Chapitre XI

Je reste immobile, à le regarder dans les yeux, il a peur mais il est aussi content. Et je crois savoir pourquoi. Tout ce qu'il voulait c'était que j'explose, pour montrer ce que je pense, pour me libérer d'un poids. Je finis par soupirer et secoue la tête, j'aurais dû m'en douter. Je remets le cran de sûreté avant de baisser mon pistolet, je ne tirerais pas. Il finit par me tendre la main et je l'attrape pour le tirer, et l'aider à le relever.

- Wow, vous devriez vous calmer tous les deux, conseille timidement Beth en venant prendre doucement mon arme, peu confiante

Je la lui tends rapidement et tourne à nouveau mon regard sur William. D'un geste de la main, il essuie le sang qui coule de son nez, et murmure un 'désolé' dans sa barbe, ce n'est que pour la forme, il ne s'en veut pas tellement en vrai, c'est sa façon à lui de me faire déballer tout ce que j'ai sur le cur. Sans rien répondre, je soupire et pars dans ma chambre, j'ai besoin de prendre une douche, et de dormir. Je me mords la lèvre en me déshabillant sur le chemin séparant ma chambre de la salle de bain, et rentre dans la douche pour me rafraichir. Rapidement, je termine ma douche et ressort pour me mettre en pyjama et me plonger dans le sommeil.

Je finis par rouvrir les yeux, agacée par cette sonnerie. Je souffle légèrement et regarde mon téléphone, quelqu'un m'appelle, un numéro inconnu. Je grogne légèrement et raccroche, je n'ai pas du tout envie de reprendre, je me suis écartée pour une bonne raison, et je sais que j'ai fait une erreur en allant les sauver, et même plus généralement que ça, en les hébergeant, je suis la cible de tout le monde. Tout ce que je voulais c'est redémarrer ma vie dans un endroit où personne ne me connait, mais ça n'a pas marché. Le passé nous rattrape toujours comme on dit.

Je finis par me lever en soufflant légèrement avant de passer ma main sur mon visage, je sais que je ne pourrais pas fuir ses appels éternellement, mais je préfère repousser. Mon délais doit être écoulé depuis le temps. Je me pince les lèvres et attrape quelques trucs à me mettre sur le dos, avant de descendre en soupirant. Je préfère laisser mon téléphone dans ma chambre, cette sonnerie m'énerve, et je ne suis déjà pas de bonne humeur, alors autant ne pas l'entendre davantage.

Je vois tout le monde en bas, en train de manger et de s'amuser, dehors il fait quasiment jour. Au vu de leur tête, ils n'ont pas beaucoup dormi, et à voir celle de William, j'en déduis qu'il les a réprimandés, très intelligent de sa part sachant qu'il est tout autant fautif qu'eux.

- Tu es enfin levée dit ce dernier d'un air surpris.

- Arrête d'engueuler ces pauvres jeunes, ils n'y sont pour rien soupirais-je en levant les yeux au ciel alors que je viens me servir un verre de vin blanc, posé sur la table.

- C'est de la faute à qui alors ? Aux ennemis ? Pour être trop fort ? ironise-t-il en fronçant les sourcils, agacé

- Non, seulement la tienne, avouais-je en buvant quelques gorgées, ça réveille la vache.

Je vois la tête de William se décomposer légèrement alors qu'il finit par lever les yeux au ciel, se retenant de s'énerver.

- Je te demande pardon ?

- S'il vous plaît, ne recommencez pas, vous passez votre temps à vous engueuler ou à vous bécoter, raille Nolan. Est-ce que, pour une fois, on pourrait pas juste passer une journée sans se chamailler s'il vous plait ?

On se regarde quelques instants avec William, amusé avant de soupirer chacun de notre côté.

- Tu te souviens de ce qu'on nous disait toujours ? dis-je enfin en croisant les bras, tenant mon verre d'une main.

- Évitez de mourir ? répond-il en haussant les épaules, ce qui fait sourire certaines personnes.

- On n'envoie jamais quelqu'un sur le terrain s'il n'est pas prêt. Tu savais qu'ils ne l'étaient pas, et essayes quand même de les envoyer en mission, c'est à cause de toi si on a été obligé de les secourir.

- Ah oui, tu parlais de ça, rale-t-il dans sa barbe avant de lever les yeux au ciel. Je n'ai aucun formateur capable de les entraîner réellement à part toi, et tu n'as pas voulu les entrainer je te rappelle.

- Tu ne m'as pas vraiment demandé mon avis je te signale. Quoi qu'il en soit, tu es mal placé pour faire la morale aux jeunes.

- Finalement, je crois que je t'aime bien toi, rit légèrement Josh ce qui me fait sourire un peu.

- Eh, vous êtes censés être de mon côté je vous signale, souffle William ce qui me fait secouer la tête.

Je souris et hausse les épaules, c'est ce qu'on nous a toujours, c'est même la règle d'or de cette entreprise, si je peux appeler ça comme ça. Jamais il n'a été question d'être envoyé sur le terrain sans avoir eu l'évaluation de compétence requise, et même s'il le sait, je crois qu'il a préféré l'oublier.

- Je tiens à te faire remarquer que ça ne te ressemble pas de ne pas appliquer nos principes rit-je légèrement avant de boire une petite gorgée de mon vin

- Je sais, mais disons que celui là je l'avais oublié, soupire-t-il en évitant mon regard, ce qui me fait plisser les yeux

- Volontairement ? demandais-je en me pinçant les yeux

- Disons que ce n'est pas de mon fait, ça te va comme réponse ou tu vas continuer à me poser trois milliards de questions ? râle-t-il à nouveau ce qui me faire lever les yeux au ciel, super, il s'énerve déjà

Je reste silencieuse quelques instants avant de repenser à ce qu'il a dit, "ce n'est pas de mon fait", si ce n'est pas lui qui décide, alors ça expliquerait pourquoi est-ce qu'il a décidé de ne pas appliquer ce principe. S'il est bien dans la branche qu'il m'a dit qu'il était, alors ces changements de directives n'annoncent rien de bon pour la suite.

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