vois Clarke froncer un sourcil sur deux, montrant qu'il réfléchit à son offre. Oui j'ai remarqué ça aussi.
-Et qu'est-ce que nous y gagnons ?
-Le président vous offrira en échange de cela une somme d'argent ainsi qu'une double protection policière.
Double protection policière...qu'est-ce que c'est que ce charabia encore ?
Clarke lance un regard à son oncle et celui-ci acquiesce en lui rendant son regard.
Je ne comprends rien moi !
-La double protection sera sur tout le pays ou seulement un état particulier ?
-Le pays complet bien évidement. Et en terme d'argent nous montons jusqu'à 10 millions de dollars, ajoute le ministre.
Est-ce que ça veut dire qu'en échange d'arme à feux, le président promet à Clarke et son réseau une sécurité policière ? Dans le sens: Clarke fait des choses illégales sur le territoire américains et personne ne l'arrête parce qu'il fournit l'état en arme.
Ouais je crois bien.
C'est fou.
Je me demandais aussi comment ça se faisait qu'il ne se soit jamais fait arrêter par la police. Je comprends mieux maintenant.
Clarke réfléchit un instant à sa proposition puis croise de nouveau le regard de son oncle avant de s'attarder sur le mien. Qu'est-ce qu'il espère y trouver à part de l'incompréhension ?
Il me regarde puis revient vers ceux du ministre comme si de rien n'était. Je crois qu'il a trouvé sa réponse.
-C'est d'accord. 50% de nos armes seront envoyés à l'endroit habituel tous les trois mois. En échange je veux les 10 millions tout de suite et pas en liquide.
La négociation est l'une des choses que Clarke sait le mieux faire. Il a même réussi à me faire du chantage à moi. Il ne peut donc qu'être bon dans ce domaine. En plus de ça ça lui donne un côté charismatique qui ne fait qu'aggraver mon cas. Je suis véritablement fichu.
-L'argent sera sur votre compte dans l'immédiat. Je peux vous en assurez.
-Comme toujours Monsieur je n'en doute pas.
Les deux hommes s'approchent et finissent par se serrer la main.
Et c'est finis maintenant ? Ils n'ont plus rien à se dire ? C'est vraiment finis finis ?
Je m'attendais à un échange plus conséquent. On parle tout de même du premier ministre ! Ce n'est pas une personne quelconque. Je n'en reviens toujours pas. J'ai l'impression d'avoir imaginé toute cette scène.
J'ai appris en dix minutes que le président des États-Unis ainsi que son premier ministre magouillent avec un gangster. Incroyable.
Faite que je me réveille de ce cauchemar.
-Maintenant que cela est réglé je vais y aller. Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous de nouveau.
-Je ne pouvais pas mieux dire.
Le ministre fait demi tour et repart à sa voiture avant de remercier son conducteur du regard, qui lui a ouvert la porte.
Les voitures repartent d'où elles viennent et nous laissent seul dans ce parking abandonné.
Je crois que je suis encore sous le choc de ce que je viens de vivre. Mon costume me colle à la peau et mon chignon commence à se faire lourd sur ma tête. J'avais fait en sorte de ressembler à quelque chose ce matin parce qu'on m'avait informé que cette réunion serait importante mais à présent j'aurais aimé faire une queue de cheval haute. C'est plus confortable que le chignon.
-Vous pouvez repartir. Merci pour votre aide Jerry.
Clarke vient de parler à un des gardes qui étaient avec nous.
-Ce n'est pas parce qu'on est à New York et toi à Los Angeles qu'on ne doit plus être à ton service. Tu as aussi un QG ici je te rappelle, alors c'est normal mon ami, prononce le dénommé Jerry qui doit avoir la cinquantaine.
Clarke lui fait un signe de tête puis Jerry et ses camarades s'en vont à leur tour.
J'attends alors que quelqu'un dise quelque chose mais personne n'ouvre la bouche. On pourrait tout simplement rentrer mais Clarke ne bouge pas d'un pouce, le dos droit et fixant le mur sombre face à nous, le regard dans le vide.
-Bon. Je vous attends dans la voiture, brise Alejandro en ressentant le malaise qui s'est installé.
Le pire c'est qu'il y a un malaise et que je ne sais même pas pourquoi. Il n'y avait rien de gênant si ?
Alejandro claque la portière et nous laisse dans le silence du parking, moi à côté de Clarke qui a mis ses mains dans ses poches.
Je ne vais pas pouvoir rester là sans rien dire très longtemps. Parce qu'il va bientôt y avoir un vrai malaise et cette fois je saurais pourquoi il y en a un.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
Je lui ai posé la question sans le vouloir. Mais j'aimerais savoir ce qu'il peut bien se passer dans sa tête.
Clarke croise mon regard avant de baisser la tête.
-J'essaye de savoir à quoi tu penses.
-Pourquoi tu ne me le demandes pas simplement ?
-Je voudrais te comprendre comme tu le fais avec moi.
Pourquoi il me dit ça dans un moment pareil ?
-C'est pas si facile en fin de compte...il grimace en souriant.
Je ris à son annonce. Il est vrai que c'est compliqué mais c'est souvent une chose que l'on fait instinctivement. Dans mon cas si je devais réfléchir à chaque fois que Clarke fait des siennes mon cerveau serait en train de fumer en ce moment même. Savoir ce que pense les autres se fait grâce à son instinct. Ne pas réfléchir pour mieux deviner. C'est comme ça que je fonctionne.
-Je n'ai jamais dit que ça l'étais, je rétorque en souriant tout en me rapprochant de lui à petits pas.
Clarke me remarque et pivote vers moi sans lâcher une seule seconde mon regard. Je sais qu'il essaye de me déchiffrer mais trouver de quoi je suis modelée n'est pas simple. Personne ne peut le deviner sans me connaître.
Au fur et à mesure que le temps passe je sens nos corps se rapprocher. Son odeur atteint mes narines tellement vite qu'elle me fait perdre la tête. Mais je ne laisse rien paraître. Il ne faut pas qu'il remarque ce qu'il arrive à me faire.
-Tu peux me dire ce que tu vois là, maintenant ? Il marmonne près de mon visage d'une façon qui me fait frissonner.
Je prends le temps de l'observer. Pas besoin de penser. Le regarder me suffit pour comprendre. Son visage est serein. Ses lèvres sont retroussées en sourire doux. Ses yeux brillent d'un éclat lumineux. Sa prestance me raconte une histoire. Je sais ce qu'il se trame sous sa carapace. Je l'ai sur le bout de la langue mais je ne parviens à le déchiffrer entièrement. Une part d'obscurité reste cachée au fond de lui. Mais je finirais par la trouver. Tôt ou tard.
Pas besoin de réfléchir. Je sais qui j'ai en face de moi.
-Je crois qu'en ce moment...j'ai le véritable Clarke en face de moi.
Ma voix a brisé le silence pesant du parking dans lequel je nous ai plongé. Mais à l'instant où mes lèvres ont prononcé ces quelques mots, j'ai vu la fierté traverser ses pupilles. J'y ai vu une stupéfaction qui lui est propre. Et j'adore ça.
Clarke hoche lentement la tête. L'air de se concentrer sur mes paroles il ne doit pas se rendre compte de son geste.
-Ça veut dire que tu confirmes ? Je lui demande pour blaguer.
Il me fixe. Je le fixe. Et je m'attendais à tout sauf à une réponse de sa part.
-Je confirme.
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