Chapitre 4 : Leur rencontre
Folle de rage, Lexie se rua sur l'un des hommes masqués, levant son couteau en l'air. Malgré leur supériorité numérique, les autres restèrent plantés là, en plein milieu du salon. Voyant que l'occupant des lieux profitait de la confusion générale pour s'enfuir, l'orpheline délaissa sa cible. Le reste des purgeurs, amusé et surpris, se contenta d'observer la scène pendant que Lex poignardait sans relâche son ancien violeur.
Le sang giclait de la blessure béante de La Proie, parsemant le masque immaculé de l'étrange inconnue d'éclats vermeil. Mais derrière son apparence imperturbable, Lexie souriait jusqu'aux oreilles. Jamais elle n'aurait imaginé qu'ôter ainsi la vie d'une personne puisse lui procurer autant de bonheur. Elle se sentait légère, libérée d'un lourd fardeau. En dépit de la météo, une douce sensation de chaleur lui parcourut le corps. Elle se sentait libre, vivante. Elle était vraiment elle-même, pas besoin de se cacher ! Pendant un an, elle avait rêvé cet instant, et voilà qu'enfin son souhait s'exhaussait ! Oubliant le monde autour, elle abattit de nouveau la lame dans la chair à vif de sa victime.
"Puis-je savoir ce qu'il se pa..."
Arrachée à son euphorie, Lexie se redressa. Prenant soudainement conscience de la situation, elle se mit à se gratter frénétiquement l'intérieur du bras. En face d'elle se trouvait un jeune homme d'une vingtaine d'années aux longs cheveux blonds soyeux. Ses yeux azur se mirent à flamboyer à la vue du sang. Lorsqu'il sourit, elle se trouva bien en peine de soutenir son regard. Cela faisait des mois qu'elle n'était pas sortie de chez elle, pourquoi fallait-il que le premier garçon qu'elle croise soit aussi mignon ??! Elle piqua un fard et baissa la tête. Son masque ne trahissait aucune émotion, pourtant, agir de la sorte était alors totalement inutile. Mais c'était bien plus fort qu'elle...
"Excuse-moi, Chef... Cette fille... Je la connais bien, c'est une amie...", déclara à la surprise générale l'homme qu'elle avait tenté d'attaquer tout-à-l'heure.
Au son de sa voix, Lexie s'immobilisa : Cooper, l'ex de Melina. Comment... ?, voulu t-elle demander. Comme s'il avait lu dans ses pensées, il répliqua :
"La cravate de ton uniforme, je l'avais offerte à ta sœur le jour de la Saint Valentin... "
La gorge nouée, il se tut, perdu dans ses souvenirs. Lexie aurait tant voulu le prendre dans ses bras, le réconforter. Elle qui se qualifiait d'antisociale, quelle ironie ! Se munissant d'un revolver, le Chef prit un air désolé.
"Et bien, tu m'en vois navré Cooper, mais cette fille va mourir ce soir..."
Ne sachant que faire, ladite fille se tourna lentement vers la sortie, croisant les doigts pour qu'il ne tire pas. Le coup passa si près que la pauvre Lexie crut avoir une attaque. Elle fut prise d'horribles tremblements.
"Leçon numéro 1 : ne jamais tourner le dos à son adversaire~"
Lex lâcha son couteau, qui heurta le sol dans un fracas métallique. Afin de gagner leur confiance, elle retira son masque, révélant son visage. La plupart de ses ennemis parut étonnée quant à son jeune âge, mais aucun ne fit de commentaire.
Devant l'apparente vulnérabilité de leur opposante, les tueurs rengainèrent les armes. Néanmoins, Lexie Rodney avait plus d'un tour dans son sac ! Dans un mouvement digne d'un film d'action, elle effectua une rotation sur elle-même, sortant son arme à feu de sa poche. Le flingue braqué sur le blond, elle siffla : "Leçon numéro 2 : ne jamais baisser sa garde !"
Prit de court, le jeune homme battit frénétiquement des cils. Puis, contre toute attente, il s'abandonna à un fou-rire (plutôt malsain et effrayant). Tandis qu'il s'approchait dangereusement de Lexie, celle-ci renforça son emprise sur le pistolet.
"Je... Je n'hésiterai pas !, prévint-elle, mais il n'en eut cure.
- Oh, je t'en prie...", rétorqua t-il, un sourire narquois aux lèvres. Focalisée sur son rival, l'orpheline en avait complètement oublié son arme blanche, dont elle sentit la pointe au creux de ses omoplates. La peur au ventre, la fille aux couettes lâcha son revolver, se figeant sur place.
"Rhys ? Que dois-je..., commença le possesseur du couteau.
- Je suis ton Chef, tu me dois le respect !", s'emporta l'interpellé. Se reprenant, le dénommé Rhys caressa la joue de la jeune femme, laquelle crut frôler l'évanouissement : cela pouvait sembler idiot, mais c'était la toute première fois -hormis son viol, bien sûr- qu'un membre du sexe opposé était si proche. Elle aurait aimé le repousser, mais son visage angélique l'ensorcelait. Et mon Dieu, ce parfum était tellement enivrant... !
Triomphant, il se pencha à son oreille, murmurant :
"Leçon numéro 2..."
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